Petite fable affable
Sangsues, las, des plus sanguinaires
Mais parasites ordinaires
De nos champs et de nos maisons,
Ce, à nos plus belles saisons,
Dame puce et Sieur moustique,
Le verbe haut et emphatique
Comparaient là tous leurs exploits,
Même ceux de mauvais aloi.
Mais parasites ordinaires
De nos champs et de nos maisons,
Ce, à nos plus belles saisons,
Dame puce et Sieur moustique,
Le verbe haut et emphatique
Comparaient là tous leurs exploits,
Même ceux de mauvais aloi.
Dame puce est admirative :
« J’aimerais tant être toi,
Et pas seulement comme toi
Qui d’une aile toujours active
Agace, frappe et, vrombissant,
Te moques fort comme en passant
De toutes tes pauvres victimes
Que, jusque dans leur plus intime,
Tu vampirises si bien
Plus que moi, le microbien ! »
Hélas, n’ayant que des petites
Qualités, et de maigres défauts,
Le maringouin, vrai ratite
Des bébêtes, qui fait la faux
Mais sous de torrides tropiques,
Se rengorge et la puce pique :
« Ça, je suis plus dangereux
Que vous tous, là, les culs-terreux :
Je sais la tique insaisissable
En ça la plus haïssable ! »
Mais à peine eut-il terminé
De jouer les cabots minets,
Que quelque odeur de citronnelle
Lui fit tourner de la prunelle
Laissant l’autre sans piper mot,
À repenser à tous ses maux
Et à songer qu’ici on passe
Une part de sa vie salace
À, par trop, se sous-estimer
Puis l’autre à, enfin, comprendre
Qu’on a surtout surestimé
Voisins et rivaux, à tout prendre…
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