Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 5 février 2014

LES RATONS VOLEURS

Petite fable affable

Au bord d’un vieux cours d’eau, il m’en souvient,
Végétaient, l’air badaud, deux bons à riens,
Ratons-laveurs sans talent ni vergogne,
Enfants de vils commerçant nés de peu,
Enrichis vite, à s’en rendre adipeux,
Vendant pour viande fraîche des charognes
Blanchies. Plus insolents que nobles de sang,

Ils étaient tout, sauf deux saints innocents.

Ces deux-là boudaient l’effort et l’ouvrage
Déprisaient le travail, cet esclavage,
Mais enviaient fort les prises des loutres,
Les festins des ragondins ou, bêcheurs,
Les greniers des castors, maîtres-bûcheurs.
La rage rongeait prou nos deux jean-foutres !
Or, ici, avoines et picotin
Récompensent mérite et non crottin.

Profitant d’avoir, sur les yeux, un masque,
Ces deux gueux se firent larrons. Leurs frasques
Privèrent de pitance leurs voisins.
Eux jubilaient, engraissant leurs réserves
Leur bedon, leur arrogance et leur verve.
Nid, terrier et trou, hutte ou magasin,
Tout fut, avec soin, objet de visite
Et de rapine pour ces parasites.

Au bord d’un vieux cours d’eau, il m’en souvient,
S’étoffaient nos badauds, des propres-à-rien.
Où que vos pas vous portent, c’étaient larmes
De vieux castor, sanglots de ragondin,
Pleurs de loutre,… à cause de ces gredins.
Mais leur gîte n’étant point forteresse,
Le gibet leur offrit justice expresse.

Le mieux, parfois, est l’ennemi du bien
Comme l’envie plante votre potence :
Comparer à autrui son sort, ses biens,
Vous fera, toujours, faillir l’existence !

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