Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 31 décembre 2016

HAÏKU PULL À SION

Avoir des enfants n’est pas à la portée de toutes les bourses !

C’EST LA FATIGUE !

Non, mais t’as vu cette chignole ?
On pense que c’est la bagnole
De notre incurable bignole
Méritant bien des torgnoles :
Comme, on dit, hélas, sa chignole 
Que les pigeons, jà, lui fignolent,
Elle marcherait à la gnole 
Avec sa face campagnole…

Elle doit y être croquignole 
Avec tous ses beaux tournioles !
Or, jadis, cette branquignole
Allait partout en trotignolles,
Trouvant  toute auto tartignole.
Mais depuis qu’elle carmagnole
Ou qu’elle sardane espagnole,
Son esprit n’est plus chantignolle ?

vendredi 30 décembre 2016

HAÏKU D’MAIN

Ne remets pas au lendemain ce que tu peux faire faire aujourd’hui par un autre !

ICI, SITE AUX VUES IMPRENABLES !

Édito’ de juillet pour RuedesFables

Qu’un site internet se voue à un genre ancestral, est-ce bien raisonnable ? Que des virtuoses du virtuel fassent l’apologie de l’apologue d’ordinaire réservé aux salles à fabliau noir et craies ocrées, et que des futiles fabulateurs - « Quel esprit ne bat la campagne ?! » - reprennent humblement, mais pas en fumistes, le flambeau moins fumeux que fumant des fameux fabulistes de jadis, est-ce utile ? Oui, à quoi bon ?!… Cela ne laisse guère de traces de marcher d’un pied leste et modeste sur les pas d’autres écrivains en troussant l’anecdote plutôt que le cotillon ou en filant, telle Pénélope, la métaphore comme un Turc, et de rester dans leur ombre tutélaire.

Pourquoi donc ?… Parce que « ce que la fable a inventé, l'histoire le reproduit parfois » (V. Hugo, Les Burgraves, 1843) et que, mieux, « c’est être (…) ami de la sagesse, c'est être philosophe que d’aimer les fables » (Aristote, Métaphysique). Même si, ver après ver, cela devient philosophie de conteur ?! Aussi ne peut-on que récuser A. de Lamartine dont, tout enfant - la chair est faible ! - j’ai lu tous les livres : Lamartine à la plage, Lamartine à la ferme, Lamartine petite maman,… Homme de lettres et de l’être sous les hêtres, romantique à l’eau tiède, sans ambages il osait avec des lettres toutes en jambages, ne voir chez le Bon Papi Jean que : « vers boiteux, disloqués, inégaux, sans symétrie ni dans l’oreille ni sur la page (…), histoires d’animaux qui parlent, qui se font des leçons, qui se moquent les uns des autres, qui sont égoïstes, railleurs, avares, sans pitié, sans amitié, plus méchants que nous, (bref,…) philosophie dure, froide et égoïste d’un vieillard (…) ! »  (Méditations poétiques, 1820) Lit-on plus aujourd’hui la prosodie vieillie de Lamartine que la poésie toujours jeune de La Fontaine ?

Parce que la fable illumine la nuit de nos jours comme le songe le sommeil le plus lourd, ici, sans rime ni raison, on égrène le fablier des maîtres à panser et des penseurs pansus sur les traits saillants de l’humaine société si souvent bestiale, sur nos lâchetés bébêtes et nos instincts animaux en contes croquant le monde comme il va. Ils offrent aux contempteurs peu contemplatifs du compteur-temps, sans détour, à leur tour, le goût de se moquer d’eux-mêmes et de réfléchir car, comme le dit le proverbe rundi, « on ne raconte pas de fable à des enfants endormis » ! Alors si vous aimez ferrailler, pourquoi le faire ailleurs ?! Vous êtes à bonne adresse… sur le seul site qui ose encore les vers, faits de jeûnes et de bleus aux genoux, et la prose qui ne “fessier” personne !

Entrez donc, en passant ou en chaland, dans cette « RuedesFables » si bien advenue et abusez de ses étals à fabulettes, ses présentoirs affables pour qui refuse de se boucher les oreilles, de fermer ses yeux et de se clore la bouche ; prenez à l’éventaire des fabulateurs de tous temps et de tous lieux ces mots qui font maximes comme disait La Rochefoucault dont le prénom était pourtant François : un écrit, comme un paysage, n’a de valeur que par le regard qu’on porte sur lui et n’a de saveur qu’autant qu’on le goûte. Ici, tous sont pleins de ce « bon sens  » qui est le seul qui ne nous soit pas encore interdit ou frappé d’interdit. Car dans tous les coins si le conte est bon, pris à la lettre, il devient un mensonge dont on tire une vérité ; pour cela, nobliaux, apologistes et messieurs restés parfois quidams ont cousu sur leur écritoire à écriteau inexcusables défauts, tares inavouables et dérives provisoires… propres à nos prochains qui sont, pour d’aucuns, nos proches, esprits faibles autant que fortes têtes. Ah, quel délice de faire l’article et se vautrer sur la paille de leurs inavoués penchants sans se chauffer en brûlant la poutre de nos petitesses… pour sûr aussi  peu sages que passagères !


Fabuleusement et flâneusement vôtre !

jeudi 29 décembre 2016

HAÏKU TERREUX

Vous rêvez d’avoir la tête en l’air ?
Ayez le cul par terre !

LE MARMITON MARMITEUX

Petite fable affable

En ce Bas Moyen-Âge sale et ombreux,
Oncques ne vit un marmiton plus amoureux,
Non de l’accorte jeune fille de la salle
De sa taverne, ce n'serait pas sulfureux,
Ni d’une très belle ou quelconque commensale
Mais de la jolie épouse du maître-queux,
Madame la cabaretière soi-même.
Mais son mari est un jaloux, un belliqueux,…
Il faudrait donc que quelqu’un, là, le requieme.

L’Amour n’attend pas. Il faut agir sans surseoir.
Lors, il assaisonne son repas, un beau soir,
À la cigüe et l’autre aussi sec, las, trépasse.
Unis contre le crime, teneur d’ostensoir,
Et archers du lieu le confondent en l’espace
De quatre semaines grâce à  « la question. »
Surtout que, ma foi, pour comble de malchance,
L’aubergiste s’est prise de passion
Pour la servante, contre la bienséance.

En ces temps-là on n’était guère pleurnicheux.
Par fol amour ce jouvenceau s’est fait fâcheux ;
De miséreux le voilà aux fers, misérable :
Sa gargotière débarrassée de son grincheux
Vit avec l’odalisque son vice exécrable ;
Lui va finir fruit au verger du roi Louis,
Là-bas, à Montfaucon, sur la verte colline.
Bâtir sur une mort quelque rêve inouï
Conduit à d’autres sons que vers et violines !

mercredi 28 décembre 2016

HAÏKU D’BOL

Quand la chance prétend frapper à ta porte, verrouille-là !

FLORAISON

Dans le jardin forclos de brume et de pluie
Qu’est ma vie, dans ses jours comme dans ses nuits,
Où les muses recluses meurent d’ennui,
Cheveux échoués, sous la lune qui luit,
La fleur de mon cœur, un matin, s’est ouverte,

De parfums suaves en couleurs surannées,
Pour une rose de rouge enrubanné.
Je l’attendais, j’avoue, depuis tant d’années
Que je ne l’espérais plus, en condamné,
Et en ai pleuré de l'avoir découverte.
Mon âme déchirée, n’étant que haillons,
S’est faite oiseau pour fuir ses noirs tourbillons
Et mon esprit est désormais papillon,
Avide oisillon, plus chantre que grillon ;
Ils butinent, sans faim, sa corolle entrouverte,
Ce chœur de corail aux apprêts safranés,
Ce joyau joli que rien ne peut faner,
L’ait-on humé à l’excès, l’eût-on glané,
Le soleil l’ait-il autrement basané.
Se sont fermées mes plaies toujours rouvertes…

Pour pigmenter mes jours au soleil en suie,
Pour pimenter mes nuits que le sommeil fuit,
Mon cœur a donc fleuri, lui sans cesse éconduit,
Pour une fleur éclose, au tendre goût de fruits,
Posée sur tes lèvres par mes baisers couvertes.

mardi 27 décembre 2016

HAÏKU METTE

Comme les étoiles, brillerai-je surtout une fois mort ?!

LE TEMPS PASSE & FAUCHE…

Où est donc passée la cloche
De l’école toute proche,
Le pas traînant des galoches
Qui n’écornaient pas la roche
Mais te lassait la caboche,
L’aller retour des taloches
Quand on avait fait du moche ?

Tous les mioches à sacoches,
Qui toujours la tête hochent,
Auraient-ils fait leur valoche ?
Où sont passés tous ces Gavroche
Dis-moi, est-ce qu'ils filochent
Toujours, têtes de pioche
À cervelle d’épinoche ?

Où sont donc les anicroches
Ou le reproche en accroche
Que risquait à leur approche 
Sur le rond de sa brioche 
Le bon bouffeurs de bidoche ?
Ont-il fui, pour eux fastoche !,
Loin des Bleus aux yeux croches ?

Où traînent-il leurs bénoches
Raccourcis au temps des Boches,
Avec leurs pulls qui boulochent
Rapiécés, pleins d’encoches ?
Faisant tourner comme broche,
Riant gras, dans leur patoche
Un surin, une mailloche,…

Ce n’étaient pas des fantoches :
Ils nous filaient la pétoche,
Comme apaches de cinoche
Ou gros truand de pelloche,
Quand ils faisaient la baloche
Du côté de la Bastoche
Avec ceux de la basoche !

Toujours les mains dans les poches
Ne me dis pas qu’ils embauchent,
Qu’ils ont femme et belle-doche !…
La vie les a fait bancroches
Tous ces rois de la bamboche,
Hier mouches du coche
Et géants de la débauche !

lundi 26 décembre 2016

HAÏKU LÉHUNREGAR

Parfois, on ne voit bien que les yeux fermés !

AUX PORTES DU PARADIS

Me voilà sans un radis
Aux portes du paradis.
L'Auréolé à la porte
Voudrait que je lui en sorte,
De quoi se rincer le bec.
Pas moyen de faire avec…
Je discute et parlemente ;
Comment prendre la tangente ?
Il faut comme, en bas, raquer
Pour entrer… Toujours casquer !

Me voilà sans un radis

Aux portes du paradis
À me retourner les poches
Ça s'fait pas, je sais c'est moche,
Mais il insiste le portier
Sans rabattre de moitié.
Derrière, on s'impatiente
Alors que client, clientes,
Ont désormais l'éternité
Pour au guichet poireauter !

Me voilà sans un radis

Aux portes du paradis,
Engueulé par un bel ange
Qui me décoiffe la frange,
À son tour, à réclamer
Du fric pour monogrammer
Mon halo et mes deux ailes
Alors que le Vieux, Ma Belle,
M'a enfin laissé entrer
Sans payer l'autre emplâtré !

Me voilà sans un radis

Aux portes du paradis
Mais voyez-vous, je me casse
Parce que ça me tracasse,
Que dans cet au-delà là,
On doive, sans être las,
Banquer comme en ce bas-monde.
Alors, faisons immonde
Car, j'sais depuis aujourd'hui
Que l'enfer lui est gratuit !

Illustration : Élisa Satgé, 2016-2017

dimanche 25 décembre 2016

PAS D’QUOI SE HAUSSER DE L’HAÏKU

Comment garder la tête haute quand on a le cul par terre ?

L’OURS RUSÉ & LE RENARD MAL LÉCHÉ

Petite fable affable

Nul ne subit ni ne souffre toutes les peines !
Un ours brun et moche n’ayant ni pot ni veine, 
Sauf les apparentes de ses jambe et mollet
- Mais au diable, les varices ! - rigolait
D’un renard se sachant beau et, plus admirable,
Qui voulait que cela se sache et, impayable
Crâneur qu’il est, que nul ne l’ignore en forêt,
Il se tresse partout ses lauriers lui-même,
Et à célébrer sa noblesse se démène
Par les champs, buissons, garennes et guérets.

L’arrogant rusé vint, sans vergogne, voir la laide mine

De ce moqueur gras et gros comme seule l’est la vermine
Grouillant sur les cadavres par noir mautemps de famine.
Il lui dit sans fard mais d’un seul trait ses quatre vérités, 
Plus d’autres aussi, bien senties, de même qualité,
Qui auraient jeté au cœur de cet été une cramine ;
Il fait parler en ruche bien plus que vol d’étamines,
Si, de par ses mœurs, le placide tout autre avait été
Ça aurait chauffé. Le plantigrade n’a pas moufté ;
L’autre aurait cafardé si ça ne nuisait à la beauté…

« L’Ami, as-tu fini ? fit l’ours, ton calme et doux.

Ton éclat, un matin, finira en gadoue
Car la joliesse, tout comme la jeunesse,
Vieillit mal,… plus que la laideur, quoi qu'il paraisse !
Vois quel est le sort de vaines choses ici-bas : 
Tout ce qui brille ne dure pas - Quel coup bas ! -
Et qui bâtira son aura sur l’éphémère
Sera puni un jour,… plus tard,… plus longtemps ! 
Je goûterai donc ce fruit tout mon content, 
Patience étant arbre aux racines amères. »

samedi 24 décembre 2016

HAÏKU SUR LA TÊTE

Être l’aîné d’une fratrie a ceci de bon que vous pouvez voir à quel point vos parents ne sont pas des artistes : ils ont conçu un chef d’œuvre avant ses brouillons !

DANS LA DOUCEUR DU SOIR

La couleur rôde,
Se pose ou file par les rues.
Elle vit en fraude,
Sur le gris, le noir, fait verrue.
Elle a donc presque disparu
De ces cités au cœur bourru,
Où je maraude.

Rouge, émeraude,
Rose, Orange, Or,…  sont des intrus !
Un peu pataudes,
Salies, passées, ces malotrues
Sont moins mortes qu’on ne l’a cru !
Ma cité aura, c'est couru,
Des joues plus chaudes…

vendredi 23 décembre 2016

RESTONS HAÏKU CHEZ

L’avenir appartenant à ceux qui se lèvent tôt,
arrivé à un certain âge la grasse matinée s’impose !

EN ROUTE POUR… UN EXTRÊME-OCCIDENT

Même les poupées fanées pleurent
Le gâchis qu'on fit des geisha,
Les kimonos devenu leurres,…
Le passé fuit à pas de chat,
Les yakusi sont des pacha
Dans la demeure
Où le progrès, prêchi-prêcha,
Seul fait son beurre.

Les estampes sont à l'achat,
Les cerisiers se défleurent,
La minka vend à des shah
Et le thé se boit à pas d'heure
Sans que nulle soie ne t'effleure.
Pluie en crachats,
Où le cerisier se défleure
La pie percha…

Retrouver hier est gageure,
Aiguille et chas,
Quand tout n'est que gadgets, captcha,
Télé-achats,… !

jeudi 22 décembre 2016

HAÏKU CHETOILÀ

Certains matins, il n’y a pas de bon pied avec lequel se lever…

PAS FEUTRÉS, MOTS FURTIFS,…

Si notre vie est un cadeau,
Pourquoi la mienne est fardeau
Sans répit et sans espérance ?
Moi qui, là, regarde passer 
Avec la même indifférence
Le temps gourd et les gens lassés,
N’y trouvant rien de ludique,
Je suis un silence accroché
Sur la protée du vent, pudique,
Et réservé, en vent caché.

Car quand on est simple et timide,
Le monde vous a effacé,
Goutte d’eau sage et limpide
Dans la mer où tous les tracés
À peine esquissés, las, s’estompent ;
Le mesuré cache un secret
Honteux et vit, va !, dans la trompe-
Rie. Il vous ferait tous sacrer
Si vous aviez en mémoire
Le fil si noir de son histoire !

Je fuis lumière et honneurs,
Me contentant d’avoir, glaneur,
La tête couronnée de lune.
Je suis bonnement discret
Donc invisible à l’autre et l’une,
Lueur pendue, toute nacrée,
Aux traits aveuglants de l’astre
Du jour. Je me veux modéré
Dans un monde affolant qui castre
Modestes, polis, pondérés,…

Alors j’offre des bouquets d’étoiles
À qui est sans aspérité,
Comme moi, qui est ombre sans voile
Dans la plus sombre obscurité.
La retenue n’est pas saine ;
Et les gens sobres sont suspects ;
Qui ne se met pas toujours en scène,
Les délicats, les circonspects
Êtres à fuir que l’on dénonce :
Aux joies et plaisirs, ils renoncent !

mercredi 21 décembre 2016

HAÏKU AU KASK

Avant, j’affirmais tout haut « oublier d’oublier ». 
Aujourd’hui, j’oublie même ce que j’ai oublié !

LE LION ANGÉLIQUE

Petite fable affable d’après une phrase d’Aristote (Éthique à Nicomaque, livre I, chap. VI, 1098a) 
elle-même inspirée par une fable d’Ésope, Le Jeune Prodigue et l’Hirondelle.

Un lion fort cruel se posa pour couronne 
Une tonsure, un jour, parce que sa daronne,
Voulant lui chercher dans la crinière des poux,
Lui reprocha d’être un roi dont la vie ripoue
N’était qu’erreurs faites et fautes induites :
Il s’achète aussitôt une autre conduite !

Le voilà qui joue ce jour au Saint,

Mangeant végétarien à dessein
Et va, citant partout la bonne parole.
Il murmure, tout à plein dans son rôle,
Sans jamais, non jamais, hausser le ton
Et tend l’autre joue au martin-bâton
Qui le malmène. Il essuie l’insulte
Par la prière et lave tout affront
De son pardon comme un simple gnafron.
En “juste”, il parlait comme l’Évangile,
Se faisait malléable comme argile :
Ce jour sage fut loué au loin
Mais chez lui on le savait fort chafouin.

Certes on aime fort ce si soudain ascétisme

Comme on s’étonne de ce constant stoïcisme,
Mais chacun sait qu’une hirondelle ne faisant 
Nulle part le printemps, pour un tel malfaisant
Un seul acte moral ne fait ni l’auréole
Ni la vertu comme on dit trop chez les bignoles !

mardi 20 décembre 2016

HAÏKU’LECTION PRIVÉE

Il n’est de thésards que taiseux !

À L’AISE

Ma foi, je suis bien aise
- C’est pas une hypothèse ! - 
D’avoir connu Thérèse,
Une fille balèze
Comme une charolaise,
Haute comme un’ falaise,
Qu’aimait pas les fadaises,
Les portes à cimaise,
Les flics et les foutaises.

Dans sa folle genèse,

Cette si belle obèse
Toujours en charentaises,
Forte comme un mélèze,

Appelée « la Française »

Par les gus et les Blaise,
Parc’ qu’ell’ ram’nait sa fraise,
 Faisait tout pour la braise,…
Ell’ n’était pas mauvaise
Juste un’ pro’ de la baise…
Elle en savait Thérèse,
De quoi faire une thèse !

Pour sa p’tite mortaise,

Chaude comme fournaise
Pas d’ bémol ni d’dièse :
Des tenons dur com’  glaise !

Ell’ faisait du trapèze,

Avec quelque punaise,
Prêcheur de diocèse
Qui prenait fort ses aises,
Oubliant toute ascèse,
Avec cette Gervaise
Goûtant sa catéchèse,
Son fort dégoût des laizes.

Vieillie la Thérèse,

Tifs couleurs manganèse,
Ne fait plus d’exégèse,
Portant une prothèse
Qui use les alèses
Et fait souffrir les gèses
Des gars qui ne biaisent
Plus qu’entre parenthèses,
Vite fait, sur un' chaise.

lundi 19 décembre 2016

HAÏKU VERT EN ARGENT

Pourquoi les sets de tables sont-ils souvent vendus par deux ou quatre et non par le chiffre qui les désigne ?

SONGE ÉVEILLÉ

La sombre lueur d’un clair de lune
Ombre, avers et revers, les dunes.
Ici, le plus fertile des champs 
Ne produira que mauvaises herbes,
- Orties, chardons,… - et buissons méchants,
S’il n’est labouré dit un proverbe.
Je les ensemence de mes chants
Et de mon travail sans honte aucune,
Dès que, par chez nous, tombe la brune.

Mais l’obscurité, inopportune,
M’a ravi ces beautés peu communes.
Elle a éteint la glèbe saignant
L’orge et le blé, apaisé la plaine
Dont les feux, en soupirs s’éteignant,
Respirent et mêlent leur haleine
À de nocturnes parfums poignants.
Tout autre présence est importune
Car ce spectacle fait ma fortune. 

La sombre lueur d’un clair de lune
Ombre, avers et revers, les dunes.
Soudain, l’aréole du matin 
Pointe au sein fatigué des collines,
Qui se parent de reflets satins.
Ils réveillent, mutins, la doline,
Marquent ses sentes et ses tons châtains…
Tout autre présence est importune
Car ce spectacle fait ma fortune.

dimanche 18 décembre 2016

HAÏKUSS’ DE HARICOT

2016 : Déménagement forcé des Dominicaines de Lourdes.
L’évêque fait la sourde oreille à leur refus obstiné.
L’évêché serait-il bouché ?… En tout cas, ça ne sent pas bon tout ça !

SUR LA VOIE DE MA VOIX

Lorsque l’air foisonne de parfums
Et qu’il frisonne de souffles à jeûn,
L’abandon, souvent la solitude,
Me font m’épancher plus. Habitude ?

Ils poussent mes mots au libre élan
- Aimer encore,…
Par tous les pores  ! -
 Et l’encre noircit des rêves en blanc,
Coule sur les promesses du monde
- Encore aimer… -
 Qui bruit sans moi, qui, loin, broie et gronde.
- Sans barguigner. -  

Puis ma tristesse se fait tendresse
Et toute amertume, en moi, régresse :
La papier n’a bu que mots émus,
Paroles qui touchent ou remuent.

Elles hésitent, entre larme et sourire,
- Encore aimer
Sans rechigner -
Pour causer de tout sans rien décrire,
À broder sur la trame des jours
- Aimer encore… -
La rose et les orties tout autour.
- Par tous les pores ! - 

Moins de rage dans mes passions;
Entre empathie et compassion,
Voilà ce que cherchent mes écrits
Pour porter mes rires et mes cris,
Mes ressentis, mes espoirs, mes doutes,…
Parce que je veux, homme en déroute
Dans un monde qui tourne plus rond,
Rester humain, vivre pour de bon
Et malgré tout ce que j’en peux dire
Ou penser tout bas et, pire, écrire
Encore aimer,
Sans rechigner,
Aimer encore
Par tous mes pores…

samedi 17 décembre 2016

HAÏKU SLALOMÉ

Plutôt que descente d’husky je préfère une balade en raclette !

LE COCHON RONCHON

Petite fable affable

Habitué à sauter du coq à l’âne 
Dans des fables qui seraient bien moins 
Alertes que rurales, toujours je glane
D’anciens contes ayant l’odeur du foin.
En voici un d’origine catalane :

Là-bas, un vieux cochon malengroin,
Insupportable et prompt du coup de poing
- Il n’y aurait pire aîné qu’en nos montagnes -
Causait sans fin ni soif avec une aragne
Des moins arrangeantes, prétendait-on,
Spécialiste en sodomie des diptères.
Aucun ne voulait céder, même du ton,
À l’autre ni à quiconque sur la terre.
Leur puissance laxative était dicton
Ici comme ailleurs et jusqu’en Angleterre.

Il ne supportait pas plus le grouillement
De tous les insectes vibrant mêmement
Sous son museau et à ses roses oreilles.
Sa colère fut, ce soir, sans pareille :
Que faisait donc cette reine des hauteurs,
Grande tricoteuse de toiles immenses
Et ravaudeuse de trous en apesanteur,
Pour faire régner la paix en cette manse ?
Elle n’était que l’un de ses serviteurs
L’eût-elle oublié par hasard ou démence !

Mais le verrat qui buvait du petit lait
En crachant son venin à qui ravalait
Sa colère eut un geste d’impatience.
Le gros lard qui, jà, briconne avec science
Autant qu’il braconne pour agrandir son État
Décide que discussion qui trop dure
Nuit à son pouvoir autant qu’attentat.
Il veut écraser la soyeuse guipure
De l’araignée qui, elle, est le potentat
En son grenier à lui, donc tout crêpures.

Le cochon convoqua tous les animaux
À qui les rets de l’autre causaient des maux.
Surtout les gros, ceux qui d’ordinaire passent
À travers son filet, aux petits, impasse.
Donc, il fomente depuis son grabat
Une rébellion contre cette tique
Qui est sans plus de façon mise à bas
Et puis aux rebelles offre un viatique :
Pour faire le vide, invente un coup d’état,
C’est là loi chère aux hommes… politiques !

vendredi 16 décembre 2016

LEVONS L’HAÏKU DEUX

Verre de rouge vaut mieux que vert de rage et verre de blanc que vert-de-gris !

LE RETOUR DES AVENTURES DE FRÈRE SOURIRE

Frère Sourire, ce bon raseur mal rasé,
Du haut de son mètre soixante d’altitude,
Prend son monde de haut, désormais, pas blasé
D’avoir tant comploté pour au mieux se caser,
Marchant sur les autres tout à sa latitude.

Ni lisse ni poli, Sieur Crâne d’Obtus,
Actif du neurone moins que de la glotte,
A pour vraies qualités, c’est bien entendu
La franchise, la taille et la hargne falote
Du petit roquet qui croit que tout lui est dû.

Quand d’autres se laissent porter par toute vague,
Lui en fait, pour que sa cause connaisse effets.
La douleur des autres lui est, las, bonne blague.
Roué se pensant fort rusé, sûr de son fait
Et d’avoir gagné, d’un vil bon mot, il les schlague…

Ni lisse ni poli, Sieur Crâne d’Obtus,
L’air cafard, cherche des puces à ses bons collègues
Qui n’appartiennent pas au cercle d’imbus
D’eux-mêmes qu’il préside et, au loin, relègue
Obscurs, pairs ou sans-grade,… anonyme cohue. 

Là, malheur aux vaincus !… Il est le roi du monde,
Insensible à ce qui n’est pas son intérêt
Il parade comme un coq, plus vil et immonde
Qu’avant, plus arrogant que ces coupe-jarrets,
Saints satrapes régnant sur quelque tiers-monde !

Ni lisse ni poli, Sieur Crâne d’Obtus,
Qui se croit un renard, mais n’est qu’un blaireau râle
Comme un pou, dès qu’on contrarie l’individu 
Si indispensable au monde tant sa morale
Tient du morpion et du vain loquedu.

Il savoure, sans fin et sans foi, sa victoire.
Mais rien, dit-on, n’est simple en ce monde-ci :
Il fut décidé par ses chefs, un Directoire
Craignant moins sa rogne que son impéritie,
Malgré ses amis, une autre fin à l’histoire.

Ni lisse ni poli, Sieur Crâne d’Obtus,
Ne se mouche pas, en rien, du pied gauche…
Ni du droit d’ailleurs et son manque de vertu
Lui est comme un blason, un écu dès l’embauche :
Ce loup-ci est d’une peau de vache vêtu. 

Le rieur désormais moqué, pleure et divague,
Pestant contre le sort qui devient son lot :
Tout anéanti et balayé par la vague 
Par lui-même créée. Il perdit son boulot…
Frère Sourire, est plus amer que l’eau des vagues !

Ni lisse ni poli, Sieur Crâne d’Obtus,
Est fort marri d’être floué de la sorte
Et jure tout haut, qu’on ne l’y reprendrait plus :
Mais il est ce genre qui, mis à la porte,
Trop fier, entre par votre fenêtre et rue !

jeudi 15 décembre 2016

HAÏKU ART

Qui avoue qu’il a la mémoire qui flanche est digne de mon meilleur souvenir !

C'EST QUE DES TRUCS

« Rien ne se perd rien ne se crée, tout se transforme. »
Antoine Lavoisier (1743-1794)

C’est que des trucs, des machins et des choses
Assemblés à la glu à forte dose,
Des bouts pourtant « durement gagnés »
Que l’on a éparpillé ou gaspillé.
Tout ce bazar devenu paysage
À force de bricoles hors d’usage,
Ce monde de récupération
Vit là comme par procuration.
Et pourtant ce n’est qu’un fourbi de choses 
Cassées, de trucs ronds, de machins roses,…
Qui s’allient, s’ajoutent en un tournemain
Rappelant à l’Homme qu’il est humain.

Oui, c’est des trucs, des machins et des choses
Que « le système D » a mis en pose…
Une illusion attrape-nigaud,
Un filon de ficelles, un marigot
D'affaires qui nous rappelle 
Nos jours faits d’expédients à la pelle,
Une mise en scène de « brisé », de « perdu »
Ou de « jeté » que sont nos jours ardus
Tout d’ustensiles détournés, de choses 
Cassées, de trucs ronds, de machins roses,…
Qui composeront de nouveaux demain
Si on veut bien y mettre la main !