Petite fable affable d’après
De la poule trop grasse d’Ésope
Une poule pondait un œuf par jour.
C’est là la norme depuis toujours.
« Elle m’en pondrait deux, fit lors la fermière,
Si je la nourris deux fois plus ! » Manœuvrière,
Elle lui jette aussitôt force grain
Qui profita aussi à son nourrain.
Rêvant, un beau jour, de quitter sa chaumière,
Elle réfléchit de façon coutumière :
« Si je ne compte pas sa pitance, Dieu
Combien elle en fera !… Le plus fait le mieux ! »
Mais la gallinacée bien nourrie
Devint si grasse que, chez nous on en rit
Encore. Bientôt, elle pondit moins. Peste !,
Et, enfin, ne pondit plus malgré ces bons gestes.
C’est ainsi que nous gâtons les cieux !
Ne pressons pas une Nature qui tant nous offre :
Elle produit tout ce qu’elle peut.
Si tu trouves que c’est encor’ trop peu
Qu’en serait-il si, opprimée, Vieux,
Elle ne donnait plus rien à mettre au coffre ?!
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