Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 31 décembre 2017

HAÏKU DE TÉLÉPHONE

Mon interlocuteur téléphonique le plus courant ?
Où que ce soit, quand que ce soit : le répondeur !

BANANÉE ?

Petite fable affable

Un année chassant l’autre lui crie :
« Place l’aînée, tu as vécu !… Rentre
Te coucher là où dorment écrits
Et souvenirs. Si tu as fait ventre
De cents heures, t’es repue de jours,
Il est temps pour moi, prime jeunesse,
De croquer et d’avaler ces atours
Du temps sans vergogne ni finesse !

- Et après, Beauté ? fait l’an passé.
On fêtera ton trépas sans décence
Pour ton œuvre, un rien dépassée.

- Pour l’heure c’est ma naissance
Que l’on salue, vivats et bravos,
Car je suis l’avenir, l’espérance
Quand tu n’es, toi, que l’obscur caveau
D’hiers las que noircit leur mémoire.

- Et demain ? Comme ici bas un clou
Chasse l’autre, les Parques, les Moires
Feront qu’un autre an suivra, Mon loup,
Tes pas et les promesses de l’aube
Plaisant plus que les comptes du soir
Qui, crois-tu alors qu’hommes et femmes
Regretteront ?… C’est moi, Dame ! »

samedi 30 décembre 2017

HAÏKU DE FUSIL

Noceurs, ne négligez jamais de draguer celle que vous convoitez car il vaut toujours mieux deviser avant de tirer !

vendredi 29 décembre 2017

HAÏKU TOUT CROTTÉ

Le monde se partage en deux sortes d’êtres : ceux qui ont du cul et ceux qui ont un cul. J’appartiens, comme nombre d'entre vous, à la la deuxième espèce. Avouez que ça fait ch… !

L’ESCARGOT RIEUR

Petite fable affable

Un escargot égaré sur un bureau croise,
Sur sa route, un gros dévidoir de rouleau
Adhésif. Notre bavard baveux le toise
Et s’exclame, riant comme un vrai soûlaud 
Devant ce spectacle inusité, caustique :
« Ah l’ami, on dirait que tu es allé
Un peu loin avec la chirurgie plastique ! »

L’horreur n’est pas qu’humaine dirait Allais…

mercredi 27 décembre 2017

HAÏKU’RSE

Toute ligne d’arrivée se doit d’être un point de départ.

JEAN DORT… MAIS SONGE

Après le 05 décembre 2017

Avec les anges, hélas, il est allé discourir,
L’oeil pétillant et la plume tout en malice.
Courtois et rieurs, ses mots s’en vont encor’ courir,
Agrémenter les cieux manquant de délices.

Jean, avec élégance, est parti secourir
Tout en discrétion et sourire complice,
Le Barbu se barbant à faire la police
Sur Terre et au Ciel qu’il aime à parcourir.

On n'entendra plus sa voix monter et recourir
À ses traits bon enfant : il a bu le calice
De ses jours et tout là-haut voulut accourir…

Noble de cœur et de sang, Jean met au supplice
Ceux qui aimaient à le voir, ici, là, en lice
Pour converser, à quelque débat concourir,…

lundi 25 décembre 2017

HAÏKU'ZIN DE PROVINCE

On est prêt à tout quand on est près de rien…

GRAINS DE CABRE

Édito’ de novembre 2017 pour RuedesFables

Aujourd’hui, avec votre serviable serviteur, dans RuedesFables, point de sauts de cabri puisque « Cabri c’est finiiiii ! » comme le dit la chanson d’un natif du cabri-corne. Pas d’écrivain célèbre à tirer à la chevrotine ou de vieille bique qui me rende chèvre qui serait destiné(e) à devenir, pour un bon mot, parfois gros, mon bouc émissaire. Alors me direz-vous, mi-chèvre mi-chou car il faut savoir ménager l’une comme l’autre de nos jours, la voix chevrotante et l’œil hagard du Nord : comment vas-tu, toi qui n’es pas un chevreau de l’année, avec si peu de matière - grise de préférence - faire un édito’ qui ne sente pas ce bouc que tu portes pourtant si bien taillé ?

Je ne vais pas, céans, sis sur mon séant, ce serait malséant, battre le biquet longtemps pour faire la lumière sur mes intentions, brillante assemblée : aujourd’hui donc, voulant montrer patte blanche plutôt que page de même tonneau, je me mets la corde au cou en lieu et place de la cravate pour causer tout à loisir de… la vache du pauvre. Ce caprin des dieux que l’on maudit souvent, dont on médit parfois d’un mot dit alors qu’elle broute, elle, où elle est attachée sans s’offusquer ni mettre son grain de sel partout. Bêle ou non, prise en chevrette ou pas !

Vous allez enchaîner comme le canard du même nom : pourquoi professer, prof’ fessu, pour l’amie de M. Seguin un tel - et soudain - amour digne de  ……………………* ? Par quel sournois cabri-ce ?… Parce qu’elle le veau bien et que ce pauvre animal ne se taille pas la part du lion dans l’étable des fables ?… De quoi je mamelle, vous répondrais-je ?… Non, plus sérieusement, c’est parce que je trouve que la bête à bûche, toute cornue soit-elle, c’est pas du crottin de chat qui miaule, ça Madame. Et pourtant elle est la plus mal lotie de la basse-cour des miracles de nos fabulistes et les lointains prés des apologues les plus célèbres. Soit-elle des Deux-Sèvres. Elle se fait en effet, dans les textes, plus rare que le lièvre, fût-il de Bièvre, cet orfèvre mièvre qui du bout des lèvres - on parle alors de « bec » - avoue avoir la fièvre grâce au genièvre. La chèvre, si j’en crois les plus grands de nos maîtres qui, comme la poule, philosophent affichés dans les vitrines illuminées de votre RuedesFables honorent, est volontiers présentée comme sotte (J. de la Fontaine : Le cochon, la chèvre et le mouton ; La génisse, la chèvre et la brebis en société avec le lion) comme si derrière toute barbe il y a avait un savant qui sommeillait. On trouve notre sautillant quadrupède, tour à tour et de murs en mûres, dans la peau d’un raisonneur (Auguta Cogney : Esprit de chèvre) ou bien de l’irréfléchi (J. de la Fontaine : Le renard & le bouc), voire dans le rôle de l’entêté (J. de la Fontaine : Les deux chèvres)… et prudent comme un sioux (J. de la Fontaine : Le loup, la chèvre et le chevreau). On s’y perd les chèvres comme dit le pire aîné de nos Pyrénées.
Pourtant, et ce site le prouve, cela avait plutôt bien commencé. Ésope, l’aède chevrier, cheville ouvrière du genre, qui consacra à la Belle aux yeux de biche et à la barbe de caribou, qu’a chanté aussi Marc-Louis de Tardy, quelques textes non négligeables, à elle à son mari marri ou à son petit bout de chou : d’un taureau et d’un bouc, le chevrier & les chèvres sauvages, d’un lion & d’une chèvre, d’un chevreau & d’un loup, la chèvre & l’âne… Après lui, le maître - mètre-cinquante - de Château-Thierry, on l’a dit, fort inspiré par la varlope à questionnements - plus qu’à enseignements - de son glorieux aîné… Mais, hors lui, rares ont été les poètes qui ont rendu grâce à sa graisse au poil de cette si peu grasse brouteuse. Certains, les plus courageux, ont associé l’ombrageuse cabri-cieuse qui avec l’agneau à nourrir (Jean-Antoine du Cerceau) qui avec la bête à rosse qu’est le chameau (Daniel Allemand) voire avec le redoutable tigre (Antoine-Louis Lebrun). Et les autres ?

Alors, en nos histoires à bons contes, réhabilitons les caprins de folie même si je n’aime le bouc que teint. Et pardon si, avec un brin de chèvrefeuille pour cacher la nudité de ma petite personne, du genre penseur pansu, et la crudité de mon propos - c’est bien lait tout ça ! - je vous ai fait un fromage de ces chèvres injustement, ou plutôt inégalement chantées par les fabulistes que vous pourrez croiser RuedesFables et ai voulu -éditorialiste c’est un métier ! - faire la chèvre pour attirer dans cette Rue si bien famée quelques uns d’entre vous et quelques autres allumés du verbe.


Mais si, mais non !

Messie, Ménon !
Méchoui, Mainon** !
Et c’est des rats, et c’est des rats,… 

Fabuleusement et cabrette-ment vôtre…



* Emplacement publicitaire à louer (contacter le modérateur du site).

** Rayez la mention inutile.

dimanche 24 décembre 2017

samedi 23 décembre 2017

HAÏKU DE SERPETTE

Il y a autant de distance entre le naturel et le normal qu’entre le légitime et le légal.

LA VÉRITÉ SUR LE PÈRE NOËL

Petite fable affable

Eh, Le père Noël ne passera pas
Cette année à la fin de votre repas.
Réveillonnez, amusez-vous en famille
Riez sous le gui et le houx en ramille,
Allumez votre cheminée à grand feu,
Il ne viendra pas, au cœur du silence,
La ramoner, bousculer le pare-feu
Au pied du sapin qui fait vigilance,
Pour déposer ses cadeaux et ses présents
Ses rennes n’sont pas pourtant agonisants…

Oc, le père Noël ne passera pas,
C’est sûr. Ne laissez donc pas à ce sherpa
De quoi se restaurer, là, ni même boire,
Les souris en useraient comme pourboire !
Il ne serait malade ni en prison
Mais aucun de ses nains fidèles n’arrive
À le faire revenir à la raison.
Plus les jours vont, plus il va à la dérive.
La fête sera fort triste cette année ;
Son absence peut même la condamner.

Si notre vieux Noël ne passe pas
C’est qu’hélas les enfants… n’existeraient pas.
Enfin plus. On le lui a dit. Sympathique !
À quoi bon traîneau, jouets, froid ou éthique,… 
Il refuse ainsi de faire sa tournée,
D’offrir du rêve aux uns, aux autres une trêve

En transpirant dans sa barbe chantournée
À la suite de cette nuit trop brève
Qui, s’il le faut, est mensonges et menteries
Aussi. Oui, c’est fini la plaisanterie !

Non, rassurez-vous Enfants de tous pays,
Ce texte est une fable. Nul n’a trahi
Votre lourd secret et c’est bien dommage :
Tant qu'un "Grand" croira que vous existez, 
Là, on continuera à vous fêter,
Ailleurs, à retrouver votre bel âge !

jeudi 21 décembre 2017

HAÏKU BANCAIRE

Le crédit est le plus moderne de nos instruments de torture : plus les taux se resserrent, plus la souffrance dure !

GREEN SPLEEN

Mon Dieu, que c’est triste un ciel bleu sans nuages
Posé sur un si verdoyant paysage
Quand on n’y voit que reflets et lueurs de faux.

Mon Dieu, que c’est triste quand le goût vous fault
Au doux chant des oiseaux, que le cœur vous manque
Au parfum des fleurs. L’esprit à l’échafaud
Tout mon être est là, lourd et las, comme en manque.

Mais ce beau tableau champêtre qui me flanque
N’émeut guère le poète-saltimbanque :
Son soleil me laisse froid et ses nues… nu.

Insensible à ce bucolique voyage
Des sens auquel m’invite, sans retenue
L’horizon, tout seul, je dérive au sillage
Du temps, vers de sombres pensers bien connus…

mardi 19 décembre 2017

HAÏK(l)U CHETTE

Certains chanceux du Loto ne sont même pas dignes de décrocher le grelot !

AU CAFÉ DE MON PASSÉ…

Au café de mon passé,
Je ne fais que repasser
Pour rafraîchir ma mémoire,
Me soûler de souvenirs
Défier le Temps, les Moires,
Et trinquer à l’avenir…

Au café de mon passé,
Je bois, sans outrepasser,
Mes hiers en fond de verres…
Il est bon de revenir
S’humecter les salivaires
Pour debout encor’ tenir…

Au café de mon passé,
Le bon vieux temps dépassé
Me revient à pas pressés,
Ou au zinc, ou en terrasse,
En creux de vies empressées
Où le temps se fait vorace…

Au café de mon passé,
Quand quelques heures sont passées,
Je me ressers ces histoires
Dont je n’ai pas à rougir
Mais qui n’ont pas fait ma gloire,
En lampées sans m’assagir…

Au café de mon passé,
Avant que de trépasser,
Venez, c’est ma tournée !… J’offre !…
On boira ensemble et sec
À tout ce qu’on garde au coffre,
De nos succès, nos échecs,…

Au café de nos passés
Qui, la mine compassée
Reviennent oppresser,
Le cœur, au zinc, en terrasse,
Et mâtin, nous compresser
L'âme sous d'infimes traces

lundi 18 décembre 2017

DES HAÏKUS VERTES ?

Les mythes ont été inventés car la culture, bien plus que la nature, a horreur du vide.

dimanche 17 décembre 2017

HAÏKU M’PAS GNON

Il est des gens qui ne manquent pas d’air mais ne peuvent s’empêcher de me pomper le mien !

LES PIERRES

Hélas, les pierres volent à nouveau
Car un vrai fou a mis le feu aux poudres,
Pierres tombales mises au caniveau
Des espoirs de paix entre bons rivaux
Pour une terre de caillasses, plus sèche
D’amour qu’un désert, que l’on dit pourtant 
« Sainte » et où on se déchire le temps
De vies trop vite, trop courtes, qu’assèchent
Des hommes tuant au nom de leurs Cieux,
 Des dogmes que l’on dit nés des Dieux…

Oui, les pierres volent à nouveau
Car un fou qui n’en a rien à foutre
Et ne se soucie, las, que de divots
Ou de guerrière foudres, passant outre
Des vies qu’il méprise et, pire, des gens
Qu’il entendrait éradiquer sans peine.
Il fait un piédestal à la haine
À coups de petits cailloux, l’indigent
Auprès des saints rochers de cette terre
Où roulent ces pierres qui tout enterrent.

samedi 16 décembre 2017

vendredi 15 décembre 2017

HAÏKU’RUPTIBLE

Il n’est d’incorruptible que le vendu à qui on n’a pas proposé le juste prix… celui auquel il s’estime !

VIS VENT !

Courbe le dos mais lève la tête…

Lutte, mon fils !… Lutte contre les mauvais vents
 Et les tempêtes qui hantent, hélas, ta tête
Brouillent ta vue, hurlent et s’agitent trop souvent,
Quand ils déferlent en ton âme et, parfois, t’entêtent,
Quarantièmes rugissants, Cinquantièmes hurlants,
Balayant des solitudes faites habitudes,
Ces terres où l’esprit s’égare, où à cœur ballant
Meurent certitudes, naissent inquiétudes…

Lutte, mon fils !… Sois, face à tout mistral, gagnant.
Si, las, ouragans, moussons et typhons se cachent
Aux alizés, des parfums vont accompagnant
Force foehns et flux quand, d’aventure, ils se lâchent.
Rêve au simoun, au chergui et au sirocco,
S’il te plaît, ou souviens-toi de la Tramontane
Tout en senteurs courant sur les coquelicots,
De l’haleine du cers en sa danse gitane.

Lutte, mon fils !… Lutte pour retrouver l’accent
De l’Autan et la chaleur de la Balaguère
Face aux brusqueries de bourrasques allant par cent :
Il n’est de flots, de rafales de bonne guerre !
Viendra le zéphyr de l’envol, des envolées,
Même si, sans en avoir l’air, parfois la brise
Se fait bise, va, ne te laisse pas aller ;
Bats-toi contre le suroît, ne lâche pas prise.

Lutte, mon fils !… Il n’est pas de terrible grain
Qui à force de patience ne faiblisse,
De blizzard tournant à l’harmattan sans chagrin,
De fous tourbillons qui en risée ne finissent,
 De noroît qu’on ne puisse mater,… Et,. souvent
Un souffle tue le Pampero aux froids bruires.
Autant qu’il en amène, en emporte le vent !
L’Aquilon te bercera bientôt de rires
Et de soupirs… Vis au-dessus de tout vain vent !

jeudi 14 décembre 2017

HAÏKU DU SORT

La vie est préférable à la mort car un merveilleux mensonge vaut mieux qu’une triste réalité…

mercredi 13 décembre 2017

HAÏKU’R À SUIVRE

Grâce aux orthophonistes qui nous bassinent on va passer de l’enseignement prêt-à-porter au cours sur mesure… à 35 par classe !

LE CHAUSSEUR SACHANT CHAUSSER

Petite fable affable d’après une histoire du folklore juif

Un chausseur sachant chausser
Donnait à sa clientèle,
Sans jamais ses prix hausser
- Ce n’est pas là bagatelle ! -
Deux paires, oui j’ai dit deux,
Aux nantis comme aux merdeux,
À chaque commande faite
Auprès de son magasin.
Et chacun lui faisait fête
D’être aussi peu sarrazin !

Mais un jour, fort en colère,
 Le rabbin du quartier
Vient voir ce séculaire
Comme pour le châtier.
« Ah, quel cadeau inutile
Que des chaussures de style
Trop petites !… Car, Mani
Ainsi ta seconde paire
Se trouve être. Tu le nies ?

- Ainsi le voulait mon père
Qui me disait que c’est là
La seule façon au monde
D’oublier, quand on est las,
Qu’on a soucis à la ronde :
Des souliers trop étroits
Tout un jour, pas deux ni trois,
Tu ne penses à rien d’autre !
Mon cadeau, en est un vrai,
Pas fierté où je me vautre,
Car je m’en trouve pauvret. »

Ne juge pas ce qu’on t’offre,
Au l’aune de tes besoins
Et garde au secret d’un coffre
Qu’autrui a du bon sens !

mardi 12 décembre 2017

HAÏKU LAID

Nombre de femmes reprochent à leur mari de ronfler pour ne pas avouer qu’elles les blâment de s’être endormis les premiers !

lundi 11 décembre 2017

HAÏKU’AROSSERIE

Qu’importe le nombre des Sapins de Noël que la vie vous apportera pourvu qu’elle vous épargne de rencontrer un platane !

L’AIR DU SOUPÇON

Si je suis en retard
Ou bien en avance,
Si j’rentre tôt, ou tard,
C’est que j’ai connivence
Avec quelque jouvence :
Tout t’permet racontars !

Tu es chicaneuse
Pour le moindre rien :
J’suis un propre-à-rien
Quand t’es soupçonneuse

Je ne peux pas causer
À une jeune fille
Sans te voir exploser,
Aller jouer aux quilles
Ni, au bar, arroser
Un truc, sans m’exposer !

Tu es vénéneuse…
Je me sens vaurien,
Futur galérien,
Quand t’es raisonneuse.

Je ne peux regarder
Quelqu’un, ni lui sourire,
Sans vit’ sentir darder
Sur moi tes yeux ou, pire,
Sentir ma joue harder
Car ta main l’a trouvée !

Tu es chicaneuse
Pour le moindre rien :
J’suis un propre-à-rien
Quand t’es soupçonneuse.
Tu es vénéneuse…
Je me sens vaurien,
Futur galérien
Quand t’es raisonneuse.

Si tu es haineuse
J’suis un acarien,
Presque bactérien
Quand t’es bougonneuse…
Tu es chicaneuse
Pour le moindre rien :
J’suis un propre-à-rien
Quand t’es soupçonneuse…

Tu es ronchonneuse
Si t’es soupçonneuse,
Ou bien raisonneuse.
Tu es débineuse 
Quand t’es soupçonneuse
Ou bien raisonneuse.…

samedi 9 décembre 2017

HAÏKU’R D’EXCUSES

Dyslexie, dyscalculie, dyspraxie,… À entendre nos chers spécialistes médicaux, tous les élèves, de nos jours, sont tous dys- quelque chose, alors que la plupart des vrais problèmes de ces chères têtes blondes, brunes ou rousses s’appellent « distraction » et « discussion »… voire « dissipation » !

UN NOUVEAU DÉPART…

Petite fable affable

Un grand dadais, fort boutonneux, s’exclame 
Voyant un docu’ sur « la fin de vie »,
Avec sa mère : « Quiconque te blâme, 
Ne me laisse pas, je n’en ai pas envie,
Mam’, à la seule merci de machines,
Vivre dans un état végétatif…
Je ne veux pas, même si on te chine,
Être branché, béat, contemplatif,
À des fils pour me faire vibrer l’échine.
Débranche tout : je préfère mourir, 
Que de me sentir peu à peu pourrir ! »
Après cela à quoi bon discourir…

La mère se leva sans mot ni phrase
Et débrancha l’ordi’ et la télé,
Le lecteur dvd sans plus d’emphase,
Puis le MP3, la WI-FI et la Play,…
Vite elle s’est désabonnée du câble,
A arraché du téléphone les fils
Elle lui a même pris son portable…
Il fallait voir la face et le profil
De ce gamin des plus insupportables :
Là, ce jeunôt a bien failli mourir
Oublieux qu'deviser sans réfléchir
C’est tirer sans viser, ni coup férir.

vendredi 8 décembre 2017

jeudi 7 décembre 2017

HAÏKU’R INTÉRIEUR

Il est des êtres bas de plafond qui, en plus, n’ont pas les pieds sur terre.

ENTRE MO' & MOI

Ton travail a-t-il besoin de moi,
Quand tu y mets tellement d’émois  ?
Alors pourquoi je serais grimaud ?

L’œuvre nécessite-elle mes mots
Quand elle conte tant de tes maux
Et finira peut-être chez moi ?

Tu laboures seul depuis des mois
Et sèmes au vent de futurs charmoies
Aux sombres et inspirants rameaux.

Nous voit-on comme des gens normaux,
Un peu créateurs, et forts marmots,
Dans nos deux univers siamois ?

mercredi 6 décembre 2017

mardi 5 décembre 2017

HAÏK(r)U & BOULONS

Combien  de gens que l’on croit déjantés ne sont, en fait, qu’en roue libre !

D’UN QUI PÈLE PAS FIGUE…

Petite fable affable

Devant un un grand concours de curieux,
Un magnat reçu une rebuffade
Qui mortifia ce prétentieux,
Le pire salonnard à la vie fade
Qu’on eût connu au pays des Mondains,
Avare d’argent mais pas de dédain.

Il était emprunté, pas comme ce hère

Qui pleurait misère au coin de sa rue
Sans secours du quidam ni du rosaire,
Mais qui gardait sa fierté à la crue
Digne et non pas fat, sage sans faconde
Ni donneur de leçon à tout le monde.

Matin, le pacha lui dit : « T’es heureux

Ou quoi ? Tu ne cesses de me sourire
Alors que tu possèdes pas un creux
De poêle usée où mettre un œuf à frire.
Que faire sans l’argent qui nous rend libre 
Alors que précaire est ton équilibre?

- Qu’ai-je à perdre ?… Rien ?… Qu’ai-je à gagné ?… Tout !

La vraie richesse est de ne rien attendre
De personne : un gueux n’est pas un toutou ;
La vraie liberté, pourras-tu l’entendre, 
Est de ne rien devoir à personne !
Et penses-y toi que tout hérissonne… »


Dessin : Élisa Satgé, automne 2015

lundi 4 décembre 2017

COUP D’HAÏKU DEUX

S’il est des vérités qui ne sont pas bonnes à dire,
il en est plus encore qu’il vaut mieux ne pas croire !

dimanche 3 décembre 2017

HAÏKU D’SIRÈNE

Ce peut être le même vent qui souffle la bougie et attise l’incendie !

QUESTIONS ANGOISSÉES D’UN GÉOGRAPHE DÉBOUSSOLÉ

Peut-on voir les troncs de l’église de Chilleurs-aux-bois (45) ?
C’est pas trop merdique Ichy (77) ?
La Bénisson Dieu (42) a-t-elle si besoin que cela d’un divin secours ? 
Est-il vrai que Larchant (77) ne fait pas le bonheur ?
Qui voudrait aller jusqu‘à Malemort (19) ?
Village, hameau ou bourg c’est quand même mieux que Nonville (77), non ?! 
À Saint-Céré (46), poitrines opprimées ?
Pourquoi ne pas faire Noël à St Sylvestre (87) ?
C’est pas si cool que cela Tendu (36) ?
Vinsobres (26) n’est-ce pas un lieu paradoxal ?

samedi 2 décembre 2017

vendredi 1 décembre 2017

HAÏKU NIVENCE

Elle m'est tombée dans les bras, m'est restée dans les mains et désormais je l'ai dans les pattes ou sur le dos !

TANT & TANT DE TEMPS

Petite fable affable

« Non, mon ami, ce n’est pas parce que je m’appelle 
Prosper, que je le suis réellement ! » rappelle
Un bourgeois bouffi et étoffé au mendiant
Qui, là, sur son pas de porte, vit d’expédients.
« Beau ou mauvais, tu vis - quand tu cesses enfin de geindre -
De l’air du temps, et comme le temps c’est de l’argent,
Pourquoi, tout le temps et par tous les temps, te plaindre ?  »
Rajoute le nanti cousu d’or à l’indigent.

« Moi, conclut l’opulent cossu, avec emphase,
Je n’ai, qu’importent le jour ou la lune et ses phases,
Le temps de rien car, vrai, en un rien de temps, 
Ces derniers temps, ceux-ci courent et filent autant
Que malandrins devant le guet… Comment puis-je
Rattraper ce temps perdu et les sous envolés
Avec lui comme les feuilles d’automne voltigent ?
Moi qui ai fait profession de foi de gagner
Du temps, donc des pécunes, sur tout et par poignées,
Me voilà marri… Je ne peux le temps prendre
Car il presse, utile ou non. Veux-tu l’Ami, m’apprendre
À jouir comme tu le fais tant du temps présent, 
Composé ou pas ? » termine le nanti dans un rire.
Le maigre miséreux, loin d’être médisant,
Répond malgré quelques dents en moins au sourire :

« Fils de Crésus, je mesure ma chance ô combien :
Veux-tu échanger ma place contre tes biens ?
Non pas ?!… Et je le comprends mais pourquoi tu moques
Ma détresse et te joues que je ne sois que loques ?
Je crois, Milord, que tu oublies qu’ici bas
Nous n’avons pas le même temps mais aurons, Diable,
 La même fin et, toi, tu te perds en débats
Sur le temps que tu tues et qui me tue, serviable !  »

mercredi 29 novembre 2017

HAÏKU SAIN

Qui veut son confort ménager ne doit pas ménager ses efforts !

AH, LA VACHE !

Édito pour Rue des Fables, octobre 2017

Pris entre le ziste et le zeste, ses kystes et notre queste, le monde est compliqué autant qu’il est complexe même si je n’en ai aucun. On ne peut être et avoir été dit-on, alors que je connais des imbéciles qui le sont restés, mais quand on me regarde, moi qui suis tout un chacun après avoir longuement tété et parle comme une vache espagnole, on se demande si c’est du lard ou du cochon. Non, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs - et les Autres - quoique homme très Rome antique et mélancolique frénétique, l’ancien garçon des tables - serveur, si vous préférez - que je ne suis plus n’est pas un animal facile à classer avec ces fringues qui me vont comme un tablier à une vache : une seule certitude, j’appartiens au sexe fable, celui qui vous fait faible fame, et importe si peu chaut aux éditeurs parisiens qui aboient, comme les ciseaux du même nom, quand passe la caravane de nos provinciaux apologues. Car contrairement à ce qu’affirmait, au début du mois de septembre, sur l’antenne sans antienne de France-Inter, Erick Orsenna auteur d’un excellentissime Jean de la Fontaine, l’école buissonnière, il y a encore des fabulistes de nos jours. Vous qui fréquentez assidument ou par hasard, avec une faim de loup et une curiosité renardière, la RuedesFables êtes bien placés pour le savoir. Il ne semble pas qu’il l’ait arpentée, lui, un jour ou l’autre, l’œil torve et prompt à suivre les trains de sénateurs, ni de s’y être égaré en double file. Pas même dans le nid (de poule ?) d’une nuit d’insomnie… où on peut pourtant trouver sabot, même comme pis aller quand on a l'amour vache, corne d’Auroch ! Contrairement à ce que prétendit cet écrivain d’ordinaire sans hauteur, sauf de vues, les progrès de notre connaissance du monde animal n’ont pas rendu caduc - ni bête - le fabuleux exercice du fabuliste qui, dans sa solitude d’ermite et un silence monacal, travaille - et sue - comme un bœuf sous le poids de sa plume qu’il pleuve comme vache qui pisse… ou fasse un vent à décorner les bœufs les moins cocus. Oui, ce sont “les éditeurs”, panurgiques moutons d’une mode passagère mais vue comme une vache à lait, qui refusent aux continuateurs du Grand Maître de Château-Thierry tout espoir et toute (c)ouverture, les contraignant à manger de la vache enragée en pleurant comme des veaux. Ils nous récusent sans autre excuse - même des plus plates - alors que l’inspiration en la matière n’accuse pas le coup de nos jours où, comme en son temps, ici comme à Syracuse, un poussin égale deux. Mais « selon que vous serez puisant ou sur le sable, les rengorgements toujours vous feront gland ou loir »… Pardon si, peau de vache comme vous me connaissez, j’ai un chat dans la gorge et refuse de faire patte de velours quand j’entends pareils propos, dignes d’un blaireau faisandé ou d’une triple buse à cervelle de moineau alors que j’admire leur auteur et son œuvre ; une cool œuvre même comme disent les djeuns, modernes djins en jeans, car on n'y trouve point d'écrit vain. Et ce n’est pas là réthorique manœuvre. Qu’il croie qu’il n’y ait plus de place pour le maillon fable dans la grande chaîne des littératures humaines m’émeut. Ah, mais meuh, quoi ! Il me vient alors des larmes de crocodiles et des fourmis dans les jambes et je songe à lui dire, prenant le taureau par les cornes, si j’avais l’heur de le croiser ailleurs que dans l'impasse de son propos : « chacun chez soi et les moutons seront bien gardés. » Heureusement, passant pressé ou accro’ errant de la RuedesFables où déambulent mes mots, où se promènent ceux de mes contemporains et traînent ceux des Anciens, qu’il reste à tous ceux qui sont fables d’esprit, Carole Martinez. J’ai pour cette souris de librairie, qui n’est pas sans appâts ni apprêts à défaut d’être petit rat de l’opéra, je l’avoue, un petit faible de lecteur car elle n’a pas, lumineuse idée, pour le conteur éclectique autant de préventions… Mais la chère est fable et j’ai lu tous ses livres ! La gente et belle dame n’est pas (encore ?) académicienne mais fut tout de même déjà, excusez du peu, Goncourt des Lycéens, avec Le domaine des murmures, en 2011. Elle écrivait, sans vacherie, dans l’ouvrage alors justement distingué et couronné par cette jeunesse si peu dorée sur tranche dont on nous dit qu’elle ne lit plus et à qui fables et contes ne sont pas exclusivement destinés ni voués, le dira-t-on assez : « Le monde en mon temps était poreux, pénétrable au merveilleux. Vous avez coupé les voies, réduit les fables à rien, niant ce qui vous échappait, oubliant la force des vieux récits. Vous avez étouffé la magie, le spirituel et la contemplation dans le vacarme de vos villes, et rares sont ceux qui, prenant le temps de tendre l’oreille, peuvent encore entendre le murmure des temps anciens ou le bruit du vent dans les arbres. »

Fabuleusement vôtre… et tant pis pour les mortels immortels au point fable aussi faible qui ont oublié qu’ « il n'y a qu'une seule morale qui vaille dans cette histoire, une seule donnée essentielle : nous ne sommes que de dérisoires étincelles au regard de l'univers. Puissions-nous avoir la sagesse de ne pas l’oublier. » (Hubert Reeves, La plus belle histoire du monde).

lundi 27 novembre 2017

MAUVAIS HAÏKU ?

Une conquête est une coquette sans haine !

CHANSON À DÉBOIRES

Elle a un gros tarin
La fille du marin
Qui, sur le quai, espère
Le retour de son père,
La fille du marin
Qu’est pas non plus bêcheur,
La fille du marin
Pêcheur…

Connue jusqu’au Bas-Rhin
La fille du marin,
N’est vraiment pas farouche :
Il suffit qu’on la touche,
La fille du marin
Qui joue pas les prêcheurs,
La fille du marin 
Pécheur…

Mais elle a un “parrain”
La fille du marin,
Qui ses bénéfs empoche,
Le surin dans la poche,
La fille du marin
Qu’est pas d’premièr fraîcheur,
La fille du marin 
Pécheur…

Tu finis au gaz sarin
Si la fill’ du Marin
N’a pas eu son obole
Pour l’autre rocambole
La fille du marin
Qu’on soit lécheur, sécheur,…
La fille du Marin
Pêcheur…

samedi 25 novembre 2017

HAÏKU PULATION

Le sexe opposé n’est pas toujours au sexe opposé !

LA CHAUSSETTE À PAPILLON

Petite fable affable

Un jour, un papillon élut domicile 
Sur une chaussette qui, n’était l’odeur,
Avait tout, forme et couleur, d’une vraie fleur.
Notre bête est loin d’être un imbécile
Mais se sentait seul, quoique vivant sans pleurs,
Entre fleurs à cabris et buissons d’épines,
Entre herbe à brebis et bosquets d’aubépines.

Il vécut heureux s’invitant aux parterres
Voisins pour y faire ventre à volonté.
Boudé par ses pairs et moqué sans bonté,
Il n’avait pas d’asile sur cette terre
Hormis sa chaussette, qu’un collet-monté
Avait, un beau soir, laissée tomber comme une
Aînée de ses pairs. La chose est fort commune.

Voir la vieille nippe accueillir cet hôte 
Comme un ami invité interloquait :
Comme si elle avait pu répondre, il soliloquait
Comme on causerait à un très vieux pote…
On s’interrogeait : qui, des deux, débloquait
Le plus, du papillon ou de la chaussette
Qui pour niche lui a fait une fossette ?

Ils avaient donc uni leurs deux solitudes :
Abandonnés des leurs à leur triste sort,
Car lorsque l’on vit sans recours ni ressort,
Il vaut mieux être seul, sans platitude,
Que mal accompagné par quelque consort
Car l’Amitié, seule , aide sans attendre
Retour et protège sans plus y prétendre…

vendredi 24 novembre 2017

jeudi 23 novembre 2017

HAÏKU’M PAGNY

Il faut déclarer sa flamme à qui a moins de bougies que vous… Sinon ça coûte cher !

DIABOLIQUES AMOURS

Sur un vers de P. Verlaine

Des satans adolescents, sur la cathédrale,
Font, de leurs cinq sens, litière aux Sept Péchés…
Ce ne sont entre ces couples que cris et râles
À choquer l’évêché et le ciel ébrécher.

Lucifer bénit ces joutes, lui qui se rit
Du blasphème et s’amuse, selon sa morale,
Que tout cela fasse, ici, scandale et hauts cris.
Mais voilà qu’hélas survint l’erreur magistrale :

À force de jouer et de feindre leurs amours,
Nos amants s’éprirent l’un de l’autre assez vite ;
Or le Malin sur ce point manque fort d’humour.

Il les silicifia sans guère plus d’invite :
Eux gargouilles, elles chimères, ils sont, sans remords,
Au toit de Notre-Dame depuis ces temps morts.