Certains ont assez de mauvaise foi pour avoir toujours bonne conscience !
Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques
parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…
vendredi 28 février 2014
jeudi 27 février 2014
COMME HAÏKU & SCHMIDT
Certains hommes pensent
qu'il faut s’adresser à d'aucunes femmes
avec moultes corrections !
AU LIT D'ALLIGATOR
Petite fable affable
Maître alligator régnait sur le grand fleuve.
Comme tous nos Grands, la chose n’est pas neuve,
Il allait, tout bruissant de soi, ne souffrant
Pas d’attendre autrui, et quel que soit son rang,
Mais n’était, hélas, jamais lui-même à l’heure.
C’est ça, être l’autorité supérieure !
C’était un souverain sournois et pervers
Qui, sur le monde, avait l’esprit peu ouvert.
Certes vieux, mais se pensant encore vert,
Lui qui était chic et chiant, de l’hiver
À l’hiver, partageait - sans rire ! - le trône
Avec son épouse, authentique matronne
De sexe féminin… ou bien approchant.
Elle lui chantait pouilles à tout bout de champ
Mais jamais en public. Sourire à la lippe,
Elle savait sa place, peu chère en nippes.
Cette épouse, corsetée dans ses principes,
Il l’avait, on peut l’avouer, prise en grippe.
Ayant meilleure mémoire pour son dû
Que pour ses dettes, ce sombre individu
Noya la mère de ses enfants, dodue
Au surplus, qui lui avait fait sacrifice
De ses plus belles années, sans artifice.
Celle qui lui offrait conseils et délices
Ayant, par lui, quitté à jamais la lice,
Il prit en secondes noces un tendron
Qui n’avait, disait-on, rien d’un laideron.
Espérant dormir sur pétales de roses,
Notre roi eut vite un lit de ronce et j’ose
Dire qu’il regretta ses neuves amours
Dépensières, tracassières sans détour,…
En le trompant et le ruinant, tour à tour
Elle détruisit son crédit alentour.
Il fut chassé pour avoir omis deux choses :
Choisir c’est renoncer, quelles que soient les clauses ;
Celui qui confond respect et soumission
Finit tout seul, non sans humiliation.
Songeant qu’il était père de ses épreuves,
Maître alligator mourrait dans le grand fleuve.
EN ROUTE POUR… UN GRAIN DE FOLIE
Oui, ce monde austère est à nous
La joie y semble, las, proscrite,
Erre ailleurs ou se terre en nous…
Avec des faces hypocrites
Mines et minois attristés,
S'affichent, tout en fausseté,
En longues faces :
Le sérieux, seul, doit exister
Et a sa place.
Alors, chauve comme un genou,
Je m'efforce, mince mérite,
Avec mon masque de minou,
De voir fleurir, des marguerites
Au coin des yeux et insister
Pour voir des sourires exister
En vain… Ça lasse,
Car la mode est de résister,
D'être de glace…
J'ai beau regarder et pister
On vit, mélasse
Du temps, l'air dur, pour subsister.
C'est ça leur « classe » !
mercredi 26 février 2014
mardi 25 février 2014
QUESTIONS ANGOISSÉES D’UN GÉOGRAPHE DÉBOUSSOLÉ
Peut-on jumeler Les Lèches (24) et Collan (89) sans risquer de scotcher Toutlemonde (49) ?
Peut-on prendre plus facilement Aize (36) qu’Ampoigné (53) ?
Pourquoi changer d’Err (66) ?
Peut agrandir Ajou (27) sans faire Trôo (41) ?
N’est-ce pas Nonfoux (Suisse) pour une commune que celui d’Appelle (81) ?
Les piscines de Nages (81) et Replonges (01) sont-elle aux normes ?
Anjeux (70) vaut-il Champdôtre (21) ?
On file à Plomb (50) ?
Peut-on jumeler Bidon (07) et Villé (27) ?
A-t-on intérêt à visiter un village qui serait Bouzillé (49) ?
Noyon (60), notre chagrin ?
Noyon (60), notre chagrin ?
LE FORT LE PLUS FORT…
Petite fable affable
Dans la concession, le matin se levait.
Il tannait déjà, quoique encore jeune,
La peau de la terre qui, comme couvée,
Craquait sous sa brûlure qui,las, déjeune
Aussi des bons soldats de la garnison.
Sur leur rocher, ils veillent sur l’horizon.
Ils n’ont pas dormi leur content tous ces hommes,
Car ici la nuit s’abat dans la moiteur
Comme, dans une touffeur gênant les sommes,
Le jour se traîne pour ces explorateurs.
Mais le comptoir a de forts bonnes murailles
Et l’indigène pas vraiment d’entrailles.
Depuis qu’on avait posé le pied ici
Pour prendre en main le sort de l’or, des épices
Et des soies qu’on y trouve, même assis,
Le fort de briques se dressait là, propice
À nous protéger de tout, sauf du soleil si chaud.
C’est vrai qu’il est construit à sable et à chaux.
Les Barbares du coin font notre fortune ;
On leur offre notre piété sans pitié.
Mais ces Sauvages courant bien d’autres lunes,
Être missionnaire c’est pas un vrai métier !
Le nôtre éduque surtout filles et femmes
S’occupant de leur corps plus que de leur âme.
Notre enceinte de pierres et ses fiers canons
Est imprenable mais l’homme est une argile
Fragile. Bien trempés, nos soldats, Crénom,
Oublient, à peine arrivés, leurs évangiles !
Sieste, oisiveté occupent leurs journées
Comme luxure et alcool, sans ristourner.
Le capitaine soignant son vit et sa panse,
La Faucheuse paya son dévouement
À bon compte quand, lors d’une nuit de transe,
Le fort fut pris. La Mort le prit dans ses dents
Et lui dit, alors, cet ancien axiome :
« Il n’est de bons murs que de bons hommes ! »
lundi 24 février 2014
dimanche 23 février 2014
EN ROUTE POUR… MANGER SANS DANGER ?
Que manger qui soit un peu sain ?
Que boire qui nous laisse sauf ?
Les questions volent en esssaim…
Les apprentis-sorciers, ces beaufs
Qui ont sali jusqu’au Vexin,
Nous condamnent, tous, aux vaccins
Et aux pilules
Pour survivre à leurs trucs malsains
Qui, las, pullulent…
Ils engraissent les médecins
De nos maux nouveaux, nés du bof
Et du beurk qu’on bouffe : ces saints,
Nous tueront tous… et pas en off !
Il nous rendent, sale dessein,
Gobeur de gélules,
Le visage couvert d’axin,
Tout en pustules.
Boire et manger sont assassins
Que t’inoculent
Ceux qui n’engraissent, capucins,
Que leur pécule !
L'AGOUTI DÉGOÛTANT
Petite fable affable
Un agouti, petit rongeur bête et sauvage,
Pris depuis quelques jours par de vaillants chasseurs
S’enfuit de leur village, où un enfant peu sage
Devait le surveiller, être son nourrisseur.
Le fugueur a chipé une flasque au passage
Et s’en retourne auprès de ses frères et sœurs
Avec sa fiole, cadeau pour son vieux père,
Maître en leur forestier et tranquille repaire.
Il trottait espérant, de ses tracas, la fin.
Las, son chemin croise celui d’un gras et gros drôle,
Seigneur Anaconda, connu pour avoir faim
Aussi carnassière que les porteurs de groles
Si patients à traquer et engraisser afin
De faire un bon festin quand à la casserole
Vous vous retrouverez. C’est ça l’Humanité,
Sa civilisation tient dans son assiettée !
Grosse d’une seule et même pensée, la tête
Accoucha aussitôt de ces vertes paroles :
« Rongeur, mon faible ami, dois-je te faire fête
Pour le piètre repas, guère mieux que scaroles,
Cette tant maigre chair que, sur ces entrefaites,
Tu m’offres en venant à moi, mais sans girolles ?
- Il n’est point de gloutir sans boire chez les Hommes.
Ce flacon me vaut-il pardon en ton royaume ? »
L’anaconda songeant au ragoût à deux sous
Qui vite allait suivre, boit sans goût à la « dive ».
Sa prise ne voulant goutte goûter, s’absout
En lui disait qu’il est le plat, non le convive.
L’autre finit l’alcool et s’en trouve fin saoul.
Ivre, il se love et, là, s’endort. Bête naïve !
L’agouti s’en fut d’une allure plus que vive…
Qui, ayant la force, s’arroge le droit,
Un beau jour, finit berné… comme il se doit.
samedi 22 février 2014
vendredi 21 février 2014
TROU D’HAÏKU
« Le fléau de Dieu » n’était qu’un homme.
Ça réduisait sacrement sa capacité de nuisances !
LA BELLE BAIGNEUSE
D’après María Chuchena, chant traditionnel mexicain.
En se froissant, en froufroutant,
Devant nous, passe un frisson lent.
Nous fascine ce jupon blanc,
Qui va, froissant et froufroutant.
En se froissant, en froufroutant,
Devant nous, passe un frisson lent.
Nous fascine ce jupon blanc,
Qui va, froissant et froufroutant.
Celle qui le porte si bien
A une rose à ses cheveux ;
Rose rouge selon son vœu,
Avec sa beauté pour seul bien.
Celle qui le porte si bien
A une rose à ses cheveux ;
Rose rouge selon son vœu,
Avec sa beauté pour seul bien.
María, le matin, va tôt se baigner.
Et nous, et les mâtins, allons reluquer
María, au matin, le cœur à buquer,
Car elle nous a tous, un jour, dédaignés…
María, María,
On t’aime et cois, depuis des mois,
On t’en veut, quoi !, tout en émoi.
Marie-nous tous dans quelques mois…
Inondée d’or, près des tréflières,
Et brune, en nu dans la rivière,
Elle est l’Esprit de la frayère,
Lavée et baignée de lumière.
Inondée d’or, près des tréflières,
Et brune, en nu dans la rivière,
Elle est l’Esprit de la frayère,
Lavée et baignée de lumière.
Le jupon jeté sur les pierres
Et sa rose dans les bruyères,
Elle fait rugir la mouillère
Et rougir les Paul et les Pierre.
Le jupon jeté sur les pierres
Et sa rose dans les bruyères,
Elle fait rugir la mouillère
Et rougir les Paul et les Pierre.
María, le matin, va tôt se baigner.
Et moi, traîne-patins, je cours reluquer
María, au matin ; mon cœur va buquer,
Jusqu’à l'autre matin, tout d’elle imprégné.
María, María,
Je t’aime, quoi ?, depuis dix mois,
Je reste coi, tout en émoi !
Marie-moi à la fin du mois…
En voletant, en froufroutant,
Devant moi, passe un frisson lent.
C’est la fraîcheur d’un jupon blanc,
Qui va, voletant, froufroutant.
En voletant, en froufroutant,
Devant moi, passe un frisson lent.
C’est la fraîcheur d’un jupon blanc,
Qui va, voletant, froufroutant.
J'étais caché, pas assez bien.
Elle m'a vue, moi le morveux
Incapable du moindre aveu,
Et frêle carrure, ô combien !
J'étais caché, pas assez bien,
Elle m'a vue, moi le morveux
Incapable du moindre aveu,
Et frêle carrure, ô combien !
María, ce matin, a enfin daigné,
Dans sa peau de satin, voir un freluquet.
María, ce matin, m'a bien ensuqué
Et, sans vain baratin, m’a tout enseigné.
María, María,
M'a dit à moi : « Je t'aime, toi ! »
Et dans un mois, j'en suis pantois,
M'épouse moi, sans foi ni toit !
FAIT À LA LETTRE
Petite fable affable
Vieil et las, un homme, en nos montagnes
Vit, sans un bien ni plus de compagne ;
Il pleure son fils embastillé,
Loin, pour pécadilles enquillées.
S’il a échappé à la Guyane,
Écrire est leur seul fil d’Ariane.
Dans les lettres ainsi échangées
On cause du pays inchangé,
Du temps qu’il fait et du temps qui passe,
De tout, de rien, du reste,… toujours
Ressassant des « si… » jusqu’à l’impasse,
À faire le décompte des jours.
Jusqu’au matin où, dans sa cellule,
À l’adresse de son matricule,
Ce fils reçoit du père un courrier
Qui, las, l’a fortement contrarié :
« Mon fils tant aimé,
Je suis mal allant.
L’âge a entamé
Forces et talent
Que j’avais pourtant,
Œuvrant à la hâte
Au travail, par temps
Beau ou qui se tâte.
Vient, ici, le temps
De planter patates
Mais je ne le puis.
Si tu étais là,
Avec ton appui,
Et sans tralala,
On aurait tourné
Cette foutue terre
Qui me fout par-terre
Rien que de la voir
Friche. Matin. Soir. »
Quelques jours plus tard, l’Ancien put lire
Ce petit mot qu’il prit pour délire
« Mon tendre et bon Père
Que l’âge anoblit,
S’il te plaît, oublie
Les pommes de terre.
Laisse reposer
Leur champs. J’ai semé
Là, oui j’ai osé,
Un blé mal famé
Qu’on moissonnera
À mon retour.
Biens, il donnera…
Car il vaut détours ! »
Alors que le vieux finit de lire
Cette lettre, sirène en délire,
La gendarmerie arrive à lui,
Puis le G.I.G.N. Sans bruit.
Suivait la Police de Paris,
Comme en tout, toujours cavalerie.
Notre montagnard, mine inquiète,
Ne comprend à cela mot ni miette
Mais se tait, rouge de confusion,
Craignant que ça prête à contusions.
Tous fouillent le jardin et les champs,
Creusés, retournés d’un air méchant ;
Pour ça, charrue n’aurait pu mieux faire !
Mais rien ne fut trouvé. Ah misère !
Les voilà Gros Jean comme devant
À repartir comme un coup de vent.
Une semaine après cette affaire,
L’Ancien reçoit, pourquoi donc le taire ?,
Un poulet du fiston à boulet
Qui, de la sorte, était libellée :
« Très aimé Papa,
Je sais que courrier
Ici, pas à pas,
Est fort étudié.
Donc, je suis certain
Que le champs est prêt,
Grâce à ces crétins,
À être tout près
D’enfin recevoir
Les pommes de terre.
Comme tu peux voir,
Je ne pouvais, Père,
Faire mieux pour toi
Tout loin que je sois.
Et pour les flics qui croyaient surprendre
Un secret ou en cherchent ici :
Gare à ce que vous croyez comprendre
Des mots et des intentions d’autrui. »
jeudi 20 février 2014
HAÏKU TORDU
Pas à pas, la technique est un progrès conduisant vers la barbarie
du toujours plus vite et du toujours plus vide.
mercredi 19 février 2014
EN ROUTE POUR… LE DOUTE
Parce que je doute, je suis…
Et ne sais faire que ça : suivre ?
Peureuse, incertaine, je suis
L’air du temps au lieu de poursuivre
Ma voie. Les autres sont un livre
Jouant ma voix,
Craignant de mal penser, de vivre
Hors du convoi,…
Qui doute jamais rien ne suit
Car douter : « C’est être, non suivre ! »
Mais être quoi ? Qui ? Soie ou suie ?
Suif ou soi ? Moi, je suis du cuivre,
Non or ou fer, et donc me livre
Aux modes, voies
Piégées dans lesquelles j’erre, ivre,
Corps, âme et voix.
Sans vouloir qu’on m’en délivre,
Chacun pourvoit
À mes idées, pensées sous givre,
Que je renvoie…
UN FAUTEUIL, CRAPAUD ?
Petite fable affable
« À son venin, on connaît la bête ! »
Disaient les Anciens.
Un gros crapaud buffle, forte tête,
Ennuie tous les siens.
Avec son humeur toujours infecte,
Hautain et lointain,
Il sait dire ce qui vous affecte.
Tuer ce cador ?
On y songe… Il plonge à la nageoire
D’un poisson qui dort.
C’est un silure tout en mâchoires.
Pour sauver sa peau,
Il saute et réveille un serpent, foutre !,
Aimant les crapauds.
Il se croyait sauf en passant outre ;
Le prend Caïman :
« Crapaud, à trop fuir un danger on tombe,
Dit-il calmement,
Sur un péril qui, lui, las, vous plombe ! »
Disaient les Anciens.
Un gros crapaud buffle, forte tête,
Ennuie tous les siens.
Avec son humeur toujours infecte,
Hautain et lointain,
Il sait dire ce qui vous affecte.
Tuer ce cador ?
On y songe… Il plonge à la nageoire
D’un poisson qui dort.
C’est un silure tout en mâchoires.
Pour sauver sa peau,
Il saute et réveille un serpent, foutre !,
Aimant les crapauds.
Il se croyait sauf en passant outre ;
Le prend Caïman :
« Crapaud, à trop fuir un danger on tombe,
Dit-il calmement,
Sur un péril qui, lui, las, vous plombe ! »
mardi 18 février 2014
HAÏKU LEVRINE
La géométrie, même complexe, c’est une arithmétique concrète.
Mais cela n’aide pas les mathématiques à me paraître sympathiques.
lundi 17 février 2014
QUESTIONS ANGOISSÉES D’UN GÉOGRAPHE DÉBOUSSOLÉ
Est-ce une terre d’asile que Beaufou (85) ?
Trouve-ton de jolies blondes à Bellebrune (62) ?
A-t-on un meilleur point de vue à Voyer (57) qu’à Nouvoitou (35) ?
Est-ce aussi osé d’habiter Oz (38) qu’usant de vivre à Uz (65) ?
Peut-on ouvrir sans risque un lupanar à Bèze (21) ?
Mieux vaut Plumaudan (22) qu’ailleurs, non ?
Pabu (22) Pâlis (10) ?
Le Mont-Dieu (08), ce n’est pas vrai que Parroy (54) vaut bien Maisse (91) ?
Peut-on jumeler Les Fosses (79) et La Tombe (77) ?
Peut)o faire un raout à Juillé (16) ?
AUX FILLES DE L’EAU…
Petite fable affable
Sans paraître plein d’inanité,
La faune des eaux de cette plage
Ressemblait fort à l’Humanité :
L’écrevisse, au bout de son bel âge,
N’ayant pourtant jamais marché droit
Se voulait pucelle et qu’on le croie ;
Une langouste qui se voulait dame
À la fleur de ses jours, fort vous blâme
Si ses rides gommées, non sans art,
Et ses jeunes amants de hasard
Ne vous la font croire jouvencelle ;
Crabe coupante et cassante, icelle,
Comme sa pince, se croit, sans feinte,
Fort aimée alors qu'elle n’est que crainte ;
Chez les crevettes, où tout est bon
Sauf la tête, on trouvait un Platon,
Un Aristote, un Kant, un Érasme,…
Alors que tous ces sots ectoplasmes
N’en savent pas plus long qu’A.B.C.
La tortue avançait, front baissé.
Elle était la risée de bien des rosses
Qui la trouvaient bien lente et trop grosse ;
Et la coque, en sable se terrait,
Car moins belle qu’huître qui serrait
Entre ses dents de si belles perles.
Ce rivage était un Clochemerle
De quolibets et de faux semblants
Où chacune jouait les Jean-le-blanc.
Amie, ne sacrifie jamais l’être
Au vain médire ni au paraître !
dimanche 16 février 2014
samedi 15 février 2014
LE ZÈBRE RAYÉ DES CADRES
Petite fable affable
Un drôle de zèbre ensavané,
Mais rayé au rebours de ses frères,
Portait la livrée des condamnés
Car il avait été en affaire
Avec des vautours et des hyènes,
Dans un mauvais coup, vil et vaseux.
Il en paya le prix : prison ferme.
Deux ans. Sans rémission du terme.
Point quinaud, un tantinet faraud
Ce sauvageon peu recommandable
Avait rejoint le troupeau : maraud,
Il avait été, hobby damnable ;
Il s’était rangé et un pardon
Avait été accordé. Fi donc !
Face aux jeunes zèbres, la justice
De Sire Lion il vilipendait.
Il se gaussait de la corde lisse,
De la potence où elle pendait
Attendant larron ou brute épaisse
De son espèce. La pire espèce.
De cet exemple de repentir
On craignait fort qu’il eût à pâtir.
En fait, s’il avait tourné la page,
Il n’avait pas le livre fermé.
La sagesse fuyant avec l’âge,
De médire en méfaits ont germé,
Chez ce trop piaffant quadrupède,
Des idées qui en rien ne vous aident :
Il s’en prit au roi, dent aiguisée,
Et finit au gibet déprisé.
Depuis, un mot court dans l’herbe sèche
Comme un zèbre, en souvenir du fol :
Mépriser la hart jamais n’empêche
Qu’on vous la passe, un matin, au col !
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