Petite fable affable
Tapi en sa tanière au calme reposant
Rêveries printanières et ronflements pesants
Pareil au nouveau-né bercé de solitude
Un vieil ours hibernait tout en béatitude
Aux heures floconneuses des mois duveteux
Où l’estomac se creuse ou vous rend disetteux
Bien tranquillement dort celui qu’un rien affame
D’un sommeil de cador un’ douce paix à l’âme
Un renard une fouine unis à un furet
À la mine chafouine terrés en guérets
De longs jeûnes en veillées fuient l’ennui leur compagne
Par le vin éveillé l’esprit court la campagne
Aussi ils résolurent d’exorciser leurs peurs
Et pour cela autant exploiter la torpeur
Du plantureux larron que d’aucuns croient placide
Pour laver ses affronts bousculades homicides
Ainsi nos compères prirent la route au soir
Bravaches humour prospère et rapière en bossoir
Pour surprendre au plus tôt avant qu’il ne se sauve
Ce pataud pattu et chatouiller son cuir fauve
Dès l’entrée dans l’antre de la brute assoupie
Ils eurent mal au ventre et courage en charpie
Quand l’ours ouvrit un œil ce fut la carapate
Sans guère plus d’orgueil des cris des bruits de pattes
L’ensommeillé se lève à ce bal déplaisant
Pour signifier la trêve au chahut des faisans
Il les a tous rompus d’une griffe distraite
Une fois bien repu roupilla d’une traite
On n’est jamais tranquille à vouloir fuir le monde ;
Il est des fâcheux qui se font fiers d’être forts
Quand vous leur tournez le dos, venant en renfort
Jusque chez vous. Aussi quand la menace gronde,
Adaptez-vous au cas : il vaut mieux de bon coups
Que raisonnements et discours. De beaucoup !
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