Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 31 décembre 2022

HAÏKU DE GUEULE

Adieu 2022, année blanche où nous avons vécu des heures noires !

LA SOURDE OREILLE

Petite fable affable d’après 
Du chien du maréchal d’Ésope

Le chien d’un maréchal ferrant avait coutume
De s’endormir au pied de l’énorme enclume,
De l’huis du jour commençant au soir finissant.
Le Maître avait beau, sur un rythme abrutissant,
Frapper, battre, rebattre, marteler sans cesse
Et même pilonner ou user de sa presse,
Son cabot ne bronchait mie. Ni ne s’éveillait.

On aurait pu croire qu’à vivre ainsi, tiraillé
Entre bruits et fracas, il eût, et de bonne heure,
Perdu l’ouïe comme chacun en la demeure.
Que nenni !… À peine l’épouse du cogneur
Appelait à la soupe son maître et seigneur
Que le chien se levait, tout frais et alerte,
Pour aller recevoir, lui, sa part de pâtée.

Sur ce fait étonnant, beaucoup depuis dissertent
Chacun y allant d’une idée, pour blablater.
Mais il n’y a qu’un chose ici à comprendre :
Il n’est pire sourd que celui qui ne veut entendre !

jeudi 29 décembre 2022

HAÏKU'R DE POLITESSES

Je ne crache pas dans la soupe… sauf celle des autres !

OSTENSIBLEMENT

Petite fable affable d’après 
Du bouvier & de la chèvre d’Ésope

Parce qu’elle avait osé pâturer
Avec ses bêtes paissant en son pré,
Un bouvier frappa las une chèvre 
À la tête, cognant dans sa fièvre
Si fort, qu’une corne net se rompit.
Il eut sitôt fait qu’il s’en repentit.

Il pria la bête, sonnée, surprise,
De ne point parler de sa petite crise,
Et de ses effets, à son chevrier
De voisin qui, les tympans tout vrillés
Par ses bêtes, était  bilieux, Mère ;
Des plus malengroins selon sa commère.
« Même si j’étais bonne assez, Méchant, 
Pour ne pas lui dire ce qu’en ton champ,
Il m’advint, est-il pour autant aveugle ?!
Il se peut donc que vite il meugle et beugle ! »

Assumons nos fautes sans trop tarder :
Vérité ne supporte fard et,
Délayée, ne fait naître que colères
Car le mensonge rend atrabilaire.

mardi 27 décembre 2022

HAÏKU CRÉMIER

Je fais mon beurre en buvant du petit lait !

MALHABILE CHATTERIE

Petite fable affable d’après 
De la poule & du chat d’Ésope

Une poule rousse avala par mégarde
Un insecte venimeux. De cette algarade,
Elle tomba malade. 
La voyant traîner l’aile, le chat du voisin
Accourt en jouant le meilleur des bons cousins,
Et lui joue sa balade :
« Y a-t-il moyen, Amie, de vous soulager,
J’aimerai vous aider à vous ménager ? »

La poule en dame âgée
Réplique alors : « Si fait, il y a manière
Et il ne tient qu’à toi que de cette ornière
Je puisse dégager !

- Dîtes donc, ma très chère, que je m’exécute.

- Fiche le camp. Fissa !… Sinon mon bec charcute
Ton œil qui persécute
D’envie mon pas clopant et mon corps affaibli :
À souffrir, tu me penses fort mal établie…
Jà morte. Tu percutes ?! »

N’enterrons, mes chatons, pas trop vite les gens
Que l’on trouve, à partir, pas assez diligents…

lundi 26 décembre 2022

dimanche 25 décembre 2022

HAÏKU GROSSI

De bonne grâce, je fais de la mauvaise graisse !

LA BELLE NUIT DE NOËL

Petite fable affable

La neige recouvre d’un manteau d’éternité,
Silencieuse, enveloppante, envahissante,
Le céleste pôle où viennent tous à giter
Les contes de Noël dans une nuit naissante.

Celui-ci nous dit que, le bon barbu partit,
Il y eut grabuge et bruits autour de sa dame :
La révolte couvait au sein du grand parti
Des lutins, des rennes,… on courait là au drame.

« Mes enfants, pourquoi donc vous faîtes ce raffut ?

- Nous en avons, Mère Noël, le front confus, 
Dit une employée. Mais nous les femmes et les filles
De lutins. Serions-nous  vos yeux des billes ? 

- Que non pas !… Vous faîtes, mes sœurs, comme moi
Le plus gros du travail et avec conscience !

- Pourquoi ne parle-t-on alors durant ce mois,
Que du travail de nos hommes et de leur science ?
Jamais un mot sur nous et notre dévouement !

- Évoque-ton plus mon nom ? Sait-on que les rennes
Mâles perdent leurs bois l’hiver. Donc, simplement,
Leurs femelles, qui elles n’ont pas cette gêne,
Tirent le lourd traîneau que nous avons remplis
De présents, de douceurs, de surprises et de plis ?

- C’est une injustice des plus intolérables !…
Contre ce fait, ‘faut se rebeller que diable !

- À quoi bon, ma fille ?!… C’est là loi de toujours
Pour notre sexe qui laboure en contre-jour 
Car ce sont les femmes qui, toujours, font l’histoire
Si les hommes l’écrivent et laissent leurs grimoires ! »

samedi 24 décembre 2022

HAÏKU DE CIVILITÉS

Contrairement à ce qu’en croit quelques gens qui se pensent grands la politesse n’a rien d’une petitesse.… alors que son absence est une bassesse.

vendredi 23 décembre 2022

HAÏKU DANS LA COQUE

Un bateau à voile plus un bateau à vapeur égalent deux raisons de n’en f… plus une rame !

ADIEU COUVÉE,… !

Petite fable affable d’après 
De la poule trop grasse d’Ésope

Une poule pondait un œuf par jour.
C’est là la norme depuis toujours.
« Elle m’en pondrait deux, fit lors la fermière,
Si je la nourris deux fois plus ! » Manœuvrière,
Elle lui jette aussitôt force grain
Qui profita aussi à son nourrain.
Rêvant, un beau jour, de quitter sa chaumière,
Elle réfléchit de façon coutumière :
« Si je ne compte pas sa pitance, Dieu
Combien elle en fera !… Le plus fait le mieux ! »
Mais la gallinacée bien nourrie
Devint si grasse que, chez nous on en rit
Encore. Bientôt, elle pondit moins. Peste !,
Et, enfin, ne pondit plus malgré ces bons gestes.

C’est ainsi que nous gâtons les cieux !

Ne pressons pas une Nature qui tant nous offre :
Elle produit tout ce qu’elle peut.
Si tu trouves que c’est encor’ trop peu
Qu’en serait-il si, opprimée, Vieux,
Elle ne donnait plus rien à mettre au coffre ?!

jeudi 22 décembre 2022

HAÏKU DE MOU

Pourquoi traite-t-on les « tire-aux-flancs » de « tire-au-cul » alors que pareille protubérance ne nous pousse pas sur les côtes !

mercredi 21 décembre 2022

HAÏKU AUX FOIS

La seule chose que je crois est qu’il ne faut pas croire quoi que ce soit.

LES FAITS SONT TÊTUS

Petite fable affable d’après 
De la mule d’Ésope

Une mule grasse à loisir,
Mais aussi garce par plaisir,
Ne cessait las, en sa jeunesse,
D’invoquer sa mère, jument
Bien née, fille la de noblesse.
Et sa beauté assurément
Confirmait ses dires uniment.

Mais hélas dans sa vieillesse,
Où le Temps oublie ses largesses,
La revoilà bête de bât,
Comme le fut son père Âne
Et on la roue, et on la bat,
Limitant même son avoine.
C’était, sûr, tomber bien bas.

Manants nous voulant gentilhommes
Il est toujours un temps, des gens
Pour nous renvoyer, l’air bonhomme,
À la face, hélas, ce que nous sommes :

À quoi bon renier son sang !

lundi 19 décembre 2022

HAÏKU DE PINCEAU WOKE

On n’a plus le droit, au nom de la « grossophobie », d’évoquer Les trois Grâces !

DE RAISONS, JE N’EN VOIS PAS LA QUEUE D'UNE !

Petite fable affable d’après 
Du renard qui a perdu sa queue d’Ésope

Tombant, à la nuit noire, en quelque chausse-trappe,
Alors qu’il marchait tête haute, tel un pacha,
Un goupil des plus distraits, penaud comme un chat
Qu’une souris grise aurait pris, n’en réchappe
Qu’après y avoir laissé, morbleu, sa queue
En gage… Le voilà dès lors bien piteux :
Sans ce panache il sera la risée des hôtes
De ces bois et surtout de ses pairs, roués
Certes, mais pour se gausser d’autrui plus doués
Encore !… Il lui faut donc trouver parade ou botte.

Quelque ostracisme le guettant, il profita
D’un congrès des siens pour parler, ce bêta :
« Une idée m’est venue que, là, je vous expose.
Défaisons-nous tous de ce fouet superflu.
J’ai ôté moi-même cette traîne velue,
Lourde souvent, sale toujours dès qu’on se pose.
À quoi bon balayer sans cesse les chemins
Avec cette couette, s’emmêler aux ronces ?!

- J’ignore ce je que pourrais gagner, annonce
Le plus vieux de la bande, mon gamin,
À me passer de mon caudal appendice.
Mais je suis sûr que si tu n’en avais été
Privé, jamais pareil discours, certes écourté,
Ne nous aurait été infligé. C’est du vice
De vouloir changer le monde parce que l’on
A changé soi-même. Sur toi ça en dit long ! »

samedi 17 décembre 2022

HAÏKU À L’EGO

Le sens du ridicule est un sens inique !

LA RAISON DU PLUS FORT

Petite fable affable d’après 
De la chauve-souris & de la belette d’Ésope

Une chauve-souris tombée, par mégarde, au sol
Se trouva, las !, prise aux crocs, le pire des dols,
D’une belette. 
Elle eut beau pleurer, supplier son prédateur
Celui-ci lui se dit de volatiles amateur.
« Ah ma replette,
Tu feras bien mon régal, à n’en pas douter !

- Mais les oiseaux ont des plumes non poils veloutés !
Vois, belette ! »
La fourrée la délivre : « Zut, y’a erreur ! »
Elle offre ses excuses malgré son aigreur.

Notre chauve-souris, libre et ivre de joie
À peine élargie, las, se trouve être la proie…
D’une belette.
Une autre aux griffes prou acérées qu’elle priait
En vain car celle-ci tous les rongeurs goûtait :
« Bonne cueillette,
Te voir m’est jà délice de fin gourmet !

- Mais rats et mulots n’ont point d’ailes, au grand jamais !
Vois, belette ! »
La carnivore la relâche : « Y’a faux pas ! »
Fait-t-elle, confuse. Et L’autre fuit son trépas…

Le mammifère,
La prudence guidant désormais son vol,
Dit partout à ses pairs, en se haussant du col :
« ‘Faut pas s’en faire
Si on comprend que face à un même danger, 
Des réponses adaptées peuvent tout arranger ! »

jeudi 15 décembre 2022

HAÏKU DE CUILLER À POT

Oui, je suis "soupe au  lait" !… Y’a pas d’quoi en faire un fromage !

GUÈRE DE BONNE GUERRE ?

Petite fable affable d’après 
Du renard & du sanglier d’Ésope

Un sanglier aiguisait ses défenses
Au tronc d’un gros frêne. Avec conscience.
Avec application. Lentement.
Sûrement. Et durant de longs moments.

« Mais à quoi bon fourbir, sans fin, tes armes ?
Y a-t-il une guerre ou quelque alarme
À avoir ? Devrait-on craindre un danger ?
Il n’y a ni chasseur ni, pour nous manger,
Quelque loup venu seul ou, pire, en meute !
Un abois, une odeur peut-être ameute
Tes sens toujours en éveil, mon cochon ? »
Dit un renard passant par une sente
Fort proche de cette scène angoissante.

L’autre sans s’arrêter lui fait, ronchon :
« C’est pas, m’a dit père avant qu’il ne meure
Lors, las, d’une chasse à courre à honnir,
Quand le péril est jà en sa demeure
Que l’on songe à comment s’en prémunir ! »

mercredi 14 décembre 2022

mardi 13 décembre 2022

HAÏKU Y ZIGNIÉ

Les animaux élevés en batterie ?!… Je suis contre : je ne les préfère pas plus menés au clairon !

NE TOURNONS PAS AUTOUR DU POT

Petite fable affable d’après 
De l’avare & du passant d’Ésope

Un avare enfouit sa cassette sous un chêne.
Il s’y trouve serré ce trésor qui tant enchaîne
Ses jours et même obsède ses nuits. Mais aussi prompt
Et secret qu’il fût, il ne le fut assez, c’est triste
Pour un besacier qui dormait, complètement rond,
Dans les branches de l’arbre. À peine notre égoïste
Parti, le rôdeur quitta son perchoir et vida
Scrupuleusement, vitement, la cache à papa
De l’avide et alla dissiper cette fortune,
S’offrant une vie de patachon avec ces thunes.

Or notre harpagon ignorait que « loin des yeux,
Loin du cœur » - en avait-il cet avaricieux
Seulement une once ? - et son magot qui n’offrait qu’affres
Chez lui, devint tourments à peine mis en son trou
Auquel, au matin, il retourna… Il vit balafre
Là où il y eut bosse, et fosse vide. D’où son courroux
Et sa douleur. On l’avait floué, « À la Police ! »
Floué de ses fonds, le liardeur était au supplice.
Une oie passant par là l’oit, demande le pourquoi
De ses cris et de ses pleurs,… sur un ton adéquat.

« Mon or et mon argent que j’avais là mis en terre
Ma précieuse fortune, monde délétère,
M’a été robée, larronée par quelque malfaisant !

- Pourquoi ne pas l’avoir confiée à quelque banque ?

- Ces antres sont peuplés de voleurs et de faisans !

- Un usurier fait fructifier les sous qu’il planque.

- Ces gens là ne sont que des truands, des aigrefins,…

- Pourquoi ne pas conserver chez vous, à la parfin
Vos biens : pour les surveiller et en user, mazette,
À dessein. Cela vaut mieux qu’une sotte cachette ?

- Me priver d’une seul centime de mon capital,
D’un seul carat de ce bijou. jamais, ma pécore !
Je thésaurise et non dilapide. C’est fatal !

- Alors mettez cailloux en ce trou. Encore et encore.
Ils vous seront utiles autant que vot’ reliquaire :
Passons-nous de ce qui ne nous est pas nécessaire ! »

lundi 12 décembre 2022

dimanche 11 décembre 2022

DRÔLE D’HAÏKU

Certains ont le sens de l’humour d’autres l’humour dans tous les sens !

GRÂCE ?

Petite fable affable d’après 
Du trompette d’Ésope

Un trompette de cavalerie fut pris.
Une épée va le frapper quand dans un cri
Il dit : « Quartier ! moi je n’ai pour seule arme
Qu’un clairon et n’ai tué dans le vacarme
Du combat, ni même blessé, un seul soldat !

- Tu espères ma pitié : Qui, oui da,
A donné l’ordre, d’un son, de se battre ?
Qui, d’un autre son, a poussé à abattre
Plus encore les nôtres excitant les tiens ?
C’est pour ça que ma lame je ne retiens…
Depuis quand, vile infamie, un responsable
Se refuse à être traité en coupable ?! »

samedi 10 décembre 2022

vendredi 9 décembre 2022

HAÏKU DES TAS

L’ordre établi… est l’établi de tous les désordres !

DU SERPENT CONDUIT PAR SA QUEUE

Petite fable affable d’après 
Du serpent conduit par sa queue d’Ésope


Un beau matin, un serpent surpris vit sa queue 
S’élever contre sa tête. Pourquoi ?… Parc’ que !
« Quel orgueil ! siffla-t-il. Oser imaginer 
Que tu pourras conduire sans lambiner
Tout ce corps rampant aussi adroitement, sotte,
Aussi bien que je le fais avec jugeote ?

- Aurais-je moins d’esprit et de raisonnement
Que vous ? Plus d’une fois, souvent fort bêtement,
Vous nous avez fourvoyés, mis dans l’ornière !
Cela fait longtemps, et pas de bonne manière
Que vous décidez de tout, mon petit vieux,
Et que vous menez la danse. À mon tour de faire :
On verra lors que pour nos communes affaires
Ça ira aussi bien si ce n’est mieux  ! »

Cela dit elle tire la bête et rebrousse
Chemin, cahote dans l’environnante brousse :
Elle se fripe aux racines, se froisse aux rochers
Ou s’urtique aux orties et se déchire aux ronces ;
Ici elle pénètre en un querelleur rucher,
Là se jette en un trou profond et s’y s’enfonce.
Le serpent n’eut fait vingt mètres, mala testa,
 De cette façon, qu’il fut en piteux état.

Combien d’hommes, en leur vie, ne font pas mieux
Et ne s’en tirent, je le crains, guère mieux !

jeudi 8 décembre 2022

HAÏKU DES TAS

Un despote ne songe qu’à assagir son peuple alors qu’un peuple sage ne saurait supporter la tyrannie.

mercredi 7 décembre 2022

HAÏKU D’AURA

Auréole : cercle vertueux !

ÇA EN VAUT LA PEINE ?

Petite fable affable d’après 
Du berger & du chien d’Ésope

 « Tous les pleurs ne se valent ; toutes les larmes
Qui coulent n’ont pas, je crois, même charme ! »
Ainsi pensait un pauvre berger venant
Au chevet d’une de ses brebis malade ;
Le suivait son chien qui, compagnon avenant,
S’épanchait sur la profonde estafilade
De la bête souffrante. Or, notre indigent,
Manquant de tout, avait pris cette habitude
De sacrifier à son dogue, intelligent,
Le bétail qui mourait de décrépitude
D’une plaie ou d’un mal. Là est l’affligeant !

Aussi notre pâtre ne savait plus guère
Si ce clebs compatissait, de bonne guerre,
À son chagrin ou s’il ne s’attristait jà
Que réchappant à la mort, ce vil goujat
D’animal, hélas, ne lui fasse pas ventre
Alors qu’il était plus que goinfre, diantre !
 « Le malheur ne fait pas naître tous les pleurs,
Pas plus que toute larme ne vient du coeur !  »

lundi 5 décembre 2022

HAÏKU DE REIN

Club échangiste : cercle vicieux !


LE JOUR DE GLOIRE

Petite fable affable d’après 
Des deux coqs & du faucon d’Ésope

Ayant vaincu en un combat singulier
Et, selon les dires, en restant régulier,
Son rival, un freluquet, ce coq-là
Tout en haut de son tas de fumier alla
Clamer à la face du ciel sa victoire
On ne peut plus justifiée, méritoire,
Refusant ainsi à tout le poulailler
Le droit d’en douter ou de la pinailler.

Il avait été habile, adroit, et, mieux, sage
Malgré sa complexion, en dépit de l’âge.
Il était donc le seul digne de régner.
Foin d’épilogue ou, las, ça allait saigner.
Un milan entendant ces éclats arrive,
Fond sur lui pour l’emporter sur d’autres rives
En disant : « Ne laisse jamais un moment
De vanité obscurcir ton jugement ! »

samedi 3 décembre 2022

HAÏKU DE CHIFFON

Le propre de l’Homme ?… Aimer le sale !*

* Je croyais avoir créé ce "bon mot"… mais il semble que Jean Yanne, hélas pour moi, m’ait devancé ! Grâce lui soit donc rendue.


LA VIE VUE DU TROU

Petite fable affable d’après 
Du fossoyeur & du médecin d’Ésope

Un sanglier enterre, au matin, un blaireau
De ses amis à six pieds sous le terreau.

Passe soudain le hibou médecin, à peine
La fosse comblée. Le cochon, sans gêne,
Interpelle notre docteur : « Toi, si savant,
Que n’as tu sauvé cet être qui, si souvent
A clamé haut et fort en ces bois ta science,
Ta grande sagesse et ta longue expérience ?

- Mais ce blaireau était si malade, l’ami !

- Fouchtra, aurait-il eu besoin de tes services
S’il ne l’avait été ?… Le voilà endormi
À jamais car tes soins lui furent des sévices ! 

- C’est ainsi que la médecine, pas à pas,
Avance : sa mort retardera ton trépas ! »

jeudi 1 décembre 2022

HAÏKU DE DICO’

Le problème avec les mauvaises langues c’est qu’elles ont, trop souvent, une bonne élocution.

LA SÉCHERESSE STRESSE !

Petite fable affable d’après 
Des grenouilles d’Ésope

L’été est trop chaud. Trop long. La mare asséchée
Voit mourir ses poissons et fuir ses grenouilles.
Ces dames veulent alors coasser, bien cachées
Dans l’ombre mouillée d’un fort vieux puit où ne grouillent
Point d’insupportables voisins, bien à l’abri
D’un soleil vainqueur qui déjà leur a tant pris.

« Ainsi, on ne manquera jamais de liquide !
Disaient tout haut ces batraciens intrépides »

L’été est trop chaud. Trop long. Le puits voit baisser
Tant son niveau d’eau que nos faces de gargouilles
Ne peuvent en sortir, et meurent harassées.
Qu’est-il arrivé à la tripotée d’andouilles
Dont je parle ? Elles n’ont pas compris que le plus
N’est pas le mieux, comme beaucoup d’olibrius !