Existe-t-il un remède de cheval pour aller plus aisément à la selle ?
Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques
parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…
mercredi 27 février 2013
LE COIFFEUR DU VILLAGE
Longue fable affable
Un jour, un vagabond de passage
Un vrai chemineau, sans feu ni lieu,
Pose un pied dans l’échoppe sans âge
D’un coiffeur ne valant guère mieux :
Amorçant sa vie en jeune con,
Il la finissait, com’ de raison,
En vieux et fort respectable sage.
Une fois crâne ras, le routier
Plonge la main droite dans sa poche.
Le merlan l’arrête : « Sans pitié
C’est gratuit pour toi, mon cher Gavroche,
Car c’est ma semaine de bonté ! »
L’autre partit, surpris, éhonté,
Allant traîner ailleurs ses galoches
Ses puces, ses poux, son baluchon,
Mardi matin, sur son pas de porte
Le coiffeur voit, le Diable l’emporte !,
Un sac de glandée pour son cochon.
Survient alors un de ces manœuvres,
Malheureux brassier sans faix ni laie,
Réclamant de ce coiffeur qu’il œuvre
À rendre ses tifs moins longs et laids ;
Commençant sa vie sans un seul rond,
Il la continue, com’ de raison,
En faisant tout, oui, sauf la couleuvre.
Une fois coiffé, il veut payer.
L’autre refuse la moindre somme :
« Vois, tu n’es même pas métayer,…
C’est ma semain’ de bonté, bonhomme ! »
Le bouseux, à qui personne, jamais,
N’avait donné mie à mettre en maie
En fut touché bien plus que d’un psaume.
Le Mercredi, le tiffeur trouva
Devant son huis assez de bois, Dame,
Pour faire à ses fils un trou-Madame
Et chauffer sa maison à tout va !
Peu après, un paysan des parages
Un de ces vilains sans faux ni lot,
Revenant de quelque pâturage,
Demande à ce testonneur, ballot,
S’il peut débroussailler, sans ambages,
Sa perruque et son bas de visage.
Notre barbier se met au boulot,
Rendant à la bonne tête un lustre
Qui, c’est sûr, n’avait jamais été :
Son reflet en effraya le rustre
Qui fut bien plus encore hébété
Quand notre pommadier, tout sourire,
Refuse sa monnaie pour lui dire :
« Non, c’est ma semaine de bonté ! ».
Les fruits d’une nocturne braconne
L’attendaient, à sa porte, au matin.
Il en fit, en famille, un festin
Qui l’égaya mieux qu’une chaconne.
Le jeudi, arrive à la boutique
Le seigneur du lieu, homme sans foi,
Ni loi, quoique l’être, drolatique,
Soit sans faim ni lin dessous son toit.
Traitant ce figaro comme un servile,
Il ordonne, la voix incivile,
Qu’on lui rafraîchisse de trois doigts
Son auguste et blonde chevelure…
Il œuvra. Surpris de ce parfait
Perruquier, le maître, plein d’allure,
Veut qu’on paye d’un sou le travail fait !
Or le coiffeur répond, non sans honte,
Qu’il ne peut accepter ce mécompte,
Sa s’maine de bonté, courant de fait.
Le lendemain, survient, dès l’aurore,
L’entour du châtelain, ton railleur,
Pour jouir là, comme Monseigneur,
D’un don gratuit dont ils rient encore…
On a les dirigeants que l’on mérite…
Mais si ceux-ci ont moins de mérite
Que leur sujets, ils en ont bien plus
Que tous les gus, les olibrius
Parasites vivant dans leur ombre,
Sangsues des bontés du plus grand nombre.
EN ROUTE POUR… LA VIE À DEUX
Cela ne fait pas très sérieux
Que de s’épouser à l’automne.
Car ça n’aimerait plus les vieux ?
C’est sûr dans une vie atone,
Que les habitudes encroûtonnent,
Ça va changer
Nos jours, plus que nos nuits gloutonnes,
Tout en dangers.
Cela va faire des envieux
Qu’on connaisse, Ma Cannetonne,
L’amour avant l’ultime adieu !
Dans un monde où le beau détonne,
Le désir de tendresse étonne.
On va manger
Notre pain blanc, des panettones
Sous l’oranger !
Que deux bout de vie en syntone,
Hier étrangers.
Fuient le fade et le monotone
Va déranger…
lundi 25 février 2013
HAÏKU PLEUT MENT
Quoiqu’on absolve toujours qui, dans l’absolu, s’abstient
abstèmes et abstinents sont, à tout, pareillement absents…
Que cela paraisse abstrait ou vous semble absurde.
*
Si l’abcisse vous est absconse et l’abside abstruse,
absinthe absorbée est abstersive !
EN ROUTE POUR… LE COUP DE SANG
Tout ici n’est que cris et bris,
Pulsions, jalousie et colère.
Tout ici s’inscrit en débris,
Paroles en l’air, vocabulaire
De charretier atrabilaire.
Des bleus, des coups,
Voilà mon lot et mon salaire.
Quand tu es saoul !
Quand tu es pris, tout n’est que prix
À payer d’un couple en galère.
Quand tu es gris, tout est mépris,
Poing prêt à frapper, maxillaires
Toujours trop crispées pour salaire :
T’es creux, t’es fou,
Te déchaînes sur mes molaires
De tout ton saoul !
Pleurs et suppliques accélérent
Ton pouls : tu bous !
Et ma soumission - Mais que faire ? -
Te met à bout…
LOIN D'ÉDEN…
Loin d’Éden, de la première pomme,
Notre Histoire commence au premier homme
Qui devint paysan au blé, au chaume,
Puis, ensuite, urbain au premier dôme ;
Maîtrisant la nature en sa paume,
Il créa une première Rome.
Loin d’Éden et, mieux, de ses pommes,
Il prospéra dès le premier môme,
S’arrogeant de droit quelques sommes
Puisque alors les Dieux faisaient tout comme.
Thanatos était la seule gomme
De son travail dans ces lieux qu’on nomme
Notre Terre, son home sweet home…
Loin d’Éden, de la première pomme,
Refusant de rester premier gnome
Il consigna dans un premier tome
Son savoir, le secret de ses baumes
Dont il nous fit ses premières sommes,
Jusqu’à ce que vint l’armée des heaumes
Qui détruisit la première Rome.
samedi 23 février 2013
HAÏKU' CHEMENT
Le grand âge,
c’est le vide autour de soi qui s’étend,
c’est le vide en soi qui attend.
SONNET POUR DEUX SONNÉS
Exergue au blog "Haïku de notes saï"
(actuellement - et malheureusement - en sommeil)
C'est un blog partagé, avec rire au menu,
Où Christian et David sont deux à la manœuvre
En attendant de voir publiées leurs œuvres…
C'est un blog partagé, pour quelques doux délires,
Où David et Christian, jouant sans retenue,
Vous y donnent à voir et, un tout peu, à lire.
C'est un blog partagé avec un drôle d'oiseau
Qui prend aussi vite la mouche que la plume.
Suspecté de rimes, fin connaisseur en rhumes
Des Isles, cet homme à fables, c'est du gerzeau !
C'est un blog partagé avec un fin museau.
Sa palette graphique tous les mots allume,
De ses noirs desseins il fait déjà des volumes ;
Son crayon est mine et son fusain un fuseau.
Dessin : David Sanjaume, 6 février 2009
EN ROUTE POUR… LE BURUNDI
Les machettes, on les a fuies,
Là où la mort faisait son aire,
Mais on est revenu, sans bruit,
Là où la mort avait son ère.
C’était chez nous. L’itinéraire
De nos frictions
S’inscrit en tombes séculaires
Et en dictons…
Comment peut-on vivre, aujourd’hui,
Avec les pères, fils et frères,
De ceux qui tuèrent, la nuit,
Nos pères, nos fils et nos frères ?
Leur sang ensemence la terre
Où nous restons ;
Nos pleurs arrosent sol austère
Et voix sans ton…
L’oubli est chose téméraire
Dans nos cantons
Et le pardon, vue littéraire,
Pour nos fistons !
jeudi 21 février 2013
LA FIN DES FRANCS
Cycle historique
Clovis le Salien, ‘faut l’avouer,
Est, pour nous tous, un Franc symbolique :
Il nous a un pays alloué,
Donné une monnaie métallique,
Un nom, le baptême et puis Paris,
La monarchie et le jokari,
Car on savait se fendre la gueule
En ces temps-là - Ah, Mon bon Monsieur ! -
Et francs, et directs, sous tous les cieux
Qu’on était et, en plus pas bégueules…
Puis c’fut la disparition des Francs,
Des franscisques, des franciscains crades
Dont l’Europe a décimé les rangs :
« Allongez vos Francs à la parade
Ou laissez-les sur l’comptoir, Mon Grand ! »
Avec la disparition des Francs
Finis le pourboire et la tirade !
Arrondis, changés, dévalués,
On les a balancés, oui Madame,
Car on n’avait rien que d’la buée
Pour cent Francs. La chose est bien infâme !
Ni vase ni couronne à Soissons,
Moins encor’ de filles sans façon !
Les Francs-maçons, sect’ manœuvrière,
Qui n’a pas le cœur ni le corps franc,
A fait c’coup bas : c’n’est pas un coup franc
De priver de sous nos aumônières…
Avec la disparition des Francs,
Des francs-comtois, francs bourgeois et bardes…
Dont l’Europe a décimé les rangs.
« Calculer en Francs, c’est rétrograde ! »
Dit, franco, Clothilde à ses parents
Avec la disparition des Francs
Les pièces en prennent pour leur grade !
Mais nos Francs ne valaient plus un sou,
Même si d’aucuns nous donnaient, chiches,
Pour équivalents, trois Francs, six sous !
Or, on ne prêt’, c’est franc-jeu, qu’aux riches
Et quel que soit leur âge à ces veaux
Bref, qu’ils soient Francs anciens ou nouveaux,
Cela ne change rien à l’affaire,
Ami, ayons notre franc parler
Quitte à vous faire tous déparler :
On en a franchement à faire…
De la disparition de nos Francs
Des francs-comtois, francs bourgeois,… On brade
Car l’Europe a décimé leurs rangs :
On n’est plus au franc près, seuls, en rade
Au Franprix sans deniers opérants
Avec la disparition des Francs
Plus d’menue monnaie, c’est la foirade !
En toute franchise, ces sequins
Faits billions de notre République,
Monnaie de singe pour Africains,
Ne valaient que leur poids métallique
De centimes mais, las, guère plus
En l’espèc’. Pas d’quoi fair’ les gugus,
Heureux, en s’tapant l’écu par terre
Avec notre thune d’aujourd’hui
Sou vaillant, sou brillant tant il luit,
Qui n’vaut pas un fifrelin, austère…
Depuis la disparition des Francs,
Des francs-tireurs, des francs-camarades,
Des franscisques, des franciscains crades,
Des francs-comtois, francs bourgeois,… On brade
Sauf en Suisse, nos bons vétérans :
Avec la disparition des Francs
J’rends la monnaie d’vos pièc’ en cagades !
Il nous a un pays alloué,
Donné une monnaie métallique,
Un nom, le baptême et puis Paris,
La monarchie et le jokari,
Car on savait se fendre la gueule
En ces temps-là - Ah, Mon bon Monsieur ! -
Et francs, et directs, sous tous les cieux
Qu’on était et, en plus pas bégueules…
Puis c’fut la disparition des Francs,
Des franscisques, des franciscains crades
Dont l’Europe a décimé les rangs :
« Allongez vos Francs à la parade
Ou laissez-les sur l’comptoir, Mon Grand ! »
Avec la disparition des Francs
Finis le pourboire et la tirade !
Arrondis, changés, dévalués,
On les a balancés, oui Madame,
Car on n’avait rien que d’la buée
Pour cent Francs. La chose est bien infâme !
Ni vase ni couronne à Soissons,
Moins encor’ de filles sans façon !
Les Francs-maçons, sect’ manœuvrière,
Qui n’a pas le cœur ni le corps franc,
A fait c’coup bas : c’n’est pas un coup franc
De priver de sous nos aumônières…
Avec la disparition des Francs,
Des francs-comtois, francs bourgeois et bardes…
Dont l’Europe a décimé les rangs.
« Calculer en Francs, c’est rétrograde ! »
Dit, franco, Clothilde à ses parents
Avec la disparition des Francs
Les pièces en prennent pour leur grade !
Mais nos Francs ne valaient plus un sou,
Même si d’aucuns nous donnaient, chiches,
Pour équivalents, trois Francs, six sous !
Or, on ne prêt’, c’est franc-jeu, qu’aux riches
Et quel que soit leur âge à ces veaux
Bref, qu’ils soient Francs anciens ou nouveaux,
Cela ne change rien à l’affaire,
Ami, ayons notre franc parler
Quitte à vous faire tous déparler :
On en a franchement à faire…
De la disparition de nos Francs
Des francs-comtois, francs bourgeois,… On brade
Car l’Europe a décimé leurs rangs :
On n’est plus au franc près, seuls, en rade
Au Franprix sans deniers opérants
Avec la disparition des Francs
Plus d’menue monnaie, c’est la foirade !
En toute franchise, ces sequins
Faits billions de notre République,
Monnaie de singe pour Africains,
Ne valaient que leur poids métallique
De centimes mais, las, guère plus
En l’espèc’. Pas d’quoi fair’ les gugus,
Heureux, en s’tapant l’écu par terre
Avec notre thune d’aujourd’hui
Sou vaillant, sou brillant tant il luit,
Qui n’vaut pas un fifrelin, austère…
Depuis la disparition des Francs,
Des francs-tireurs, des francs-camarades,
Des franscisques, des franciscains crades,
Des francs-comtois, francs bourgeois,… On brade
Sauf en Suisse, nos bons vétérans :
Avec la disparition des Francs
J’rends la monnaie d’vos pièc’ en cagades !
EN ROUTE POUR… LA DÉCHARGE
Sous son manteau de saleté,
Ce lieu est mon royaume. Il fleure
Des effluves de pauvreté,
Mais, là, ma vêture demeure
Et la littérature affleure
Pour les larrons ;
Ma nourriture qui t’écœure
Nous y prendrons.
Sous sa couronne filetée,
Gemmée de détritus, sans leurre,
La pourriture récoltée
Fait toiture et sol qu’effleure
Un ciel que ces reliefs apeurent.
Pour moi, sans rond,
Fange et ordures font mon beurre,
En tâcheron.
Et, né ici, sans qu’on n’en pleure,
Ou environ,
En ce lieu, ma route et mes heures
Se finiront…
mardi 19 février 2013
LE RAPIN & LE RIMEUR
Exergue au blog "Festival de Grains"
Un jour, un certain peintre s’enquit d’un complice
Qui voudrait bien mettre du pigment dans sa vie.
Un obscur rimailleur par l’offre fut ravi.
Alors cet acolyte en titres entra en lice
Pour habiller son camaïeu de bleus de vers,
Faire des traits sur ses lignes, son univers.
Il lui fallait devenir, aux heures brumales,
Sans le trahir, sans craindre le qu’en-dira-t-on,
L’interprète de sa partition picturale,
Mettre en propos ses tableaux et en sons ses tons.
Cadre fixé et, mieux, idée mise à l’étude,
L’artiste au verbeux a signé un vrai blanc-seing.
Aussi l’écrit vint même des plus noirs dessins.
Marier le style et le stylo fut tâche rude
Mais le rimeur mit des idées sur de l’abstrait,
Ses pieds dans sa peinture et brossa des portraits ;
En rythmes, il voulait sa palette retrouver.
Il mit de sa touche à une habile facture,
Fit des histoires pour des pastels, des natures,…
AMERICAN WALK
Belle chatte docile, je vis chez Midas,
En lourd collier de strass, toute en membres graciles,
Reine au domicile d’un homme du Trias,
D’un de ces « Pleins aux as », d’un vicieux vieux fossile,…
Je suis codicille,
Pas un oiseau qui passe
Ni une imbécile
Qui n’est que fesse et face,…
J’ai une vie facile où chaque jour oscille
De liasses en glass entre la grâce et le yass,
Élégant ustensile aux cils peu indociles,
Complétant sa first class comme saumon, gambas,…
Je lui suis ancile,
Câline de race,
Caressante ancille,
“Classe” et pas salace…
Je lui suis ancile, il me veut soie et madras,
Câline de race, restant scille ou bacile,
Caressante ancille, entre champagne et blanc-cass’,
“Classe” et pas salace, mais bombe et, mieux, missile !
J’ai une vie facile,
De liasses en glass,
Élégant ustensile
Complétant sa first class…
Je suis codicille à sa vie aux jours fissiles,
Pas un oiseau qui passe et que l’on paie en cash,
Ni une imbécile dont les mots vous décillent,
Qui n’est que fesse et face, en quête d’un blackbass.
Belle chatte docile,
En lourd collier de strass,
Reine au domicile
D’un de ces « Pleins aux as »…
En lourd collier de strass, toute en membres graciles,
Reine au domicile d’un homme du Trias,
D’un de ces « Pleins aux as », d’un vicieux vieux fossile,…
Je suis codicille,
Pas un oiseau qui passe
Ni une imbécile
Qui n’est que fesse et face,…
J’ai une vie facile où chaque jour oscille
De liasses en glass entre la grâce et le yass,
Élégant ustensile aux cils peu indociles,
Complétant sa first class comme saumon, gambas,…
Je lui suis ancile,
Câline de race,
Caressante ancille,
“Classe” et pas salace…
Je lui suis ancile, il me veut soie et madras,
Câline de race, restant scille ou bacile,
Caressante ancille, entre champagne et blanc-cass’,
“Classe” et pas salace, mais bombe et, mieux, missile !
J’ai une vie facile,
De liasses en glass,
Élégant ustensile
Complétant sa first class…
Je suis codicille à sa vie aux jours fissiles,
Pas un oiseau qui passe et que l’on paie en cash,
Ni une imbécile dont les mots vous décillent,
Qui n’est que fesse et face, en quête d’un blackbass.
Belle chatte docile,
En lourd collier de strass,
Reine au domicile
D’un de ces « Pleins aux as »…
dimanche 17 février 2013
VOIR UN P'TIT HAÏKU
Certaines femmes me soûlent sans avoir rien de grisant
et encore moins d’enivrant !
EN ROUTE POUR… LE SAFARI-PHOTO
Qu’importent les vents et les cieux.
Je ne viens que pour les bébêtes.
Qu’importent leurs chants et leurs vieux,
Les sueurs, fatigue et courbettes.
Je les vois pas ces mauviettes.
Ma pellicule
Non plus qui mitraille l’herbette
Ou l’édicule.
Qu’importe les gens et les lieux
Je ne viens là que pour les bêtes
Qu’importent leur sang et leurs dieux,
Qu’ils soient malades, analphabètes,…
Je ne les vois pas. Ni leur diète.
Ma pellicule
Non plus qui prend les arabettes,
Les pipicules,…
Qu’ils mangent cébette ou rabette
S’ils n'ont fécule !
Qui se soucie de mon diabète ?
Ces rididules ?!
JE NE VEUX PAS QU'ON TOUCHE À UN CHEVEU DE MA TÊTE !
« Plus je me fais de cheveux, moins j’en ai ! » Je l’ai écrit, le dis et le maintiendrai contre vagues et couleurs. Moi qui, bagarreur, les ai eus si souvent en bataille, j’ai beau les couper en quatre, me les ôter de la langue et de la soupe, j’en ai bien moins sur le caillou qu’au temps jadis où je les avais au vent. Ça vous la coupe ? Moi ça me hérisse !…
Je les perds, me dit-on, et pourtant je suis du genre ordonné et ne perds rien d’autre… et si c’est le cas je ne me souviens plus trop quoi. Et dire qu’à un cheveu près, j’aurais pu avoir la toison de Samson, moi qui les avais légers et, comme le persil, plats ou frisés selon la saison… voire gras comme mon humour et secs comme mon humeur dont les teintes et reflets ne tiennent, souvent, qu’à un cheveu… tondu sur un œuf quelconque !
Je ne voudrais faire dresser sur ma tête les derniers qui y campent avant qu’ils ne décampent, mais j’ai bien peur que cela ne s’aggrave car, bien que je n’aie jamais eu mal aux cheveux, ils s’abîment et meurent un à un, sans tresse ni natte. Seraient-ils de mèche ? Je voudrais bien prendre le mal à la racine mais j’ai beau tirer toutes les occasions par les cheveux, même fourchus, et passer la main dans les miens, une fois qu’ils se sont cassés aucun ne revient me voir… Ils me laissent implants, hormis le dernier carré de fidèles qui me couronne… pour combien de temps ? Oui, je l’avoue, à leur sujet, je commence à me faire des cheveux blancs ; et même si je voue à ces-derniers le plus grand respect, c’est raide mais cela ne me réjouit guère !
Épi, vous me direz, perruches à perruques et cheveux d’anges ou moumouteux adeptes des cheveux de Vénus, qu’il n’y a pas là de quoi s’arracher les cheveux. Certes. Mais ce sont les miens dont on parle et j’y tiens, car aussi fins - “brillants”, devrais-je dire - que mon esprit, j’en ai besoin parce que c’est par eux que je tire bien de ces raisonnements aussi creux qu’eux qui ondulent au vent de ma réflexion. Mais je cesse de vous casser les couettes car je ne veux pas me prendre aux cheveux (hirsutes) avec eux, bref me les crêper !
Je les perds, me dit-on, et pourtant je suis du genre ordonné et ne perds rien d’autre… et si c’est le cas je ne me souviens plus trop quoi. Et dire qu’à un cheveu près, j’aurais pu avoir la toison de Samson, moi qui les avais légers et, comme le persil, plats ou frisés selon la saison… voire gras comme mon humour et secs comme mon humeur dont les teintes et reflets ne tiennent, souvent, qu’à un cheveu… tondu sur un œuf quelconque !
Je ne voudrais faire dresser sur ma tête les derniers qui y campent avant qu’ils ne décampent, mais j’ai bien peur que cela ne s’aggrave car, bien que je n’aie jamais eu mal aux cheveux, ils s’abîment et meurent un à un, sans tresse ni natte. Seraient-ils de mèche ? Je voudrais bien prendre le mal à la racine mais j’ai beau tirer toutes les occasions par les cheveux, même fourchus, et passer la main dans les miens, une fois qu’ils se sont cassés aucun ne revient me voir… Ils me laissent implants, hormis le dernier carré de fidèles qui me couronne… pour combien de temps ? Oui, je l’avoue, à leur sujet, je commence à me faire des cheveux blancs ; et même si je voue à ces-derniers le plus grand respect, c’est raide mais cela ne me réjouit guère !
Épi, vous me direz, perruches à perruques et cheveux d’anges ou moumouteux adeptes des cheveux de Vénus, qu’il n’y a pas là de quoi s’arracher les cheveux. Certes. Mais ce sont les miens dont on parle et j’y tiens, car aussi fins - “brillants”, devrais-je dire - que mon esprit, j’en ai besoin parce que c’est par eux que je tire bien de ces raisonnements aussi creux qu’eux qui ondulent au vent de ma réflexion. Mais je cesse de vous casser les couettes car je ne veux pas me prendre aux cheveux (hirsutes) avec eux, bref me les crêper !
vendredi 15 février 2013
EN ROUTE POUR… LE MARCHÉ
Oignons du Burkina-Faso,
Manioc ou ignames par hottes,
Feuilles en tas et en faisceaux,
Bananes venues de la côte,
Mil du plateau - sans escarbote ! -, …
Chacun, Missi’,
Discute, négocie mégote,…
Et en kissi !
Femmes, vieillards et jouvenceaux,
Ont quitté cases et paillotes
Pour des gombos, pour un cuissot.
Chacun achète et vend par bottes
Ou bien par poignées sans riotte :
Fruits, baies d’ici,
Plantes pour sauces, papillotes
Et pharmacie,…
Sur ce marché, poisson, gargotes,
On trouve aussi,
Viande de brousse et anecdotes,
Rire en sursis,…
DES ESPÉRANCES
Il ne faut rien céder à la médiocrité.
Même pas ce tuteur, que nos peines adorent
Et qu’on nomme « l’Espoir », étai de dignité,
Quoique dernier-né de la boîte de Pandore…
Attendez, sans lutte, qu’aube neuve redore
Vos heures de larmes, sans nulle alacrité.
Il ne faut rien céder à la médiocrité.
Même pas la douceur quand sur notre mandore
Pleure le désespoir, tout en malignité,
Tourment venu miner le ciel qui se mordore.
Laissez jouer les luths, les hautbois, les bandores :
La musique a son charme en pareilles nuitées.
Il ne faut rien céder à la médiocrité.
Même pas son humeur quand l’humour ne le dore.
Si la peur de déchoir n’est pas bénignité,
Il faut lui rire au nez pour qu’elle ne subodore
Pas que ses volutes font vos nuits inodores ;
L’oubli est une arme contre l’obscurité.
Illustration : Camille Lesterle, 01 décembre 2013
mercredi 13 février 2013
HAÏKU D'ENCENS SOIR
Dans ma paroisse, les couples de fidèles
sont plus saints qu’ascètes que d’aucuns !
QUEL MÂLE Y A-T-IL À TOUT ÇA ?
Combien d’épouses, devant l’esprit du mâle, du leur du moins, ont-elles dit « honnie soit la mâle panse ! », oubliant le temps où, jeunettes, en mal d’imagination, le mâle les dévorait, qu’elles le voyaient alors partout, en tout gars, dans chaque goujat. C’était pour elles la recherche du mâle absolu, sans gravité, un malin pas malotru ni malingre qui deviendrait le mâle des transports les plus tendres, tout en redoutant, devenant femme, non sans malaise, de se tirer sans mâle d’une adolescence qui les mettait à mal et où, en mal d’amour, elles ne pensaient qu’à mâle… craignant aussi de souffrir d’un autre mâle voire d’en éviter un pour en affronter un pire encore. En ces temps-là, entre copines, on (se) faisait du mâle d’un rien… rendant, à l’occasion, en maladroite malédiction ou franche malveillance, faute de s’en préserver, le mal pour le mâle, quand il fallait en prendre un ou se pousser à celui-ci. Nulle ne voyait mal ni malséance dans le mâle gracieux de Malaga ni le mâle français convoité à s’en rendre malade !
À force de désirer un prince charmant, mâle propre, avisé, poli, intentionné et attentionné, le premier mâle venu leur convint, un malin mâle honnête, mâle commode certes mais malandrin et malotru parfois (ce sont là mâles façons !), quoique mâle sain à première vue. Un quidam banal devint ainsi l’incarnation du mâle, même un mâle de mère ou de l’aire la plus proche. Le mâle entendant sa chance, bien entendu, sans maladresse, plus porté sur le malt que sur Malte - malus ! - faisait leur malheur de sa malice. C’est là mâle formation car le mâle est insupportable… voire incurable. Mais elle avait un mâle au cœur, souffrant de ce haut mâle contre lequel - tout contre - elle ne s’était pas protégée… Car les hommes, malfaisants, non sans se donner un mal de chien, alors, malchance pour elle, se font mâles ou, du moins, se trouvent mâles… même ceux qui font le moins mâle. C’est, Santa Maldonne, mâle adresse que de mal faire et d’avoir tours malodorants plein sa malle pour mâles menées, maltraitance et malentendus.
Or, on leur a répété qu’ici bas, à eux comme à elle, qu’on n'a rien sans mâle ou qu’à mâle aisé, mâle nécessaire… et souvent suffisant, surtout si on a un mâle dedans. Alors, toute amante sur le mâle axée calme le sien - à moins d’avoir un mâle fou ! - avant qu’il ne se banalise, qu’il soit mâle du pays ou du Mali : oui, on a dans sa vie toujours plus de pleurs que de mâles, ce n’est pas pour autant qu’il faut tourner le dos au mâle, quel que soit l’esprit du mâle, car l’intermède est pire que le mâle comme gloser sur l’existence de celui-ci ne fait que compliquer les choses : qu’on ait ou non le goût du mâle comment ne pas y songer, tant bien que mal… Le mâle étant ainsi fait, l’attraper aux cheveux (surtout le mâle de tête !) ou vouloir le prendre à la racine ne change rien… puisque, souvent, il finit chauve !
Si certaines se complaisent dans le mâle, la femme d’esprit et de cœur refuse de s’armer contre lui - ça pourrait faire mâle ! - pour s’y attaquer car de ce mâle, on ne guérit jamais. Surtout que, vieillissant, on observe chez lui, malentendant et mal voyant bien sûr, la curieuse équation suivante : « un mâle, deux ventres ! ». Alors, Mesdames, partagées entre le rien et le mâle, ne priez pas pour être délivrées de ce-dernier, ne le combattez pas, ne l’extirpez point : un mâle s’aggrave plus vite qu’il ne s’apaise ou ne s’atténue. Vous qui ne feriez pas de mal à une mouche, ne prenez pas les choses à mâle (ça lui ferait mal !), car comme le prince charmant, mâle et fils, le mâle du siècle n’existe pas. Puisque vous savez le mâle qu’on se donne - sachant qu’il empire - prenez votre mâle en patience : vous en êtes déjà accablée, il n’y aura pas plus de mal !
À force de désirer un prince charmant, mâle propre, avisé, poli, intentionné et attentionné, le premier mâle venu leur convint, un malin mâle honnête, mâle commode certes mais malandrin et malotru parfois (ce sont là mâles façons !), quoique mâle sain à première vue. Un quidam banal devint ainsi l’incarnation du mâle, même un mâle de mère ou de l’aire la plus proche. Le mâle entendant sa chance, bien entendu, sans maladresse, plus porté sur le malt que sur Malte - malus ! - faisait leur malheur de sa malice. C’est là mâle formation car le mâle est insupportable… voire incurable. Mais elle avait un mâle au cœur, souffrant de ce haut mâle contre lequel - tout contre - elle ne s’était pas protégée… Car les hommes, malfaisants, non sans se donner un mal de chien, alors, malchance pour elle, se font mâles ou, du moins, se trouvent mâles… même ceux qui font le moins mâle. C’est, Santa Maldonne, mâle adresse que de mal faire et d’avoir tours malodorants plein sa malle pour mâles menées, maltraitance et malentendus.
Or, on leur a répété qu’ici bas, à eux comme à elle, qu’on n'a rien sans mâle ou qu’à mâle aisé, mâle nécessaire… et souvent suffisant, surtout si on a un mâle dedans. Alors, toute amante sur le mâle axée calme le sien - à moins d’avoir un mâle fou ! - avant qu’il ne se banalise, qu’il soit mâle du pays ou du Mali : oui, on a dans sa vie toujours plus de pleurs que de mâles, ce n’est pas pour autant qu’il faut tourner le dos au mâle, quel que soit l’esprit du mâle, car l’intermède est pire que le mâle comme gloser sur l’existence de celui-ci ne fait que compliquer les choses : qu’on ait ou non le goût du mâle comment ne pas y songer, tant bien que mal… Le mâle étant ainsi fait, l’attraper aux cheveux (surtout le mâle de tête !) ou vouloir le prendre à la racine ne change rien… puisque, souvent, il finit chauve !
Si certaines se complaisent dans le mâle, la femme d’esprit et de cœur refuse de s’armer contre lui - ça pourrait faire mâle ! - pour s’y attaquer car de ce mâle, on ne guérit jamais. Surtout que, vieillissant, on observe chez lui, malentendant et mal voyant bien sûr, la curieuse équation suivante : « un mâle, deux ventres ! ». Alors, Mesdames, partagées entre le rien et le mâle, ne priez pas pour être délivrées de ce-dernier, ne le combattez pas, ne l’extirpez point : un mâle s’aggrave plus vite qu’il ne s’apaise ou ne s’atténue. Vous qui ne feriez pas de mal à une mouche, ne prenez pas les choses à mâle (ça lui ferait mal !), car comme le prince charmant, mâle et fils, le mâle du siècle n’existe pas. Puisque vous savez le mâle qu’on se donne - sachant qu’il empire - prenez votre mâle en patience : vous en êtes déjà accablée, il n’y aura pas plus de mal !
EN ROUTE POUR… KINGSTON
Ici, la musique est partout.
Elle vous saoule et vous enfume,
Dans les rues, les boîtes surtout
Où traînent guitares et plumes,
Et puis quelques grosses légumes,
L’œil aux aguets :
On y compose à plein volume
Des airs reggaes…
Ici, tous jouent les touches-à-tout.
Senteurs que la sueur costume,
Dans les bars, les studios surtout
Des lueurs en flash vous allument.
L’oreille, pour qui, là, écume,
Fait, las, le guet
Traquant le tube né des brumes
D’un air reggae…
La nuit lourde comme une enclume
Joue du reggae…
Le béton qui court le bitume
Chante reggae…
lundi 11 février 2013
EN ROUTE POUR… LE BAIN
J’ai l’air de sortir d’un tableau
De Gentileschi que l’époque
Nôtre, pleine d’os en fagots
Et d’anorexiques, moque
Et oublie, battant la breloque,
Tout’ ces rondeurs
Généreuses que je défroque,
Là, sans pudeur.
Quand je vois mon reflet dans l’eau,
Loin de la plastique amerloque
De ces Barbie qui se disloquent,
Je sais : mes appas interloquent
Font qu’on débloque et qu’on colloque
Chez le boudeur
Cinoque, la fill dont on s’toque
Toute en fadeur…
Mais rond’ de corps, sans êt’ en cloque,
Et donc de cœur,
Je te plains si tout n’est que loques,
Chez Toi, Ma Sœur !
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