Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 27 juillet 2016

PROPOSITION EN DÉCOMPOSITION

Petite fable affable

Rang et fonctions font des colloques
Vains et dangereux qui tout disloquent :
Au pays des ponctuations
On frise la révolution ;
L’apostrophe, haut perchée, dans la phrase
Appelle en toutes lettres à la jase :
« Moi que la virgule voit pygmée,
Me voilà arrivée au sommet
Et de là, vous tous, je vous écrase
Car je vous domine. Un point c’est tout !

- L’accent n’a-t-il pas le même atout ?
Rétorque la Majuscule itou.

- Qu’il ait la pente aigüe ou l’air grave,
Qu’il trémate, gras comme un margrave,
Ou circonflexe d’étonnement
Il trône tout aussi uniment
Que toi ! ajoute la virgule.
À t’ouïr, mon sang se coagule !

- Quoique nous soyons parents, l’Amie,
Il t’insupporte qu’une demie-
Portion soit au plus noble étage
Élevée, ce malgré son jeune âge.
Tu me jalouses toi dont la queue
Traîne à terre, signe belliqueux
Ne traçant ni sillon ni sillage,
Même si tu uses de ton point.

- Silence, avorton, ou deux gros points 
Sauront guillemer ton arrogance :
Attends qu’une réforme te ganse
Comme d’autres ont démembré les mots
Dont l’orthographe causait des maux !

- Pourquoi se déchirer ?!… Oubliez-
Vous donc que nous sommes tous liés ?! »
Ainsi dit le tiret, philosophe
Prisant les débats d’une autre étoffe.

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