Souffleur de rêves et jongleur de bulles,
Le poète est un étrange funambule ;
Au clair de sa plume, il avance mot
À mot, sur le fil noir d’une ligne raide
Tendue entre les marges de ses maux,
Aux piquets de ses malheurs. Sans espoir d’aide,
Il avance craignant l’obstacle d’un point
Ou l’accroc d’une virgule, en contrepoint.
Conteur sans trêve et sans coincer la bulle,
Le poète est éternel funambule,
Les sens en alerte, l’âme à découvert
Il va lentement, filant ses métaphores
En phrases inégales rongées par les vers ;
Le verbe et la rime pour tout sémaphore,
Il joue du frêle balancier des sons,
En équilibre sur un air de chanson.
Jongleur de rêves et souffleur de bulles,
Le poète est un fort triste funambule,
Qui couche sa vie sur papier de soi :
Vertiges furtifs, coups las, heurts lourds, balafres,
Sensations douces comme soie,
Émois fugaces, spleen, désespérance, affres,…
Toujours à la page, il erre noir sur blanc
Sur le chemin du livre sans faux-semblant.
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