Là où le « Oh ! » tue, le « Bah ! » blesse !
Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques
parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…
dimanche 31 mai 2020
LA LIBERTÉ EST D’UN AUTRE ÂGE
« Avoir peur, c’est se préparer à obéir. »
Thomas Hobbes, Le léviathan
Chanson "écrite" le 16 mai 2020
Thomas Hobbes, Le léviathan
Chanson "écrite" le 16 mai 2020
d’après La liberté est en voyage de Jean Ferrat
Avec cette peur bleue
De commettre un délit,
De finir souffreteux
Un’ Faux pour compagnie,…
D’oukases en firmans,
De propos à la pelle
En bons flics Rantanplan
Qui ne manqu’ pas de zèle…
Soyons gentilles et soyons sage,
La Liberté a fait naufrage…
Faut circuler modeste
- À pas plus de cent lieues ! -
Avec ausweis du reste
Oublie ce que tu veux ;
Vacances aux oubliettes
Et loisirs mis au ban.
Ne fais que tes emplettes
Et bosse pour du vent.
Ne sois pas drille c’n’est qu’un passage :
Nos libertés sont au remod’lage.
Avec des infos crasses
Et baveux bourricots
Qui n’comprenn’ pas qu’ils lassent,
Et tous les boursicots
Qui nous veulent trimards
Avec les Cadichons,
Les chasseurs trop braillards
Et les Politicons…
Soyons gentilles et soyons sages :
La Liberté est d’un autre âge !
Avec des mots guimauves
Qui fustig’ les Méchants,
Des docteurs pir' que fauves,
Mettant à prix ton sang
Pour un vaccin qu’on deale
Toujours au plus offrant.
Masqués, courant, débiles,
On parque nos enfants…
Pas de trilles, pas de rage,
Nos libertés chang’ de visage…
Faut tous rester unis
Face au foutu virus
Qui nous veut mortibus
Unis mais démunis,
Seuls, de l’aube à la brune
Comme l’étaient nos vieux,
Abandonnés à Dieu,
Dans maisons comptant tunes…
Mêm’ sans grilles, pas de rage,
La Liberté appell’ dressage…
Avec d’autres délais
Pour nos droits, pour nos dus,
Puisque c’est agnelets
Qu’on nous voit. C’est tout vu.
Avec le nom de Dieu
Pour dernière valeur
Chez les preux, les lépreux
Dont la vie est douleurs…
Soyons gentilles et soyons sages :
La Liberté n’est plus d’cet Âge !
samedi 30 mai 2020
vendredi 29 mai 2020
LES POULES & LES PERDREAUX
Petite fable affable
« À une époque de supercherie universelle,
dire la vérité est un acte révolutionnaire. »
George orwell, 1984
Il prit à Jupin l’envie d’avoir basse-cour.
Ces caprices divins au Mont Olympe ont cours.
Mais il fallait prendre soin de cette poulaille,
Donc songer aux vieux jours de toute volaille.
Le dieu des dieux ne voulant s’enquérir
De ces menus détails, qu’à l’Immortel n’importent,
À toute discussion ferma donc la porte
Décidant qu’il suffirait de les équarrir.
Branle-bas et bronca chez oiseaux et oiselles
Qui, des plus mécontents, battirent fort des ailes,
Tempêtèrent haut et, pis, protestèrent prou.
On imagine un jupitérien courroux
À pareille insolence, à tant d’impertinence.
Le Maître des Cieux alla quérir chez les perdreaux
Qu’il casqua et botta quelques braves héros
Pour calmer cette plèbe. Et en toute imminence.
Et ces nouveaux-venus, formant des unités,
Purent tout « nettoyer » en toute impunité,
Faisant aux édentés cracher sang et molaires :
Partout ils blessèrent, amputèrent, énucléèrent
Même, hélas, immolèrent une dinde venue
S’informer du pourquoi du comment, ingénue.
Et les perdreaux zélés après tout ça pleurèrent
Que la république des volatiles n’aimait
Pas leur race et s’en ouvrirent comme jamais
À qui en avait fait des Judas face aux grégaires.
Toutefois quand tous ces dévoués serviteurs
Qui avaient pour un beau médaillon de sectateur
Et pour quelques graines en surplus vendu leur âme
À Jupin, se rendirent enfin compte que, Dame !,
Ils n’en auraient pas plus que poules quand sonnerait
Leur heure et que, dia’, leurs couvées en auraient
Moins encore, ils tournèrent, ensemble, la crosse
Permettant révolution au Paradis
Des Dieux, laquelle poussa Jupin pardi
À offrir poulailler aux hommes. C’est d’un rosse !
Quand un problème occupe tes jours, tes nuits,
Que tu ne peux compter sur aucun appui,
Fais la guerre au voisin, et si ça t’ennuie,
Laisses-la à qui te suit… ou à autrui.
jeudi 28 mai 2020
HAÏKU’L PORTEUR
L’hydroxychloroquine selon le Professeur Racine (in Les laideurs) :
« Tel qui guérit Vendredi, Dimanche tuera ! »
mercredi 27 mai 2020
LE MALADE BOUGE ENCORE… (14 mai 2021)
Et donc, on voudrait aujourd’hui médailler
Ceux que de coups, hier, police roua fort
Pour avoir osé crier qu’il fallait renfort
De moyens pour un hosto’ prou dépenaillé.
On remercierait d’un hochet qui s’est battu,
Jour et nuit, sans compter, pour repousser loin
Un mal qui, un temps, a tout un pays courbattu,
Le mettant à l’arrêt sauf pour ce qui est des soins…
Et une "prime" au passage pourrait solder
Les marques de gratitude due, sans donner
Plus et sans faire plus. Pourquoi l’hosto’ aider ?
Pansé, brisé, amoindri il a tenu bon
Dans l’état où il était, presque abandonné
De l’État. Alors on continue… Sus au moribond !
mardi 26 mai 2020
lundi 25 mai 2020
LES MOINES AUSTÈRES
Petite fable affable
Dans le fort des bois, une communauté
Vivait, coupée des laïcs et des athées.
On s’y s’ennuyait comme, hélas, c’est d’usage
Chez les clercs qui ont toujours trouvé le soc
Plus suant que le froc, et là c’est fort sage,
Ce même froc-là moins tuant que l’estoc.
Ces tonsurés, sans fin, méprisaient le monde
Qui n’est qu’agaceries où fripons immondes
Dupent, à satiété, sots ignorants
Faisant foule grossière et ridicule,
Bref populacière, tous gens écœurants
Plus bêtes, rustres et brutes d’animalcules.
Or nos bons moines s’étaient, eux, assemblés
Sans se connaître, ne sachant s’attabler
Et vivre ensemble que sans s’aimer. Leur sphère
À dire vrai, formait une compagnie
D’occupés à peu faire et surtout mal faire
Pris dans de lents fers, règle de l’abbaye,
Où ils vivaient dans le pire à les ouïr
Au point qu’ils mouraient sans se regretter. Dame,
Cela paraît dantesque aux yeux du Vidame,
Mais nos fainéants sacrés, qu’à l’envie moquent
De grands mystiques autrement plus oisifs qu’eux,
Sont des pleureux ne manquant en triste époque
De rien quand la verte faim tue les gueux.
Or il advint en leur moinerie, à l’automne,
Aux jours où voir un vivant dehors étonne,
Qu'un coquelet, bête de cour, et un paon,
Peste de Cour, partis tous deux au diable
Et s’étant rencontrés, en bon sacripants
Dans quelques vaux verts rendus inoubliables.
Voyageaient de compagnie depuis
Ne se séparant de jour ni de nuit.
Pour eux la vie n’était que joie en partage
Agapes, espiègleries et bon tours.
Vite, ils mirent le saint lieu au carnage
Par jeux à leur façon et sans nul détour.
Le Père Abbé insondable, inaccessible
Et dédaigneux comme l’est un fils de Bible,
Les fit donc saisir et par devant lui
Présenter. Entre deux moqueries et trois rires,
Il argua qu’a parfois raison celui
Qui parle mais toujours tort, il va sans dire,
Celui qui se tait. C’est philosophie,
Tenant à peu de mots et offrant grand profit
Car, pour sûr, elle n’était démentie, elle,
Que par la foi non les faits à son avis,
Une phrase résumant tout, sans ficelle :
« Retourner à l’envie, c’est revenir à la vie ! »
Vivait, coupée des laïcs et des athées.
On s’y s’ennuyait comme, hélas, c’est d’usage
Chez les clercs qui ont toujours trouvé le soc
Plus suant que le froc, et là c’est fort sage,
Ce même froc-là moins tuant que l’estoc.
Ces tonsurés, sans fin, méprisaient le monde
Qui n’est qu’agaceries où fripons immondes
Dupent, à satiété, sots ignorants
Faisant foule grossière et ridicule,
Bref populacière, tous gens écœurants
Plus bêtes, rustres et brutes d’animalcules.
Or nos bons moines s’étaient, eux, assemblés
Sans se connaître, ne sachant s’attabler
Et vivre ensemble que sans s’aimer. Leur sphère
À dire vrai, formait une compagnie
D’occupés à peu faire et surtout mal faire
Pris dans de lents fers, règle de l’abbaye,
Où ils vivaient dans le pire à les ouïr
Au point qu’ils mouraient sans se regretter. Dame,
Cela paraît dantesque aux yeux du Vidame,
Mais nos fainéants sacrés, qu’à l’envie moquent
De grands mystiques autrement plus oisifs qu’eux,
Sont des pleureux ne manquant en triste époque
De rien quand la verte faim tue les gueux.
Or il advint en leur moinerie, à l’automne,
Aux jours où voir un vivant dehors étonne,
Qu'un coquelet, bête de cour, et un paon,
Peste de Cour, partis tous deux au diable
Et s’étant rencontrés, en bon sacripants
Dans quelques vaux verts rendus inoubliables.
Voyageaient de compagnie depuis
Ne se séparant de jour ni de nuit.
Pour eux la vie n’était que joie en partage
Agapes, espiègleries et bon tours.
Vite, ils mirent le saint lieu au carnage
Par jeux à leur façon et sans nul détour.
Le Père Abbé insondable, inaccessible
Et dédaigneux comme l’est un fils de Bible,
Les fit donc saisir et par devant lui
Présenter. Entre deux moqueries et trois rires,
Il argua qu’a parfois raison celui
Qui parle mais toujours tort, il va sans dire,
Celui qui se tait. C’est philosophie,
Tenant à peu de mots et offrant grand profit
Car, pour sûr, elle n’était démentie, elle,
Que par la foi non les faits à son avis,
Une phrase résumant tout, sans ficelle :
« Retourner à l’envie, c’est revenir à la vie ! »
dimanche 24 mai 2020
samedi 23 mai 2020
ENFANCE AU RÉGIME SEC ! (12 mai 2021)
« Qui ouvre une école, ferme une prison ! »
(Victor Hugo)
On met nos chers anges au régime carcéral
En rouvrant trop vite, pour remettre au travail
Leurs parents, l’école que l’on fait, las, bercail,
Sans jeux et sans joie, des mâtines au vespéral.
Là, on les sépare, on les case et on les cloue
Des heures à leur place, loin des Autres, danger
Pour eux et, pis, les leurs, tout juste dérangés
Par la récré’ qui les place en d’autres clous,
Met dans d’autres cases pour les déconfiner,
Leur faire, hors leurs murs, retrouver une vie…
Mais qui de celle-ci aurait vraiment envie ?
Oc, nos chérubins dans leurs écoles, in fine,
Sont en prison et on voudrait en haut lieu
vendredi 22 mai 2020
HAÏKU À LENDRIER RELATIF
Quand les Chinois rêvent d’atteindre Mars prochainement, nous, plus humblement, pandémie oblige, nous aimerions passer le mois en question !
jeudi 21 mai 2020
VOILÀ JUSTEMENT COMME ON ÉCRIT L’HISTOIRE…
Petite fable affable
Aucun chemin de fleurs ne mène à la gloire
Prétendait, en son bon temps, le Maitre Jean.
Un gros zébu ayant l’esprit en bouilloire,
Voulut régner en son pays sur force gens
Ayant connu maints malheurs, et plus qu’Hécube,
Non par la force mais plutôt par l’esprit.
S’il vivait au pays des romans et des jujubes
Et n’avait pas la tripe cruelle, il prit
Pour son royaume, où tout était d’abondance,
La décision qu’on ne soignerait plus
Le malade, qu'on n’aiderait plus l’ancêtre
Qui ne peut mie se nourrir ni les exclus,
Et qu’on n’éduquerait pas les plus jeunes êtres
Afin que chacun sût, ici-bas, son rang
Et restât à sa place, loin de Sire tigre
Et des chacals qui faisaient le zébu Grand.
Il croyait qu’un authentique philosophe
Se devait d'être insensible à tout, ce roi,
Et qu’on ne peut gouverner avec étoffe
Qu’autant que son peuple est imbécile à bon droit.
Il permit aux vautours qui faisaient office
De police d’immoler plumes et poils,
En toute impunité si, par quelque vice,
D’aucuns, mâtins, contestaient, en leur joual,
Sa façon de faire et de dire le monde
Ou son art d’en rythmer la ronde empêchaient.
Et il trahit ainsi jusqu’à ses valeurs, l’Immonde,
Dans l’espoir d’un plus gros bénéfice empocher.
Il ne vint pas. Mais on rua, on hua
Tant qu’on le destitua Et, dans la haine,
Il mourut. Mais pas de remords. C’est la peine
D’avoir été trompé, floué, qui le tua.
Prétendait, en son bon temps, le Maitre Jean.
Un gros zébu ayant l’esprit en bouilloire,
Voulut régner en son pays sur force gens
Ayant connu maints malheurs, et plus qu’Hécube,
Non par la force mais plutôt par l’esprit.
S’il vivait au pays des romans et des jujubes
Et n’avait pas la tripe cruelle, il prit
Pour son royaume, où tout était d’abondance,
La décision qu’on ne soignerait plus
Le malade, qu'on n’aiderait plus l’ancêtre
Qui ne peut mie se nourrir ni les exclus,
Et qu’on n’éduquerait pas les plus jeunes êtres
Afin que chacun sût, ici-bas, son rang
Et restât à sa place, loin de Sire tigre
Et des chacals qui faisaient le zébu Grand.
Il croyait qu’un authentique philosophe
Se devait d'être insensible à tout, ce roi,
Et qu’on ne peut gouverner avec étoffe
Qu’autant que son peuple est imbécile à bon droit.
Il permit aux vautours qui faisaient office
De police d’immoler plumes et poils,
En toute impunité si, par quelque vice,
D’aucuns, mâtins, contestaient, en leur joual,
Sa façon de faire et de dire le monde
Ou son art d’en rythmer la ronde empêchaient.
Et il trahit ainsi jusqu’à ses valeurs, l’Immonde,
Dans l’espoir d’un plus gros bénéfice empocher.
Il ne vint pas. Mais on rua, on hua
Tant qu’on le destitua Et, dans la haine,
Il mourut. Mais pas de remords. C’est la peine
D’avoir été trompé, floué, qui le tua.
mercredi 20 mai 2020
HAÏKU PEU MELBA
Ce n’est pas parce qu’on n’est pas dans son assiette qu’il faut se mettre devant celle d’un autre !
mardi 19 mai 2020
LES 55 JOURS D’UN PÉQUIN
Parce que je suis un peu casanier,
Aimant m’encager, las, comme ours bourru
Tout autant que m’engager, on m’a reclus,
Croyant bon de me faire prisonnier
De mon chez-moi. Et deux mois, de m’y cloîtrer
Comme en cellule l’était moine escouillé,
De crainte que l’Autre vienne à me souiller,
Pestiféré par Virus venu folâtrer.
Nomade d’esprit et sédentaire de corps,
Comme toi otage de la pandémie,
Je devins captif d’écrans se disant amis
Qui effrayaient chacun encore et encor’,
Je fus esclave de routines sans fin,
Toujours assis, tant qu’on m’a pensé rassis,
Arrêté plus qu’aux arrêts, gris de cœur aussi,
Gavé de peurs recuites jusqu’à plus faim.
Embastillé par nouvelles ressassées,
Séquestrant mes habitudes et me serrant
Dans une absence d’avenir moins frustrant,
J’errais dans ma solitude. Cadenassé.
Parce que je peux, parfois, être attachant
On m’attacha pour mieux me libérer,
Mieux m’élargir, alors que je suis jà « gros »,
Et me trouver, en bon ami Pierrot,
Moins enfermé voire moins enferré.
Car de toujours les Autres sont ma prison
Volontaire qui confine mes espoirs
Et tous mes rêves, soient-il ceux d’un seul soir.
Mais les retrouver est mon nouvel horizon ;
Détaché de tout, l’œil gambadant en vaux
Et l’air dégagé, sans rien réfréner,
Je vais, toujours prévenant, me déchaîner.
Vous voilà prévenus, Mes Frères… À nouveau !
Aimant m’encager, las, comme ours bourru
Tout autant que m’engager, on m’a reclus,
Croyant bon de me faire prisonnier
De mon chez-moi. Et deux mois, de m’y cloîtrer
Comme en cellule l’était moine escouillé,
De crainte que l’Autre vienne à me souiller,
Pestiféré par Virus venu folâtrer.
Nomade d’esprit et sédentaire de corps,
Comme toi otage de la pandémie,
Je devins captif d’écrans se disant amis
Qui effrayaient chacun encore et encor’,
Je fus esclave de routines sans fin,
Toujours assis, tant qu’on m’a pensé rassis,
Arrêté plus qu’aux arrêts, gris de cœur aussi,
Gavé de peurs recuites jusqu’à plus faim.
Embastillé par nouvelles ressassées,
Séquestrant mes habitudes et me serrant
Dans une absence d’avenir moins frustrant,
J’errais dans ma solitude. Cadenassé.
Parce que je peux, parfois, être attachant
On m’attacha pour mieux me libérer,
Mieux m’élargir, alors que je suis jà « gros »,
Et me trouver, en bon ami Pierrot,
Moins enfermé voire moins enferré.
Car de toujours les Autres sont ma prison
Volontaire qui confine mes espoirs
Et tous mes rêves, soient-il ceux d’un seul soir.
Mais les retrouver est mon nouvel horizon ;
Détaché de tout, l’œil gambadant en vaux
Et l’air dégagé, sans rien réfréner,
Je vais, toujours prévenant, me déchaîner.
Vous voilà prévenus, Mes Frères… À nouveau !
lundi 18 mai 2020
TROP HAÏKU’N
Dans le contexte du déconfinement quand je rentre dans une banque je m’écrie :
« Vous pouvez baisser les mains, ce n’est pas un hold-up ! »
dimanche 17 mai 2020
LA LINOTTE & LES PETITS MOINEAUX
Petite fable affable
Je sais un conte du bon temps,
Pas de ce siècle où nous sommes,
Où la linotte, pauvre pomme,
Se refuse au malheur constant.
Ainsi, la belle et tendre oiselle
L’œil éveillé, l’ouïe réveillée,
Vivant de virages sur l’aile
Et déboires s’émerveillait :
Elle trompait sa faim bien
Plus souvent, hélas, qu’elle ne
L’assouvissait et rien
N’lui faisait chère sans peine
Alors que les moineaux couraient
À la victoire de miettes
Ou de grains. Aussi, écœurée,
Plus que résignée, en courette,
Elle chassa ces gueux guenilleux.
Ces titis tenaient leur provende
De quelque mamie du lieu
Qui s’était prise pour la bande
D’affection. Mais eux partis,
Disparut aussitôt la manne
Et donc la faim hanta, petit
À petit. Nouvelle sœur Anne,
La linotte qui ne voyait
Plus rien venir, fut raillée
Par les piafs qui ricanent
Depuis, cherchant la chicane :
« De ceci, Linotte, il appert
Que qui tout veut, vite, tout perd ! »
Pas de ce siècle où nous sommes,
Où la linotte, pauvre pomme,
Se refuse au malheur constant.
Ainsi, la belle et tendre oiselle
L’œil éveillé, l’ouïe réveillée,
Vivant de virages sur l’aile
Et déboires s’émerveillait :
Elle trompait sa faim bien
Plus souvent, hélas, qu’elle ne
L’assouvissait et rien
N’lui faisait chère sans peine
Alors que les moineaux couraient
À la victoire de miettes
Ou de grains. Aussi, écœurée,
Plus que résignée, en courette,
Elle chassa ces gueux guenilleux.
Ces titis tenaient leur provende
De quelque mamie du lieu
Qui s’était prise pour la bande
D’affection. Mais eux partis,
Disparut aussitôt la manne
Et donc la faim hanta, petit
À petit. Nouvelle sœur Anne,
La linotte qui ne voyait
Plus rien venir, fut raillée
Par les piafs qui ricanent
Depuis, cherchant la chicane :
« De ceci, Linotte, il appert
Que qui tout veut, vite, tout perd ! »
Illustration : Élisa Satgé, été 2019
samedi 16 mai 2020
HAÏKU VERT
Étrange. On nous a fait ch… avec « le foulard » sous prétexte qu’il fallait avoir le visage découvert dans « l’espace public ». Aujourd’hui on nous em… pour qu’on y soit masqués !
vendredi 15 mai 2020
ON VA MASQUÉS !
11 mai 2020
D’après Le bal Masqué (Jean Joseph Kluger &
Daniel Vangarde) de La Compagnie Créole
Hélas vient l’temps, enfin vient l’temps, ohé, ohé,
D’sortir plus longtemps que quelques instants, ohé, ohé
Enfin vient l’temps, hélas vient l’temps, ohé, ohé,
Sans visa chiant ni chien inquiétant, ohé, ohé
On va, on va, masqués (Ohé, ohé !) ;
En France, en France, en France, on va masqués.
Il ne faut plus s’arrêter (Ohé, ohé !)
De bosser, trimer, marner ou astiquer.
Pour ça on va masqués (Ohé, ohé !)
On va, on va, on va masqués ;
L’éco’ on doit relancer (Ohé, ohé !)
Faut s’bouger, s’venger, manger, langer, s’changer,…
Pendant un bout d’année, on a mis bas le costume
- Pyjama, bermudas,… -
Et c’est sans plaisir qu’on revient à nos coutumes
- Portillons, postillons,… -
Aujourd’hui, je reprends l’collier (s’t’plaît !),
Le métro, le boulot et tout ce qui s’en suit.
Bandané jusqu’au cou, j’vais m’repointer pour pointer.
Aujourd’hui (Aujourd’hui), un jour tout gris (c’est reparti),
Jour de pluie (Aujourd’hui), le cœur aigri (j’suis reparti).
On va, on va masqués (Ohé, ohé !) ;
En France, en France, en France, on va masqués.
Il ne faut plus s’arrêter (Ohé, ohé !),
Faut bosser, trimer, marner ou astiquer.
C’est un jour idéal pour faire une bonne grève
Pour la manne (Pour la manne) ; cleptomane (cleptomane),
Tu peux te braquer la banque de Pleine-Selve !
J’ai l’air fine (J’ai l’air fine), avec mes racines (‘vec mes racines) ;
Aujourd’hui, je cache mes cheveux (cheveux)
Pas coupés, apprêtés, colorés… et je fuis.
Qu'on n’me reconnaisse pas c’est mon vœu (mon vœu) !
Aujourd'hui (Aujourd’hui), est jour pourri (j’suis endormi) ;
Quel ennui (Aujourd’hui), c’est reparti (C’est pas permis !).
On va, on va masqués (Ohé, ohé !),
En France, en France, en France, on va masqués.
On ne veut plus m’arrêter (Ohé, ohé !)
Balancer, pas penser, pas flancher, s’offenser, insensée,…
J’ai l’air fine (J’ai l’air fine), pyjama (pyjama)
Et bain bagnat (pain bagnat) ; carillons (carillons)
Donnant l’départ (Donnant l’départ) au train-train (au train-train)
Par les mânes (Pour la manne), avec mes racines (‘vec mes racines),
Bandanée jusqu’au cou, j’vais m’repointer pour pointer,
J’prends l’métro et l’boulot et tout ce qui s’en suit?
Bandanée jusqu’au cou, j’vais m’repointer pour pointer.
Aujourd’hui (Aujourd’hui), un jour tout gris (c’est reparti),
Jour de pluie (Aujourd’hui), le cœur aigri (j’suis reparti).
On va, on va masqués (Ohé, ohé !) ;
En France, en France, en France, on va masqués (sans trop bisquer).
Il ne faut plus s’arrêter (Ohé, ohé !),
Faut bosser, trimer, marner ou astiquer ;
Pour ça on va masqués (Ohé, ohé !) ;
En France, en France, en. France, on va masqués (risqué ?).
Il ne faut plus s’arrêter (Ohé, ohé !),
Faut bosser, trimer, marner ou astiquer (chanstiquer).
Pour ça on va masqués (Ohé, ohé !) ;
On marche, on vient, on court, on va masqués (on va masqués),
L’économie doit r’marcher (Ohé, ohé !),
Pour bouger, engranger, manger, s’changer,…
Plus de muffin (Plus de muffin,), fin d’coma (fin d’coma)
Et d’cagna (De cagna,). Sans passion (Sans passion,),
Donnons l’départ (Donnons l’départ) au train-train (au train-train) ;
Sans chicane (Sans chicane,), j’déconfine (j’déconfcine) :
Vas, prions (Va, prions) Cloroquine (Chloroquine)
Et Bouddha (Et Bouddha) en sourdine (en sourdine)…
Aujourd’hui, l'foulard sur mes cheveux (cheveux)
Pas coupés, apprêtés, colorés,… moi je fuis;
Bandanée jusqu’au cou, j’vais m’repointer pour pointer.
Aujourd'hui (Aujourd’hui,), c’est un jour gris (… c’est reparti).
Jour de pluie (Aujourd’hui), j’ai l’cœur aigri (pour la sortie).
On va, on va masqués (Ohé, ohé !)
En France, en France, en France, on va masqués (Risqué !).
Il ne faut plus s’arrêter (Ohé, ohé !),
Faut bosser, trimer, marner ou astiquer (sans tiquer).
Pour ça on va masqués (Ohé, ohé !),
On marche, on vient, on court, on va masqués (sans se brusquer)
Pour bouger, échanger, langer, changer,… (pas pour casquer)
jeudi 14 mai 2020
mercredi 13 mai 2020
LA PLUS BELLE FLEUR DU BOUQUET !
Petite fable affable
« Difficile de tout saisir
Quand on n’comprend rien… ou guère ! »
Songeait un grand Vizir
Vivant comme un homme, naguère.
Son dépit il explicita
Pour ses tout proches par un conte
Que depuis on se récita
Chez ses manants comme ses comtes.
Une crevette qui tenait
D’antiques Vénus callypiges
Dont on sait, sans être un finet,
Que, hélas, rien elle ne pige
Car chez elle tout est fort bon,
Sauf la tête, jouait des coudes
Pour se hisser, frottis ou bond,
- Que n’avait-elle une bartoude ! -
Au plus haut du rose bouquet
Qui l’abritait, las, avec d’autres
Crevettes qui, las, l’étriquaient
Et l’assommaient de patenôtres.
Malgré chuchotis, clapotis,
Murmuris, au risque d’esclandre,
Notre cervelle éventée, pis
Qu’espiègleries, attendre
N’entrant point, à cette heure, en ses
Calcul tactique et stratagèmes,
Usait de violence assez.
La Belle, plus rose que gemme,
Arriva ainsi à ses fins…
Et fut gobée la première
Par le cormoran qui, bec fin,
En fit emplette en huîtrière.
L’insolente on ne pleura pas :
Nul ne s’apitoie, hors faconde,
Sur qui se fourvoie. Son trépas
Rappela à tous, à la ronde,
Qu’on ne monte pas au sommet
Des montagnes pour que le monde
Puisse vous voir et vous aimer
Mais pour voir et aimer le monde !
Quand on n’comprend rien… ou guère ! »
Songeait un grand Vizir
Vivant comme un homme, naguère.
Son dépit il explicita
Pour ses tout proches par un conte
Que depuis on se récita
Chez ses manants comme ses comtes.
Une crevette qui tenait
D’antiques Vénus callypiges
Dont on sait, sans être un finet,
Que, hélas, rien elle ne pige
Car chez elle tout est fort bon,
Sauf la tête, jouait des coudes
Pour se hisser, frottis ou bond,
- Que n’avait-elle une bartoude ! -
Au plus haut du rose bouquet
Qui l’abritait, las, avec d’autres
Crevettes qui, las, l’étriquaient
Et l’assommaient de patenôtres.
Malgré chuchotis, clapotis,
Murmuris, au risque d’esclandre,
Notre cervelle éventée, pis
Qu’espiègleries, attendre
N’entrant point, à cette heure, en ses
Calcul tactique et stratagèmes,
Usait de violence assez.
La Belle, plus rose que gemme,
Arriva ainsi à ses fins…
Et fut gobée la première
Par le cormoran qui, bec fin,
En fit emplette en huîtrière.
L’insolente on ne pleura pas :
Nul ne s’apitoie, hors faconde,
Sur qui se fourvoie. Son trépas
Rappela à tous, à la ronde,
Qu’on ne monte pas au sommet
Des montagnes pour que le monde
Puisse vous voir et vous aimer
Mais pour voir et aimer le monde !
mardi 12 mai 2020
HAÏKU DU SORT
Ceux qui partent les pieds devant ont souvent, dans la foulée, sauté un peu trop vite le pas.
lundi 11 mai 2020
LA FAUTE AU TEMPS ?
Ce n’est pas le temps qui passe
C’est, hélas, nous, qui passons…
Et le temps rien ne casse
Mais nous, parfois, nous cassons…
Le temps jamais ne se lasse
Quand nous, souvent, nous lassons…
dimanche 10 mai 2020
HAÏKU PAIN, COPINE
Ma meilleure amie, celle sur qui je peux toujours compter ; quand on l’a déchiffrée on se rend compte que c’est un sacré numéro !
samedi 9 mai 2020
LES CHENILLES & L’ÂNE
Petite fable affable
Entre le fugace et l’éphémère,
Sans fin, la chenille cheminait,
Comme l’avait fait jadis sa mère
Avant, las, que de papillonner.
Un âne rogneux admirait sa course,
Il était de ceux dont l’humeur ourse
Offre une compagnie sans aloi
Car il passait son temps à la pinaille.
Il était donc un vraie rabat-joie
Pour qui déteste un peu la tartaille :
À tout ce qu’il voyait il croyait,
Imaginant ce qu’il ne voyait.
Fuyant les agrégats de grégaires
Notre oreillard, comme jà naguère,
Son père, ne différenciait
Pas ce qui est de ce qui nous semble
Être et, à lui seul, se fiait
Pour se forger ce qui, las, ressemble
À une culture ou un savoir…
Et devant tous de s’en prévaloir.
Il patachonnait donc, ce bel âne,
Aimant l'insecte jamais en panne
D’autant plus qu’il ne le connaissait
Pas et que le suivait la cohorte
De sa grand’ famille qui glissait,
À la queue leu leu, de telle sorte,
Que, par malchance, tous ces velus
Attirait l’œil des oiseaux goulus.
Jour après jour, sans arrêt, avance
La procession, sans balance
Ni retard. Le têtu la suit
Jusqu’à ce beau matin où, miracle
Ou magie, plus rien ne nuit
À l’harmonie des prés : la débâcle
Des chenilles est hélas avérée ;
Plus une, là, n’est vue à errer !
Là vers où volent les hirondelles,
Devenues des fleurs avec des ailes,
Elles étaient parties à la nuit.
Mais l’âne crut qu’un sort plus funeste
Fut le leur, car à les voir, lui
En avait déduit, malepeste,
Que ces animaux ne voyaient mie.
« Elles ont du choir en trou, Vrami ! »
Pour lui, depuis, c’est l’image
De notre monde où, tous taupes, on est
Conduits par quelque aveugle, gage
D’un avenir noir et condamné !
Sans fin, la chenille cheminait,
Comme l’avait fait jadis sa mère
Avant, las, que de papillonner.
Un âne rogneux admirait sa course,
Il était de ceux dont l’humeur ourse
Offre une compagnie sans aloi
Car il passait son temps à la pinaille.
Il était donc un vraie rabat-joie
Pour qui déteste un peu la tartaille :
À tout ce qu’il voyait il croyait,
Imaginant ce qu’il ne voyait.
Fuyant les agrégats de grégaires
Notre oreillard, comme jà naguère,
Son père, ne différenciait
Pas ce qui est de ce qui nous semble
Être et, à lui seul, se fiait
Pour se forger ce qui, las, ressemble
À une culture ou un savoir…
Et devant tous de s’en prévaloir.
Il patachonnait donc, ce bel âne,
Aimant l'insecte jamais en panne
D’autant plus qu’il ne le connaissait
Pas et que le suivait la cohorte
De sa grand’ famille qui glissait,
À la queue leu leu, de telle sorte,
Que, par malchance, tous ces velus
Attirait l’œil des oiseaux goulus.
Jour après jour, sans arrêt, avance
La procession, sans balance
Ni retard. Le têtu la suit
Jusqu’à ce beau matin où, miracle
Ou magie, plus rien ne nuit
À l’harmonie des prés : la débâcle
Des chenilles est hélas avérée ;
Plus une, là, n’est vue à errer !
Là vers où volent les hirondelles,
Devenues des fleurs avec des ailes,
Elles étaient parties à la nuit.
Mais l’âne crut qu’un sort plus funeste
Fut le leur, car à les voir, lui
En avait déduit, malepeste,
Que ces animaux ne voyaient mie.
« Elles ont du choir en trou, Vrami ! »
Pour lui, depuis, c’est l’image
De notre monde où, tous taupes, on est
Conduits par quelque aveugle, gage
D’un avenir noir et condamné !
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