Compère Dragon bout de colère,
Rugit sa rage d’une voix claire :
« Ça pourrait chauffer pour moi, j’vous dis,
Et m’en cuire, si je m’enhardie !
Je fume et j’en ai plein les molaires ! »
Ses yeux de braise restent interdits ;
Car ce dragueur de dragon, pardi,
Tout feu tout flamme, spectaculaire,
Se consume d’un amour non-dit !
Aujourd’hui, il souffre de déplaire,
Gorge asséchée, cœur tout irradié,
Volonté en cendres,… La galère !
Esprit en charbon, âme aux chardons,
Lui, si grand, si gros, veut faire don
De sa vie à celle qui l’éclaire :
Il voudrait bien, ardent, la dédier
À une bien belle… ourse polaire !
Il brûle de dire du Nodier
Sans qu’on le croit minet minaudier,
Que ça jette un froid, ma Bonne Dame !
Car cette question lui damne l’âme :
Comment donc, sans se faire incendier
Ou bien doucher, déclarer sa flamme
À celle qu’on veut prendre pour femme ?
Pis, qu’elle puisse le congédier
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