Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

vendredi 15 juillet 2016

LE BLAIREAU & LE SANGLIER

Petite fable affable

Le blaireau a vraiment tout du bouddha boudeur
Pour ce qui fait l’aspect mais ses idées étroites
Et sa très courte vue le font baroudeur
De sentiers battus et, face à ce qui miroite
Admirateur, donc bête à fumer du foin.
Cela dit en passant, sans paraître chafouin !

Son comparse est un gras sanglier fort sceptique,

Égoïste à l’excès, pour qui le monde n’est
Peuplé, las, que de « naïfs » et de « trompeurs », tiques
Des premiers ; et son bon copain, bête innée,
Est, sous le sceau des cieux, né dupe et victime
De sa personne, bien qu’il soit son seul intime.

Quoi que le sanglier puisse dire au blaireau

Cela trouve créance. Abreuvé de promesses,
Le rayé s’affaire pour le pot et le rôt
De « son » maître qui n’a, lui, qu’à dire sa messe
Et, à le voir faire, à rire comme un benêt
Qui aurait trouvé, là, au matin, un bonnet.

Car le blaireau prend pour le roi de la place

Son compagnon qui l’a promu, ma foi, bouffon
Sans l’avoir détrompé ; être admiré ne lasse
Que les honnêtes gens qui ont, hélas, bon fond.
N’étant même pas prince, il vit là tout de même
Nourri d’abondance, sans fin, sans faim, sans flemme,…

Le Grand Cerf jalouse cette servilité :

« Patachon, qu’as-tu donc promis à l’imbécile
Qui t’offre picotin sans jamais s’aliter ?
- Qu’il serait roi après moi, s’il m’était docile…
Mais ma mort suivra la sienne s’il poursuit
Dans l’épuisante voie où je l’ai conduit !
“Promets vite et promeus tard”, comme un bon stratège :
Gouverner ce n’est pas “prévoir”, non plus “choisir”,
C’est d’abord “conserver”… donc berner à loisir,
L’air noble et indulgent, quémandeurs en cortège ! »

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