Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 7 avril 2012

L'ÂNE DU VOLEUR

Petite fable affable

L’âne que le larron avait escamoté
À ceux qui l’avaient pris mais ne pouvaient s’entendre,
Ruait, frappait au débotté,
Pour un oui, pour un non. Il ne put donc le vendre,
Au marché, même pour deux ronds ;
Il le laissa non sans jurons.
Combien de fois, parbleu, sur des acquis bien minces
On s’imagine roi ou prince.
Pourtant à terme échu, on perd plus qu’on ne croit :
Ce qu’on convoite et l’honneur de surcroît.
Qui envie un bien avec gourmandise
Et le prend à d’autres par quelque roublardise,
N’est guère bien fin s’il n’en sort pas plus grandet
Que notre voleur de baudet.

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