Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

lundi 5 décembre 2016

LE LOUP & UN AUTRE AGNEAU

Petite fable affable
après et d’après Le loup & l’agneau (Fables, I, 10) de  J. de La Fontaine

La raison du plus sot n’est jamais la meilleure :

Nous allons y venir sur l'heure.

Le loup qui, près du ru, comme un houret,

Croqua l’agneau, ronflait d’enflure.

Le réveille soudain un autre mouton immature

Qui, à sa vue, ne s’était pas tiré.

« Petit, venir troubler mon sommeil n’est pas sage !

Dit la terreur des pâturages.

Je vais te déjeuner dès avant ma nuitée.

- Tu parles ! fait l'Agneau.
D’un bond je peux fuiter

Et te semer, lalanlalère !

Me courser serait suicidaire :

Après tout ovin va courant,

Le secourant,

Un molosse au berger fidèle,

Et qui te croquera, Gros Lard, comme un limaçon.

Tu finiras en paillasson !

- Comment oses-tu, crie la bête dont se fêle

La voix outrée. Veux-tu, jeune fat, trépasser ?
- Il te faudra d’abord jeûner pour m’attraper !

Reprit notre brouteur : ton ventre traîne à terre !

- Tu es mon dessert, Téméraire.
- Mais peur n'ai point.
- Vois mes crocs puisque tu y tiens.

L’insolence ne me plaît guère.

T’aimes le danger, vaurien ?

Y goûter clôturera notre échange ! »

Mais celui-ci ayant duré,

Arrivent les chiens en phalange

Qui le massacrent avec succès.

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