L’amour est une torture,
La planète sépulture.
Si vivre reste un désir
Si vivre reste un désir
Ce sera sans ses plaisirs :
Dieu est mort et, vieux gibbon,
L’Homme qui serait né bon,
Dans sa tombe, l’accompagne,
Laissant veuve sa compagne,
Sans un pagne.
Là, au milieu de la toile,
Le temps soulève son voile.
Et un homme sort de l’œuf,
L’œuf veuf d’un monde tout neuf,
Né dans l’horreur de la terre,
Les convulsions de la guerre,…
Il est le saint fils du sang,
L’éternel fils renaissant,
Indécent.
Mais le sol, las, est stérile,
Désert : l’œuf y est une île.
Pour l’avenir, apeuré,
Cette éclosion fait pleurer :
Larmes de joies, non sans peines,
Larmes de poix, lame et chaînes,…
Quand Hier est si présent,
Demain devient trop pesant…
Malfaisant.
C’est un triste tableau
Que ce printemps en halo.
Il noie du passé les ombres
Au souvenir d’heures sombres,
La mare de sang des camps,
La souffrance et ses carcans.
Sur un lit de pages vierges,
Plus blanches, encor’, que cierges
Que l’Histoire noircira,
Gît cet œuf qui nous sauvera
Ou bien… pas.
Car de l'œuf, fruit d’une errance,
Sort un destin, l’espérance.
La force d’un renouveau
Tramerait donc l’écheveau
D’une Humanité nouvelle,
Pour qui la vie sera belle
Les desseins désincarnés
D’Eve avilie, décharnée,
Maternés !
Illustration : Camille Lesterle, 21-25 février 2014
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