Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 3 septembre 2011

MA NUIT DANS TA NUIT

Souvent, la nuit, Morphée me fuit,
Les yeux ouverts, je m’abandonne
À l’heure sobre aux sombres bruits.
Toi, par contre, aux fées tu te donnes ;
Leurs cœurs volages, bohémiens,
Volent aux vents dolents des rêves,
Emportant les débris des miens
Vers des horizons et des grèves :
Où, repos, répit ne sont pas,
Sans ennui ni peur du trépas.
Alors, longtemps, je te regarde
Dormir, et te veille et te garde.

Ces douces heures, arrachées
À la course effrénée des jours,
Recèlent des bonheurs cachés.
La nuit sait séduire : toujours,
Un charme neuf elle produit,
Drapant d’ombres chaudes tes dunes,
Ta doline endormie, ce fruit
Qu’un rai coquin soudain ilune.
Et ton corps, que je sais par cœur,
M’échauffe et réchauffe mon cœur ;
Oui chérie, quand je te regarde,
Je t’aime un peu plus… par mégarde.

Je te caresse d’un regard
Tendre qui te frôle et t’effeuille,
Certes indiscret, mais plein d’égards.
Quoi que l’on dise ou veuille,
Il est bon et doux de coucher
Son insomnie au lit d’un ange,
Au creux d’un corps que va doucher
Une obscurité toute en frange…
Souvent, la nuit, Morphée me fuit
Et chasse avec lui mon ennui ;
Que les Dieux toujours sauvegardent
Ces nuits-là où je te regarde !

Alors, longtemps, je te regarde
Dormir, je te veille et te garde.
Oui chérie, quand je te regarde,
Je t’aime un peu plus… par mégarde.
Que les Dieux toujours sauvegardent
Ces nuits-là où je te regarde
Dormir, et te veille et te garde !

Sceau : Élisa Satgé, 2017

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