Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 31 juillet 2016

N’HAÏKU’ZON PAS CENT PREUVES

Pourquoi exiger des preuves de l’existence de Dieu alors que nous croyons, a priori, à celle d’êtres qui soient « humains ».

CI-GÎT LA VIGIE QUI A SURGI

Sur ce toit, seul, j'observe vos turpitudes.
Ici, je m'abandonne à la solitude.
L'isolement ne m'est pas une attitude :
Fuyant la cécité de nos cités
Pas veuf de tours à neuf, toutes en altitude,
Je me mets volontiers, sans lassitude,
En exil volontaire. L'opacité
De l'ombre me cache à la voracité
Des appétits des foules en multitude
Dévorant leurs jours sans excentricité,
Depuis ma retraite sans facticité.
Où je domine votre indiversité…

Loin de votre bruit, de votre multitude,
Perché, je me cloître dans la solitude.
Je prends tout de haut avec la latitude
Qu'offre le silence sans rapacité
De ce coin de nuit où j'ai mes habitudes.
Ma quarantaine met à mal vos certitudes,
À vous  tous qui êtes cette adversité
Toute en nécessités et perversité
Dont je m'isole, tout à votre hébétude,
Sans camisole, sur l'université,
Délaissant votre course et vos densités,
Ce vain, ce vil qui vous semblent intensité.

vendredi 29 juillet 2016

C’EST L’AUTRE QUI A FAIT L’ HAÏKU

Je suis d’accord avec Nelson MANDELA qui affirmait : « Je ne perds jamais : soit je gagne, soit j’apprends ! »

PAYSAGE INTÉRIEUR

Sur mes printemps morts
Sur mes jours devenus plaine
Plane, irriguée par mes peines,
Lourd, un silence dort.
Le vide y file sa laine
Et la douleur le gangrène…

Je m’accroche aux bras
Frêles et nus de ces arbres 
Décharnés, froids comme marbre,
Où, sans embarras,
Tant de souvenirs pendent 
- La tête en hiver,
Le cœur pleins de vers - 
Sans espoir, dans cette lande,
De feuille à venir.
Pour tout aplanir,
Le temps y souffle en rafale,
Ce vent avale en morfale,
Ce qu’il ne balaie.
Alors que les heures pleuvent,
Sans gain et sans fin
Sur tous ces confins,
Ça et là, comme elles peuvent
Sans nourrir la claie
Où j’ai semé mes épreuves.

Le ciel est grès
Et ce sol vous assassine :
N’y fleurissent que toxines,
Pousses de regrets
Avec remords pour racines.

mercredi 27 juillet 2016

HAÏKU’NTE BANCAIRE

Qu’est-ce que je banque pour avoir le droit de dépenser mon argent !

PROPOSITION EN DÉCOMPOSITION

Petite fable affable

Rang et fonctions font des colloques
Vains et dangereux qui tout disloquent :
Au pays des ponctuations
On frise la révolution ;
L’apostrophe, haut perchée, dans la phrase
Appelle en toutes lettres à la jase :
« Moi que la virgule voit pygmée,
Me voilà arrivée au sommet
Et de là, vous tous, je vous écrase
Car je vous domine. Un point c’est tout !

- L’accent n’a-t-il pas le même atout ?
Rétorque la Majuscule itou.

- Qu’il ait la pente aigüe ou l’air grave,
Qu’il trémate, gras comme un margrave,
Ou circonflexe d’étonnement
Il trône tout aussi uniment
Que toi ! ajoute la virgule.
À t’ouïr, mon sang se coagule !

- Quoique nous soyons parents, l’Amie,
Il t’insupporte qu’une demie-
Portion soit au plus noble étage
Élevée, ce malgré son jeune âge.
Tu me jalouses toi dont la queue
Traîne à terre, signe belliqueux
Ne traçant ni sillon ni sillage,
Même si tu uses de ton point.

- Silence, avorton, ou deux gros points 
Sauront guillemer ton arrogance :
Attends qu’une réforme te ganse
Comme d’autres ont démembré les mots
Dont l’orthographe causait des maux !

- Pourquoi se déchirer ?!… Oubliez-
Vous donc que nous sommes tous liés ?! »
Ainsi dit le tiret, philosophe
Prisant les débats d’une autre étoffe.

mardi 26 juillet 2016

HAÏKU DES GUILLES

L’alène des cordonniers n’est plus chargée d’aïe que celle d’autres professions.

lundi 25 juillet 2016

HAÏKU D’ACCÈS, LAIDS RATEURS

L’Amour a des saisons que ma maison ignore…

LE VENT

Jouant avec les jupes souvent
Par derrière comme par devant
L’air savant
Et jusqu'aux engoulevents levant
Se survivant et tout enlevant
Frappant aux volets aux contrevents
Vient le vent
Dissolvant

Se levant furieux face au couvent
Desservant ce qu’il connut avant
Dépravant
Connivent ou bien alors crevant
Se mouvant émouvant les divans
Tournant et retournant sous l’auvent
Va le vent
Estivant

Frappant aux volets aux contrevents
Captivant l’un et l’autre énervant
Survivant
S’activant avec l’air morgue et fervent
Suivant et poursuivant les vivants
Pleurant aux vitres du révérend
C’est le vent
De l’avent

dimanche 24 juillet 2016

HAÏKU’R ÉLECTORAL

L’électeur est un âne que l’on tient, comme la lapin, et aux mêmes fins, par les oreilles : il aime à suivre le dernier qui a parlé pourvu qu’il promette de donner corps à  ses convoitises et flatte ses vanités !

samedi 23 juillet 2016

HAÏKU’R DE FRANÇAIS

Quand j’entends causer mes contemporains, force m’est de constater que, trop souvent, nous usons des mêmes mots mais ne parlons pas la même langue !

LA COULEUVRE & LE HIBOU

Petite fable affable

Quand personne ni plus rien ne vous dérange,
De nuit, se faufile, dans une vieille grange
Offerte à bien des vents, un vieux serpent.
Par l’œil ouvert d’un gros nœud de bois, il se glisse.
Il traque le mulot ou le rat aux dépens
Des matous du lieu préférant leur pâtée
À des traques risquant de moins les empâter.

Sous le toit giboyeux, sa vieille carcasse
A table ouverte et menu digne de Ducasse :
Le rongeur abonde et pour le prix d’un effort
Il prélève avec soin chez cette gent rustique, 
Un loyer, juste prix de la loi du plus fort,
Puis, dans cet éden, dort d’un sommeil béatique.

Repu le reptile, vite roi de la grange,
Attire d’un hibou, l’œil froid et orange,
Qui fond sur cette proie hélas bien trop grosse,
Pour fuir par le trou qui l’avait vu passer,
Alourdie, alentie, d’avoir gobé en rosse
Plus que son estomac ne pouvait concasser.

Le rapace, avide, gourmande sa victime :
« Si, plutôt qu’à bâfrer jusqu’au gavage ultime
Tu m’avais laissé des prises, cher égoïste,
Tu ne gigoterais pas en vain branle-bas :
Tu finis comme meurt tout vil esprit simpliste
Qui oublie qu’il n’est pas seul à vivre ici-bas !  »

vendredi 22 juillet 2016

UN HAÏKU’LTE CHASSE L’AUTRE

Au nom de la lutte contre le prosélytisme et le fanatisme religieux, notre État voue désormais un culte… à la Laïcité !

jeudi 21 juillet 2016

HAÏKU D’ELLE

Une sang-bleu, soit-elle tendance centriste, ne fait pas semblant quand elle joue les sans-gêne !

PUTAIN D'CAMION

D'après Putain d'camion de Renaud Séchan
En modeste hommage à tous ceux de Nice, 
au terrible soir du 14 juillet 2016

C’était un vrai con,
Dans c’putain d’camion,
Qu’a choisi ce jour-là
Pour foutre sa merde,
Faucher com’ de l’herbe
Léa, Mario, Aldjia,…

J’espère que ce salaud
Est pas monté là-haut,
Sinon j’me fais païen
Moi qu’est déjà comptant pour rien…

À Nice, on pleure et on serre les poings
Quand les connards jouent les marsouins,
Voudraient en venir aux mains,
Amalgament et diffament, jouent au crétin,…

Putain, j’ai la rage,
Contr’ les truandages
D’qui parle pour Dieu, Allah,…
Tout ça pour tuer !
Dire qu'c'était l’été,
Qu’des mômes étaient là !

J’espère que ce salaud
Était seul, ramollo…
Nous, on n’ploiera pas les reins,
Mêm’ si plus personne n’est serein…
C’était un fou, pas un croyant, ce bourrin !

Devant ces moins-que-rien,
L’Amour va finir veuf ou orphelin…
Putain d’camion, putain d’chagrin, d’main ça craint !

Devant ces fils de chiens,
Nos valeurs vont finir dans du lin…

Putain d’camion, putain d’chagrin, d’main ça craint !

mercredi 20 juillet 2016

HAÏKU À CÔTÉ

Mon épouse me demande souvent d’arrêter « de faire l’enfant » alors qu’on n’a même pas commencé à en concevoir un !

mardi 19 juillet 2016

HAÏKU PEU SOMBRE DANS L’HISTOIRE

À Rome, on vivait pour le pain et les jeux, le gueux qui geint étant mené par des vains agissant selon leurs seuls vœux. Aujourd’hui, on oscille entre le gain et le peu, la faim et le feu,… les nains qui dirigent ayant moins d’âme et de neurones que de nœud.

LE RAT ROI DES SOURIS

Petite fable affable

Un rat se trouvait être devenu
Par un hasard qui m’est, las, inconnu,
Le principicule d’un bout tout pourri
De grenier, s’abaissant, scélérat,
À frayer avec d’insignes souris.
C’était démériter pour un rat
Qui voulait voir, là, régner les rongeurs.
Or ses ouailles, cela laisse songeur,
Sont des êtres tremblants, peureux,…
Pas d’intrépides héros se jetant
Dans les flammes ; c’était un jour heureux
Quand ils ne reculaient pas, haletants, 
Devant une ombre ou au premier bruit,
Se débandant même devant qui fuit.

Avec de tels sujets pour seuls soldats,
Dès lors, son rêve est fantasmagorie
Sans fondement, délire de fada,…
Aussi pour que de lui on ne se rie,
Il harangue son peuple de soumis,
Ces ombres vaines et nulles au chifoumi,
Automates passifs, sans volonté, 
Sans résistance ni force à offrir.
« Par impérieuse nécessité,
Se suffire de peu et tout subir
C’est trop !… Assez !… Devenons agressifs !
Fi des dogmes et foin des poncifs !

Pourquoi ne se vouloir un peuple plus haut,
Ne pas aller plus vite ou ne voir plus loin
Et faire plus fort ? Soyons les héros
Du monde des mulots, maîtres au moins
Du lieu !… » Ce ne sont qu’ovations,
Promesse, auto-proclamation
Du rat, roi de ce monde. Et nul n’entend
Le chat qui piège cris et hourras
De la plèbe et de son patricien.
Le griffu dit, se délectant du rat :
« Le plus fort est celui qui n’oublie 
Pas sa faiblesse*, Sire l’Anobli ! »

* Proverbe suédois.

lundi 18 juillet 2016

dimanche 17 juillet 2016

DAMNEZ, C’EST POUR L’HAÏKU’LTE !

Dans notre monde où le profane est laïque et les laïcs tout profanent, quand le mythe est mité, rien n’en plus sain qu’un saint et nulle n’est plus ceinte qu’une sainte.

MONOLOGUE URBAIN

« Comment voulez-vous rester de marbre
Quand, pour tout hommage, les chiens
Vous pissent aux pieds comme païens,
Matin, sous la tonnelle des arbres ?
Quand les poivrots, qui ont dalle en pente
Et coude à l’horizontale, au soir,
Font gentiment don, en déversoir,
Du fruit de tripes peu déférentes ?
Quand mes fins cheveux sont un perchoir
Et mes épaules nues déféquoir ?

Où sont passées les mains baladeuses 
Des esthètes d’antan, qui, souvent,
Alors qu’elles frissonnaient au vent,
S’attardaient sur mes si généreuses
Formes ?… Et que sont donc devenus
Les regards pleins d’envie rougissante
Que coulaient, sur mes rondeurs glissantes, 
À la dérobée, puceaux venus
Exprès, filles fades et Prosper ?…
Ah non vraiment, le respect se perd !

Au lieu de ça, pleurs et déboires :
On m’a brisé quelques doigts, tantôt,
Gravé les deux fesses… et au couteau,
Tagué les seins qui font « des histoires »,…
Tout ça parce que « on » me sculpta
Et que me fit exposer un vieux riche :
Depuis, moi, je me gèle les miches
Ou me dessèche la peau. Gros tas !
Pourtant j’ai ma pudeur, moi, quoi merde !
Y’a des coups de pieds qui se perdent !

Pourquoi me donner - pardon ! - me faire
Un modelé sans aucun pareil
Si mes sens sont scellés de sommeil ?
La beauté du geste ?!… Belle affaire !
Voilà, je le dis : J’en ai assez !…
J’ai des crampes en tenue indécente
Et des fourmis, des vraies, par mes sentes !
Bon Dieu, si je pouvais me casser !… 
Pourvu que l’on me prenne, me vole
Pour devenir légère et frivole… »

vendredi 15 juillet 2016

HAÏKU FRANC

À voir et à entendre certains de mes contemporains j’ai l’impression qu’ils remontent l’arbre duquel nos ancêtres sont descendus.
Et puis je me tance : je n’ai pas le droit d’être aussi méchant… avec les singes !

LE BLAIREAU & LE SANGLIER

Petite fable affable

Le blaireau a vraiment tout du bouddha boudeur
Pour ce qui fait l’aspect mais ses idées étroites
Et sa très courte vue le font baroudeur
De sentiers battus et, face à ce qui miroite
Admirateur, donc bête à fumer du foin.
Cela dit en passant, sans paraître chafouin !

Son comparse est un gras sanglier fort sceptique,

Égoïste à l’excès, pour qui le monde n’est
Peuplé, las, que de « naïfs » et de « trompeurs », tiques
Des premiers ; et son bon copain, bête innée,
Est, sous le sceau des cieux, né dupe et victime
De sa personne, bien qu’il soit son seul intime.

Quoi que le sanglier puisse dire au blaireau

Cela trouve créance. Abreuvé de promesses,
Le rayé s’affaire pour le pot et le rôt
De « son » maître qui n’a, lui, qu’à dire sa messe
Et, à le voir faire, à rire comme un benêt
Qui aurait trouvé, là, au matin, un bonnet.

Car le blaireau prend pour le roi de la place

Son compagnon qui l’a promu, ma foi, bouffon
Sans l’avoir détrompé ; être admiré ne lasse
Que les honnêtes gens qui ont, hélas, bon fond.
N’étant même pas prince, il vit là tout de même
Nourri d’abondance, sans fin, sans faim, sans flemme,…

Le Grand Cerf jalouse cette servilité :

« Patachon, qu’as-tu donc promis à l’imbécile
Qui t’offre picotin sans jamais s’aliter ?
- Qu’il serait roi après moi, s’il m’était docile…
Mais ma mort suivra la sienne s’il poursuit
Dans l’épuisante voie où je l’ai conduit !
“Promets vite et promeus tard”, comme un bon stratège :
Gouverner ce n’est pas “prévoir”, non plus “choisir”,
C’est d’abord “conserver”… donc berner à loisir,
L’air noble et indulgent, quémandeurs en cortège ! »

jeudi 14 juillet 2016

EST-CE HAÏKU’LAPE ?

Toubib or not toubib, combien de carabins s’usent la santé, en externe comme en interne, à jouer au docteur sans être encore médecin ?

mercredi 13 juillet 2016

J’AI PLUS D’HAÏ(pé)KU !

Le déroulé de récents événements me montre combien les filles bien roulées, roulures, ne songent qu’à nous rouler et, rouliers ou rouleurs, à nous acculer au bout du rouleau. Alors gare au roulis, les pierres qui roulent !

INCONGRU ?

Au coin d'la rue, c'est incongru
On a planté not' caravane
Pour les vacances et on nous vanne !
Sur le parking, auprès des grues
- Pas d'congé, quand t'arpent' la rue ! -
Que l'on abreuve et qu'on dépanne
Au coin d'la rue.

On rêvait tropiques et savanes
Mais not 'bagnole, c'était couru,
Elle a clamsé, elle a mouru !
C'est pour cela qu'on se pavane
Au coin d'la rue.
On picole, on rit, on se vanne,…
Personne, ici, n'est un intrus,
Ni les maquereaux, ni les morues
Et personne ne nous banane !

Au coin d'la rue.
Même' les flics fum' nos Havane
De contrebande un peu bourrus,
Qui coll' des rêve' vit' disparus,
Et de maux d'têt' qui restent drus
Dont on  fait ailleurs des lavanes,
Au coin d'la rue. Qui donc l'eût cru ?

lundi 11 juillet 2016

HAÏKU’PE, Ô CARRÉ !

Quand les pères, hélas, se font la paire,
les mères deviennent amères…

LA RANCUNE DE LA CHOUETTE

Petite fable affable

Une chouette, hélas, mathusalémique
Était devenue la risée des forêts.
Mais elle avait la stratégie du secret,
Et se sachant par tous moquée, l’anémique
Effraie jouait, là, à qui perdait l’esprit,
Pour glaner à moindre frais ou à vil prix
Mille fort précieuses informations ;
Car la docte n’était pas, face à l’engeance
Des bois, disposée à une passion
Ni même à s’en laisser conter en silence :
Au-delà de la dénonciation,
Les mots nous sont parfois force et violence
Même si l’on en use sans virulence !

Jadis, la miro faisait autorité :

Chacun la consultait, qui pour sa sagesse,
Qui pour sa justice ou son intégrité,…
Ses savoirs et connaissances, avec largesses,
Elle les dispensait aux foules des feuilles,
Au vain peuple de l’herbe et des quintefeuilles
Qui recherchaient sa morale et ses valeurs.
Mais les temps changent. Et, comme on craint qui pense,
On adula des gens plus hauts en couleurs,
Leur ignorance et la force qui dispense
De réfléchir - qui, sûr, ne mêne à rien ! -
On bannit le travail et ses récompenses
Puis on idolâtra les vauriens,
Les tiques, les cafards, les acariens,…

Donc, désormais, elle se couche à l’avis

Du premier blaireau venu, sans réserve,
Aux idées folles des faisans pleins d’envie
Pour la Culture qu’elle seule préserve.
Sous la ramée c’est bêtise et zizanie,
On y vit d’invectives et de sanie.
Lassées de ces désordres d’idées, les foules
Folles dégoûtées par la vile anarchie,
Se tournèrent vers la chouette maboule,
Ce rapace décrié que l’on conchie,
Qui les envoie tous paître avec diligence
Et s’envole mais, avant, les affranchit :
« Oublie qui t'a brisé !… Est-il dans l’urgence,
Que cela t'en sera plus douce vengeance ! »

samedi 9 juillet 2016

HAÏKU DE L’AVIS

Dans un monde impermanent et incertain,
Même à qui se lève de bon matin ,
Rien n’est inné soit-on bien né 
Comme rien n’est acquis mais acquêts !

EN ROUTE POUR… LA BONNE NOUVELLE ?

L'archange est là. Son bras se tend,
Il va parler, nimbé de grâce.
La plèbe des fidèles attend ;
L'élite des prêcheurs se lasse.
Livre en main va-t-il faire classe ?
Vient-il l'instant
De payer fiel et audaces ?
La fin des Temps ?!

Qui l'envoie, Dieu ou Satan ?
Le nimbe une auréole trace.
Ma foi, attendre est inquiétant :
Car là tout est bien en place
Pour qu'il entame la préface…
Et on l'entend
Dire la Vérité en face,
Le cœur battant.

L'archange est là. Son bras se tend,
Pour notre race
Toute en disgrâce.
Qui l'envoie, Dieu ou Satan ?

vendredi 8 juillet 2016

jeudi 7 juillet 2016

SANS SE MONTER L’HAÏKU

Le mensonge est une fuite, la colère une défaite.

LA SOURIS & LE SERPENT

Petite fable affable

Un clair ruisseau sinue sous un ciel de saules.
 Un serpent s’insinue, venu jouer son rôle.
Glissant en silence au sein d’un nid de souris
Des moissons, il tue la nichée sauf la petite
Dernière, statufiée. Ce cénobite
La regarde avec insistance, avec rouerie,…
Sifflant, soufflant, dans le silence, il susurre :
« Sauf à me servir, Ma Soyeuse Soierie,
Ma morsure te vaudra une mort sûre !
Mène-moi à tes cousines et autres parents,
Tu auras vie sauve ; je ne suis pas varan ! »

- À titre gracieux, je devrais donc survivre

Pour trahir les miens sans aucun savoir-vivre ?

- Mais si tu es tentée par les séductions
De la sédition, tu finis dans mon ventre
Avant que tu n’aies su trouver, pour toi, d’autre antre,
Comme les autres… Et sans négociation. 
Transformer une crotte de souricière
En servile obligée telle est ma passion :
Ainsi, un peu partout, je pends la crémaillère,
Déjeunant, dînant et soupant fort goulument
Des hôtes qu’elles me trouvent diligemment.

- Et d’aucuns rongeurs se font de la sorte engeance

Exerçant leur coupable industrie sans vengeance ?

- Tous ! sourit le sournois qui la boit du regard.
- Seigneur Serpent, si j’acceptais céans votre offre
Pour ne pas finir dans ce longiligne coffre,
J’insulterais mes pairs. Même si c’est ringard,
Je ne suis pas disposée, et quoi qu’il m’en coûte
De m’en laisser conter ». L’ovipare est hagard :
« Comment ? fit-il surpris et soudain à l’écoute.
- Je préfère mourir aujourd’hui dans l’honneur
Que vivre demain d’infamies, Empoisonneur ! »

mercredi 6 juillet 2016

HAÏKU’MCOMBRE

C’est fou ce que chez certains paranoïaques, un innocent grief devient volontiers incrimination inquisitoire et un simple reproche de la calomnieuse diffamation.

mardi 5 juillet 2016

QUESTION D’HAÏKU’LIBRE

Puisqu’il est de bon ton, en ce monde, d’idolâtrer quelqu’un ou quelque chose, je peux bien vous l’avouer, je suis fan… de carottes !

INTERLUDE

Je taquine la Muse
En vers de Mirliton,
Sa voix de cornemuse
- Timbre de baryton - 
Et sa face camuse
Aux yeux de python,
Et d’aucuns s’en amusent,
Gigolos ou gitons,
Jusqu’au détroit d’Ormuze*
Où fraie le dieu Triton.

* Une licence exotique !

lundi 4 juillet 2016

PRINCIPAUTÉ DE MON HAÏKU

Pour couper aux tergiversations sur le rôle du roi dans la Révolution, on a raccourci celui-ci d’une tête !

dimanche 3 juillet 2016

MOIN’HAÏKU’PISTE

Est-il normal que, dans mon journal, à la rubrique « Nouvelles », 
j’ai trouvé des informations qui ne me l’étaient pas vraiment !

LE JEUNE DINDON & LA VIEILLE CHIENNE

Petite fable affable

Un jeune dindon fessu, bedonnant,
Qui vivait petit mais rêvait plus haut
Trouva, par un clair matin, un chapeau
Qui lui donnait l’air louche d’un manant
De comédie ; là, lui alla prétendre,
Dodu redondant, qu’avec ça, il fait
Ruffian et, donc, que l’on va l’entendre
Jouer au fat boutefeu dans les faits
Et dans la ferme. Voilà notre mufle
Qui fait le dur-à-cuire, le maq’
À trois sous en jouant du cou commac’,
Se croyant bien plus fort qu’un bon buffle,
Plus puissant encore qu’un taureau :
Les songes sont un fertile terreau !

Mais son petit jeu, lui, n’amuse guère
La chienne ossue ayant du chien
Qui régentait tous les troupeaux naguère
Elle qui surveille tous les biens
Du berger jusqu’à son humble poulaille,
Fait connaître à ce fort dodelinant
Joueur de croupe qui tant et plus braille
Qui est le chef. Mais l’oiseau dominant
Ce cabot tenant fort du nabot, lice
Si rugueuse comme seul peut l’être un pec’,
Lui dit : « Là, Tu es tombée sur un bec
Avec moi, garce, et un bon bec ! Police,
Justice,… ne valent pas un radis :
Ils sont parasites en mon Paradis ! »

Dès lors, entre eux deux, c’est rixe et querelle :
Aux cent viles exactions de l’un
Répondent, et de façon naturelle,
Mille vexations de l’autre, à jeun
D’abandonner toute partie contre
Ce père indifférent, ce gros mari
Si peu attentionné qu’elle affronte
Maffieux d’opérette, une avarie
De basse-cour,… Le paysan proteste
Contre ce vain conflit-ci qu’il honnit :
La chienne est fort vertement punie !
Notre dindon se rengorge, immodeste.
L’autre lui dit : « Noël va me venger :
L’homme ne choie que ce qu’il va manger ! »

samedi 2 juillet 2016

HAÏKU DEUX LAMPES

Au pays des Lumières, je sais des têtes d’ampoule qui n’ont pas l’électricité à tous les étages !

vendredi 1 juillet 2016

HAÏKU’R’NICHON

Si d’aucuns glosent sur mon manque d’agilité, qu’ils sachent qu’en terme d’adresse celle écrite sur ma boîte à lettres n’est pas la seule que je possède !

EN ROUTE POUR… VENIR À LA VILLE

Le ballot au ballot, c‘est moi !
Je viens chez vous avec mes hardes,
Hère qui erre, crée l’émoi,…
Je ne suis pas cette avant-garde
D’une horde criarde, hagarde,…
Depuis des mois,
Vous êtes avec moi sur vos gardes.
Excusez-moi…

L’envahisseur, ce n’est pas moi,
L’envahissant qui grapillarde,
Non plus. Je ne veux qu’un chez-moi,
Sans rien prendre, sauf par mégarde,
Sans gêner et rien ne vous farde :
Par devers moi,
Je garde, quoi que l’on vous farde,
Un quant-à-moi…

Le ballot au ballot, c‘est moi,
Mine fendarde,…
L’envahisseur, ce n’est pas moi :
J’veux pas qu’ça barde !