Le ciel, trop lourd, trop noir, se lézarde
Se zèbre d’un zigzag lumineux.
La soie lisse du soir, seule, hasarde
Un espoir encore tout en hardes :
Trouée étoilée et lune en creux.
La banquise, en reflets résineux,
Ici les reçoit, là les regarde.
Je mire aux nues la balle blafarde
Qui rend l’avenir moins charbonneux
Dans mon monde pourtant farineux.
J’en joue, j’en jouis et, mieux, vous la garde.
Depuis qu’on l’a foulée, cette lune
N’enchante plus. Et, pire, rimeurs
Ne la chantent plus, même à la brune.
Pierrot et sa plume ont fui. Fortune
Est ailleurs que dessous sa lueur…
Parfois quelques chats y sont cueilleurs
d’Amours d’un soir, les chiens d’importunes
Rimes à leurs abois,… Oui, la lune
Que l’on ne regarde plus, se meurt…
Comme le rêve, miel sur les heurts,
Qui fuit jusqu’aux étoiles. Communes…
Posé sur ma calotte qui chauffe,
En habit, pieds au sol, nez au ciel,
Je jongle avec elle, l’apostrophe
Car moi, le vieux pingouin philosophe
On m’oublie : le monde industriel,
Où tout est fiel et superficiel,
Fait de ma glace qui fond l’étoffe
D’un avenir sans glaçon, limitrophe
Du bonheur, que, boulets bien réels,
La lune et moi gênons, juste ciel !
Le progrès n'aime pas l'apostrophe !
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