Petite fable affable
Un jeune paon, point du cru, même pas du coin,
Allait et venait là où il avait pris les rênes.
Se disant « démocrate », il estimait, chafouin,
Qui l’adulait, l’écoutait ; qui suivait sa traîne,
Lui obéissait était son pair… mais sujet ;
Le reste du monde restant, pour lui, sans objet.
Qui doutait qu’il ne soit qu’éclat jusqu’à ses pennes
Qui le contrariait ou le contrecarrait à peine,
Ou capon l’ignorait était un vain félon
Populiste, extrémiste,
Ou pire : « terroriste ».
Lors le capon il aimait, en large, en long,
Et tanner et tancer. C’est bien vrai, Mesdames,
Qu'il n’était, las, pas plus commode que belle âme !
Jugeant sur ce qu’on voit ce qu’on ne voit pas
Il régnait responsable de tout, sans partage,
Mais coupable de rien quand, las, ça n’allait pas :
Peu ont vu réunis Perfidie et Courage.
Cet imposteur avait chassé de son perchoir
Le coq qu’une de ses fourberies fit déchoir.
On restait muet, interdit à voir faire
Cet étranger mêlant ses affaires aux Affaires
Sauf, peut-être, du côté de l’ancienne Cour :
Ça cause une cocotte
Et ça ose à voix haute
Car coquelet a de l’honneur. Faisant court,
Il serinait partout frappant juste, en chantre :
« Ouvrez les fenêtres, aussitôt les moustiques entrent* ! »
* Proverbe chinois m'a-t-on affirmé.
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