Petite fable affable d’après Marc-Antoine
Jacques Rochon de Chabannes (1730-1800)
Fier de lui-même, être qui, seul, le fascine,
Un nobliau d’antan plus près de manger
Les fleurs de pissenlits par la racine
Que de l’âge où on effeuille, sans danger
La marguerite avait une crapoussine
Guenon qui aimait, hélas, à le singer.
Elle se fardait donc comme son maître
Se perruquait, s’attifait d’une façon
Semblable et aimait, comme lui, à paraître,
Parader et manger comme un voraçon.
Aussi fermait-on toujours portes et fenêtres
Quand il recevait ses pairs ou ses maçons.
Un soir qu’il y avait fête en la demeure,
La prison bien close où vivait l’animal
S’ouvre. Vite, à le voir les convives pleurent
De rire - c’est, chez ces gens biens, fort normal ! -
Tournant leur hôte en ridicule… et sans leurre.
On ne plaint guère les maux des orgueilleux ;
On s’en gausse, hélas toujours, à qui mieux mieux !
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