Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

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mercredi 3 décembre 2025

LE TEMPS DES FÊTES

Marrons glacés marrons grillés
Il nous revient le temps des fêtes
Qui fait tourner toutes les têtes 
Et les yeux des enfants briller

Marrons glacés marrons grillés
Ils guettent mine insatisfaite
Aux toits les cheminées les faites
Avec l’espoir au cœur chevillé

L’hiver d’ennuis déshabillé
Devient une saison parfaite
Marrons glacés marrons grillés

Couronne et sapin sont prophètes
D’une ère sans nul trouble-fête
Marrons glacés marrons grillés

samedi 1 novembre 2025

LES MATOUS DE MADEMOISELLE

Petite fable affable

Une ménine, pas des vieilles de chez nous,
Mais une infante de l’Espagne sans burnous
Avait deux gros chats blancs. Pas semblables. Identiques.
Nul, hors la donzelle, sans le sain viatique
D’un collier ne pouvait savoir qui était qui
De ces minons, minous, minets. C’était à qui
Y perdrait au plus tôt son latin chez suivantes,
Duègne ou préceptrices en choses prou savantes.

« Elle se moque de vous ! » fit, un jour, la reine
À ces désespérées jetées, las, dans l’arène
De l’ire lassée de sa fille qui disait :
« Me trompes-je, moi ?!… Il faut réfléchir non jaser. »

Sa Majesté même ajouta pour leur complaire :
« Laissez-la donc à ses enfantines colères ! »

La princesse l’entendit : « Qu’est un monde où l’enfant
Sait mieux que l’adulte qui l’éduque en piaffant :
Qui voit les couleurs de tout a bien moins de chance
Que celui qui, grâce à Dieu, perçoit leurs nuances ! »

dimanche 5 octobre 2025

HAÏKU ANTIDATÉ ?

Jadis on me priait, l’été venu, de rester coi car j’étais trop vite en nage…
 En âge de quoi ? Mon hiver arrivant, je ne le sais toujours pas !

dimanche 3 août 2025

MON VILLAGE

Cycle toulousain

Moi, je suis né là-bas, à l’ombre des platanes,
En un vieux village où l’été s’enchantait
De ciels d’azur pur ou de claires futaies,
Des grillons dans l’herbe que le soleil safrane.
Canal et Garonne lui donnaient un rythme lent.

Le froment et le foin y poussaient sans ambages ;
Et patanes, vignes et maïs bien plus qu’herbages
Lui offraient lors paisible aisance, allant, élan,…

C’est dans ce pays que me ramènent mes rêves,
À ses aurores ocres et à ses couchants d’ambroisie,
À ses tuiles rouges et à sa brique rosie,…
C’est là que gît mon coeur vivant sans trêve.

Las, froment et foin ont quitté ses parages ;
Et galets gris y pleurent des champs sans âge
Qui ne sont que relents branlants et filants…

lundi 7 juillet 2025

NATURE D'AUTOMNE

Quand les feuilles ont rouillé
Aux forêts dépouillées, 
Étourneaux, hirondelles
S’enfuient à tire d’ailes ;
L’herbe se fait velours
Et l’air soudain moins lourd.

Au temps des ciels houillés,
Les bogues se hérissent, 
Et sur les sols souillés,
Les graviers givrés crissent,
Pour l’enfant essoufflé,
Qui va, emmitouflé.

L’éther va crachouiller
Des bruines bienfraitrices.
Fini de vadrouiller !
Car la nuit prédatrice
Dès lors, s’annonce tôt…
Plus lourd est son manteau.

Au temps des ciels houillés,
Les bogues se hérissent, 
Et sur les sols souillés,
Les graviers givrés crissent,
Pour l’enfant essoufflé,
Qui vit, emmitouflé.

Lors les yeux vont fouiller
Des nues déjà brouillés,
Les grues et oies sauvages
Quittent nos frais rivages
Désormais défleuris,
Et nos horizons gris…

Au temps des ciels houillés
Les bogues se hérissent, 
Et sur les sols souillés,
Les graviers givrés crissent,
Pour l’enfant essoufflé,
Qui vient, emmitouflé.

samedi 19 avril 2025

VUS AU PARC…

Des gamins lucides, capitaines intrépides,
Près des flots placides d’un bassin d’eaux limpides,
Au milieu des rires de fillettes à cerceaux
Et, aux marelles, des cris et des soubresauts…

Des gamins lucides, capitaines intrépides,
Œil noir, voix acide, ils toisent les jeux stupides
De bambins trop braillards, des cheveux à bandeaux
Et le vain babil des nounous aux noirs landaus…

Les gamins lucides, capitaines intrépides,
Ne jouent pas, conscients d’être hommes en devenir,
Futurs maîtres du monde et de tout avenir.

Près des flots placides d’un bassin d’eau limpide,
On sent la fierté de rivaux à venir,
Œil noir, voix acide, loin de jeux insipides.

lundi 7 avril 2025

EH BE… !

Cycle toulousain

Aux guignes jolies, sans guère de nostalgie,
Jusqu’à l’heure où l’on mouche hélas la bougie,
Elle allait aux respounjous, aquelo femno.
Abandonnant son feu et quittant ses fourneaux.
Elle en trouva, dit-on, des vertes et des bien mûres,
Par les combes et les pechs. Les genoux mascanhés,
Toute estabournido. La chose est des plus sûres.
Courant l’étamine et le pistil à suées,
Elle revenait le corps éreinté, Petite,
Au soir, avec le cœur retourné, en faillite.
À confesse, le ritou nostre, pas plus fâché,
La soulagerait tout pareil de ces péchés
Pour jouir du paradis, couillou !, les joues rougies.

Le plaisir, le gésir n’ont point de stratégie
Quand tu vas aux respounjous !… Este couilleto,
Fil de puto !, y eut bel et bon dos bientôt.
Jamais sadoule, elle passait de la houlette
Du berger, macarel, à l’alerte aiguillon 
Du bouvier. Miledious, comme ça bâchelette
Ne manque pas de ces coureurs de cotillon,
Jules en marcel tâtant du tétin qui se rêvent,
Comme on verse son sang à le faire de leur sève.
Élevée tant tôt à l’école du gémir,
On peut choper marrane ou se faire périr.
Non pas elle. Y avait-il là quelque magie ?!

Biche  gracile ou facile nuit au logis !
Aller aux respounjous, aussi. Pour lui couper
L’envie, on avait travail à pas la louper.
Les harengères qui n’aimaient pas l’amoureuse
De l’Amour libre, avaient travail à l’embrenner
En songeant souvent à une saillie savoureuse,
Aux païres de bouffas qu’on pouvait lui donner
Pour te la dresser,… et à tot aquo pour qu’elle s’avise
Pas d’y revenir qu’il souffle brise ou bien bise.
C’étaient les hommes, pas titous, qui revenaient
Tou drets plutôt que de se tailler, aux nénés
De la drolo qui s’est jamais assagie…

Et des guignes jolies n'eut pas la nostalgie i

mercredi 25 décembre 2024

L’IMPORTANCE DU PRÉSENT

Petite fable affable

« Comment ça je dois mettre mes souliers
Sous le sapin et les y oublier ?

- Mais oui, c’est là, mon chéri, que le père
Noël va déposer, ce soir, le beau cadeau
Que tu lui as demandé et… espère.
- Dans mes souliers… Il n'va pas être gros !…
Attends mamie, je reviens tout de suite.

- Mais pourquoi donc, chéri, prends-tu la fuite ?

- Ben, vu qu’il ne vient qu’une fois par an,
Il ne faudrait surtout pas, grand maman,
Qu’il se déplace pour rien  : je vais mettre
À la place les bottes de papa ! »

Dans tous les cas, ne sous-estimons pas
Les enfants : ils prennent tout à la lettre !

mardi 19 novembre 2024

GAZA

Regards suppliants et doigts mendiants
Une enfant tousse 
Des ruines poussent
Sous quelque bombe aux feux irradiants
La ville est brousse
Regards suppliants et doigts mendiants

Quand vivre est un incessant souci
Désespérance
Il n’est pas d’ennui en nuits ici
Peurs et souffrances 
S’y meurt l’enfance
Survivre est un incessant souci

Ceux que les armes oublient la faim tue
Haine avide
Et tout le monde hélas s’habitue
Aux yeux si vides
Faces livides
De ceux qu’armes oublient que la faim tue

Voix acide sans regret ni remord
Heures furtives 
Heures fautives
Le temps file en silence de mort
En définitive
Génocide sans regret ni remord

dimanche 13 octobre 2024

LES DEUX ÂGES

Petite fable affable

Un barbon regardait un bambin
Qui batifolait prou en son bain.

« Que je te plains, Petit ! Va, profite,
Car l’enfance est pleine de danger,
Ne vas pas, demain, te ménager ;
Et la jeunesse elle, hélas, n’évite
Point l’incertitude ni le mal.
Le destin est cruel animal
Malgré tes espoirs, ton espérance…

- Eh dis donc t’as pas fini, le Rance ?

Réplique le petiot. Je suis 
Fleur à peine éclose et toi fruit
Blet : mon sort est donc plus enviable
Que le tien et ma vie plus “vivable” :
Je serai quelque chose ou quelqu’un
Quand tu seras plus rien, vieux machin ! »

samedi 21 septembre 2024

dimanche 21 avril 2024

BIENVENUE À BORD

Mon enfance ne fut pas, hélas, sans nuage,
Plus en brunes d’ombres qu’aurores de vermeils,
Mais c’était lors un sage et merveilleux rivage
D’où j’appareillais pour d’illusoires soleils.

Voilà que s’approche, matin, le dernier quai,

Qu’il faut ranger les cartes et, jà, plier les voiles,
Ne plus goûter aux vents et embruns en hoquets,
Et ne plus mie calquer sa course sur l’Etoile…

J’ai vu mille horizons se pointer à ma proue

ue je n’ai pas conquis ni mis sous les verrous,
Laissé filer à ma poupe autant de tropiques…

Entre grains à bâbord, à tribord ouragans,
J’ai traversé un monde et une époque épiques.
Le voyage fut beau… à défaut d’être grand.

samedi 23 mars 2024

LE CERCLE DE FAMILLE

Texte proposé pour l’exposition de M. Falgas
« Les Nouveaux territoires » (Argelès-Gazost, janvier 2023)

Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille
S’élargit et alors l’horizon s’obscurcit,
Car l’Avenir n’offre guère, ici, d’éclaircies ;
Ce n’est pas toujours de joie qu’hélas les regards brillent…

Dans un monde en déclin aux valeurs jà rancies
Où la réussite et le confort sont matériels,
Entraves et boulets des temps industriels.

On vit une époque, Dieu, qui est sans merci
Pour les enfants guettés par des dangers pluriels…
L’espoir et le destin sont si caractériels !

Plus son ventre rondit plus sa tête fourmille :
De putains de questions dont l’âme se noircit,
De craintes ou de peurs dont le cœur se farcit
Et de pleurs, pour demain, venant en escadrille.

Ce n’est pas toujours de joie qu’hélas les regards brillent
Chez les mères à venir, et même endurcies :
Leurs joies sont en sursis, leur bonheur mal assis
Comme il en est, hélas, du cercle de famille.



lundi 25 décembre 2023

NEW CHRISTMAS CAROL

Voyez ce traineau qui nous vient
Écoutez tinter ses clochettes
Oui, le bonhomme hiver revient
Et ramène le temps des fêtes 

Entre sapins noirs et sapins verts,
Sur la neige blanche il vagabonde
De paix céleste recouvert
Dans le silence épais du monde
Alors qu’au ciel de nuit
Point  déjà une étoile rouge
Perdue dans un noir de suie
C’est le nez d’un renne qui bouge…

Oyez ce traineau qui nous vient
Tout en guirlandes et en clochettes
Le bonhomme hiver qui revient
Nous ramène le train des fêtes 

Yeux brillants et cœur battant
On pare d’or et lumières
Le sapin retranché un temps
Sous le toit de toute chaumière
Il accueillera les cadeaux
De ce bon vieillard qui passe
Avec sa hotte sur le dos
Par l'âtre qu'un bon feu décrasse…

Voyez ce traineau qui nous vient
Écoutez tinter ses clochettes
Oui le bonhomme hiver revient
Et ramène le temps des fêtes 

Sans leurs petits souliers aux pieds 
L’oeil sur l’argent de la neige
Les enfants chantant vont épier
Les cieux, des carreaux, font le siège.
Auprès du sapin scintillant
On garnit encore la table
Le bois craque au feu brûlant
Auprès d’une crèche en retable…

Oyez ce traineau qui nous vient
Tout en guirlandes et en clochettes
Le bonhomme hiver qui revient
Nous ramène le train des fêtes
Oui, le bonhomme hiver revient
Et ramène le temps des fêtes

dimanche 19 novembre 2023

NOS LOINTAINS JEUDIS

 Sur des photos jaunies qui, las, s’entassent
Au carrousel de nos bons temps fanés
Et passent et repassent, surannés,
Des jours presque oubliés de guerres lasses
Entre des régiments de garnements
Vagabonds de terrains vagues - et comment ! -
Faisant en choeur l’école buissonnière,
Gueulant chansons d’échanson dans l’ornière,…

C’était l’époque des saute-moutons, 
Des sonnettes tirées de mauvais ton,
Des portes toquées fuies à la va-vite,
Balançoires et billes, des « Vit’-vite ! »,…

Au manège de jadis et d’autrefois,
Sans que sur eux, jamais, on se retourne,
Des galopades de galopins tournent
Au fil de jours presque effacés, ma foi.
Sur le sentier des écoliers en quête
De la clé de champs, bride sur le cou
Et cheveux fous, on partait à la conquête
Des sentiers pas battus donnant des coups
Aux vents dominants, leur offrant beaucoup
De courses folles et de cris de sauvages,…
Jeux d’enfant errants dans un tout autre âge,
Aujourd’hui, passant du passé, dépassé,

Je retourne à ces lointains jeudis, lassé…
Promeneur sans après, je leur fait fête
Refusant de votre enfance la défaite.

jeudi 31 août 2023

QUAND J’ÉTAIS ENFANT…

Quand j’étais enfant, besogneux, solitaire,
Ma vie n’avait que deux saisons sur la Terre ;
L’une, hélas, était, pourquoi donc vous le taire,
Un été sec d’ennui et désert de cours
Pour étancher, par l’écrit ou le discours,
 Ma toujours insatiable soif d’apprendre,
Mon envie de fruits à sentir ou à prendre.
Ce beau temps, complot ourdi contre l’esprit
Que je redoutais, ne méritait que mépris.

Quand j’étais enfant, silencieux, sédentaire,
Ma vie n’avait que deux saisons sur la Terre ;
L’autre, je la trouvais bien plus salutaire :
Le temps de l’école ! Pris en un cocon
Où s’évadait mon esprit curieux, fécond,
Vers d’autres horizons, vers le vaste monde
Un oeil toujours rivé sur la mappemonde :
Ses mystères et trésors valaient qu’or !…
Même si mes pairs n’étaient, lors, pas d’accord,

Donc, enfant j’espérais que l’été s’enterre
Pour faire germer cette brume au parterre
Qui lèverait le voile sur un nouvel inventaire
De beautés à savoir et que lèvent au sol,
Jonché de feuilles, pour renaître sans dol,
Des ombres qui m’annonçaient quelques nouvelles
Lumières, des moissons riches en javelles
De connaissances et au ciel de froides pluies
Qui me feraient, là, revenir à la vie…

Quand j’étais enfant, besogneux, solitaire,
Ma vie n’avait que deux saisons sur la Terre,
Et graine d’ortie dans vos champs, libertaire,
Me convenait mieux celle qui déplaisait,
Effrayant l’hirondelle des alizés
Et le martinet prêts alors à partir, lâches,
Pour un meilleur ailleurs, sans froid et sans tâche,
Vers ce Sud qui aux murs mettait des couleurs,
Qui ne fut jamais mien,… s’il était le leur.

dimanche 11 juin 2023

NOM DE DIEU !

Après Annecy, 8 juin 2023

Dans un site imprenable
Radieux, insoupçonnable,
S’est déchaîné un insidieux,
Qu’on dit déraisonnable.
On est en excuses dispendieux
Pour le divin vérécondieux…

Au prétendu saint nom de son dieu,
Il a commis, là-bas, l’odieux.
Oui quelque abominable
Rage l’a conduit, compendieux,
À l’acte impardonnable
Et le plus condamnable.

Face à l’insoutenable
À l’inimaginable
Reste-t-on miséricordieux ?
À tous ces cieux minables
Comment ne pas dire un adieu.
À jamais. Et partout. Tudieu !?