Petite fable affable
Je sais un conte du bon temps,
Pas de ce siècle où nous sommes,
Où la linotte, pauvre pomme,
Se refuse au malheur constant.
Ainsi, la belle et tendre oiselle
L’œil éveillé, l’ouïe réveillée,
Vivant de virages sur l’aile
Et déboires s’émerveillait :
Elle trompait sa faim bien
Plus souvent, hélas, qu’elle ne
L’assouvissait et rien
N’lui faisait chère sans peine
Alors que les moineaux couraient
À la victoire de miettes
Ou de grains. Aussi, écœurée,
Plus que résignée, en courette,
Elle chassa ces gueux guenilleux.
Ces titis tenaient leur provende
De quelque mamie du lieu
Qui s’était prise pour la bande
D’affection. Mais eux partis,
Disparut aussitôt la manne
Et donc la faim hanta, petit
À petit. Nouvelle sœur Anne,
La linotte qui ne voyait
Plus rien venir, fut raillée
Par les piafs qui ricanent
Depuis, cherchant la chicane :
« De ceci, Linotte, il appert
Que qui tout veut, vite, tout perd ! »
Pas de ce siècle où nous sommes,
Où la linotte, pauvre pomme,
Se refuse au malheur constant.
Ainsi, la belle et tendre oiselle
L’œil éveillé, l’ouïe réveillée,
Vivant de virages sur l’aile
Et déboires s’émerveillait :
Elle trompait sa faim bien
Plus souvent, hélas, qu’elle ne
L’assouvissait et rien
N’lui faisait chère sans peine
Alors que les moineaux couraient
À la victoire de miettes
Ou de grains. Aussi, écœurée,
Plus que résignée, en courette,
Elle chassa ces gueux guenilleux.
Ces titis tenaient leur provende
De quelque mamie du lieu
Qui s’était prise pour la bande
D’affection. Mais eux partis,
Disparut aussitôt la manne
Et donc la faim hanta, petit
À petit. Nouvelle sœur Anne,
La linotte qui ne voyait
Plus rien venir, fut raillée
Par les piafs qui ricanent
Depuis, cherchant la chicane :
« De ceci, Linotte, il appert
Que qui tout veut, vite, tout perd ! »
Illustration : Élisa Satgé, été 2019
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire