Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 31 mai 2025

HAÏKU D’ÉPLUCHEUR

Purée, c’est vrai que quand on n’a pas la frite c’est qu’on en a gros sur la patate !

HOMENATGE

À Maria, 06 juin 0224

Au livre élimé de ma jeunesse,
Une page a été arrachée
À laquelle j’étais attachée, 
Pleine de musique et d’allégresse.

Sur cette page, effacés à demi,
Se trouvaient gravés les traits amis
De ce qu’on appelle « une vraie dame » ;
Le portrait très aimé d’une femme
De tête et de cœur, femme d’esprit 
Qu’hélas les vents mauvais ont pris.

Au livre élimé de ma jeunesse,
Une page a été arrachée
Aux parfums de thés en sachet,
De souvenirs, de rires et sagesse.

Sur cette page, mie oubliée,
Se trouvaient des traits déshabillés
Par la maladie, d’une grande âme
N’en finissant pas avec son drame,
Entourée d’amour filial sans prix,
Fleurie d’attentions sans piperie.

Au livre élimé de ma jeunesse,
Une page s’est, las, envolée
Pleine de bonté et de bolées,
De partage et de paix, sans tristesse.

jeudi 29 mai 2025

HAÏKU DE VAISSELLE

Si tu n’es pas dans ton assiette au point que la vie ne soit plus ta tasse de thé, vient prendre un grand bol d’air !

LE PAON ROYAL

Petite fable affable

Un jeune paon, point du cru, même pas du coin,
Allait et venait là où il avait pris les rênes.
Se disant « démocrate », il estimait, chafouin,
Qui l’adulait, l’écoutait ; qui suivait sa traîne,
Lui obéissait était son pair… mais sujet ;
Le reste du monde restant, pour lui, sans objet.

Qui doutait qu’il ne soit qu’éclat jusqu’à ses pennes
Qui le contrariait ou le contrecarrait à peine,
Ou capon l’ignorait était un vain félon
Populiste, extrémiste,
Ou pire  : « terroriste ».
Lors le capon il aimait, en large, en long,
 Et tanner et tancer. C’est bien vrai, Mesdames,
Qu'il n’était, las, pas plus commode que belle âme !

Jugeant sur ce qu’on voit ce qu’on ne voit pas
Il régnait responsable de tout, sans partage,
Mais coupable de rien quand, las, ça n’allait pas :
Peu ont vu réunis Perfidie et Courage.
Cet imposteur avait chassé de son perchoir
Le coq qu’une de ses fourberies fit déchoir.

On restait muet, interdit à voir faire
Cet étranger mêlant ses affaires aux Affaires
Sauf, peut-être, du côté de l’ancienne Cour :
Ça cause une cocotte
Et ça ose à voix haute
Car coquelet a de l’honneur. Faisant court,
Il serinait partout frappant juste, en chantre :
« Ouvrez les fenêtres, aussitôt les moustiques entrent* ! »

* Proverbe chinois m'a-t-on affirmé.

mercredi 28 mai 2025

HAÏKU REND ALTERNATIF

Entre ceux qui ont des lueurs d’intelligence et ceux qui se prennent pour des Lumières, souvent, le courant a du mal à passer.


mardi 27 mai 2025

HAÏ(s)KU’D

Au boulot, nul ne paresse : même - et surtout - les toilettes sont toujours occupées !

AU SÉJOUR DE L’AVANT-JOUR

Librement inspiré d'une photo de Marc-Yvan Custeau (20 juin 2023)

Loin de ces petits matins incertains
Où, hélas, le point du jour est sans tain,
Des potrons-minets que la pluie explore,
Nous revient cette rougeoyante aurore
Où l’œuf du Dieu Râ, par la nuit couvé,
 Éclôt avec éclat, l’ombre levée…

L’aube l’abolit courue de frêles écharpes
De coton, sillons ocres où pousseront
Bientôt des fleurs de chaleur dans la harpe
Des vents vermeils de l’été beauceron,
Que midi mettra en bouquets, fervente,
Ou récoltera en brassées ardentes.

La plaine du ciel irriguée de rouges,
Met en lumière ce jour qui renaît
Dans une fièvre où, jà, plus rien ne bouge,
Dans les rangs harassés comme au chênaies…
Au déluge de ses pétales de roses 
Torrides on couchera des siestes en prose.



dimanche 25 mai 2025

HAÏKU DES LIMBES

Le Paradis, ce doit être d’un immortel ennui !

CE NE SONT MIE QUE MIETTES !

Petite fable affable

Au parc du Luxembourg, sur un banc roussi,
Des mamies rancies jettent du pain rassis,
Chaque jour que le Bon Dieu fait en ce monde,
Aux pigeons obèses qui n’en peuvent mais,
Qui las réclament toujours plus, car jamais
Rassasiés alors que la famine gronde.

Au parc du Luxembourg, sur un banc roussi,
Les mamies rancies pestent à voir aussi
Les moineaux affamés prendre aux grises ailes
Leurs miettes, les emporter et, mal dégrossis,
Les becqueter sans plus de diplomatie.
Elles s’en offusquent, le crient avec zèle.

C’est vrai que ce n’est pas juste, mes amies :
Contre les gros jamais les petits ne gagnent.
Sauf s’il y a émotion ou bien castagne,
Car ça va contre les fables, et pas qu’à demi,
Contre la loi, contre le droit, la cocagne,… !

Au parc du Luxembourg et ailleurs, sans doute,
On serait inspiré de se souvenir 
Qu’à nourrir les gros jusqu’à la banqueroute
On aiguise l’appétit des « sans avenir » !

vendredi 23 mai 2025

HAÏKU CENTRAL

Un modéré est un mitigé qui confond tempérance et tiédeur.

POUR UN JOUR QUI FERA DATE…

À Loupzen, 8 octobre 2023

D’abord, en tout premier
Pour offrir un poème
Cueilli au poémier,
Il faut rester bohème, 
Savoir des vents le chœur,
Par l’esprit et le cœur.

Il faut en effeuiller
Les mots, déshabiller
Leur belle âme à l’extrême
Pour débusquer le ver
Qui s’en nourrit, pervers,
Jusqu’au pire blasphème.

Ensuite, mon ami,
Pour offrir un poème
Il faut, pas à demi,
Matin, et de soi-même,
Pousser le lourd portail
Des aurores corail.

Enfin, il faut du temps
S’endeuiller un instant,
Pour chanter le baptême
Et des sens et des sons,
Portés à l’unisson,
Fors dilemmes et problèmes…

Ainsi j’ai fait, ce jour,
Pour t’offrir un poème
Qui, sans fard ni détour,
Voit comme honneur suprême 
De te plaire mon Loup…
Et qu’importent jaloux
Et faces de carême !

mercredi 21 mai 2025

HAÏKU BRETON

À l’envie : « Ah, l’Armor ! »

ACQUITTÉ PAR INIQUITÉ

Petite fable affable

Au Bharat où on baratine à qui mieux mieux
Un boa dit, matin, au buffle :  « L’herbe est bleue ! »
Notre encorné rétorque : « Non pas : elle est verte ! »
Ce débat dégénéra en dispute ouverte
Que la jungle, un soir, est appelée à trancher.

Ce bœuf interpelle le tigre, endimanché
Pour l’occasion, lui fait part des propos imbéciles
Du rampant. Contre toute attente, à l’indocile
Sa majesté donna raison ; le dérouté,
Insistant, fut réduiti au silence. Dégoûté,
Il quitta sa forêt, pour un village d’hommes,
Où il se fit animal de trait et de somme.

Or le macaque, à l’énoncé de cet arrêt,
Fit à sa Majesté : « Mais quel est donc l’intérêt
De conforter ce boa dans son erreur, Maître ?
C’est la sottise qu’il faut châtier pour remettre
Sur son piédestal la vérité, même nue !

- Mais cela n'a rien à voir !… Vois-tu, sous ces nues,
C’est un crime de perdre son temps avec la bêtise
Butée, fort dangereuse folie… Ma hantise !
Quand l'ignorant crie, l’intelligent, lui, se tait.

- Mais quand l’intelligence est ainsi déboutée,
 L’ignorance tue avec un tel escogriffe !

- Pourquoi crois-tu, le singe, que j’ai crocs et griffes ?!
Quand il faudra clore le temps des discussions,
Je saurai me résoudre à passer à l’action ! »

mardi 20 mai 2025

lundi 19 mai 2025

HAÏKU D’HEURES

Comme mon temps ne m’appartient pas cela ne m’embête pas de le perdre !

VENT D’ÉTÉ

Aux plus souples, je suis caresse

Et toujours égards et bonté,

Car la tendresse est ma maîtresse.
Mon souffle, pour vous bécoter,

Frôle et effleure avec doigté ;

Sur vous, je glisse à ma plaisance

Comme frisson non fricoté.

C’est mon désir et votre chance.

Mon haleine jamais ne blesse ;

Tel est mon gré, ma loyauté.

Ces vœux font toute ma noblesse
Fors, mutin, quelques privautés,
De petits jeux sans cruauté.

Pour rire. Et avec bienveillance,

Quand d’autres heurtent ou vont botter.
C’est mon désir et votre chance.

Jamais ne contrains ni n'oppresse:
La violence est sans beauté
Et il n’est de plaisir en presse.

Je suis tiédeur un peu moitée
Non frimas à terre édenter.
Mie de tourment, ni de souffrance,

Je me refuse à tourmenter,

C’est mon désir et votre chance.

Amie, Sur moi tu peux compter :
Je t’offrirai la jouissance
Mais si telle est ta volonté…
C’est mon désir et votre chance.

dimanche 18 mai 2025

HAÏKU DONNÉ

Ce n’est pas parce que « devoir », mot pluriel devient singulier quand on grandit, qu’on a plus envie de s’y astreindre.

samedi 17 mai 2025

HAÏKU QUI ?

Je reste coi quant à ce qui ne me dit rien !

LE CUL-TERREUX & LE NEZ AU VENT

Petite fable affable

Dans un vert bosquet vit, au cœur de l’Atlas,
Moqueur. C’est un merle. C’est courant et point tare.
Mais un merle taiseux c’est chose plus rare.
Il aimait à vivre seul jusqu’au jour ou, hélas,
S’installa proche lui dans son pin Douglas
Un volatile qui ayant couru les routes célestes
Qui devint vite la coqueluche des bêtes
Du lieu au grand courroux de notre ascète noir.
« C’est un vil menteur que votre neuf dévidoir
À paroles, sans doute un larron  qui n’apporte
Que problèmes ou mauvais œil où le vent emporte ! »

L’envieux fit tant et si bien qu’on chassa
L’amène nouveau venu jusque’à Dassa
Où il devint un conteur prisé car riche
D’histoires qu’il aurait du laisser en friche
Restant auprès de l’irascible Moqueur,
Las à deux doigts de lui faire violence.
Le merle, de son côté, sombre vainqueur
Revint à sa monotonie, à sa dolence,…
Contraignant les autres à subir le silence.

Qui reste en place ne vaut pas toujours mieux
Que celui qui court les cent routes des cieux.

vendredi 16 mai 2025

HAÏKU SAINT

Si je me fie aux martyrologes, la sainteté tient plus souvent à une façon de mourir non de vivre !

jeudi 15 mai 2025

HAÏKU DE MIXER

Une grosse légume peut-elle finir à la la soupe populaire ?

COMME IL FAUT…

Pas de différence visible,
De grâce !, ce serait risible !

La vie à laquelle j’aspire
Avec passion, avec envies,
Quand viendra-t-elle à votre avis ?
Celle dont j’espère l’empire
Dans un monde où tout sonne faux,
Où il faut être comme il faut…

Amis, restez prévisibles,
Soumis à tout ; bref, invisibles…

Semblable à son voisin, pareil
À ses pairs gîtant à la ronde,
Faut rester comme tout le monde,
Même en son plus simple appareil.
C'est le sacre de la multitude,
La mort de toute latitude
Dans un temps où tout sonne faux
Où il faut être comme il faut…

Pour vivre des jours bien paisibles,
Mourir dans une paix plausible…

mercredi 14 mai 2025

HAÏKU DU CARRÉ MAGIQUE

Jadis, dit-on, un divin medium changeait l’eau en vin ;
De nos jours, les médias humains font que le vain devienne haut !

HOMMAGE À GUY (1937-2024)

Avec toute mon affection pour Mado…

En douceur, dans la paix, il a franchit le seuil
Qui mène au vieux pays de ces neiges éternelles
Qui ensevelissent, parfois, le vert d’un breuil.

À l’heure où l’hiver a retiré son linceul,
Ses paupières, à jamais, ont éteint ses prunelles
Qui n’avaient d’yeux que pour les siens qu’il laisse seuls.
La vie est, pour ceux qui restent, hélas, criminelle.

Dans la dignité, la mort installe le deuil.
Dans la sérénité, il a fait le voyage
Qu’on affronte qu’une fois, récif ou écueils.

L’âme désammarée restent de son bel âge
Les fougères givrées des souvenirs d’un aïeul
Qui savait le monde et disait ses cafouillages
Et volutes brumeuses, autour d’un bon tilleul.

HAÏKU’CI KOUSSA

Qui se porte mal ne peut penser bien.

mardi 13 mai 2025

HAÏKU’N TESTATION

Contestable : Imbécile que l’on peut essayer.

AU DINDON, NO !

Petite fable affable

Un dindon fut fait roi de la basse-cour,
Hélas, comme le pouvoir corrompt toujours,
Il méprisa qui l’avait mis son trône
Et osait, dia, chanter pouilles à la couronne.
Ses poulets, en légions, ne suffisaient plus
À réduire à quia les olibrius
Que mécontentaient ses choix et ses réformes.
La voix de la plèbe n’est que pure forme !

Il distribuant les pensions et les faveurs
À ses amis offrant, et non sans saveur,
De réduire tous les autres à la misère,
Au rang de sujets égrenant le rosaire.
Et les pies lui tressaient louanges et lauriers,
Vilipendaient qui osait le contrarier ;
Les corbeaux leur emboîtant le pas, complices,
Au nom de ce qu’on appelait « la Justice ».

« C’est un crime que le lèse-majesté,
Répétait à tout va ce sot entêté !
C’est, à mon honneur, la pire des atteintes !

- Va, arrêtes avec cette vaine complainte !
Tu parles d’honneur, fit, mâtin, un canard,
Mais pour en avoir, il faudrait, Combinard
Avoir des valeurs autres que celles en Bourse
Côtées ; c’est de ton orgueil que tu nous courses ! »

dimanche 11 mai 2025

HAÏKU QUI FAIT MAL

Si plaie d’argent n’est pas mortelle, c’est une blessure qui reste à vif.

BURN OUT

Bois de caribou
Disons sans tabou
Je suis au bout

 Les pieds dans la boue
Des coups de bambous
Je suis à bout
Malgré les hiboux

Bois de caribou
Foin de marabouts
Je suis à bout

Toujours debout
Mais l’esprit qui bout
De tout au bout
D’être leur fonbou

vendredi 9 mai 2025

HAÏKU DE YOYO

On dirait que certains ne montent au créneau que pour mieux descendre dans mon estime !

LE PAPILLON & LE VER À SOIE

Petite fable affable

Quelques gouttes de rosée sur une toile 
D’araignée permettent de lever le voile
Sur l’improbable rencontre que voici :

Un ver à soie et un papillon se croisent,
Le premier, avec mépris, le second toise :
« Aussi inutile qu’errant celui-ci !

- Que voilà des salutation peu amènes…

- En plus, voilà que ce cossard la ramène !

- Qui vous permet de juger de mes vertus
Et qualités, vil vermisseau sans vergogne ?

- L’Homme… pour qui, toujours, les miens s’évertuent
À faire fil que rien ne casse ou ne rogne.

- Et « l’Homme » sait si bien vous en remercier  :
Il vous fait bouillir le cocon et la trogne
Pour vous dépecer comme on fait de carogne.
Dieu, si c’est à ce tarif-là que l’on juge
De la valeur d’une vie, cher jacassier,
Je préfère rester vain et sans refuge ! »

mercredi 7 mai 2025

ENCORE UN HAÏKU DES MATHS

Compter sur moi est assurément faire un mauvais calcul. Et plus encore conter sur moi…

SOUVENIRS DE SAINT-PALAIS

Souvenir frileux d’un printemps heureux
Que ces heures où l‘océan, moins houleux,
Pas encore chaleureux, accompagne
Nos pas ayant fui un temps la montagne.

J’ai souvenance du miroir poli
De l’estran que la marée, c’est folie
Par ce temps !, a dénudé quelques heures.
 Des reflets d’enfants y courent et apeurent
Des nageuses dorant au soleil de mai,
Des pêcheurs à pied recherchant leurs mets.

Souvenir frileux d’un printemps heureux,
Sous l’éther laiteux et dans l’air venteux,
Des hirondelles et des pigeons sont en quête
D’un varech oublié qu’ils se rackettent…

J’ai en mémoire le ballet des nues,
Que des souffles inconstants, sans retenue,
Faisaient courir d’un horizon à l’autre
Et des bateaux qu’on aurait aimés nôtres
Voguant plus loin de nos songes d’été,
Avant de s’y perdre comme en Léthé…

lundi 5 mai 2025

HAÏKU MORTEL

À toutes celles & tous ceux, empressés, qui ne rêvent que d’aller en boîte n’oubliez pas que vous finirez dans l’une d’elles… alors à quoi bon se presser !

PROIE MAIS PAS VICTIME

Petite fable affable

Un grizzly pourchassait des cervidés
Dans l’épais d’une forêt fort lointaine,
Au cœur d’un hiver qui l’avait vidée.
Sans fin, les proies fuyaient la faim certaine
D’un prédateur qui, las, n’en attrapait
Guère… mais qu’il ne laissait point en paix.

Soudain le Grand cerf, lassé, lui fait face :
« Tu te tourmentes en vain, l’Affreux
Et, sans y gagner bien plus, nous angoisse.
Renoncer est un acte généreux
Quand on a force de chasser la bête
Mais pas de lui prendre plus que la tête. »

dimanche 4 mai 2025

samedi 3 mai 2025

HAÏKU PERPLEXE

Le pire avec « les jours sans » c’est qu’il « faut faire avec » !

CAMPAGNES D’HIER

Les feuilles du bocage frissonnent d’aise
Au chant de ses oiseaux que l’ombre bienaise
Et protège, sans rime mais avec raison,
Des semailles et autres labours de saison.

Mille fleurs des champs avec le vent bataillent,
Heureuses que l'Homme n’ait pas mis ses tailles
Jusque dans ses prés qu’un jour les fauchaisons
Rendront plus ras que pailles après cueillaison.

Les blés encore verts et le blond des seigles
Accueillent le chant des grives et le cri de l’aigle
Qui échotent aux sillons, fleurissent aux maisons
En bouquets de rêves à venir sous feuillaison.

Ainsi les vies simples et tranquilles qui plaisent
Vont, sans plus de souci et sans grand malaise,
Du temps des floraisons et des feuillaisons
À celui des venaisons et salaisons.

Ainsi passèrent les jours des payeurs de taille,
Sans luxe mais sans misère ni chamaille ;
Où des joies, de couvaisons en cuvaisons,
Remplaçaient le bonheur, folle déraison…

jeudi 1 mai 2025

HAÏKU D’ÉCHELLE

Qu’espérer d’un escalier dérobé fait de volées de marches ?

INDÉCROTTABLE

Petite fable affable

Mais pourquoi, bigre !, faire fracas, tracas,…
Toujours et partout, même parmi les fauves,
Des aurores pourpres aux crépuscules mauves,
Le verbe haut et, mieux, l’honneur délicat ?

Une buse, prédatrice de petite
Envergure mais de grande ambition,
Avec des cris d’orfraie, par les airs s’excite
Contre toute la rapace nation.
Sans fin, à toutes fins, cette trouble fête
Piaule : « Par Dieu, que justice soit faite ! »

Il est bien vrai qu’entre haut vol et petite
Vertu il n’était de vautour, de gerfaut
Qui n’ait pris de proie, comme le pire Hittite,
Au-delà de ce qu’on doit, de ce qu’il faut.
Notre féroce ainsi fustigeait chouette,
Milan noir, crécerelle, épervier, gypaète,
Hibou, balbuzard, faucon et circaète,…

Elle réclamait que Thémis avec eux
Fut intraitable et, mieux encore, exemplaire
Car un vrai droit équitable, et c’est heureux,
N’est pas fait ni pour décorer, ni pour plaire.
Nul n’était épargné. Même pas la pie
Contre qui elle était courroux et dépit,
Ni le corbeau qu’elle voulait pendre et pis,
Ni le pire pillard qu’aient porté les souffles 
Sa majesté l’aigle, si fat et si faux,
Car il occupait, cet impudent maroufle,
Le trône céleste ; son moindre défaut.

Notre buse, prédatrice de petite
Vertu mais de grandes dénégations,
Pour avoir agi comme les autres Scythes,
De s’en voir signifier condamnation,
Sans fin, à toutes fins, colère surfaite,
Glapit : « Par Dieu, que justice soit défaite ! »

Donc pourquoi, bougre !,  faire tracas, fracas…
En cabales ouvertes ou intrigues d’alcôves ?
Car ils nuisent à l’autre et conservent vie sauve
Plus qu’une probité sur certificat !