Petite fable affable
Rang et fonctions font des colloques
Vains et dangereux qui tout disloquent :
Au pays des ponctuations
On frise la révolution ;
L’apostrophe, haut perchée, dans la phrase
Appelle en toutes lettres à la jase :
« Moi que la virgule voit pygmée,
Me voilà arrivée au sommet
Et de là, vous tous, je vous écrase
Car je vous domine. Un point c’est tout !
- L’accent n’a-t-il pas le même atout ?
Rétorque la Majuscule itou.
- Qu’il ait la pente aigüe ou l’air grave,
Qu’il trémate, gras comme un margrave,
Ou circonflexe d’étonnement
Il trône tout aussi uniment
Que toi ! ajoute la virgule.
À t’ouïr, mon sang se coagule !
- Quoique nous soyons parents, l’Amie,
Il t’insupporte qu’une demie-
Portion soit au plus noble étage
Élevée, ce malgré son jeune âge.
Tu me jalouses toi dont la queue
Traîne à terre, signe belliqueux
Ne traçant ni sillon ni sillage,
Même si tu uses de ton point.
- Silence, avorton, ou deux gros points
Sauront guillemer ton arrogance :
Attends qu’une réforme te ganse
Comme d’autres ont démembré les mots
Dont l’orthographe causait des maux !
- Pourquoi se déchirer ?!… Oubliez-
Vous donc que nous sommes tous liés ?! »
Ainsi dit le tiret, philosophe
Prisant les débats d’une autre étoffe.
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