Le temps qu’il fait m’importe moins que celui que nous pourrions faire !
Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques
parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…
lundi 30 septembre 2024
dimanche 29 septembre 2024
LE VIEUX COQUET & SA GUENON
Petite fable affable d’après Marc-Antoine
Jacques Rochon de Chabannes (1730-1800)
Fier de lui-même, être qui, seul, le fascine,
Un nobliau d’antan plus près de manger
Les fleurs de pissenlits par la racine
Que de l’âge où on effeuille, sans danger
La marguerite avait une crapoussine
Guenon qui aimait, hélas, à le singer.
Elle se fardait donc comme son maître
Se perruquait, s’attifait d’une façon
Semblable et aimait, comme lui, à paraître,
Parader et manger comme un voraçon.
Aussi fermait-on toujours portes et fenêtres
Quand il recevait ses pairs ou ses maçons.
Un soir qu’il y avait fête en la demeure,
La prison bien close où vivait l’animal
S’ouvre. Vite, à le voir les convives pleurent
De rire - c’est chez ces gens biens, fort normal ! -
Tournant leur hôte en ridicule… et sans leurre.
On ne plaint guère les maux des orgueilleux ;
On s’en gausse, hélas toujours, à qui mieux mieux !
samedi 28 septembre 2024
HAÏKU D’OR & D’ARGENT
Je garde le silence mais donne la parole… Le plus important reste donc à moi, il va sans dire !
vendredi 27 septembre 2024
RESSOURCÉ… ET COMMENT !
Le soleil éclaire chaleureusement
Des jours qui vont au pas malheureusement
La pluie de printemps lave tout doucement
Ces soucis qui las m’étreignent lâchement
La lune en talisman veille tendrement
Sur mes nuits qui vont au trot traîtreusement
La brise d’été apporte l’apaisement
À mes peines qui vont sans fléchissement
jeudi 26 septembre 2024
mercredi 25 septembre 2024
L’OURSON & SA MÈRE
Petite fable affable
Dans une aurore avare, un ourson gourmand
Saccage une ruche comme un dément.
« Halte, goinfre ! Fit, alertée, sa mère
- Mais c’est si bon, répliqua le sommaire,
Et pour elles si peu… Elles en font
Tant !… Qu’importe que je leur soit siphon.
- Un simple coup de patte dans leur niche
D’ors, même si cela te paraît chiche,
Devrait te suffire, Goulu. Vois-tu
L’abeille vit quarante jours où, en têtue,
Voyant mille fleurs elle va produire
Moins d’une cuillère à soupe de miel.
Alors, en pillard il ne faut se conduire
Sinon nous n’aurons plus ce don du ciel !
Prends-en un peu et en demain espère…
N’oublie mie que ce qui pour nous, prospères
Collecteurs que biens des autres on envie,
Est parfois l’œuvre de toute une vie ! »
mardi 24 septembre 2024
lundi 23 septembre 2024
OBSCURITÉ
La nuit noire noie mes jours
Dans cet infernal séjour
Où gémir, ou geindre, est inutile
Et où pleurer n’est que plus futile
Encor’. je reste debout
Flétri, meurtri et à bout
Mais droit et dévoré la colère
Malgré ces ombres tentaculaires,
Les ténèbres de la Mort.
Car je sais que tel est mon sort…
Et c’est le seul destin qui se partage.
Blessés par le bât de l'âge,
Soyons et restons sans peur.
Ni soumission. Ni torpeur.
Affrontons sans crainte la pénombre
Des temps qui viennent et sont bien plus sombres
Que la nuit noire de nos jours
Où se noie notre séjour ;
Y gemir, en geindre est inutile
Et pleurer n’est, las, que plus futile
Alors restons tous debout
Même meurtri, même à bout.
dimanche 22 septembre 2024
samedi 21 septembre 2024
LES ROSES DE VENUS
Petite fable affable d’après De la Rose
de Clément Marot (vers 1496-1544)
Au pays de Cythère, Aphrodite courait
En son jardin d’amour parmi les blanches
Roses où l'on dédie à l’aimée, l’enamouré
Qui sait pour qui, lors, il penche ou il flanche.
L’Adonis qui occupait les pensées
Vénusiennes du moment, sans ambages
Ni vergogne, poursuit en insensé
Notre divine qui, c’est de son âge,
Aime les cours toujours recommencées,
Ardentes. Non les marivaudages.
Or, soudain, les pétales immaculés
Rougirent, l’éphébe heurtant une épine.
La Belle, émue, s’abandonne, acculée
Par tant de fougue comme on le devine…
Comme quoi, souffrir un petit malheur
Peut faire naître un éternel bonheur !
vendredi 20 septembre 2024
jeudi 19 septembre 2024
OUVRE-FEU
D’après une photo de Marc-Yvan Custeau (12 mai 2023)
Renaît une aurore fraîche de rosée…
Et les ombres s’émient, ainsi arrosées,
De lumière dorées, ors bénis de larmes,
Donnant à l’infini un tout nouveau charme…
Le jour va fleurir le temps qui vient à nous
Comme un enfant qui ne craint pas pour ses genoux,
Dans la bonne humeur d’une brise printanière
Qui fait sortir les verts cachés en tanière
Par un hiver qui désormais s’oublie ;
Sali, quoiqu’anobli, il avait faibli !
mercredi 18 septembre 2024
mardi 17 septembre 2024
L’INSIGNE
Petite fable affable
Sire Renard vivait retiré, en ermite.
Raseur parmi les siens, il devint un vrai mythe
Chez les autres bêtes dont la mémoire, hélas,
Est un palimpseste : on le disait l’égal de Pallas !
Messire Furet trouva chez lui un refuge,
Victime de son succès. Sans nul subterfuge.
Il était vraiment fat, jouait les cuistres barbants
Depuis qu’on avait honoré d’un beau ruban
Sa médiocrité. Ainsi, arborait-il une suffisance
Aigrie, somme de toutes ses insuffisances.
« Quitte donc ta décoration, jeune pédant !
Fit l’anachorète. En as-tu besoin dedans
Mon terrier où entre nous, seulement, nous sommes ?
- Quoi ?… Elle est ma dignité, me fait gentilhomme
Parmi les rustres, me dit Grand parmi les nains !
Tous ces nabots qui, las, m’ont pris depuis pour cible.
- C’est parce que, sans offense, tu es risible :
Force médailles, hélas, sont obtenues pour prix
Du Mal. Le Bien, pour qui on affecte mépris
Car se serait que faiblesse, et le Bon, bien pire
Encore aux yeux des sots qui vivent sous l’empire
De la bêtise, se font mais ne se disent point
Ou ne se voient guère : l’orgueil en embonpoint
Révulse toute bonne conscience et toute âme.
Certes parfois ça fait mal mais c'est pas un drame :
Rester incompris ou inconnu ne diminue
Mérite ou talent que chez les génies ingénues ! »
lundi 16 septembre 2024
dimanche 15 septembre 2024
HAÏKU POUR LA ROUTE
Le chemin n’est pas si poétique que ça de notre premier verre à notre dernier ver !
TRISTESSE
Je perds, peu à peu, ma vigueur et ma joie
Et me quittent des amis parfois.
Aucun espoir, dans mon lointain, ne rougoie
En plus rien, hélas, je n’ai foi.
Quand on vit dans un monde bourgeois
Plus crétin que celui des villageois,
Vite on dépare : souventesfois,
Idée ou talent est feu grégeois
Traqué sans merci, en rabat-joie,
Comme au temps des croisades et des montjoies.
Aussi, me fuient mes forces et ma joie ;
Je résiste toutefois.
Si nul espoir, dans mon lointain, ne rougoie,
J’avance tout-à-la-fois.
samedi 14 septembre 2024
HAÏKU À LA UNE
Dans les journaux un bon sujet peut bénéficier d’un mauvais traitement alors que parmi les journalistes, souvent, un mauvais sujet aspire à un bon traitement !
vendredi 13 septembre 2024
LES DEUX PRÉTENDANTS
Petite fable affable
Un noir bousier se voulait né noble.
Et mieux, le plus grand de ce vignoble
Où Messire, alors, daignait gîter
Et paraitre sans plus s’agiter.
Verte, une mante lui conteste
Ce bon droit-là. Hélas, en attestent
Les cadavres de mille animaux
Qui balisent, sans bien plus de mots,
Entre les ceps, sous rameau et vrilles
La route qu’elle fait sienne ici,
Dès que le point du jour au loin brille,
Sans que ça la peine ou la soucie.
Un beau matin d’été se rencontrent
Ces petites bestioles qui font montre
De prétendre, toutes deux, haut, fort,
Aux mêmes titre, rôle et confort.
C’était fatal. Et ce fut rapide,
Même aux dires des plus intrépides.
Car que croyez-vous donc qu’il advint,
Aux vignes, entre la vile et le vain ?
Comme prétend dicton de naguère :
Qui attend qu’advienne son destin
Sans en faire plus, ne pèse guère
Face à celui qui suit son instinct.
jeudi 12 septembre 2024
mercredi 11 septembre 2024
CONCOURS DE BOMBARDONS
Finie la sinistrose :
Le printemps nous est dons,
Plaisirs et abandon…
Tout au cœur d’une rose,
Un frétillant bedon,
Fredonne un gros bourdon.
En vers et même en prose.
Car il lui fait sa cour
Allant certes au plus court
Et puis s’en va, morose,
Quand un autre, las, accourt
Serments, beaux discours,
Et de mots doux l’arrose…
mardi 10 septembre 2024
HAÏKU POUR LA ROUTE
J’ai toujours eu mauvaise mine mais bonne santé… à moins que ce ne soit l’inverse !
lundi 9 septembre 2024
HAÏKU AU NET
Une femme honnête et un honnête homme ne peuvent vivre en une maison… mais dans une maisonnette !
LA PIE & LE RENARD
Petite fable affable
En voulant renouveler la fable
Du lièvre et de la tortue,
Une pie moins rouée que têtue
À quelque vieux renard affable
Proposa une petite course
Jusqu’au point naissant d’une source.
Bien qu’il ne fût point sûr du coup
Il accepta cette gageure
Que Dame l’Agasse, par pure
Vantardise, voit jà gagnée :
Le but choisi est éloigné !
Notre pie prend donc son envol.
Lors, le Maître Goupil lui happe
La queue et, puis, ensuite, en lappe
Le restant, du corps jusqu’au col,
Bien plus vite que ne le pense
Qui a moins d’esprit que de panse.
Qui, las, vous défie de voler
Vous croyant tout camisolé,
Finira toujours rissolé
Quelque idée, il ait fignolé.
dimanche 8 septembre 2024
samedi 7 septembre 2024
SONNET SHAKESPEARIEN… OU PRESQUE
La vie ne nous traite pas toujours en amis
Et nos amours, jadis, nées d’un maigre étincelle
Durent malgré le peu qu’elles ont en escarcelle.
Ni les moires ni Dieu ne font qu’elles chancellent,
Rien ne les érode, ne les a abattu
Ou ne les bouscule, pas même un vent têtu,
Du piédestal où le bon de nos cœurs les scelle.
Aucun marbre antique n’est indemne, ma mie
Et nul monument ne résiste au temps qui passe,
Aussi puissant soit-il, pour faire de la place
Aux nouvelles beautés comme aux neuves académies.
Pourtant la Mort même, je sais, ne pourra mie
Séparer nos deux âmes qui ont même paroisse
Et tremblent, à se désunir, d'une même angoisse.
vendredi 6 septembre 2024
jeudi 5 septembre 2024
HAÏKU ASSASSIN
On passe sa vie à tuer le temps… mais c’est toujours lui qui nous a en fin de compte !
AU TEMPS DES FLEURS
Petite fabl affable
L’Eden en était donc à son premier printemps
Et, las, on s’ y emmerdait ferme à tout instant :
Pensez : un endroit où, tous les jours, ne rien faire
Est la plus pressante de toutes vos affaires !
Or, aux premières chaleurs, Eve constata
Que la pelouse, au matin, perlait, ça et là,
De rosée et qu’Adam, devenait, à l’aurore,
Un peu plus dur de la feuille. Et lui, plus encore,
Avait bien commencé à sentir que la sève
Montait dans la branche. Il en parla à son Eve.
Les deux locataires d’un Paradis perdu
On ne sait où, pour changer, auraient lors voulu
Savoir le pourquoi et le comment de ces choses ;
’Faut s’occuper un peu dans le parfum des roses !
À force de tâtonnements, incidemment
Adam vit un fruit défendu qui, sûrement,
Ne l’était pas tant que ça. Leur Pater, austère,
Quoiqu’à cheval sur la vertu régnant sur Terre
L’avait caché sous un buisson par trop ardent.
Il y croqua, je l’ose dire, à pleines dents.
Le Barbu, qu’a tout vu, ne put en faire plus.
Il s’émut de ces ébats d’en bas qui l’excluent.
Il se condamna à mater les jeux de mômes
Qu’Il n’avait pas encor' poussé à bâtir Rome.
Fâché, outré, révolté, le Dieu d’Amour chasse
De son jardin ceux qu’il avait faits. C’est la classe !
Et depuis on est embrenné, sans faim ni fin,
Parce que deux puceaux, vivant nus, n’ont pas feint
D’ignorer charme et beautés de l’œuvre divine,
D’honorer un absolu qu’hélas on devine,
À loisir, dans une vie passée à gésir,
À vivre jours de désirs et nuits sans plaisir.
Tout ça car au Paradis l’Ennui fit le Vice
Et que Dieu, impuissant et jaloux de service,
En rougit et rugit, il n’est las qu'interdits
Et non-dit qui tentent, les âmes dégourdies !
mercredi 4 septembre 2024
HAÏKU À S’FAIRE AMPUTER
Je vous mets ma main à couper que je vais devoir encore travailler d’arrache-pied !
mardi 3 septembre 2024
HAÏKU DE BANDE PASSANTE
À quoi ça sert d’avoir une bonne connexion si c’est pour n’avoir que des mauvaises nouvelles !
ON NE SE REFAIT PAS…
surtout que maladroit comme je suis, je pourrai me rater !
Oc, bien sûr, j’aurais aimé « être »
Plus que je n'ai, hélas, été ;
Mais je détestais le paraître
Et sais éphémère l’été.
J’aurais dû me choisir un maître
Et, là, dans son ombre, guetter
L’approbation qui vous fait naître
À un destin à trompéter.
J’aurais pu faire gourou, prêtre,
Offrir le feu tel Prométhée,…
À quoi bon : le temps se fait traître
Et la Vie se noie au Léthé…
lundi 2 septembre 2024
dimanche 1 septembre 2024
HAÏKU VIF
Vivre avec un être intelligent peut être dangereux mais le faire avec un sot est souvent périlleux.
LE PRIX DU MÉPRIS
Petite fable affable
Matin, un paon parada dans la cour.
À le voir si beau la poulaille accourt,
Le compare au coq qui, las, se renfrogne
Malgré sa superbe et fait, lors, la trogne
Pour aussitôt faire à ce fat-là front :
Il n’est pour lui qu’avanies et affront.
L’adoration pour l’emplumé fut telle
Que l’Oiseau de Junon eut clientèle
Parmi les volatiles : on proposa
Que l’arrogant l’autre l'encrêté remplace.
Et on fit plus vite qu’on n’en causa.
Exit Maître coq ; Pimpant prit sa place.
On adulait jusqu’au dédain ce paon
Et, las, il s’exerçait à bien des dépens :
Mais sa Majesté avait trop de morgue
Pour jaser à l’aube avec le Soleil
Qui préférait retourner à son sommeil
Plutôt qu’ouïr le son creux de son orgue.
Travail désorganisé, volaille inerte,…
Notre basse-cour courut à sa perte,
Surtout que le Roi fraîchement élu
Se refusait à offrir quelque vertige
Aux cocottes qui tant l’avaient voulu ;
Trop fier pour honorer ces callipyges !
On l'exila, revint le roi légitime
Qui lui asséna cette vérité :
« Poseur, on n’est que la victime
De soi et, surtout, de sa vanité ! »
Inscription à :
Articles (Atom)