L’abus de colles est dangereux pour la santé !
Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques
parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…
jeudi 29 septembre 2011
LES DEUX CHATS
Petite fable affable
Deux chats partagent le même territoire.
C’est sur ce fait que débute notre histoire…
Pour Dames grenouilles, leurs têtards
Et les autres gens de la fontaine,
Le gros chat choyé du vieux potard
N’a vraiment rien du croque-mitaine.
Bien logé, trop nourri et blanchi,
Moins souvent sur pattes qu’avachi,
Il n’est personne qu’il effarouche :
On en est toqué jusqu’au chignon :
On le dit mignon, bon compagnon,
On sait qu’il ne fait pas mal aux mouches,
S’occupant de ses cors et oignons.
Son comparse, mais point ami, c’est notoire,
Vit, lui, sur un pied bien moins ostentatoire…
Pour les grenouilles, leurs têtards
Et autres gens de la fontaine,
Le matou miteux est un routard
Que l’on doit tenir en quarantaine.
Maigre et pelé, c’est un affranchi
Qu’approche le sot, l’irréfléchi.
C’est un sournois qui a l’air manouche,
Et l’on dit souvent, en réunion,
Qu’il se damnerait pour un quignon,
Que maux et mort suivent les babouches
De ce grognon amateur de gnons,…
Sûr, ils s’évitent mais leurs deux trajectoires
Convergent à la source de notre histoire…
Chez les grenouilles, leurs têtards
Et autres gens de la fontaine,
C’est deuil et chambard ; plus un fêtard
Pour chanter à la lune lointaine.
Car, après s’être un peu rafraîchi,
Par vice ou jeu, soudain alâchi,
Le Choyé, ayant l’eau à la bouche,
A tué qui le trouvait trognon…
Ce n’est pas misère ou guignon,
Qui rend misérable - ni la souche -
Quoi qu’en croie la publique opinion !
DU PIÈGE PRISONNIER
Quand l’araignée du temps tisse ses fils d’oubli
En résilles perlées de rosée d’indulgence,
Elle omet bien souvent ces heures où l’on faiblit ;
Discrètes allégeances, secrètes négligences,…
Il flotte, en sa toile que l’aurore ennoblit,
L’écho de cris, de pleurs et de vaines vengeances,
Des restes de conflits, quelques fables affaiblies,…
À voir ces indigences, on craint la dérogeance,
Quand l’araignée du temps tisse ses fils d’oubli.
Tourments, regrets, remords,… se font une exigence
D’encore torturer ces silences établis
Et ces peines apaisées dans une feinte urgence,
Quand l’araignée du temps tisse ses fils d’oubli.
NOS FILLES, C’EST PAS DES BILLES !
Cycle toulousain
Les blanches colombes de la Colombette
Et les filles affolantes des Fontaines
Sont toutes de bien popeludas poupettes !Un brin fiérotes mais, non, jamais hautaines,
Elles ne sont pas d’espèce puritaine
Pas plus que des pépettes qui se la pètent.
Elles se paillent de rire ou bien rébèquent
Quand les goujats qui, pour elles, te font les quèques
Toujours à brailler, parfois à vadrouiller,
Souvent débraillés… Ōc, tout pour brandouiller !
Les blanches colombes de la Colombette
Et les filles affolantes des Fontaines,
Ōc, en chemise ouverte et courtes jupettes,S’escampent bien vite et vous jouent les lointaines,
Quand on espère plus qu’un poutou, certaines
Qu’on voudrait, diable, faire des galipettes.
Adiu camisa blanca et la Belle !
Nos délurées sont toutes de vraies rebelles,
Quand elles te nous ont, à Pâques fleuries,
Le téton en bouton et le cœur meurtri.
Les blanches colombes de la Colombette
Et les filles affolantes des Fontaines,
Ont le mot qui mouche comme une escopette,L’œil qui douche et te met en quarantaine
Alavetz, pour une durée incertaine.
Et là, n’i a prou !… Te faut la jouer carpette !
Bodu con, quand elles t’en ont une hartère
Ou bien qu’elles ont les hernhes, ventre à terre !
Et ne t’avise pas de les atisser.
Raça raceja, mieux vaut rapetisser !
Les blanches colombes de la Colombette
Et les filles affolantes des Fontaines,Pardi, qu’elles soient étudiantes, arpètes,…
Ne sont pas des vestales croquemitaines :
Elles aiment et ça, sans entourloupette.
Mais les Demoiselles de la Colombette,
Sans être Anglaises restent souvent de marbreDevant les petits cœurs gravés sur les arbres,
Alors qu’aux Fontaines, même sous la pluie,
Elles restent de bronze devant ce qui luit.
L'ADDITION
D’après « L’addition » (J.-L. Dabadie & M. Legrand) chantée par Y. Montand
Un ciel qui pleut depuis deux plombes,
Un p’tit qui tomb’, de l’encre bleue,
Plus un sanglot, plus quelques gnons,
Ce matin à tous les attraits
De c’qu’on appelle une Rentrée…
Plus un Ministr’ faisant la l’çon
Comme on sème la bonne parole
Plus quelqu’ élèv’ dans notre école
Mais les moyens n’ont pas changé
L’Recteur ne l’a pas fait exprès…
… Plus les parents qui ont raison,
Moins les collégues en mutation,
Les enfants sont déjà en rang
Haut en couleurs et courts sur pattes ;
Ils en sont déjà à l’épate !
Plus de cartables, autant de tables,
Les troubles-fêt’ que l’on regrette,
Et tous les autr’ : les bons apôtres ;
Face à cette diversité
Ne rest’ que la bon’ volonté.
Multiplié sur les cahiers,
Divisé par tous les désordres,
Certains déjà qui sont largués,
Certains se sont bien distingués,…
Chacun des deux côtés de l’Ordre !
Et plus ma vie qui fout le camp
De cours en études ou boucans,
Plus les espoirs, en vieillissant,
Qui n’se veul’ plus que décevants,
Les enfants poussent vers devant…
Moins la cravat’ pour le paraître,
Plus la blouse pour faire “Maître”,
Et plus l’amour pour ces enfants,
Et plus l’envie d’en fair’ des Hommes,
Je pos’ tout… qu’ils restent des mômes
Égale…
Égale un prof en équilibre
Sur des vers
De travers
mardi 27 septembre 2011
ARDEURS
À consumer sans modération…
De ses longs doigts, elle l’enlace, elle l’échauffe,
Ardente et caressante, en allant et venant.
Elle le frôle et le flatte d’un geste avenant
Ou le saisit d’une étreinte qui le réchauffe
Dans la complicité de leur intimité,
Toute de liberté, toute de volupté…
Puis, elle l’abandonne quand l’air lourd oppresse
Pour mieux le saisir ou l’effleurer, frissonnant.
Ses doigts se font plus insistants, plus lancinants.
Cerné, étouffé, il s’abandonne à sa presse
Dans la complicité de leur intimité,
Toute de liberté, toute de volupté…
Sans retenue, sans rougir, il se donne à elle.
Alors, elle l’embrasse pour mieux l’attiser
Et lui s’embrase sans plus se maîtriser,
Vaincu par des ardeurs redoublant de plus belle
Dans la complicité de leur intimité,
Toute de liberté, toute de volupté…
Tendre, elle le lèche puis, fiévreuse, le lape,
Le suce goulûment et, par endroit, le boit.
Dans un dernier baiser entier elle le happe,
C’est ainsi que la flamme brûle un bout de bois
Dans la complicité de leur intimité,
Toute de liberté, toute de volupté…
CHAMPS FUNÈBRES
Ici, la peau pleure quand la poussière pleut ;
Nos champs n’accouchent plus que germes galeux.
Telle est l’antienne, tels sont le chant et la plainte…
Il y a si longtemps qu’il n’a pas plu !…
Dîtes-nous, Esprits et Dieux, quelles sont vos craintes
Pour qu’ici-bas vos cieux ne pleurent plus ?
Pourquoi, n’y a-t-il, dîtes,
Jamais assez de pluie
Pour bien nourrir nos puits ?
Pourquoi les nues maudites
N’offrent pas assez d’eau
Pour abreuver nos seaux ?
Notre terre est une mère au ventre stérile,
Aux seins atrophiés, aux humeurs parfois fébriles.
Telle est l’antienne, tels sont la plainte et le chant
Près des puits assoiffés que l’on condamne…
L’argile saigne par les plaies cendrées des champs
Dont les sillons brûlent le pas des ânes.
Pourquoi, n’y a-t-il, dîtes,
Jamais assez de pluie
Pour bien nourrir nos puits ?
Pourquoi les nues maudites
N’offrent pas assez d’eau
Pour abreuver nos seaux ?
Le ciel incendié de bleu, toujours et sans fin,
N’enfantera jamais que la soif et la faim.
Telle est l’antienne, tels sont le chant et la plainte
De ceux que Tanatos va encore agrapher
Tous ces gens qui vivent de la mortelle étreinte
D’un sol torréfié, d’un ciel étouffée,…
Pourquoi, n’y a-t-il, dîtes,
Jamais assez de pluie
Pour bien nourrir nos puits ?
Pourquoi les nues maudites
N’offrent pas assez d’eau
Pour abreuver nos seaux ?
Le désert qui vient ou les criquets qui arrivent
S’ajoutent au flots du grand fleuve qui fuit nos rives.
Telle est l’antienne, tels sont la plainte et le chant
Ici, il n’est d’eau qu’en nos larmes puériles
Mais nos regards vides se désséchant
Nos yeux n’en pleuvent plus, du moindre espoir stériles.
Pourquoi, n’y a-t-il, dîtes,
Jamais assez de pluie
Pour bien nourrir nos puits ?
Pourquoi les nues maudites
N’offrent pas assez d’eau
LES DEUX MICROBES
Petite fable affable
Dans un congrès de médecine,
Tenu en territoire alpin,
Deux microbes aux vies assassines
Discutent comme galopins.
Le plus virulent, le moins jeune,
Raconte : « J’ignore le jeûne !
Dans les pays où je sévis,
Sous les tropiques, je nomade,
Ôte ou bien pourris tant de vies :
J’y tue bien plus que canonnades !
Dans les campagnes, invaincu,
Je n’épargne aucune bourgade !
Pourtant j’en suis bien convaincu
L’Homme, qui contre tout croisade
Et m’affame à coups de vaccins,
Aura ma peau !… Ah, le malsain ! »
L’autre, venu des pays riches,
Lui répond : « Et moi, je te fiche
Mon billet, qu’il n’en sera rien !
Si l’Homme, un jour, nous éradique
Ce n’est à pas nous, Bactériens,
Qu’il nuira le plus. Véridique :
Il perdrait ainsi son travail
Et les labos leurs dividendes !
Tu seras frappé au poitrail,
Affaibli et mis à l’amende
Mais toujours bien entretenu,
Arme de destruction promu ! »
En toute chose, c’est bien normal,
Le bien n’est pas ennemi du mal
Car il justifie son existence
Du second et en tire pitance !
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