Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 5 février 2014

OS COURT

          Jésus marchait sur les os avant de tomber sur l’un d’eux et de se les rompre. C’est qu’il n’avait pas connu les os de Versailles ni le zoo de Vincennes qui ont si bien résisté au temps et qu’on peut admirer sans être trempé jusqu’aux os. C’est là le fruit ésotérique de notre chère Histoire, cette succession de guerres - dégâts des os déversés par trop ! - qui a souvent noyé le pays sous des os pas toujours à nous et lui a donné nos actuelles frontières, souvent lignes de partage des os entre nos voisins et nous.
     Par Osiris, moi qui ai de beaux restes et espère faire de vieux os, j’ai beau les avoir bons et solides et assez loin de la peau, je ne risque pas de les perdre et vais, plus modestement, au gré des os, naviguant sur eux sans vergogne. Parfois, dans ces os-là, je prend les os à d’autres dans les villes de même nature (donc pas Massy-Palaiseau) pour mieux les dompter et les assainir car, comme tout un chacun, j’ai les os usés, au fil de l’an et des ans : ces os-là tarissent et pas d’éloges, se confondent à la ronde, débordent mais pas d’énergie, se rassemblent tout ensemble, se retirent sans qu’on les y convient, montent mais plus à l’assaut, dorment plus que leur saoul, affluent depuis leurs rus, s’amassent en masse ou se déposent en lauzes,…
     Qui l’eût cru ?! Pas moi qui suis, de mon âge, sur la décrue des os.

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