Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 31 octobre 2021

À COUPS D’HAÏKUS

Enfer honni des uns est Paradis béni des autres…

NOCTURNE PLACET

La Vie, qu'on la tutoie ou qu’on la voussoie,
Pour les simples mortels est vraiment cruelle,
Portant plus de lin râpeux que douce soie,
Nous offrant moins d’avenues que de ruelles.

Le Temps, qu’on le tutoie ou qu'on le vouvoie,
Tuera de nos enfants le rire éphémère,
Les moments courts de plaisir qu’on entrevoit
Comme les brefs instants de bonheur des mères ;
La gaieté et la douceur des belles voix
Qu’on aime connaîtront les limbes amères,
Condamnant aux nues les rires grivois,
Sourires complices, primaires chimères,
Ivresse des sens,… ces fugitives joies,
Hélas jamais acquises, toujours précaires.

La Vie, qu'on la tutoie ou qu’on la voussoie,
Rudoie toujours tout, rend un rien fragile,
- Le Temps lui étant allié, autre soi -
Fait tout leur prix à nos délices d’argile…

samedi 30 octobre 2021

HAÏKU IDIOT ?

Pourquoi y a-t-il tant d’imbéciles ? Parce que si, aventure, une « tête de nœud » rencontre un « con » il y a risque de reproduction !


vendredi 29 octobre 2021

HAÏKU CERTAIN

Dans l'absolu, tout étant relatif, je suis donc rassuré de ne me savoir que « relativement » absolument con !


HIRONDELLES & MARTINETS

Petite fable affable

Un beau jour se lève sur des feuilles qui tombent
Et dans l’envol de volutes de brumes. Ici
Où là, cinglent des hirondelles en trombe.
Sillonnant le ciel de leurs acrobaties,
Elles sont les reines des nues de notre village ;
Chacun offre à ces bonnes gobeuses en partage
Le plafond d’une grange ou un avant toit,
Pour avoir le plaisir de leur ballet plein de grâce,
Pour leur appétit avec tout insecte courtois.
Ce n’est pas cher payer cette fière race.

Elles tolèrent dans leur espace les moineaux
Prudents, voire les roucoulants pigeons qui nichent
Dans les ramées bordant nos rues et nos canaux,
Mais aussi les noirs martinets qui leurs corniches
Jalousent. Entre ces zélés et nos ailées
Volent injures, invectives, lazzis, huées,…
Hirondelles dociles chantantes s’en moquent :
Les gens du bourg les préfèrent, et bien on le sait
Chez les martinets. Et cela les rend cinoques
Dans la poussière du soleil. Sans succès.

Ces oiseaux sont des ramenards, trop on l’ignore,
Et fort instruits à feindre, qui est leur art :
Ils rouspètent donc que les autres sont pléthore,
Menaçant leur vie par cent tours et traquenards,
Ne laissant que portion congrue aux plus prestes ;
Et le droit d’habiter chez l’Homme, ils leur contestent,…
Ils tempêtent tant et si bien qu’on finit
Par les écouter et puis, hélas, les croire : 
Ce qui est asséné devient vérité. Nie-
La et tu as droit au poison, à la pétoire !

C’est ainsi que les hirondelles furent chassées
Par les martinets, comme les bonnes abeilles
Le sont, par trop souvent, par les frelons lassés
De chercher au loin leur pitance quand, Merveille !,
En ruche elle abonde. C’est cela « être adroit ».
Là il s’agissait de s’opposer à un droit
Que l’on jugeait indu, quasiment sacrilège,
Fardeau pour la plèbe et souillures à ses parois,…
On ne remarque, ici-bas, que les privilèges 
Que l’on n’a pas… Non les libertés qu’on s’octroie !

mercredi 27 octobre 2021

HAÏKU DE PARAPLUIE

Ce n’est pas parce que je ne suis pas né de la dernière pluie que je n’y vois goutte !

LA RÊVEUSE

Elle est partie dans un rêve où je ne suis pas…
Le temps passant, l’Amour restant, il en va ainsi
Des couples qui marchent à leur dernier repas,
Quand leur jeunesse a vieilli à tout petits pas,
Quand il n’y a plus d’horizon que maintenant et qu’ici,…

Car on est allés, main dans la main, à s’enlacer
Sans s’en lasser, sans que nos baisers ne soient usés
Ni nos caresses, Ma Bien Aimée, ne soit passé
Après le temps des draps affairés, des « amusées »,
Ce flot flou de feux fous pour d’aucuns fort déplacés,
Qui firent nos nuits sans les avoir harassées.

On dépoussiéra les belles amours d’antan
Malgré averses et traverses qu’ont traversées
Nos jours grâce à tous ces moments, tous ces instants
Qui habillaient l’ennui, et nous matelassaient,
Grâce à ce que furent nos nuits presqu’effacées
Alors que  le temps froidureux se fait insistant…

Le Temps t'a rendu en grâce et en majesté,
Toi qui illumine chaque heure de ma vie,
Ce qu’il te déroba en années, ô Ma Beauté.
Et à te voir ensommeillée renaît l’envie
Qui nous unit et ne nous a jamais asservis,
Que les clartés du matin ne savent pas ôter…













Illustration : Elisa Satgé





mardi 26 octobre 2021

lundi 25 octobre 2021

HAÏKU PURE PUB

Il serait bon d’avoir envers les vains et vils bavardages des « chaînes d’information en continu » moins de « grandes conversations » et plus de « petites discussions » !

D’UN CHAT UN PEU CHIEN

Petite fable affable

Pour se défendre, les bêtes sont vaillance !

Deux gros chats de gouttière, c’est un comble
Pour félidés qui goûtent les mêmes ombles,
Se regardaient en chiens de faïence,
Ce qui n’est pas le mieux pour voisiner.
S’ils se croisent des noms d’oiseaux ils se donnent,
Se défient jusqu’à ce que l’un abandonne
Ce qui n’est pas l’idéal pour cousiner.

L’un de ces saints reprochait à l’autre apôtre
D’avoir régné jadis sur le quartier,
D’y avoir fait le travail à moitié :
Les chiens qui dans les poubelles se vautrent, 
Ce qui ne force pas le respect, avaient pris
L’ascendant sur les minets de ces ruelles
Qui pattes de velours et lippe cruelle
Suscitent l’admiration pour ce prix
Auprès des Humains, animaux malappris.

Se sentant “responsable mais pas coupable”,
Le premier invoquait “contexte”, “autrui", “temps”,…
En guise d’excuse, parlait, insistant,
D’ “erreur” non de “faute”, termes peu capables
De soulever l’enthousiasme félin
Plus que douché, même chez les moins malins,
 Par vexations et tension palpable…

Le second de nos bretteurs, l’œil aux aguets,
Soudain laisse ce chef déchu, sans paroles
D’ordinaire plus fâcheuses sur son rôle
Dans ce fiasco, passant rigole à gué.
Il avait vu un bâtard de l’urbaine meute.
Un de ceux qui ne faisait pas dans la soie
Ni le satin : “le coup du père François”
Était son truc… comme courir à l’émeute.

Le chat qui partait fit lors à celui
Qu’il laissait donc, ainsi, à son infortune :
« On a beau incriminer mauvaise fortune,
Nos écarts nous mènent, un jour, à la Nuit ! »

samedi 23 octobre 2021

HAÏKU PAIX !

« Le fin mot » de l’histoire ?

Un « gros » je le crains et le crois !


PAYS D’OMBRES

Je passe le temps à dénombrer 
Les ombres des pièces obombrées
Où traînent mon pas
Mes mea culpa

La pénombre est habitée par toi
Nombre d’esquisses laissent pantois
Sous les catalpas
Où las tu n’es pas

Ma raison pourrait ainsi sombrer
Tant elle est là par toi encombrée
Pourtant tu n’es plus
Et je n’en peux plus

jeudi 21 octobre 2021

HAÏKU MORTEL

Combien de gens s’empêchent de « vivre leur vie » de peur de mourir ?!

LE TIGRE TÊTU

Petite fable affable inspirée  par une phrase de Conficius

Le hasard est roi et le mystère est son cousin.
Or ce dernier voulut qu’un jeune tigre
Fût souverain et le restât grâce aux argousins
Qui font taire bougres malcontents, bigre !
« Une étable et du foin et le bas peuple des boeufs
Se moquera de l’aiguillon et du joug, parbleu ! »
C’était la façon dont ce bon monarque
Concevait donc ce qu’était un bon gouvernement.
Sous le roi précédent, il prit ses marques :
C’était un karbau benêt, qui faisait abondamment
Venir la mousson, même hors saison, buffle
Béat, n’aimant ni courbettes ni mufles.

Ce boeuf patient n’était pourtant pas un bêta
Et avait cinquante ans d’expérience,
Entre sottises en amas et bêtises en gros tas…
N’offrant, las, guère crédit ni science.

Le rayé lui avait volé son trône hélas,
Et, depuis, se prenait pour un véritable as !
Mais son beau royaume de cocagne
Il avait ruiné, faisant ainsi un bonsaï 
D’un chêne immense, en mettant au bagne
Des sujets réduits au silence - Aïe, aïe, aïe ! -
Et vendus à des marchands de machines
Et de vent leur faisant ployer l’échine…
Comment, dès lors, amadouer citoyens n’ayant
Que poux en pelisse et puces au pelage
Surtout que sa doctrine s’était, acte malveillant ?,
Répandue chez ces foules de tout âge
Comme une traînée de poules : lune de fiel
Avait donc chassé celle que l’on dit “de miel”.

Mais il s’obstinait à se conduire
Ainsi : « Que m’importent tous ces mécontents : mes choix 
Sont lois !, la jungle indocile peut toujours bruire :
Je passe de “je sais” à “j’essaie”, Moi ! »
Et puis, quand ses bons tontons macoutes
N’y suffisaient… il s’disait à l’écoute !
Avant d’ajouter, comme éléphant qui va chargeant : 
« Las, quand vous voulez faire quelque chose,
 Vous avez aussitôt contre vous les bonnes gens 
Qui voulaient, tout autrement, faire la même chose ;
Celles qui voulaient faire le contraire - à peu près ! -
Et les masses qui ne veulent pas bouger d’un trait ! »

mardi 19 octobre 2021

HAÏKU D’ENVIES

Suivre un conseil ?… Jamais de l’avis !

SURVIE ASSERVIE

D’après Boucar Diouf

À peine l’aube pointe-elle ses couleurs
Qu’un obscur crépuscule recouvre tout d’ombres ;
Un lundi nouveau nous apporte ses douleurs ?
Vendredi le jette aussitôt dans la pénombre !

Ainsi on court après le Temps à coups « d’après »,
De peur d’en trop perdre. Et les enfants grandissent…
On vit dans l’espoir de « demain » pris dans des rets
Alors que les meilleurs moments, d’eux-mêmes, périssent ;
Et on se leurre à coups de « plus tard », sans arrêt
Mais parents et amis, comme nous, vieillissent…

Tout juste le premier jour d’un nouveau mois
Arrive-t-il que son dernier le clôture ;
Et l’année est presque écoulée sans émoi…
Et jà notre vie nous présente sa facture.

Alors finis les « après », les « demain », les « plus tard »
Qui délaient le plaisir, ou, pire, nous en privent.
Terminés les « après », les « demain », les « plus tard »
Qui tuent toute Vie en nos vies à la dérive,
Car « après », « demain »,… c’est bien souvent « trop tard »
Et, surtout, ça n’existe pas sur l’Autre Rive !

dimanche 17 octobre 2021

HAÏKU DES ESPÉRÉS

Fini « Le Gai Savoir » : pour faire sérieux, sois chiant !

LES MAL AIMÉES

Petite fable affable

Une fille de bonne famille ayant
Encore son “trésor” fut, las, par son père 
Mal mariée à malotru monnayant
L’honneur de la donzelle contre un repaire
Baptisé “château”. Mais rien de prospère !

Il en allait de son honneur disait-on :
L’éclat de la Belle aurait causé sa perte
Car il n’y eut péronnelle au canton
Plus propre à donner l’Amour, ni moins experte
En cet art, mais les siens n’étaient qu’alertes :
« Fille est d’autant plus prompte à s’y adonner
Qu’elle ignore qu’on ne saurait pardonner
Faute pareille si elle est découverte ! »

Son hymen se perdit donc en coûts et pleurs
Au bras du Ridicule aimant son pécule,
Et sienne particule plus, malheur,
Que ses beaux appâts… et autres monticules !
Sur ce, cent feuillistes firent moults fascicules !

Or la jeunesse est un rêve évanescent
Et arrive par trop vite la vieillesse,
Ce cauchemar récurrent rongeant vos sangs.
Notre délaissée, un gris matin sans liesse,
Croisa la route d’une de ces drôlesses,
Qui, ombre le jour, pénombre la nuit,
Sont “filles de joie”… quoique toutes d’ennuis.

Voyant la triste mine de la Madame,
Celle qui ne transpira guère sa vie
Durant, sauf du nombril, quoique fort bonne âme,
Lui glisse, sans préambule, l’avis
Qui suit et qui, partout, suscite envie :

« Rien n’est certes acquis à qui veut aimer ;
N’est jamais déçue qui peut encore aimer ! »

samedi 16 octobre 2021

HAÏKU’MUN

En voulant « être comme tout le monde » tu finis par n’être personne alors que tu devrais être « comme personne » face à « M. Tout-le-Monde » !

vendredi 15 octobre 2021

HAÏKU MIRO

Puisque il y a Amour quand quelqu’un(e) vous tape dans l’œil pas étonnant que ce noble sentiment rende aveugle !

AU NOM DU CIEL & DE LA TERRE

« D’autres que moi écrivent comme ils parlent, 
moi j’écris comme je me tais. »
Amin Maalouf

A chacun ses traces, peu importe les races,
Qu’on vive en la crasse ou qu’on s’habille en cuirasse,
On est fils du Ciel
Et de cette Terre qui ne fut pas réfractaire,
Jusqu’en ses cratères les plus noirs et austères
À offrir ses miels…

Certes il y a les nôtres et, après, tous les autres
Pour partager, Apôtres, notre maigre épeautre,
Mais n’est-on que fiel ?
A chacun ses traces, peu importe les races,
Qu’on vive en la crasse ou qu’on s’habille en cuirasse,
On est fils du Ciel…

Et à cette Terre qui ne fut pas réfractaire,
Jusqu’en ses cratères les plus noirs et austères
À offrir ses miels,
N’a-t-on qu’à donner haine, douleurs sans fin et peines
Pourrissant eaux, graines,… dans un air qu’on gangrène
Et pour quelques riels ?

Faisons donc que l’Autre devient des nôtres,
Fi d’ego où on se vautre et foin des patenôtres
Car que m’importe « Hiel ! ».
Retrouvons la grâce de terres jadis grasses,
Cessons d’être voraces avant qu’on se terrasse,
Nous, les Fils du Ciel…

mercredi 13 octobre 2021

HAÏKU D’VOLANT

Sachant que la mort m'attend au tournant j’ai décidé de vivre en allant toujours tout droit !

LE FABULISTE D’EN VILLE & LE CONTEUR DE VILLAGE

Petite fable affable

Un marchand de fables vint vivre en nos beaux champs,
Pour puiser dans notre décor champêtre
L’inspiration à de bucoliques contes aux méchants
Penchants dont le public tant aime à se repaître.
Il allait donc par le bourg le port altier,
Daubant l’épicier, morguant le laitier,
Car il descendait d’une quelconque
Cuisse gauche illustre du côté de Conques
Ou de Rochefourchat, et se moquait d’Aristide,
Le vieux conteur qui, en notre basse-cour,
Ne s'enorgueillissait jamais par nos bastides
 De sa haute extraction, avérée de toujours.


Alors on se gaussait fort de ce Ridicule,
Médiocre et ambitieux, deux qualités
Allant, las, de pair chez qui a quelque pécule
Qu’il croit pouvoir, sans aucune ambiguïté,
 Lui ouvrir grand les portes du Parnasse :
Puisque en nos bons lieux, las des nasses,
Même un pêcheur trouve des vers en quantité,
Pourquoi lui, devenu agreste invité,
Ne le pourrait mie ?! Il était après tout
Relativement jeune pour son âge : un chêne
Cède à la patience de la scie. Partout.
Donc même là où, en vain, les saisons s’enchaînent…


En attendant il faisait des mots sur Aristide
Qui égayait jà nos veillées en colportant
Des traditions ailleurs oubliés, fétides
Pour l’oreille policée de l’autre Important.
Il fit tant et si bien que notre bon chantre
Répliqua, un beau jour : « Si tu veux, que diantre,
T’en prendre à tous ceux qui, d’aventure, pourraient
Te faire de l’ombre, Petit, tu n’es pas prêt
À mourir d’insolation en ce bas-monde ! »
Qu’un vain rustique lui tînt la dragée haute
L’interloqua et plus encore quand il ajouta :
« Brisons là : je garde ma verve, si falote
À tant t’ouïr, pour autre chose qu’aoûtat ! »

mardi 12 octobre 2021

lundi 11 octobre 2021

HAÏKU AU COU

Avec le nombre de « trous du cul » qui le peuplent, tu m’étonnes que le monde soit si irrespirable !

PARRAIN

À Clément, le 08 juin 2021

Ton prénom, Mon Parrain, disait beaucoup de toi
Mais taisait la petite étincelle d’enfance
Restée en ton regard rieur, complice, vaillance
Face à une vie retorse qui n’épargna pas ton toit.

Ton prénom ne dit pas non plus cet être courtois,
Humble et serviable, au cœur plein d’élégances,
Toujours à aider d’abondance, sans manigance,
Qui le demandait, que ce soit moi ou que ce soit toi.

Ton prénom dévoile certes ta bienveillance,
Mais pas cet amour sans faille ni défaillance
Pour les femmes de ta vie, pour tes proches et prochains…

Et voilà que ton prénom va être gravé sur du marbre
Alors qu’on aurait tant préféré qu’il le soit sur quelque arbre
Solide comme toi, sous averse et crachins.

dimanche 10 octobre 2021

samedi 9 octobre 2021

HAÏKU RECONNAISSANT

Ménageons les ménagères qui, elles, ne se ménagent guère !

DES GLACES…

Petite fable affable

Papa et fiston, moment de partage,
Se font dorer sur leur balcon sans âge,
Quand le père envoie son rejeton
Chez le glacier munis de jetons
Et sonnants et trébuchants nécessaires
À l’achat d’au moins deux bons gros cornets.
Quand revient, enfin, le garçonnet
Il n’a dans les doigts qu’une seule glace.
Chez son paternel toute joie fait place
À la stupeur et à des mots sans classe…
La canicule le rend cafardeux !

« Mais j’en avais bien acheté deux,
Pa’, et une fondait ! » fait le merdeux.
« Je l’ai mangée sinon c’était en pure perte ! »
Ajoute-t-il, la voix des plus alertes.
Le père se ravise et tend sa main.
À ces doigts offerts, soudain, le gamin
Dit : « Celle qu’a fondu, c’est la tienne…
Et je vais donc déguster la mienne ! »
Et il lèche son achat goulûment…

Le valeur d’un roué n’attend vraiment  
Le nombre des années, décidément !

jeudi 7 octobre 2021

HAÏKU’L PAS HABILITÉ

Qui la vie a mis à terre, souvent veut se foutre en l’air !

BERLÈZE

Blaise, ne vous déplaise
Les très hautes falaises,
Soenit-elles hélas anglaises
Ou, c’est mieux, gallèses
Et mettent mal à l’aise,
De toujours fort me plaisent
Pour ce même malaise.

Il rappelle aux balèzes
Méprisant lais et laizes,
Qu’il sont moins grès que glaise,
Fragiles brins d’alaise
Pendant aux noirs mélèzes,…
Et j'en suis fort aise,
Mon gigantesque Blaise !

mardi 5 octobre 2021

HAÏKU DE POKER

Jouons cartes sur table : La belote est le tarot du peuple quand le bridge est la belote des élites !

LE QUETZAL TROP CORDIAL

Petite fable affable

Un oiseau ravisseur s’était pris d’amitié 
Pour un quetzal resplendissant, un animal
Qui a plus de queue que de plumes et, pitié,
Moins de chair que de plumage. Où est donc le mal
Me direz-vous ? C’est que le premier est rapace,
Prédateur du second, aux tropicaux espaces.

Certes, tout est à l’excès en ces forêts-là
Mais quand même, avouez, Amis : faire du plat
À son pire ennemi est chose dangereuse
À tout le moins. Cervelle d’oiseau ne vaut pas
Plumage ou ramage et une vie courageuse
N’explique pas que l’on coure ainsi au trépas.

Pire, le grand fauve ailé, vivant guindé
Quoique volant de guingois, était moins ami
De l’autre emplumé que ce-dernier ne l’était
Du prédateur. Ce sont las des infamies
Courantes en ces vils pays restés en jachère…
Et autres lieux circonvoisins, Ma chère.

Mais le quetzal, heureux, n’en soupçonnait rien.
Il présenta ce proche prochain aux siens
Qui lui firent bon accueil comme on sait faire
Chez ces bêtes courtoises et affables. Hélas,
Trois fois hélas, ce gerfaut leur fit leur affaire
Ayant, enfin, là, l’équivalent d’un tétras !

Ne vous attachez point aux gens qui vous dédaignent
Si vous craignez qu’un jour votre bon cœur ne saigne.

dimanche 3 octobre 2021

HAÏKU RIZ NOIR

Un pisse-froid peut-il choper une chaude pisse ?

L’ENFANT

L’enfant que Noël a oublié
N’a pas, aux pieds, de souliers
Quand il arpente sa métropole
Et n’a que hardes sur les épaules
Pour se prémunir du froid, de l’eau
Du ciel qui tombe, hélas, à seaux…

L’enfant que Noël a oublié
N’est à personne, ici-bas, lié.
Il erre comme tout autre pauvre hère
Entre douleurs, fatigue et misère
Sous milles regards indifférents,
Malgré l’aumônier déférent…

L’enfant que Noël a oublié
Pourtant travaille en atelier,
Là, pour des enfants du bout du monde :
Il fait des jouets qui bougent, grondent,
S’agitent… qu’on n’aura pas oublié
D’offrir à tous nos familiers.

vendredi 1 octobre 2021

HAÏKU MONDI

Je l’avoue : je n’entends rien à la surdité !

L’AGNEAU SOUPÇONNEUX

Petite fable affable

Il est des corniauds se prenant pour cygneaux !
Un galopin, turlupin parmi les agneaux,
Se croyait plus que tous le siens frères
Doté d’“esprit critique”. Et ce grégaire,
Critiques il ne manquait jamais d’en faire, hélas ;
Quant à l’esprit, pour ça, il n’était pas un as !

Vivant par faute d’autrui durable
Lune de fiel avec d’adorables
Vilaines en laine et bons sueurs de suint,
Il se démarqua du troupeau dès juin.
Il estimait qu’en son sein, quoi qu’on dise,
Il n’était que mensonge et balourdise,
Ou duperie, fallace et piperie !
On pense mieux par soi qu’en pairie…

Il savait par les boeufs la terre plate.
« Détail de taille ce que tu relates,
Et qui, par nos monts et vaux, m’aura échappé »
Lui fit le chien qui aimait fort japper.
 « Face au berger plus qu'au loup méfiance !
Le chèvres m’ont appris en confidence,
Que pour mieux nous soumettre, le charbon
Les fièvres, les poux et les vers, ces barbons
Inventèrent. Cessons donc d’être ouailles
De ces êtres qui nous font victuailles.
Oui, tout est suspect. Tout n’est que complots
Avec tous ces fourbes, tous ces charlots ! »

Parce qu’on lui laissait toison sur râble,
“Changement climatique” n’était pas croyable.
Il tenait cela d’un vieux corbeau.
Et pour lui le plus gros, le plus beau
Étaient ces lamas, mis là pour happer broussailles,
Prélude au “Grand Remplacement” par ses rocailles.

« Je m’en vais, je ne vous supporte plus.
Vous ne savez qu’être ensemble au surplus !
Votre basse vue, votre entre-soi m’insupporte :
La différence, hélas, n’y ouvre aucune porte !

- Et la bêlante bêtise, Ami, encore moins !
Ceux que tu penses foutriquets m’en soient témoins,
Raisonneur ! fit le bélier. Ce qui m’embête
C’est que tu quittes ton vieux troupeau,
Pour être entendu, pour sauver ta peau…
En rejoignant un tout autre troupeau de bêtes ! »