Petite fable affable d’après
De l’avare & du passant d’Ésope
Un avare enfouit sa cassette sous un chêne.
Il s’y trouve serré ce trésor qui tant enchaîne
Ses jours et même obsède ses nuits. Mais aussi prompt
Et secret qu’il fût, il ne le fut assez, c’est triste
Pour un besacier qui dormait, complètement rond,
Dans les branches de l’arbre. À peine notre égoïste
Parti, le rôdeur quitta son perchoir et vida
Scrupuleusement, vitement, la cache à papa
De l’avide et alla dissiper cette fortune,
S’offrant une vie de patachon avec ces thunes.
Or notre harpagon ignorait que « loin des yeux,
Loin du cœur » - en avait-il cet avaricieux
Seulement une once ? - et son magot qui n’offrait qu’affres
Chez lui, devint tourments à peine mis en son trou
Auquel, au matin, il retourna… Il vit balafre
Là où il y eut bosse, et fosse vide. D’où son courroux
Et sa douleur. On l’avait floué, « À la Police ! »
Floué de ses fonds, le liardeur était au supplice.
Une oie passant par là l’oit, demande le pourquoi
De ses cris et de ses pleurs,… sur un ton adéquat.
« Mon or et mon argent que j’avais là mis en terre
Ma précieuse fortune, monde délétère,
M’a été robée, larronée par quelque malfaisant !
- Pourquoi ne pas l’avoir confiée à quelque banque ?
- Ces antres sont peuplés de voleurs et de faisans !
- Un usurier fait fructifier les sous qu’il planque.
- Ces gens là ne sont que des truands, des aigrefins,…
- Pourquoi ne pas conserver chez vous, à la parfin
Vos biens : pour les surveiller et en user, mazette,
À dessein. Cela vaut mieux qu’une sotte cachette ?
- Me priver d’une seul centime de mon capital,
D’un seul carat de ce bijou. jamais, ma pécore !
Je thésaurise et non dilapide. C’est fatal !
- Alors mettez cailloux en ce trou. Encore et encore.
Ils vous seront utiles autant que vot’ reliquaire :
Passons-nous de ce qui ne nous est pas nécessaire ! »
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