Petite fable affable d’après
Du renard & du sanglier d’Ésope
Un sanglier aiguisait ses défenses
Au tronc d’un gros frêne. Avec conscience.
Avec application. Lentement.
Sûrement. Et durant de longs moments.
« Mais à quoi bon fourbir, sans fin, tes armes ?
Y a-t-il une guerre ou quelque alarme
À avoir ? Devrait-on craindre un danger ?
Il n’y a ni chasseur ni, pour nous manger,
Quelque loup venu seul ou, pire, en meute !
Un abois, une odeur peut-être ameute
Tes sens toujours en éveil, mon cochon ? »
Dit un renard passant par une sente
Fort proche de cette scène angoissante.
L’autre sans s’arrêter lui fait, ronchon :
« C’est pas, m’a dit père avant qu’il ne meure
Lors, las, d’une chasse à courre à honnir,
Quand le péril est jà en sa demeure
Que l’on songe à comment s’en prémunir ! »
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