J’ouïs la joie de qui, cheveux de jais, me tenait jà en joue par jeu le jour J au jus… et j’en jouis.
Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques
parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…
mercredi 31 juillet 2019
DIZAINS PAS ZENS
Au bout des quais de grandes villes épuisées,
Prises dans les filets du banal, j’ai puisé
Le désir de m’envoler, là-haut, vers d’autres lunes,
De partir seul, toujours plus loin, vers d’autres fortunes,
Au-delà des horizons qu’elles me proposaient,
Des rêves standardisés dont elles arrosaient
Mes nuits et mes espoirs pour qu’y germe encore
Le désir de me lever pour affronter, l’âme hardcore,
Un tout nouveau jour, pourtant pareil aux précédents,
Semblable hélas à ceux qui suivront. Sauf incident.
Au bord de ces routes qui ne mènent nulle part
Tu songes sans fin à des ailleurs sur le départ,
Préfabriqués dans les usines à rêves d’un monde
Aseptisé, privés de sens, de valeurs, immonde
À qui est un conquérant de ces espaces nouveaux
Qui lui font défaut, à qui a vraiment un cerveau,
À qui se sent à l’étroit dans le petit costume
Qu’on lui taille dès l’enfance et que, par coutume,
L’école ajuste aux besoins d’une société
Qui vampirise sans connaître satiété…
Au fil de ces tarmacs qui vous mèneront d’un bout
Du monde à l’autre, nous tournerons sans vrai tabou,
Mais en rond, autour d’une planète qu’on condamne
À mort pour pouvoir vivre bien, sans cœur ni âme.
Comment échapper à cela sans avoir le tournis ?
S’imaginer un avenir qui ne soit terni ?
La vie est prison sur une Terre forteresse.
Aussi, avouons-nous le sans fard, quelque allégresse
On mette à exister, il n’y aura pas de bout
À ce tunnel, juste un sursis. Alors vivons debout !
Tu songes sans fin à des ailleurs sur le départ,
Préfabriqués dans les usines à rêves d’un monde
Aseptisé, privés de sens, de valeurs, immonde
À qui est un conquérant de ces espaces nouveaux
Qui lui font défaut, à qui a vraiment un cerveau,
À qui se sent à l’étroit dans le petit costume
Qu’on lui taille dès l’enfance et que, par coutume,
L’école ajuste aux besoins d’une société
Qui vampirise sans connaître satiété…
Au fil de ces tarmacs qui vous mèneront d’un bout
Du monde à l’autre, nous tournerons sans vrai tabou,
Mais en rond, autour d’une planète qu’on condamne
À mort pour pouvoir vivre bien, sans cœur ni âme.
Comment échapper à cela sans avoir le tournis ?
S’imaginer un avenir qui ne soit terni ?
La vie est prison sur une Terre forteresse.
Aussi, avouons-nous le sans fard, quelque allégresse
On mette à exister, il n’y aura pas de bout
À ce tunnel, juste un sursis. Alors vivons debout !
mardi 30 juillet 2019
HAÏ(bri)KU LAGE
Je suis ainsi et n’ai pas l’intention de me refaire car maladroit comme je suis je pourrais me rater.
lundi 29 juillet 2019
À BON CHAT BON RAT
Édito’ de février pour RuedesFables
Un poète de haut vol commit une ode, excellente au demeurant aux yeux du Ratapoil que je suis, caressant à rebrousse-poil le Maître de Château Thierry au prétexte qu’en son « Rat qui s'est retiré du monde » (référence), il mettait en scène un rongeur « mahométan » peu enclin à la charité. Blasphème quant à la foi d’Allah et insulte quant au choix de la bête comme au fait qu’il fût rapiat comme pas deux alors qu’il vivait comme un rat en fromage… Ici, de Hollande. Moi qui n’aime pas jouer au chat et à la souris et goûte fort la fable comme l’édam, en jupes comme en pantalons, je me devais de réagir. Non, La Fontaine (1621-1695) ne puait pas comme un rat anti-musulman : il y avait de toute évidence contresens dans cette analyse rasibus du texte.
Ayant en mon jeune temps, avant de devenir rat-de-cave je veux dire, fort côtoyé des petits rats de l’opéra et être devenu, quoique gueux comme un rat d’église, un vrai rat de bibliothèque, je me trouvais donc, par ces propos marri. Ce troubadour à la plume de mauvais poil n’avait pas compris, à mon sens, que la religion choisie par le fabuliste est une métaphore, comme dans tout apologue qui se respecte quand son auteur ne peut attaquer frontalement ce qu’il veut dénoncer. L’époque où il écrit n’est pas défavorable à la religion de Mahomet ni aux peuples qui la pratiquent (quelques fables sont des adaptations des Mille et une nuits qui fascinent ce temps) même si on s’amuse parfois - sans s’en moquer - de l’exotisme de leurs mœurs (Cf. Molière dans Le bourgeois gentilhomme ou, plus tard, Montesquieu et ses Lettres persanes). Jean La Fontaine, moins consensuel qu’on ne le croit, critique ici les religieux français – que la censure de l’époque empêche de fustiger et il en sait quelque chose (cf. Contes, 1665, 1666, 1671, 1674) – à travers une autre croyance qui lui posera moins, alors, de souci. L’allusion est transparente pour ses contemporains, elle peut paraître moins claire pour les idées et préjugés du XXIe siècle. Ici, il critique les ordres mendiants qui font vœu de pauvreté mais fournissent les moines les plus gras de la Création et dénonce dans une intrigue inventée de toutes pièces - ce qui est rare chez lui -, le refus du clergé régulier en 1675 d’apporter une contribution financière (on appelle cela alors sans souris le « Don gratuit » !) aux dépenses de « la Guerre de Hollande » voulue par un souverain toujours prêt et prompt à se battre. C’est donc une satire qui caresse dans le sens du poil un souverain qu’il a écorné, lui aussi, dans ses « Contes », et qui, tout monarque absolu qu’il se proclame, ne peut faire entendre raison à ces clercs si peu clairs. Il faut donc « recontextualiser » l’œuvre - comme on dit aujourd'hui - avant de la fustiger et d’en donner une interprétation qui ne peut être qu’erronée sans cela : quand le chantre n’est pas las, les souris tancent !
À bon chat bon rat, je croyais défendre avec courtoisie et simplicité mon digne prédécesseur et maître (soixante-cinq, paraît-il !) car je ne suis pas de ces rats qui quittent le navire même si je ne suis pas comme un rat en paille au jeu de la polémique. Hélas trois fois hélas, notre chantre qui cherchait des poux dans la tête du bon Jeannot, avait des rats dans la sienne ou s'ennuyait comme un rat mort dans son nid : mon commentaire, au contraire, aiguisa sa colère. En effet, il argua qu’attaquer, au-delà de sa foi, une des Religions du Livre, était blasphème aux yeux de ses coreligionnaires (sic) et donc que son ire était aussi légitime que fondée. Que répliquer alors ? Sinon que la fable, sans donner de leçon à quiconque, par principe, met le doigts sur travers, défauts et tares de notre quotidien que ce soit dans le domaine social, politique ou culturel… donc religieux. Si l’on ne veut pas voir en face l’animal qui sommeille en nous, on s’abstient d’en lire !
Le sieur de La Fontaine, auteur du XVIIe - pas l'arrondissement mais le siècle - je le rappelle, de sa vie n’a sans doute jamais vu un « Mahométan » (il n’y a pas masse de musulmans en France alors !), et donc ne saurait être accusé d’attaquer les disciples du Prophète, même s’il a choisi un rat pour incarner l’un d’eux, image traditionnelle de l’avare, du pingre, du radin,…. de tous poils. Et si les mots importent tant à notre aède courroucé, le rongeur est, ici, moins musulman que chrétien et le dernier vers, en soi, est preuve irréfutable. Ce n’est qu’ironie, laquelle est contenue toute entière dans le verbe “supposer” qu'il emploie à dessein : « Je suppose qu’un moine est toujours charitable » revient à dire « il parait qu’un moine est toujours charitable » ; chose alors considérée comme évidence et dogme dans la Chrétienté toute entière. Cela est choquant – pour ne pas dire insultant – pour le temps où il rédige son œuvre et donne tout le sel de la fable… Son humour est grinçant, je le concède, et l’on est fait comme un rat, à moins de vouloir se dilater la rate, si on le trouve « conservateur » voire « réactionnaire ». Allez tamiser les grains les moins encensés de son fablier, vous en serez édifiés…
Je n’ai pas réussi à convaincre l’auteur iconoclaste ou mal inspiré qui accoucha de cette souris (point chauve !) et n’en fut payé qu’en chats et en rats : comment s’en étonner à l’heure où les magasins Marks & Spencer sont obligés de retirer de la vente du papier toilette où l’on voit, en légère surimpression filigranée le dessin d’un aloé vera, que certains ont pris, peut-être à dessein, pour la calligraphie arabe du nom d’Allah ? Notre monde et notre temps qui me mettent souvent la rate au court bouillon me paraissent parfois… être une vraie fable !
Fabuleusement vôtre quand même…
Ayant en mon jeune temps, avant de devenir rat-de-cave je veux dire, fort côtoyé des petits rats de l’opéra et être devenu, quoique gueux comme un rat d’église, un vrai rat de bibliothèque, je me trouvais donc, par ces propos marri. Ce troubadour à la plume de mauvais poil n’avait pas compris, à mon sens, que la religion choisie par le fabuliste est une métaphore, comme dans tout apologue qui se respecte quand son auteur ne peut attaquer frontalement ce qu’il veut dénoncer. L’époque où il écrit n’est pas défavorable à la religion de Mahomet ni aux peuples qui la pratiquent (quelques fables sont des adaptations des Mille et une nuits qui fascinent ce temps) même si on s’amuse parfois - sans s’en moquer - de l’exotisme de leurs mœurs (Cf. Molière dans Le bourgeois gentilhomme ou, plus tard, Montesquieu et ses Lettres persanes). Jean La Fontaine, moins consensuel qu’on ne le croit, critique ici les religieux français – que la censure de l’époque empêche de fustiger et il en sait quelque chose (cf. Contes, 1665, 1666, 1671, 1674) – à travers une autre croyance qui lui posera moins, alors, de souci. L’allusion est transparente pour ses contemporains, elle peut paraître moins claire pour les idées et préjugés du XXIe siècle. Ici, il critique les ordres mendiants qui font vœu de pauvreté mais fournissent les moines les plus gras de la Création et dénonce dans une intrigue inventée de toutes pièces - ce qui est rare chez lui -, le refus du clergé régulier en 1675 d’apporter une contribution financière (on appelle cela alors sans souris le « Don gratuit » !) aux dépenses de « la Guerre de Hollande » voulue par un souverain toujours prêt et prompt à se battre. C’est donc une satire qui caresse dans le sens du poil un souverain qu’il a écorné, lui aussi, dans ses « Contes », et qui, tout monarque absolu qu’il se proclame, ne peut faire entendre raison à ces clercs si peu clairs. Il faut donc « recontextualiser » l’œuvre - comme on dit aujourd'hui - avant de la fustiger et d’en donner une interprétation qui ne peut être qu’erronée sans cela : quand le chantre n’est pas las, les souris tancent !
À bon chat bon rat, je croyais défendre avec courtoisie et simplicité mon digne prédécesseur et maître (soixante-cinq, paraît-il !) car je ne suis pas de ces rats qui quittent le navire même si je ne suis pas comme un rat en paille au jeu de la polémique. Hélas trois fois hélas, notre chantre qui cherchait des poux dans la tête du bon Jeannot, avait des rats dans la sienne ou s'ennuyait comme un rat mort dans son nid : mon commentaire, au contraire, aiguisa sa colère. En effet, il argua qu’attaquer, au-delà de sa foi, une des Religions du Livre, était blasphème aux yeux de ses coreligionnaires (sic) et donc que son ire était aussi légitime que fondée. Que répliquer alors ? Sinon que la fable, sans donner de leçon à quiconque, par principe, met le doigts sur travers, défauts et tares de notre quotidien que ce soit dans le domaine social, politique ou culturel… donc religieux. Si l’on ne veut pas voir en face l’animal qui sommeille en nous, on s’abstient d’en lire !
Le sieur de La Fontaine, auteur du XVIIe - pas l'arrondissement mais le siècle - je le rappelle, de sa vie n’a sans doute jamais vu un « Mahométan » (il n’y a pas masse de musulmans en France alors !), et donc ne saurait être accusé d’attaquer les disciples du Prophète, même s’il a choisi un rat pour incarner l’un d’eux, image traditionnelle de l’avare, du pingre, du radin,…. de tous poils. Et si les mots importent tant à notre aède courroucé, le rongeur est, ici, moins musulman que chrétien et le dernier vers, en soi, est preuve irréfutable. Ce n’est qu’ironie, laquelle est contenue toute entière dans le verbe “supposer” qu'il emploie à dessein : « Je suppose qu’un moine est toujours charitable » revient à dire « il parait qu’un moine est toujours charitable » ; chose alors considérée comme évidence et dogme dans la Chrétienté toute entière. Cela est choquant – pour ne pas dire insultant – pour le temps où il rédige son œuvre et donne tout le sel de la fable… Son humour est grinçant, je le concède, et l’on est fait comme un rat, à moins de vouloir se dilater la rate, si on le trouve « conservateur » voire « réactionnaire ». Allez tamiser les grains les moins encensés de son fablier, vous en serez édifiés…
Je n’ai pas réussi à convaincre l’auteur iconoclaste ou mal inspiré qui accoucha de cette souris (point chauve !) et n’en fut payé qu’en chats et en rats : comment s’en étonner à l’heure où les magasins Marks & Spencer sont obligés de retirer de la vente du papier toilette où l’on voit, en légère surimpression filigranée le dessin d’un aloé vera, que certains ont pris, peut-être à dessein, pour la calligraphie arabe du nom d’Allah ? Notre monde et notre temps qui me mettent souvent la rate au court bouillon me paraissent parfois… être une vraie fable !
Fabuleusement vôtre quand même…
dimanche 28 juillet 2019
samedi 27 juillet 2019
HAÏKU LEUR
Blanc comme un linge, il est entré dans une colère noire dès que lui monta le rouge au front.
Et je ne vous raconte pas marrons - et bleus qu’ils firent - quand il fut vert de rage !
LA CHORALE
d’après Les croisades (P. Delanoë, Cl. Lemesle & J. Dassin)
chanté par Carlos réécrite pour le 28 décembre 2018
Les choristes qui étaient las en galère,
Et qu’la galère s’entendait dans leurs chants,
Causaient “beaux jours” distraitement com’ naguère
Et se précipitèr’ sur Sophie en hurlant :
« Qu’est-ce qu’on s’ennuie dans not’ chorale !…
Viens Sophie, nous on en peut plus :
Les bass’ qui tonnent, les haut’ qui râlent,
Les ténors qu’on entend plus,… n’enchantent plus.
Viens nous sauver, c’est ta gageure !
Millediou, on va travailler,
Sous les ramures, dans les W.C.,…
Pour chantouiller com’ les artist’ de la télé ! »
Les choristes que not’ Sophie accompagne
Désormais te font feu de tout bois :
Ils battent fêtes, foires, vaux et montagnes,…
En claironnant, partout, et tous, à plein’ voix :
« Qu’est-ce qu’on s’amuse dans ta chorale
Ah Sophie, nous on en veut plus :
Les bass’ qui sonnent, les haut’ astrales,
Les ténors qu’on n'arrête plus,… tous chantent plus !
On pourrait chanter d’autres choses :
Mozart, Haendel ou Lavilliers
Qu’bergers, bergères, beth chevalher,…
Maintenant que toutes nos voix sont décoincées ! »
Les faussets d’aujourd’hui, les bel canto aussi,
Ont adopté ce chant heureux qui nous ravit :
« Qu’est-ce qu’on s’amus’ dans not’ chorale
Quand on est en répétition…
Pour bass’ qui donnent et haut’ lustrales,
Com’ ténors toujours dans l’ton,… C’est création !
Toutes tes histoires de tessiture
C’est utile et c’est compliqué,
Not’ vie est dure à tant chanter
Mais avec toi, on est tout l’temp à rigoler…
Qu’est-ce qu’on s’amus’ dans not’ chorale
Ah Sophie, nous en veut plus :
Des bass’ qui sonnent, des haut’ astrales,
Des ténors qu’on n’arrête plus,… Qu’veux-tu d’plus ? »
- partie sifflée -
Et qu’la galère s’entendait dans leurs chants,
Causaient “beaux jours” distraitement com’ naguère
Et se précipitèr’ sur Sophie en hurlant :
« Qu’est-ce qu’on s’ennuie dans not’ chorale !…
Viens Sophie, nous on en peut plus :
Les bass’ qui tonnent, les haut’ qui râlent,
Les ténors qu’on entend plus,… n’enchantent plus.
Viens nous sauver, c’est ta gageure !
Millediou, on va travailler,
Sous les ramures, dans les W.C.,…
Pour chantouiller com’ les artist’ de la télé ! »
Les choristes que not’ Sophie accompagne
Désormais te font feu de tout bois :
Ils battent fêtes, foires, vaux et montagnes,…
En claironnant, partout, et tous, à plein’ voix :
« Qu’est-ce qu’on s’amuse dans ta chorale
Ah Sophie, nous on en veut plus :
Les bass’ qui sonnent, les haut’ astrales,
Les ténors qu’on n'arrête plus,… tous chantent plus !
On pourrait chanter d’autres choses :
Mozart, Haendel ou Lavilliers
Qu’bergers, bergères, beth chevalher,…
Maintenant que toutes nos voix sont décoincées ! »
Les faussets d’aujourd’hui, les bel canto aussi,
Ont adopté ce chant heureux qui nous ravit :
« Qu’est-ce qu’on s’amus’ dans not’ chorale
Quand on est en répétition…
Pour bass’ qui donnent et haut’ lustrales,
Com’ ténors toujours dans l’ton,… C’est création !
Toutes tes histoires de tessiture
C’est utile et c’est compliqué,
Not’ vie est dure à tant chanter
Mais avec toi, on est tout l’temp à rigoler…
Qu’est-ce qu’on s’amus’ dans not’ chorale
Ah Sophie, nous en veut plus :
Des bass’ qui sonnent, des haut’ astrales,
Des ténors qu’on n’arrête plus,… Qu’veux-tu d’plus ? »
- partie sifflée -
vendredi 26 juillet 2019
jeudi 25 juillet 2019
L’OISEAU BLESSANT PEUT ÊTRE BLESSÉ
Petite fable affable
Un geai, à paresser, engraissait.
Il faisait envie à ceux de son arbre,
Éloges ne le laissant de marbre.
Mais qui le moquait très vite lassait :
Qui le rébéquait ainsi des plumes
Y perdrait même s’il en laissait
Ça et là dans la rixe, l’enclume !
Or le hibou qui trônait tout près
Lui dit, un jour, que la violence
Était danger, comme l’indolence.
Il faillit finir charpie au pré
Pour ces quelques mots pleins de sagesse
Que le geai, las, prit sans plus d’apprêt
Pour une autre insulte à son adresse.
Hors de danger notre sage ailé
Lui prédit un vrai destin horrible
Sous fort peu, étant incorrigible,
Car il serait la cause zélée
De son propre trépas, sans grand doute,
Car selon dicton de ces fêlés
De moineaux qui, toujours, tout redoutent :
« Quand un oiseau regarde bien la flèche
Qui l’a frappé en vol sans vraiment peiner
Il comprend, trop tard, qu’elle fut empennée
Avec l’une de ses plumes chue en laîche ! »
Il faisait envie à ceux de son arbre,
Éloges ne le laissant de marbre.
Mais qui le moquait très vite lassait :
Qui le rébéquait ainsi des plumes
Y perdrait même s’il en laissait
Ça et là dans la rixe, l’enclume !
Or le hibou qui trônait tout près
Lui dit, un jour, que la violence
Était danger, comme l’indolence.
Il faillit finir charpie au pré
Pour ces quelques mots pleins de sagesse
Que le geai, las, prit sans plus d’apprêt
Pour une autre insulte à son adresse.
Hors de danger notre sage ailé
Lui prédit un vrai destin horrible
Sous fort peu, étant incorrigible,
Car il serait la cause zélée
De son propre trépas, sans grand doute,
Car selon dicton de ces fêlés
De moineaux qui, toujours, tout redoutent :
« Quand un oiseau regarde bien la flèche
Qui l’a frappé en vol sans vraiment peiner
Il comprend, trop tard, qu’elle fut empennée
Avec l’une de ses plumes chue en laîche ! »
mercredi 24 juillet 2019
mardi 23 juillet 2019
UN FAUVE DANGEREUX EST DE SORTIE…
Rapace nuisible, un prédateur rôde
Tout autour de ma maison et des miens,
Il corrode nos jours, nos nuits érode
Et donc, jamais, nulle part, on n’est bien…
Bien plus carnassier que carnivore,
Charognard par goût et par facilité,
Il se nourrit d’un rien, cet omnivore,
Et fait ventre de tout jusqu’à s’empâter…
Cherchant toujours, ici ou là, quelque chose
À se mettre sous la dent, griffe et crocs hors,
Il s’abreuve de sang jusqu’à l’overdose
Et bâfre viande fraîche de tous bords…
Pour ce viandard, il faut que cela saigne
Et souffre chez ses proies, las jamais lâchées,
Jamais repue, jamais calée, cette teigne
Aux aguets voudrait notre peau arracher…
Et souffre chez ses proies, las jamais lâchées,
Jamais repue, jamais calée, cette teigne
Aux aguets voudrait notre peau arracher…
Bon pas ou faux pas, là, désormais on erre,
Sans merci épiés, traqués, acculés,…,
Sachant que rien n’est pardonné aux hères
Qu’on est tous devenus sans affabuler…
Fuyez pour n’être déchirés par cette bête
Pour ne pas être par elle dévorés,
Broyés jusqu’à l’os et laissés sur l’herbette
Car elle ne se contente pas de navrer :
Elle nous poursuit et nul n’y échappe,
Pour ne pas être par elle dévorés,
Broyés jusqu’à l’os et laissés sur l’herbette
Car elle ne se contente pas de navrer :
Elle nous poursuit et nul n’y échappe,
Nul n’en réchappe c’est las dans son humeur ;
Un rien nourrit cette renarde qui frappe,
Rien non plus ne la pourrit… la Rumeur !
lundi 22 juillet 2019
dimanche 21 juillet 2019
LA PAROLE DU MINISTRE
Petite fable affable
Au pays des blaireaux, un ministre avait semé
Des graines de violence pour résoudre
Les problèmes d’une plèbe qu’il aimait
Soumise et muette sous peine de foudres.
Qu’importaient mépris, mensonges et oublis
‘Fallait que face à lui toujours on plie.
Il accusait les mécontents, jusqu’aux fourmis,
Des coups que ses butors, bons Tontons Macoutes,
À la volée, offraient - et pas à demi ! -
À ces grognons qui voulaient qu’on les écoute.
Ça ne faisait qu’accroitre, en réaction,
Longs cortèges et manifestations.
« C’est la seule façon de ramener calme
Et sécurité face à ces factieux !
Clamait ce faraud, la stature noble, alme.
Il faut lutter contre les séditieux ! »
Leur colère étant, las, des plus légitimes
À défaut d’être légale, les fâchés
Se mirent au pacifisme, affront ultime
Pour les forces de l’ordre qui ne cachaient
Pas leur envie de châtier, pour l’occase,
Cette témérité de nos kamikazes…
Sur les protestataires les coups pleuvaient,
Plaies et sang faisaient bien mauvaise presse
Mais excitaient les butors à l’air mauvais
Et discréditaient leur maître à bonne adresse.
Aux médias il offrait un front serein
Une lippe amère et un moral d’airain :
« C’est la seule façon de ramener calme
Et sécurité face à ces factieux ! »
Ce blaireau gardait la stature noble, alme :
« Il faut lutter contre les séditieux ! »
Plaies et sang faisaient bien mauvaise presse
Mais excitaient les butors à l’air mauvais
Et discréditaient leur maître à bonne adresse.
Aux médias il offrait un front serein
Une lippe amère et un moral d’airain :
« C’est la seule façon de ramener calme
Et sécurité face à ces factieux ! »
Ce blaireau gardait la stature noble, alme :
« Il faut lutter contre les séditieux ! »
Ainsi « la loi du plus fort », même à notre heure,
Est encore et toujours, hélas, « la meilleure » !
Est encore et toujours, hélas, « la meilleure » !
samedi 20 juillet 2019
vendredi 19 juillet 2019
HAÏKU CHEZ PRÈS DEUX TOITS
À quoi sert de s’éveiller à l’amour puisqu’on s’endort juste après l’avoir connu ?
MA MÉLANCOLIE
Ma vie n’est qu’un lac de pénombre d’où émerge
Bruissement de longues heures de gamberge,
Craquement d’interminables jours d’ennui,…
Qui me font regretter jusqu’au plus noir des nuits,…
Il ne m’est plus désormais de rive onirique :
Je vis à l’ombre de moi, le désarroi lyrique.
Cette tristesse qui a un accent anglais,
Que Baudelaire a embrassé jusqu’à l’étrangler,
Devient mienne : j’ai le cœur qui s’engraisse,
Et, orphelin de moi, j’ai l’âme qui paresse
Fatiguée de ses je et, plus, lassée d’émois :
Je voudrais lors périr pour me guérir de moi…
Je marche avec mon ombre, parle à mon silence,
La mine des plus sombres, envahi par l’absence.
Je songe que je n’ai plus grand chose à rêver
Pour me sauver, plus loin encor' dériver,
Balançant jà entre le dégoût du provisoire
Et l’horreur, alors revenue, de l’illusoire…
La désespérance réveille mes nuits,
Endort des jours dont je n’ai que l’usufruit,
Me laissant le goût amer d’un oubli coupable.
Et demain qui ne m’invite plus à sa table
A pactisé avec des hiers magistraux
Qui me rendent honteux d’exister, me font en trop…
Endort des jours dont je n’ai que l’usufruit,
Me laissant le goût amer d’un oubli coupable.
Et demain qui ne m’invite plus à sa table
A pactisé avec des hiers magistraux
Qui me rendent honteux d’exister, me font en trop…
jeudi 18 juillet 2019
mercredi 17 juillet 2019
ANIMALEMENT VÔTRE
Petite fable affable
Sur les terres où s'ébattent mes bébêtes
Vivent des blattes bouffeuses de blettes,
Entre autres bestioles que l’on hait,
Que l’on boute - hélas ! - ou que pis l’on bute,
Tant ces nuisibles et nous sommes en lutte
Pour un champ, une turne ou une haie.
Que l’on soit un bonze ou un simple gonze,
Des monts ocreux, aux creux saumon et bronze,
Aux forêts de grands pins forts ténébreux,
Nous combattons toujours ces parasites,
Qui osent, là, nous venir en visite,
Sans gêne, dans le moindre coin ombreux.
Puisqu’ils nous paraissent plus immondes
Qu’utiles à la marche de ce monde,
On en veut tous l’éradication,
Depuis que décéda Sainte Thècle,
Car on sait tous, depuis des siècles,
Qu’imprécation vaut moins qu’action.
Vivent des blattes bouffeuses de blettes,
Entre autres bestioles que l’on hait,
Que l’on boute - hélas ! - ou que pis l’on bute,
Tant ces nuisibles et nous sommes en lutte
Pour un champ, une turne ou une haie.
Que l’on soit un bonze ou un simple gonze,
Des monts ocreux, aux creux saumon et bronze,
Aux forêts de grands pins forts ténébreux,
Nous combattons toujours ces parasites,
Qui osent, là, nous venir en visite,
Sans gêne, dans le moindre coin ombreux.
Puisqu’ils nous paraissent plus immondes
Qu’utiles à la marche de ce monde,
On en veut tous l’éradication,
Depuis que décéda Sainte Thècle,
Car on sait tous, depuis des siècles,
Qu’imprécation vaut moins qu’action.
Mais à chaque agonie du jour, l’Homme
Quels que soient son temps et son idiome,
Ne peut que constater qu’il faudra
Une résurrection nouvelle
Du soleil, entre sueur et morvelle,
Pour combattre encore ce choléra.
L’ami, quand tu te proposes de faire
Quelque labeur, d’abord avise-toi
Que ce ne soit une sale affaire
Qui te fera Sysiphe sous ton toit…
Quelque labeur, d’abord avise-toi
Que ce ne soit une sale affaire
Qui te fera Sysiphe sous ton toit…
mardi 16 juillet 2019
lundi 15 juillet 2019
DIMARS, JOURN DE MERCAT
Cycle toulousain
Ah Diaple, l’été est là, pas celui
De la Saint Martin, mais celui qui luit
Au ciel et fait sousquer comme poule glousse,
Celui qui, sans fin, te bougne le corps,
Qui te rougit et la teste et la trougne encor’,
Qui te désommeille avant ses aurores rousses,
Te fatigue dès l’aube qui la nuit trousse.
Alors de bon matin, ount il fait caut déjà,
On courra, ensachés, réveiller les goujats
Noun pas, pour rire, mais pour aller en carriole
« Directiu, lou mercat !… » Faz attentiu,
Les bestias appâturent en pensiu !
On ira en ville avec les vielhs et les droles,
Dans l’engin lent qui traversera les caroles.
L’« Afanoté droletta ! » de notre ancien
Presse le pas. Il ronne comme un Prussien
Contre les derniers bals, ceux de la veille
Et qui durèrent tant que dura la nuit,
A bisto de naz, foire aux pucelles, pfuit,
Où l’on voit moins de demoiselles, merveilles
Que de ces filles dont la vertu s’ensommeille…
Mais là, pour l’heure, on s’en vient tous pour partir
Al mercat et on y va pas comme des martyrs !
Chacun se presse, là. Pas besoin de redire
Même aux habits pétassés… Car, vaï, le marché
C’est notre joie, on irait même s’il fallait marcher :
Car il faut voir la foire que c’est entre les rires,
Les couleurs, les odeurs - qui ne sont pas des pires !,…
Les bruits te nous accaparent dès l’arrivée ;
Les voix qui s’interpellent « Boudu », « Puto », « Vé »,…
Circulent entre les corps torturés des platanes.
Lo pépi, secouant la pousque du chemin,
(C’est qu’on n’est pas là, pitchounets, jusqu’à demain !)
Il fait plus le moure, tout à ses patanes
Qu’il faudra vendre avec les herbes et les œufs de canes.
Malgré sa verte vieillesse, il tire, jà,
Au barricot, le vin du matin donnant le « la »
Au trabalh de chacun et accourdicit les heures…
Té, le Roger : « Adiu ! » - Es un con aquel ! -
C’est qu’on cause avec tout le monde. Macarel,
‘Faut profiter pendant que le ciel ne nous pleure
Sus - Es calq’un aquel ! - Tant de parfums t’effleurent.
On sue, on bosse, on bronzine come abelhas :
S’affairer est un devoir avec aquelhas
Femnas qui se parlan des nenes leurs qui brament.
Poupes à l’air, elles donnent poupou aux poupons
Qui, après, accrochés aux tchuques, pour de bon,
Dormiront. Se dépoitrailler ça a son charme :
On reluque. On range les cluques. Où est le drame ?
Oc, le temps file, millediou. Tu le crois ?
Qu’il astique, atisse ou pègue, le mot est roi.
On en a encore' plus que de mets à te vendre
Pour changer de la tute en son silence tassée,
Du mauvais temps, d’un ciel tristounet assez,
Où patraque ou pas, on lutte pour faire rendre
Gorge à un pays de cocagne pas toujours tendre.
Seule la montre enquiquine pour l’instant. On vend.
On achète. On maquignonne ferme même au vent.
Béret vissé sus la teste, mégot aux lèvres
On se tarabuste sans se trop se compliquer la vie
Es tounjourn atal amb vosautres ! L’envie
Presse de repartir et on cède avec fièvre,
Sans rancune, avant de repartir comme un lièvre…
Le jour s’en va, la nuit s’en vient, satin.
Alors on reprend le charreton qui, de bon matin,
Avait amené son monde par camis et caroles
L’œil rêveur, le nez plein de senteurs et l’esprit
Tout farnouze de ce qu’on a là appris
Et surpris,… Ça fera la semaine des droles
- M’as coumprès ! - Et celle des grands aussi. Parole !
dimanche 14 juillet 2019
HAÏK(l)U & ZIASTIQUE
Un évêque c’est un vieux complètement mitré qui cherche des crosses à tout le monde.
samedi 13 juillet 2019
LES GUEUX
Petite fable affable
La pluie tombant toujours sur ceux qui sont mouillés,
Des loqueteux aux souliers fort fatigués
Et aux frusques trop rapetassées, brandouillaient
Appelant la moquerie des hommes du guet,
Aux livrées plus chamarrées que des papegais
Et à l’esprit moins affûté que leurs sagaies !
Des loqueteux aux souliers fort fatigués
Et aux frusques trop rapetassées, brandouillaient
Appelant la moquerie des hommes du guet,
Aux livrées plus chamarrées que des papegais
Et à l’esprit moins affûté que leurs sagaies !
Or cette Cour des Miracles ne pipait mot
Aux mesquins envois et aux traits aux piqueux
Qui auraient chu dans la même purée si maux
Envoyés par Dieu étaient tombés sur leur queue
À eux. Lors pourquoi en vouloir à ces belliqueux
Qui traînent leurs guêtres dans tout ce bran visqueux ?
Surtout qu’ils ont fourbi leurs armes ces gredins,
Représentent partout la loi de la cité,
Et garantissent sa paix, le gourdin badin.
Alors pourquoi chercher noise à ces excités
Et pour quelque affront moins pensé que « récité » ?
« La raison du plus fort… » aimait-on à citer !
Or un beau soir, cette cohorte de nervis
Escorta un évêque qui nuitamment rentrait
En ses pénates et qui aux gueux, aussi, servit,
Près que sa garde eut amorcé sa bordée de traits,
Lazzis, brocard, railleries, quolibets outrés
Avec le dédain propre aux puissants mitrés.
Las, les claque-faim cette-fois-là ont riposté
Et, défaisant les gens d’armes, ont pris le violet vêtu
Qu’ils voulaient écharper sans vraiment s’attrister :
« Pourquoi, mes fils… Vous vous êtes jusque là tus ?
Représentent partout la loi de la cité,
Et garantissent sa paix, le gourdin badin.
Alors pourquoi chercher noise à ces excités
Et pour quelque affront moins pensé que « récité » ?
« La raison du plus fort… » aimait-on à citer !
Or un beau soir, cette cohorte de nervis
Escorta un évêque qui nuitamment rentrait
En ses pénates et qui aux gueux, aussi, servit,
Près que sa garde eut amorcé sa bordée de traits,
Lazzis, brocard, railleries, quolibets outrés
Avec le dédain propre aux puissants mitrés.
Las, les claque-faim cette-fois-là ont riposté
Et, défaisant les gens d’armes, ont pris le violet vêtu
Qu’ils voulaient écharper sans vraiment s’attrister :
« Pourquoi, mes fils… Vous vous êtes jusque là tus ?
- Parce que que la volée de flèches, vois-tu,
Très saint homme, seule la dernière tue ! »
vendredi 12 juillet 2019
jeudi 11 juillet 2019
LETTRE À L’ÎLIEN
Désormais, tu as pour nouvelle adresse
Là où les alizés la peau caressent,
Où le jour est senteurs, hâle et douceurs
Là où même le temps a oublié l’heure
Et où tu peux redevenir penseur
Quand parfois, lassées de toi, les nues pleurent…
Tu as choisi pour séjour ces lieux
Où tu es inconnu même des dieux,
Où tu es toi, sans souci ni artifice
Où la nuit se donne à la nuit,
La nuit qui a, suave édifice,
Saveurs, repos et langueurs pour fruits…
Tu demeures donc en ces antipodes
Tout d’indolence balançant entre odes,
Patience et silence, ce néant
De nos vies sans sel que l’on croit si « belles »,
Dans une île, oasis dans l’océan,
Navire dont tu règnes sur l’embelle…
Tu penses souvent à nous me dis-tu,
Toi qui qui as laissé ton rêve têtu
D’aventure te mener à ce monde,
Derrière le fil de l’horizon,
Laissant le reste de la mappemonde
À sa morne routine, à ses prisons…
Derrière ce fil sur lequel glisse
Un rideau d’azur tendu, où, complice,
Le drap à peine froissé de l’océan
S’accroche, tu as laissé faim et guerres,
Bien pensants et mécréants céans
À leurs questions, tiennes naguère…
La fuite était donc solution ?
Allons, toi qui n’étais que passions !…
Je te laisse à tes paradisiaques
Beautés et retourne à cette laideur
Qui fait mes jours et rend insomniaques
Mes nuits, toujours plus seul et frondeur…
Là où les alizés la peau caressent,
Où le jour est senteurs, hâle et douceurs
Là où même le temps a oublié l’heure
Et où tu peux redevenir penseur
Quand parfois, lassées de toi, les nues pleurent…
Tu as choisi pour séjour ces lieux
Où tu es inconnu même des dieux,
Où tu es toi, sans souci ni artifice
Où la nuit se donne à la nuit,
La nuit qui a, suave édifice,
Saveurs, repos et langueurs pour fruits…
Tu demeures donc en ces antipodes
Tout d’indolence balançant entre odes,
Patience et silence, ce néant
De nos vies sans sel que l’on croit si « belles »,
Dans une île, oasis dans l’océan,
Navire dont tu règnes sur l’embelle…
Tu penses souvent à nous me dis-tu,
Toi qui qui as laissé ton rêve têtu
D’aventure te mener à ce monde,
Derrière le fil de l’horizon,
Laissant le reste de la mappemonde
À sa morne routine, à ses prisons…
Derrière ce fil sur lequel glisse
Un rideau d’azur tendu, où, complice,
Le drap à peine froissé de l’océan
S’accroche, tu as laissé faim et guerres,
Bien pensants et mécréants céans
À leurs questions, tiennes naguère…
La fuite était donc solution ?
Allons, toi qui n’étais que passions !…
Je te laisse à tes paradisiaques
Beautés et retourne à cette laideur
Qui fait mes jours et rend insomniaques
Mes nuits, toujours plus seul et frondeur…
mercredi 10 juillet 2019
mardi 9 juillet 2019
BOUCLE D’OR & LES TROIS OURS
Longue fable affable
Vous n’êtes pas sans savoir que Boucle d’or,
Celle du conte qu’on lit quand on s’endort,
Avait sympathisé avec la famille
De trois ours qui nichait en quelque charmille,
Et qu’ils ne l’avaient pas prise en pitié
Mais, à tout le moins, en vraie amitié…
La drôlette qui avait les apparences
D’une bénédiction malgré son enfance,
A changé leur vie qu’elle trouvait gâtée :
Ces bêtes-là ignoraient « l’égalité »,
Principe sacré aux dires d’aucuns Hommes,
Dont l’absence est bestial archaïsme en somme.
Ce sont babioles et brimborions
En forêt, où pleuvent coups et horions
Sur le plus faible sans que cela , las, choque
Quiconque mais le Papa Ours à l’ouïr troque
Ses vieilles idées pour la nouveauté
Apportée au nom de la modernité.
La mâchoire carnassière et l’humeur
Prédatrice le voilà, malgré rumeurs,
Ris et moqueries, lui qui, à tout prendre,
Prit un grand soin, à l’école de la vie,
À ne jamais - non jamais ! - rien apprendre
Se rangeait, sans un mot, à cet avis.
Et les siens l’imitèrent un peu perplexes
Car la soumission leur était réflexe.
« Advienne que devra ! » devint sa scie.
« Demain est un autre jour ! » sa philosophie
Puisque selon l’enfant, dans ce bon système
Couchant l’injustice sous les chrysanthèmes,
Tout, pour tous, étant également prévu,
Tous, en tout, seraient pareillement pourvus !
Ainsi furent mises à niveau les chaises,
Sans que le bilieux y trouve malaise ;
Remplies à l’identique les assiettes
De même soupe à nombre égal de miettes ;
Taillés à même dimension les lits
Sans ire ou criailleries, ni faire un pli.
Hélas, épines éparses et déquiétantes
Naquirent de l’expérience tentante
De prime abord : Petit ours n’arrivait pas
Assez haut pour bien prendre son repas ;
Les genoux de Papa Ours coinçaient sous la table.
L’ourson laissait des portions respectables,
Rassasié, quand contractions prenaient
Le gaster gargouillant du père à son nez.
La soupe tiède insultait l’art culinaire
De la mère pourtant ourse débonnaire
Et ne parlons pas du sommeil : Si petit
Ours s’effraie dans un lit trop grand, on pâtit
Chez papa d’étroitesse et de petitesse
De son grabat où la nuit il se blesse.
C’est la Maman Ours qui arrêta matin
Ce petit jeu, profitant sans baratin
Pourtant de celui-ci : bien assise,
Repue comme il sied, couchée à sa guise,…
Elle rappela qu’avant chacun d’eux avait,
En fonction de ce qu’il voulait et pouvait,
Assez de tout, à sa portée et à son aise…
Alors que là deux sur trois faisaient malaise
À prendre garde que chacun n’ait pas plus
Ni moins que l’autre : « L’humain est olibrius
Qui n’a pas compris qu’équité altruiste
Vaut mieux qu’égalité de rigoriste ! »
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