Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 23 juillet 2016

LA COULEUVRE & LE HIBOU

Petite fable affable

Quand personne ni plus rien ne vous dérange,
De nuit, se faufile, dans une vieille grange
Offerte à bien des vents, un vieux serpent.
Par l’œil ouvert d’un gros nœud de bois, il se glisse.
Il traque le mulot ou le rat aux dépens
Des matous du lieu préférant leur pâtée
À des traques risquant de moins les empâter.

Sous le toit giboyeux, sa vieille carcasse
A table ouverte et menu digne de Ducasse :
Le rongeur abonde et pour le prix d’un effort
Il prélève avec soin chez cette gent rustique, 
Un loyer, juste prix de la loi du plus fort,
Puis, dans cet éden, dort d’un sommeil béatique.

Repu le reptile, vite roi de la grange,
Attire d’un hibou, l’œil froid et orange,
Qui fond sur cette proie hélas bien trop grosse,
Pour fuir par le trou qui l’avait vu passer,
Alourdie, alentie, d’avoir gobé en rosse
Plus que son estomac ne pouvait concasser.

Le rapace, avide, gourmande sa victime :
« Si, plutôt qu’à bâfrer jusqu’au gavage ultime
Tu m’avais laissé des prises, cher égoïste,
Tu ne gigoterais pas en vain branle-bas :
Tu finis comme meurt tout vil esprit simpliste
Qui oublie qu’il n’est pas seul à vivre ici-bas !  »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire