Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

vendredi 9 décembre 2016

LA RUE RÂLE…

Petite fable affable

La rue râle et peste que ça nous effraie !
« Ah, ce n’est pas tant tout ce que tu pourrais
Me faire qui m’inspire, hélas, de la crainte ;
Oui, j’ai plutôt peur de ce que je pourrais
Te faire si tu n’es pas vite hors d’atteinte ! »
Grogne encor’ depuis la grille, au molosse
Du jardin, le gris chat passant par la rue.
Et il n’avait pourtant rien d’un colosse
Mais ce chien-là, sur parole, le crut
Car il savait que d’un simple coup de griffe
Bien placé de ce félin il pouvait
Mourir de douleur à deux pas du pavé.
Méfiance donc avec cet escogriffe
Malgré son envie d’aller jusqu’au mornifles.

La rue râle et peste, on peut l’affirmer.
« Pourquoi donc tant de haine ? osa l’enfermé
Je ne fais qu’aboyer !… C’est pour cet usage
Que l’on me paie et que je dois m’enflammer
Dès qu’une seule ombre se profile au grillage !

- Ah mais grand bien te fasse, Gros Nigaud !

- Quel mépris : je ne te fais ni mal ni crasse !

- Tes frères et toi n’êtes que des saligauds !

- Pourquoi détestes-tu tous ceux de ma race ?

- Parce ce que mon peuple et moi avons souffert
Par ceux à qui les tiens se sont offerts !

- Cela explique tout mais rien n’excuse :
Retourne-toi contre qui tu accuses ! »

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