Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 29 décembre 2016

LE MARMITON MARMITEUX

Petite fable affable

En ce Bas Moyen-Âge sale et ombreux,
Oncques ne vit un marmiton plus amoureux,
Non de l’accorte jeune fille de la salle
De sa taverne, ce n'serait pas sulfureux,
Ni d’une très belle ou quelconque commensale
Mais de la jolie épouse du maître-queux,
Madame la cabaretière soi-même.
Mais son mari est un jaloux, un belliqueux,…
Il faudrait donc que quelqu’un, là, le requieme.

L’Amour n’attend pas. Il faut agir sans surseoir.
Lors, il assaisonne son repas, un beau soir,
À la cigüe et l’autre aussi sec, las, trépasse.
Unis contre le crime, teneur d’ostensoir,
Et archers du lieu le confondent en l’espace
De quatre semaines grâce à  « la question. »
Surtout que, ma foi, pour comble de malchance,
L’aubergiste s’est prise de passion
Pour la servante, contre la bienséance.

En ces temps-là on n’était guère pleurnicheux.
Par fol amour ce jouvenceau s’est fait fâcheux ;
De miséreux le voilà aux fers, misérable :
Sa gargotière débarrassée de son grincheux
Vit avec l’odalisque son vice exécrable ;
Lui va finir fruit au verger du roi Louis,
Là-bas, à Montfaucon, sur la verte colline.
Bâtir sur une mort quelque rêve inouï
Conduit à d’autres sons que vers et violines !

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