Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 29 juin 2014

HAÏKU RIRE

Les gens qui se disent « du monde »,
se croient membres d’un « grand monde »
mais agissent et pensent comme s’ils étaient du « demi-monde ».

FACTICE EXERCICE ?

Par quelle Malice,
Par quel artifice
Tout en injustice,
Toutes les délices,
Pour moi rédemptrices,
- Tes rondeurs propices,
Le haut de tes cuisses -
Devinrent des vices ?
Péchés ? Immondices ?
Objets de notices
Mystificatrices ?

Dans quelle coulisse,
Quel Dieu se hérisse
Et fait des caprices
Voulant sacrifices,
Cilice et supplices
Plutôt que l’éclisse,
Con tendre et complice,
D’une séductrice
Toute à son office,
D’une tentatrice
Déshinibitrice ?

Quelle pythonisse,
Ou quel aruspice,
Tueur de génisse,
Buveur de calice,
Fit une jaunisse
Et tant de prémisses
Des tendres prémices ?
Quel Suisse novice
Vit dans ces épices,
Exquises esquisses,
Du Malin l’indice ?

Dans quelle bâtisse,
Salle inquisitrice
Ou saint édifice
Que les ors tapissent
Vit-on, l'œil se plisse,
Qu’un Démon se glisse
Pour son bénéfice
Dans ta cicatrice,
Femme contemptrice,
Ou mon appendice,
Flamme corruptrice ?

Quand le lit est lice
Et qu’Amours s’y tissent,
Point de précipice
Ou de préjudice :
Elles sont moins vices,
Moins blasphématrices,
Moins profanatrices
Et moins destructrices
Que sermons, police
Des faiseurs d’auspices
Au penser peu lisse !

jeudi 26 juin 2014

mardi 24 juin 2014

M. L’HAÏKU’ MISSAIRE

Lorsque l’on fut épris d’une femme très mince
et qu’on ne l’est plus vraiment,
a-t-on le droit de dire qu’on est « tombé sur un os » ?

COURSES À PLATE BOURSE

Cycle toulousain

Saint Cyprien, Victor Hugo, les boulevards
Ne sont qu’étals à nu, éventaires bavards,…
Dès le petit matin, trônent vaille que vaille,
Des collines de fruits - amandes, abricots,… -
Au pied de montagnes d’herbes, de haricots,…
Délices de palais, Éden de victuailles
Les ménines pressées comme les bons-papas,
Entre deux salades, trouveront à tout pas,
Pain blanc, lait frais, vin rouge et cochonnailles.
Aulx, oignons et cheveux tressés attireront
Les gourmands, les gourmets qui, pour deux ronds, auront
Des poissons des deux mers et toutes les volailles.

Saint Cyprien, Victor Hugo, les boulevards
Ne sont qu’étals à nu, éventaires bavards,…
Ici l’entrecôte et la bavette se taillent ;
Par là, près du persil, des fleurs mises en bouquet,
Des carottes liées, en bottes et paquets,
Par un vendeur s’offrant une petite graille.
Venelles voisines et, jà, rues qui s’obstruent
S’éveillent peu à peu, l’air gai ou bien bourru.
Odeurs, saveurs, couleurs attirent la marmaille
 Qu’une rivière de dattes brunes, un pont
De bananes et des figues, en rocher blonds,
Enchantent bien plus que la prochaine ripaille.

Saint Cyprien, Victor Hugo, les boulevards
Ne sont qu’étals à nu, éventaires bavards,…
Les voix s’entrechoquent, s’empressent et s’éraillent
Autour des fèves, de pastèques et d’oranges
Ou de melons de saison que des mains dérangent.
Ici on ne vit, on ne pense que mangeaille :
Aubergines, poireaux et radis se marient
Aux patanes qu’on promet au vieux bain-Marie.
Courgettes, petits pois nous sèment la pagaille
Parmi les entrelacs savants de condiments
Et les arabesques d’épices, en sédiments,
Que les mosaïques d’aromates entaillent.

Saint Cyprien, Victor Hugo, les boulevards
Ne sont qu’étals à nu, éventaires bavards,…
On détaille le fruit, sur le prix on ferraille :
  Le concombre ou la noix épouse l’épinard
Sur un lit d’artichauts et de raisins peinards.
Un chorus d’autobus éteint cette gouaille
Matinale qui te renaît pour un poivron,
Des tas de tomates dessinant des chevrons,
Un cageot de pêches que deux pècs se tiraillent.
Captivés, les sens sont, tout partout, capturés :
On soupèse, on goûte, on palpe sans saturer
C’est l’aventure en coin de rue sans la chamaille.

Saint Cyprien, Victor Hugo, les boulevards
Ne sont qu’étals à nu, éventaires bavards,…
Et même quand le ciel boudeur nous fait grisaille,
On se désaltère de mets et, mieux, de mots
Entre les poires, les fromages sans promo’
Ni plastique ; de ceux que le temps, seul, travaille.
Les halles, le marché, quartier après quartier,
S’éteignent, peu à peu, quand s’animent chantiers,
Cafés, bazars, magasins, vendeurs d’antiquailles,…
En ribambelle, près des poubelles, voici,
Guettant ce qu’on jette, les bataillons grossis
De ceux qui rouscaillent, tombés dans la mouscaille.

samedi 21 juin 2014

HAÏKU CHEZ

Je ne me suis lavé les mains de rien, 
alors que certains, qui les joignent, oublient de les ouvrir.

jeudi 19 juin 2014

HAÏKU BRAS

Si même les êtres les plus indignes s’indignent…
comment, dignement, s’y reconnaître ?!

LA BALLADE DU CHOIX

Cycle historique

Qu’il est difficile de faire un choix,
Entre deux chemins et donc deux maîtres.
Et quand le faire ? Et en a-t-on le droit ?
J’ai réussi, il faut le reconnaître ;
Comment balancer entre avoir et être ?
Entre la solitude et ses amis,
Ou ses convictions et les compromis ?
Comme elle est tranquille l’obéissance,
Confortable la place du soumis,
La sage logique de l’impuissance,…

Aurais-je le nécessaire sang-froid,
Du héros, du martyr ? Il faut l’admettre
Dans ce pays en proie au désarroi,
Qui peut, sans hésiter, dire connaître
La fin de l’histoire ? Il faut compromettre
Plus que sa vie qu’il faut risquer parmi
La foule d’ennemis, de faux-amis,…
Aujourd’hui au faite de leur puissance :
Collabos, nazis, salauds à demi,…
La sage logique de l’impuissance ?

Où est le vrai ? Le bon ? L’envers ? L’endroit ?
Qui dit juste ? Qui faut-il reconnaître ?
Le maître d’ici ? Le fils des beffrois  
Parti ailleurs demandant, sans rien être,
De s’entremettre ou de tout de se permettre ?
Mieux vaut rester sur son académie,
Dire que l’on a fait, simple commis,
Son travail - sans zèle ni jouissance -
Obéit aux ordres donnés ou remis ?
La sage logique de l’impuissance !

Amis, doute et peur ne sont plus permis !
Oui, en mon âme et conscience, affermi
J’ai choisi ne voulant pas, renaissance,
Qu’on le fasse pour moi ou, infâmie,
La sage logique de l’impuissance.

mercredi 18 juin 2014

HAÏKU CINÉ

Si les femmes, chez nous, tiennent à se marier en blanc
c’est qu’elles savent, intuitivement, qu’après,
elles en verront de toutes les couleurs.

mardi 17 juin 2014

dimanche 15 juin 2014

samedi 14 juin 2014

HAÏKU À GU’LER

Le bonheur rend souvent inconscient voire insolent,
le malheur ramène conscient et vigilant.

EN ROUTE POUR… UN COIN D’AMAZONIE

On ne s’entend plus tant ça crie,
Piaille, s’abat, bruit et s’agite.
Sépulveda nous a décrit
Une forêt qui  était gîte
À la bête ou à l’homme en fuite
D’ici où là.
Ses restes gisent où gîtent 
Bouts de bois las.

La civilisation se meut, s’inscrit
Partout en bâtisses fortuites,
En autos, en escroqueries,… 
La selva se meurt, déconstruite.
Elle est, par nature éconduite,
Sans tralala,
Chaque jour un peu plus réduite,
Âme et callas,

La selva inutile et gratuite
Prise aux lacs
Du progrès, d’un demain sans suite.
Fin du gala !

jeudi 12 juin 2014

HAÏKU CHONNÉ

Dans l’ancienne Chine on ne payait le médecin qu’une fois guéri.
Si l’on appliquait cette sage précaution, la Sécu’ n’aurait pas un trou
Qui n’en finit pas de se creuser et où tout argent public péri…
et nos docteurs pas autant de luxueuses quatre roues 
ni de résidences secondaires !

mercredi 11 juin 2014

lundi 9 juin 2014

HAÏKU LAID

Hier, je pensais à demain et que demain panserait hier
sans rêver à quoi ou qui se souviendrait d’aujourd’hui.
Désormais, je vis chaque jour sans y songer ni y réfléchir !

LA FIANCÉE

          Elle est chouette celle sur qui le choix échoit. Chapeau, elle ne sera pas un châtiment pour qui, chasseur chevronné et châtié côté châtaignes, a su l’acheter chèrement - vingt chevreaux et un ou deux chevaux. De bons chiffres. Moins que pour un bon chenil !
  Chineuse chantournée et chantonnante, elle a été choisie pour sa charpente chiadée, son parfum chimique de chèvrefeuille et sa démarche chaloupée. Chiche en chiffons chamarrés et châles de chanvre, des cheveux aux chevilles, cette chamelle qui chiale sera bonne au charroi, championne aux champs, au châlit et au chaudron si elle ne change pas. Rien à voir avec ces charognes à chaperon qui vous cherchent parfois, vous font des chinoiseries voire vous chapitrent jusqu’aux chiottes, et qu’une chiquenaude réduit en charpie au moindre coup de chaud ou au premier schisme. 
  Par chance, pas besoin de charte ici, la parole seule chemine,. Pas à se chamailler avec le chaman qui chipote toujours, non plus, c’est sa fille - à moins que ce ne soit celle du chef chuintant qui chique ! -  on ne peut mieux choir pour s’enchaîner, sans plus de chantage quand comme moi on est chancre champêtre et, vu comme plaît mon châssis à tout  une chacune, chacal du côté des chausses…

jeudi 5 juin 2014

HAÏKU DE MÈTRE

Vivre dans la vertu c’est se condamner à vivre nu !

EN ROUTE POUR… LA NUIT


Si, la nuit, tous les chats sont gris,
Elle garde, en couleurs, tous nos rêves,
Tout en non-sens et dinguerie :
Un séraphin joue, pour dix fèves,
D’un fruit frais dont il sait la sève
Et la saveur ;
Un pierrot lunaire t’élève
Plein de faveurs,…

Quand le soleil, lassé, aigri,
A fini sa journée, en crève,…
De vieilles idées rabougries,
Des êtres, des ciels et des grèves,
En foule, font des folies brèves
À tout rêveur
Qui a la conscience sous glaive,
L'esprit graveur.

La nuit, en dédale ou en drève,
Sage ou viveur,
Se vivra, pour un temps de trêve,
Héros sauveur !

mardi 3 juin 2014

HAÏKU ENTRE DEUX CHAISES ?

Pour avoir ou garder une position bien assise,
ayez de bons dossiers !

EN ROUTE POUR… LE CHAOS

Tout est lignes et tout est droites,
De rues en square et bâtiments.
Tout est verticales adroites,
Horizontales s’abîmant
À l’infini, étourdiment.
C’est là ma ville,
Où la courbe est, par sentiment,
Tare incivile.

Tout est cubes et tout est boîtes,
Rectitude en lotissements
Pour vie adroite et vue étroite.
Tout est goudron, Fibrociment,
Contrôle et mise en régiment.
Pas d’vaudeville :
Vous êtes en compartiments
Ou… bidonville !

Mettez dans vos vies du piment,
Hors de ces villes
Qui, avec votre assentiment,
Vous font serviles !

dimanche 1 juin 2014

BOIRE HAÏKU

Qui veut n’étaler point, ménage sa biture ;
Qui perd ses verres, boira moins !

EN ROUTE POUR… UNE CERTAINE ANGLETERRE

Chez nous pas de gaz ni d’autos.
L’écologie n’y est pour rien.
On n’a plus les moyens, Toto !
“La Crise” nous a fait vauriens.
Nous étions tous prolétariens,
Vieux et jeunes,
Nous voilà moins que galériens,
Contraints au jeûne…

Certains nous mènent en bateau :
Promesses qui ne coûtent rien !
Ils nous paient de mots, vibratos
Dans la voix… Tous des propres-à-rien,
Qui sont… et restent épicuriens !
Vieux et jeunes
Nous voilà tous végétariens,
Contraints au jeûne

“La Crise” a bon dos, Prétoriens,
Vieux et jeunes,
Feront de vous d’autres terriens
Contraints au jeûne !