Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

vendredi 31 mars 2017

HAÏKU D’ŒIL DANS LE RÉTRO’ ?

Beaucoup  veulent être remarqués au lieu de chercher à être remarquables !

VENT RÊCHE

L'aventure en devanture,
Ma ville ventrue a vent
De mon  envie de nature
En cette veille d'avent.

Les délateurs sont tous potes,
Pipelets aux contrevents,
Et la rumeur ventripote.
En causant comme au couvent.

La ville n'est qu'un mensonge :
Ici, le jour est la nuit,
Les filles, belles-de-nuit,
À mille artifices songent ;
Ces joies m'ennuient,…
Avant qu'on sonne minuit,
Le temps fuis et mon pas s’allonge.

On a le cœur en Nivôse
- Ventrebleu, point de ventrée ! -
L'esprit triste et en Ventôse
Dans leurs banales vautrées.

Mais dans cette vie je plonge.
Las, le jour comme la nuit,
Aimant les belles-de-nuit,
Grisé qu'elles s'allongent,
Sans envie mais sans ennui,…
On sonnera cent minuits,
Avant que n'y replonge.

Je ne serai plus docile,
Plus assez sage ou fervent,
Car la Raison me décille :
Je causerai haut. Souvent.

Mon âme au ciel se ventile
Il est engoulevent :
Ville, ventouse futile,
Je te fuis sans paravent.

jeudi 30 mars 2017

mercredi 29 mars 2017

HAÏKU’RLANDE LUMINEUSE

Décembre est tellement une fin d’année qu’il sent le sapin !

DAME HYÈNE & LYCAON

Petite fable affable

Dame Hyène en sa tannière
Rongeait et rognait sans manière
Charogne et carcasses d’un fretin
Constituant les restes du festin
Que le bon roi Lion, en sa savane,
Fit ce matin avec sa caravane
De fils à dresser et de frères soumis
à son autorité, et de femelles
Prêtes à le servir. Et pas qu’à demi 
Car ce roi-là est un vrai Gargamelle !

Notre carnassier se prend à rêver
Qu’un jour son règne serait arrivé,
Qu’elle vivrait dans le luxe et l’opulence
Sans restriction, que sa corpulence
En ferait un animal redouté,
Qu’elle vivrait sans peur et sans douter.
C’est alors que s’exprima, sans entame,
Lycaon convié à son repas :
« Un jour sans nuit et un ciel sans pluie, Dame,
Ça n’existe guère ou ne dure pas ! »

Illustration : Élisa Satgé, été 2019


mardi 28 mars 2017

lundi 27 mars 2017

HAÏKU’VENTIONNEL ?

Y a-t-il chez les vrais moines de faux frères ?

VERS DES LENDEMAINS QUI DÉCHANTENT

La masse, dans la rue, ne se défile pas.
Elle est foule en marche qui impose son pas,
Elle est tout le peuple, et non factions, fraction ou groupes,
Et dit qu'individus qu'on veut mettre à genoux
Pour que quelques-uns puissent encor' dire « nous »,
Ou au garde-à-vous peuvent devenir troupes
Renforçant, remparant notre démocratie
Que Ligues de tous poils et réacs' rétrogrades
Veulent jeter à bas, pour rester bien assis,
Sans craindre révolte ou espérer algarades
Qui feront taire toute protestation,
Discréditée dès lors par les cognes en action.
C'est la parade des dernières bravades,
L'agitation que l'on désapprouve ou qu'on bade.

La masse, dans la rue, ne se défile pas.
Tous ces mécontents, comme au temps de grand-papa,
Refusent bousculade ou, pire, reculade :
Manifestation et revendications,
Sont ici théorie avant explosion,
Impatience et colère sont cavalcade
Contre mascarades, oubli, mépris… La colonne
Des toujours debout ne veut plus ni maux ni mots ;
Cette légion ne veut pas qu'on lui tronçonne
Droits et acquis, qu'on la berne comme marmots ;
C'est un long cortège des troubles, ribambelle
Des rebelles, parade au ras de ces poubelles
Où on veut le mettre. Il démontre à tous, et là,
Qu'on ne résigne pas, que l'on n'est pas las.

dimanche 26 mars 2017

samedi 25 mars 2017

HAÏKU BAS

L’incompétence c’est de l’idiotie consciencieuse ou de l’ignorance en action.

L’ÉTRANGE ÉTRANGER

Petite fable affable

Ras de poil mais pas à court d’idées,
Pour être accepté en notre monde,
Un rastaquouère tout bridé
Décida d’apprendre, avec sa blonde,
Notre langue et en fit un sabir,
Un baragouin prompt à ébaubir,
Que d’aucuns décriaient à la ronde.
C’était un cocasse patois
Dans sa bouche que cette onde
De sons, dégouttant comme eau d’un toit,
Avec cet accent d’ailleurs qu’on remarque
Et qui, encore et toujours, le marque.

« Salmigondis » et « Amphigouri »
Disaient, en fronçant leur nez, les bonnes
Âmes du pays, cachant leurs ris.
Ceux qui n’avaient pas fait la Sorbonne
Y votaient « charabia » et « jargon »
Digne de quelque obscur Patagon.
Rouge comme un souffleur de trombone,
Notre apprenti faisait bon travail,
Tournait ses phrases comme à Lisbonne,
Mais son galimatias, aïe-aïe,
Faisait rire ou fuir. C’est facile !
Il restait « l’inculte », « l’imbécile »,…

Mais plutôt qu’à railler ses essais
De ce bon « métèque », et sans vergogne,
On aurait du le louer : il sait
Sa langue et, là, il apprend, sans grogne,
La nôtre, besogne malaisée
Fût-on un érudit avisé.
Déçu, il partit aux cigognes
En disant à ses détracteurs,
Habitués du percolateur,
Qui en firent une drôle de trogne :
« En toute chose jaugez l’effort
Et jugez des progrès en renfort :
Le chemin plus que le but importe…
Avec les étapes qu’il comporte ! »

jeudi 23 mars 2017

HAÏKU’R DE COLLES

Quoique tous les enfants grandissent et me dépassent d’une tête, la plupart d’entre eux ont été si mal élevés qu’ils sont plus bas que moi !

LES LAPINS COURANT D’AUTRES LIÈVRES

Petite fable affable

C’était au bon temps où les Hommes, les Bêtes, 
Vivaient en bonne intelligence, sans peur
De se faire occire quand le fol ennui guette
Aux frimas, l’Humain et, las, le fait trappeur.

Des lapins, simplets, vaquent dans le bon trèfle,
Dans la luzerne tendre et le serpolet,
Jouent à des jeux valant moins que des nèfles
Ou à d’autres, un peu plus olé-olé,
Insoucieux des coups de feu qui trahissent
La fin de trêve pour leurs douces pelisses.

Un lièvre apeuré, soudain, vient à eux
Alors que tout était encore aux fous-rires :
« Il faut vite partir au loin, malheureux !
L’Homme est désormais un loup, si ce n’est pire !
- Sans chien ni lien, comme ça vient,
Nous sommes bonnes gens vivant en frères,
En paix avec tous ceux qui vivent sur Terre.
Qui nous peut vouloir du mal, Grandes Oreilles ?
Bah, viens plutôt partager notre oseille ! »

La battue se rapprochant, l’intrus fuit
Comme, jadis, allait carreau d’arbalète.
Nos rongeurs ne s’inquiètent que de la nuit
Qui cache au noir renards, furets et belettes.
Ils s’en retournent aussitôt à leurs gaietés,
À l’insouciante joie de la concorde
Bien que l’on soit déjà loin de l’été.
« Passons les instants que le Ciel nous accorde
Aux plaisirs qui donnent du sens à la vie :
Aimons et jouissons, Amis, à l’envi ! »

Un blaireau leur annonce, non sans dédain :
« Les forêts, les près et les monts se révoltent
Contre l’humaine félonie : du doux daim
À l’ours brun on veut qu'enfin l'Homme récolte
Les vils fruits de son infâme trahison. 
- Je vous désapprouve et vos choix condamne !
Fit le chef des terriers, un fort grison.
- T’as le droit de ne pas te battre, Gros Âne :
Si nous vainquons, nos acquis seront tiens,
Mais la défaite n’sera pas qu’aux miens ! »

mardi 21 mars 2017

HAÏKU’N C’TYPE, HÉ ?!

Brillants causeurs restant dans l’ombre et bruyants hâbleurs ombrageux haïssent de concert les taiseux les plus obscurs restants cois à qu’est-ce.

EN AVANT, MON VAN !

Jamais vanné, c'est en van que je traverse
La vie et ma ville, sans vanterie.
Depuis mon vantail de Vanves sous la pluie qui verse
Jusqu'à la Vanoise et ses coquetiers
Je roule dans un doux parfum d'habitacle,
Vanille chimique, l'œil moins aux autos
Et à la route qu'aux vanneaux, mes potes,
Qui migrent eux aussi quand, là, ça les tâcle !

Jamais vanné, c'est en van que je traverse
La vie et ma ville, sans vanterie.
Avec ma Vanessa, d'un vannier  la gerce,
J'vais par venelles et rues d'une patrie
Urbaine me rêvant vil va-nu-pied
De Vanuatu, un songe léger comme
Un vol de vanesse, moi le sans-papier
Qu'on voit en vandale, en voleur de pommes,…

lundi 20 mars 2017

PETITES HAÏKU’PURES

Les enfants sont précieux, me disait-on… 
Depuis que j’en ai je sais surtout qu’ils sont coûteux !

dimanche 19 mars 2017

HAÏKU DANS LE MIROIR

Aimer son reflet dans le miroir, c’est aimer le mouroir d’une image.

LA PIE PROCÉDURIÈRE

Petite fable affable

Cette pie-là est gaie comme un kapo,
Rugueuse dans la teneur du propos,
Rigoureuse dans le choix des mots
N’épargnant ni moineau ni guillemot.
Elle aime à disputer et à plaider,
Car elle s’ennuie à baguenauder :
Cette agasse ne cesse d’emmerder
Tous les oiseaux qui viennent à rôder
Aux alentours de son arbre et de son nid.
Aussitôt, s’ensuit querelle ou procès
Sans fin où elle joue la victime honnie
De menées qu’elle imagine à l’excès.

L’aigle est informé de ces procédés
Par Maîtres Corbeaux qui, en son nom,
Rendent Justice et sont, las, excédés.
Roi des cieux, par serre et par renom,
Il est aussi leur haut justicier
Et veut coincer cette mal lunée.
Il épluche, un à un, ses dossiers
Puis se saisit d’un qui fut ajourné.
Il réunit pour l’heur son tribunal.
La bavarde crut que c’était un honneur
Qu’on lui rendait par ce faste pénal.
On la punit comme infâme débineur ;
La jaspineuse avait oublié cet adage
Nourri et mûri par les penseurs d’un autre âge :

« Celui qui se réserve un moyen de chicane,
Intérieurement, se juge et se condamne ! »

vendredi 17 mars 2017

HAÏKU VERT POUR DEUX

Lessivée, Leïla peint quand les lapins font les civets.

ENCOR’ VIVANT

Sur « Toujours vivant » (Renaud Séchan)

J’suis bien vivant, ça c’est râlant :
Y’a que les morts qu’ont du talent !
J’écris toujours, et  tous les jours,
Des stances, des phras’, jamais à court.
Je fais causer des animaux,
Les fait pester face à leurs maux,
Se contrister comme gens normaux,
Un poil vache, un brin chameau !

J’suis bon vivant, pas un croulant ;
Y’a que les morts qu’ont du talent.
D’une fable ou d’un jeu d’mots,
Je m’amuse comme un marmot !
Les muses m’aiment mais j’suis resté le même,
À sourire et à rire d’nos travers,
Qu’on me lise ou  non, ou quo’n m’anathème ;
J’fais dans la prose, j’dévide des vers.
Faut êt’ crevé, ça me déprime,
Pour êt’ côté ou édité.
Alors je frime, et puis je rime,
Tout à ma rage, au débotté.
Je crie en bloc : « N’ai rien à faire ! »
Comme un bestiau qu’on a blessé
Et puis j’écris, sur d’aut’ affaires,
J’ai pas l’ego cadenassé !

J’suis bien vivant, ça c’est râlant,
Y’a que les morts qu’ont du talent
D’une fable ou d’un jeu de mots
Je joue toujours les nonchalants,
La plume alerte, l’encre en alerte,
Je métaphore en matamor',
Sur une toile inerte
Où des lecteurs, cœurs sans remords,
N’me laissent pas de message,
Pour me dire au passage,
Qu’tout est bonnet blanc, blanc bonnet, quel pied !

Le verbe entier dans l’styl’ pompier,
Le mot rétro, en passionné,
À mes fidèles, je voudrais dir’ grand merci,
Se savoir lu et mêm’ « suivi »,
C’est du bonheur, ‘faut partager.
Je veux continuer nom de nom,
Même si j’ai l’air de patauger,
Qu’importent la gloire et le renom.

J’suis bon vivant, pas un croulant :
Y’a pas qu’les morts qu’ont du talent.
D’une fable ou d’un jeu de mots,
Je joue à l’Almanach Vermot,
J’crains parfois d’lasser mais pas d’agacer
Nos bons causeurs couchés sur papier glacé,
Qui n’pensent pas, qui n’pensent plus, ou pas assez,
Perdus de fric, vendus au flics, à pépier
Qu’tout est bonnet blanc, blanc bonnet, quel pied !

mercredi 15 mars 2017

HAÏKU DU SORT

Pourquoi tout ce que l’on vit (jeunesse, maturité, vieillesse) est-il présenté comme un problème à résoudre et non comme un moment dont il faut jouir ?

LE MOCHE AMOUREUX

Petite fable affable

Un nasique faisait la cour à la guenon
Tortillant de la croupe et claquetant du pas,
Laquelle ne savait que lui dire : « Non !… NON ! »,
Dandinant de la croupe et redoublant ses pas.
« Ne vaut tripette qui a un si gros pif,
Remuant de la croupe et enfilant ses pas,
Qui a regard d’escopette et poux dans les tifs,
Tanguant de la croupe, hésitant trop dans son pas ! »

Alors le singe par sa Belle bafoué,
Posant enfin sa croupe et lorgnant ses appâts,
Lui dit ces paroles claquant comme un fouet
Avant de tourner croupe et d’aller à son pas :
« Ma foi, si on s’était arrêté à l’aspect
Repoussant de l’huître, aux trait suspects,
Aurait-on découvert la sublime beauté
De la perle nacrée qu’elle aime à mignoter ?! »

mardi 14 mars 2017

HAÏKU’LABORATION

L’Histoire déroule le temps à la manière d’un escalier à double révolution : l’un est le récit que l’on met sous les yeux des enfants et l’autre est une narration qu’il vaut mieux tenir loin de leurs oreilles.

TOUJOURS SUR LA CORDE RAIDE…

Souffleur de rêves et  jongleur de bulles,
Le poète est un étrange funambule ;
Au clair de sa plume, il avance mot
À mot, sur le fil noir d’une ligne raide
Tendue entre les marges de ses maux,
Aux piquets de ses malheurs. Sans espoir d’aide,
Il avance craignant l’obstacle d’un point
Ou l’accroc d’une virgule, en contrepoint.

Conteur sans trêve et sans coincer la bulle,
Le poète est éternel funambule, 
Les sens en alerte, l’âme à découvert
Il va lentement, filant ses métaphores
En phrases inégales rongées par les vers ;
Le verbe et la rime pour tout sémaphore,
Il joue du frêle balancier des sons,
En équilibre sur un air de chanson.

Jongleur de rêves et  souffleur de bulles,
Le poète est un fort triste funambule, 
Qui couche sa vie sur papier de soi :
Vertiges furtifs, coups las, heurts lourds, balafres,
Sensations douces comme soie,
Émois fugaces, spleen, désespérance, affres,…
Toujours à la page, il erre noir sur blanc
Sur le chemin du livre sans faux-semblant.

lundi 13 mars 2017

IL HAÏKU’R, HAÏKU'R LE FURET !

J’ai le cœur gros comme une enclume,
Et n’ai plus d’ « L » sous ma plume,
Les Muses m’ont abandonné,
Je leur ai pourtant tout donné.
Je ne sais plus où jeter l’encre.
Mon stylo vide est à l’ancre…

TROT C’EST TROP !

Ni céder, ni concéder !
Ô siècles décédés,
Au siècle des CD,
Équidé à liquider,
J’ai la pleine conscience
De mes plus que fascinantes
Bêtise, insignifiance,… :
Moins pur-sang que rossinante,
Ou plus cavale à céder
Qu’étalon à posséder !

Pourtant, j’aime à racoler
- Ô chimères immolées,
Eau amère et oeufs mollets - 
En cheval de retour olé olé,
J’aime à tourner l’anecdote
Et fais des vers, solitaire,
Simples et des plus salutaires ;
En cabriolet, en trolley,
Feu follet croquignolet !

J’écris comme un détenu !
Ô main prenant, main tenue
Et maintenant maintenue - 
Moi, en carne contenue,
J’fonce stylo-bille en tête,
Piaffe à courir la page :
Galop d’allégorie, fête,
Rimes passionnelles, rage
D’humour vache et fort tenue ;
Écrire sans retenue !

dimanche 12 mars 2017

B’HAÏKU’NOUR

Cela fait des lustres que j’aimerais bien connaître le génial ingénieur russe qui signe tous les produits électroménagers, quelque marque que ce soit, qu’il a créés, de son nom : « Poweronoff »  !

samedi 11 mars 2017

HAÏKU NU

La banche cornue était nue et ténue,
Et voila qu’éternue l’oiselle charnue,
Une inconnue, au hasard avenue.
Tenue non contenue. Rafales continues,
La branche menue, par le vent soutenue,
S’affaisse sous ses fesses à la survenue.
Cruelle déconvenue est advenue :
Fi de la branche cassée, jadis cornue
Et tombe à terre la nouvelle venue
Que j’ai, sur ma foi, à peine connue !

RÉACTION EN CHAÎNE

Petite fable affable

Oui, parce qu’il avait négligé son devoir,
Le bon, le fidèle Médor, par son maître
Fut battu comme linge au grand lavoir.
Mais l’homme avait été, par son contremaître,
Bousculé, lui-même, plus tôt, houspillé
Par son patron, grenade dégoupillée.
Ce chef a été chahuté par la Bourse
Et, las, ses actionnaires le boudaient
Au risque que sa boîte ne fût hors course
Avant que l’année ne fût toute émondée.

Et parce qu’il passait tout près de sa niche,
Mistigri, fut happé par ce foutu chien
Meurtri. Un bond sans but, près de la corniche,
Le sauva de ses crocs mais le stoïcien
Se revancha sur des souris en clique
Qui mordirent une grenouille en réplique.
L’amphibien en part croqué, vexé, verdit
Et gobe une mouche, tout à sa colère
Sans que cela l’apaise plus qu’un lanlère.
Un moustique ne trouvant pas ça bien, dit : 

« Se venger sur autrui de sa faiblesse,
Plus que médiocrité, c’est là, bassesse ! »

jeudi 9 mars 2017

HAÏKU’N C’TYPE, HÉ !

Peut-on être viré, à la fois, pour la bonne cause et de mauvaises raisons ?

DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA NUIT

Va de l’autre côté de la nuit
Car s’y trouve une aube plus fertile
Et un horizon moins stérile
Que ce jour passé aux murs de pluie.

Est-ce espérance puérile,
Rêve d’ennui, cauchemar sans suie ?
Non, ton demain sera moins fébrile !

Sous un azur sans nues en rouleaux
Est cette île où souffle, à fleur de derme,
La brise qui fait rester à flots ;

Là-bas, se terre une mer où germe
Le bouillonnement des ruisseaux
Et soupirent des roseaux dans l’eau,…
Là-bas se meurt toute terre ferme.

mercredi 8 mars 2017

mardi 7 mars 2017

HAÏKU’MPTE EN BANK

L’Afrique est une terre mal nommée car c’est loin d’être un continent à fric !

L’OCELOT BOSSELÉ

Petite fable affable

Un ocelot, réputé ladre, disait,
La lippe molle et le regard aiguisé,
Avoir, c’était sûr, des poches fort profondes
Mais des bras trop courts pour que ses mains les sondent.
Il n’était qu’un riche déchu, ami du roi
Certes mais, las, sans chapeau ni palefroi.
Un maigre lynx vint à jouer dans sa chaumière,
Nuitamment, pour piller hors la lumière,
Les trésors cachés du fauve tacheté
Que tous savaient pleutrerie et lâcheté.
L’avare économisait même ses sommes :
Le trublion fut reçu en gentilhomme
À coups de livres de comptes et de pensums
Dans la petite turne où un opossum
Même n’aurait pu se mouvoir à son aise.
Il s’en suivit hurlements jusqu’au malaise
Et pugilat : une telle intrusion 
Chez les bêtes se paie, à profusion,
C’est selon, de nues de poils, de pluie de plumes,…
On narre ces combats en de maints volumes.

L’ocelot hurlait qu’il voulait lui piquer
Son oseille et ses picaillons, paniqué ;
Que les lynx ne sont que larrons dont l’espèce 
Croît plus vite qu’ivraie ou pelisse épaisse.
L’autre se présente comme une camelot,
Un bonimenteur vendant des bimbelots,
Pour apaiser le grigou qui se déchaîne,
Si sa bévue le condamnerait aux chaînes,
Il n’y avait pas crime puisque rien
À voler. Plus maladroit que vaurien,
Il avait, seulement, mal choisi son heure
Pour démarcher un client en sa demeure.
Il était, vrai, un honnête mercanti
Qui de seulement deux vices était nanti :
Un sourire protocolaire, un langage
Diplomatique, atouts qui partout engagent !

L’avare porté au pinacle à la Cour
Fit si bien qu’à ses hauts cris on accourt :
Avant l’aube les poulets furent en la place
Et le chat-fourré jugeait d’une voix lasse :
Ces animaux décident fort doctement
Sur des choses qu’ils entendent rarement !
Il rudoie le fripon, le grugé câline ;
Condamne l’un au gibet sur sa mine
Quoiqu’il fut soldat du roi : notre ocelot
N’est-il pas courtisan ! Soyons pas ballots :
Mieux veut flatter que servir en ce monde.
On indemnisa le floué, quoiqu’à la ronde
Ce point fit débat, mais l’argent ira
Toujours au fric. Même un sot vous le dira !

L’histoire aurait pu en rester là si, Ma Mère,
Le roi n’eut besoin pour faire quelque guerre
D’écus et doublons sonnants et trébuchants.
Le Léonin se tourne vers le méchant
Rapiat qu’est le tacheté qui tant le courtise.
La requête, en fait l’ordre, entre eux attise
Le différend. On rappelle au souvenir
De l’ocelé le procès : il voit venir
Son Maître : « En quoi suis-je, Noble Crinière,
Ton obligé ?!… Le juge à sa manière
A fait triomphé la simple vérité !
N’oublie jamais, Seigneur, que la vraie richesse
Est de ne rien attendre des autres, largesses
Ou argent, comme tout homme de bien !
Et tu es de ceux-là, Roi, ô combien !
- Seul un galérien n’a rien à perdre !
Ironie et flagornerie  font s’éperdre
Car, tu n’es point libre, être microbien :
Tu me dois mes faveurs, “Homme de biens” ! »
Argua le monarque, jupitérien.
Pour lèse-majesté fut occis le pingre
Et on réabilita le lynx malingre,
Mort depuis lurette, oublié des siens :
Ça ne coûtait rien et faisait bien
Comme de ruiner les enfants et la femme
Du chat tâché, infâme rat jusque dans l’âme.

Face à qui fait de l’ombre comme une tour,
Si tu refuses un service en retour
De grâces ou d’attentions, c’est tout comme !,
Que tu hésites ou cherches à passer ton tour,
Gare à toi et à ta race, bête ou homme :
Haute noblesse ne fait pas gentilhomme !

dimanche 5 mars 2017

HAÏKU’SSINET

Je ne suis pas un dégonflé : mon tour de taille en atteste !

BRÛLOT PAS DIPLO’

C’est un angelot,
Du genre ballot 
Mais pas ramollo :
Un beau bibelot
Con comme un bulot,
N’ayant qu’un grelot
Dessous le calot.
Chacun son lot,
Sa croix, ses sanglots,…
Sans être falot,
Ni voir des complots,
Partout, au kilo !

Tâtant le goulot,
Fumant du perlot,
Ce nez de mulot,
Pâlot sans boulot
Pour rester à flots,
Use du culot
Comme un camelot :
Il fut matelot
Avec javelot
Guettant au hublot,
Orques, cachalots,…

Puis sur un ilôt
Ce bel alcoolo,
Ce fils de salaud
Un brin mégalo’
Dans son bungalow,
Genre caboulot,
Devint gigolo
Fuyant les pélots
Et les métallo',
Car le populo’ :
C’est que des prolo’ 
Qu’a pas d’ciboulot !

On vit ce saoulot
Dresseur d’ocelots,
Trav’lo rigolo
Et à Buffalo
Voleur de vélos
Et de pédalos,
Vendeur d’bimbelots,
Gonfleur de lolos,
Joueur d’piccolo
Tout en trémolos,
De diabolo
Et mêm’ de polo 
Au triple galop !

Œil toujours mi-clos,
Sourire en halo,
C’est un  mégalo’
Aimant rotoplots
Et mélimélos,
Un petit Charlot
Un poil bricolo’
Jouant les Julots
Sous les bouleaux
Mais jamais réglo.
C’est là sa philo’,
Vous visez l’tableau ?!