Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 22 décembre 2016

PAS FEUTRÉS, MOTS FURTIFS,…

Si notre vie est un cadeau,
Pourquoi la mienne est fardeau
Sans répit et sans espérance ?
Moi qui, là, regarde passer 
Avec la même indifférence
Le temps gourd et les gens lassés,
N’y trouvant rien de ludique,
Je suis un silence accroché
Sur la protée du vent, pudique,
Et réservé, en vent caché.

Car quand on est simple et timide,
Le monde vous a effacé,
Goutte d’eau sage et limpide
Dans la mer où tous les tracés
À peine esquissés, las, s’estompent ;
Le mesuré cache un secret
Honteux et vit, va !, dans la trompe-
Rie. Il vous ferait tous sacrer
Si vous aviez en mémoire
Le fil si noir de son histoire !

Je fuis lumière et honneurs,
Me contentant d’avoir, glaneur,
La tête couronnée de lune.
Je suis bonnement discret
Donc invisible à l’autre et l’une,
Lueur pendue, toute nacrée,
Aux traits aveuglants de l’astre
Du jour. Je me veux modéré
Dans un monde affolant qui castre
Modestes, polis, pondérés,…

Alors j’offre des bouquets d’étoiles
À qui est sans aspérité,
Comme moi, qui est ombre sans voile
Dans la plus sombre obscurité.
La retenue n’est pas saine ;
Et les gens sobres sont suspects ;
Qui ne se met pas toujours en scène,
Les délicats, les circonspects
Êtres à fuir que l’on dénonce :
Aux joies et plaisirs, ils renoncent !

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