Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 23 avril 2025

HAÏKU PAIX

C’est un défi, de nos jours, de distribuer des pains à tous ces intolérants et autres allergiques au gluten !

AVRIL

Pour faire place à l’Avril dégourdi
Se retire un Mars encore engourdi
Qui avait attendu le dégel pour vivre.

Flore est de retour, de parfums toute ivre,
Jà, la bise par les brises, en brassées
Remplacée, viennent tout embrasser.

Caressant des ciels rougis, milles vols
Font frissonner un air prêt à l’envol,
Les restes de froidure qui agonise
Là où les ombres ne sont plus que grises.
Au saphir revenu des nos midis,
Chantons, vallons et ballons verdis !

mardi 22 avril 2025

HAÏKU EN DOUCE

Une éminence grise doit sans cesse, plus que tout autre être, se torturer les petites cellules de la même terne couleur.

lundi 21 avril 2025

HAÏKU CUL

D’ordinaire, il n’est pas bien séant… de montrer le sien.

POINT DE VUE SUR LE POINT DU JOUR

Sur une photo de Marc-Yvan Custeau, 17 avril 2025

Matin d’avril, les nues se découvrent d’un fil
Sur les campagnes embrumées que des lueurs rendorment.
C’est l’heure où un soleil timide bat des cils,
Sort de sa nuit de songes et impose sa norme.

Entre chien et loup, peu à peu, s’éveille à la vie,
Un monde que le printemps n’a pas encor’ servi.

Les arbres à demi nus, chênes, hêtres ou même ormes,
Nous offrent des faces valant bien leurs profils ;
Ils n'ont pas revêtu leurs verts presque uniformes
Pour égayer la plaine dont jà frémit le pénil.

La verte saison n’en est pas aux vaudevilles :
Loin des villes, le temps est moins hémophile.

Dans l’éclat de l’aurore il n’est point de vent vil
Qui balayer loin les moutons du ciel, énormes.
L’hiver prépare, sans se presser, son exil
Emportant avec lui froid, frimas mis à la réforme.



samedi 19 avril 2025

HAÏKU RAPIDE

À vivre toujours plus vite, on meurt souvent trop tôt.

VUS AU PARC…

Des gamins lucides, capitaines intrépides,
Près des flots placides d’un bassin d’eaux limpides,
Au milieu des rires de fillettes à cerceaux
Et, aux marelles, des cris et des soubresauts…

Des gamins lucides, capitaines intrépides,
Œil noir, voix acide, ils toisent les jeux stupides
De bambins trop braillards, des cheveux à bandeaux
Et le vain babil des nounous aux noirs landaus…

Les gamins lucides, capitaines intrépides,
Ne jouent pas, conscients d’être hommes en devenir,
Futurs maîtres du monde et de tout avenir.

Près des flots placides d’un bassin d’eau limpide,
On sent la fierté de rivaux à venir,
Œil noir, voix acide, loin de jeux insipides.

jeudi 17 avril 2025

HAÏKU GLOUTON

Dans la police, on te cuisine pour passer à table.
Alors ne joues pas trop les plats de résistance !

C’EST FOU !

Au lendemain du 20 janvier 2025

C’est fou ce qu’le monde endure.
Il vit, ceint de maints écueils,
Un pied déjà en cercueil
Tant règne airs de froidure.

La planète semble à bout :
Ici, par trop, se réchauffe,
Ailleurs, pour un rien, s’échauffe ;
Partout elle pleure et bout
Et son maître n’en a cure !

De l’espoir on a fait deuil.
Il n’est de paix qu’en recueils.
De folies en démesure,
C’est fou ce qu’le monde endure !

Pour qui veut rester debout,
Tout l’Enfer déjà réchauffe
Ses fers, son feu, en surchauffe,
Sans totem et sans tabou :
L’horizon est ligne obscure.

Le siècle, à peine en son seuil,
Ne fait, hélas, bon accueil,
Qu’à des ogres et des ordures…
C’est fou ce qu’le monde endure.

mardi 15 avril 2025

HAÏKU D’ESPRIT

Il est des beaux parleurs qui sont de mauvais conteurs.

CHÂSSES DE RIGUEURS

Sur une photo de Marc-Yvan Custeau, 11 mars 2025

L’oeil froid et lointain d’un Père austère
Jette un regard sur nos hivers sévères.
Il est que nuageuse bouderie,
- Iris brouillé, cils engourdis -
Qui larmoie rosée givrée et glace
Sur ma forêt de froideurs jamais lasse.

Ce coup d’œil d’un Dieu inaccessible,
Semble implacable, quoique impassible.
Il gèle le bec, glace le sang
Alors que s’ennuie le temps languissant,
Insensible à nos bien trop humaines 
Intempéries de catéchumènes.

L’oeil hostile du Très Haut, inerte,
N’admire plus ce monde en alerte,
Terrestre, reliquaire de rancœurs
Mal réfrigérées, profane choeur
De rancunes rassis, de mobiles
Aux frimas qui nous font noire bile,…



dimanche 13 avril 2025

HAÏKU LUMINEUX

Il est de sombres histoires fort éclairantes !

RONDEL DES ADIEUX

Toute  fin n’est qu’au-revoir
Ce jusqu’à l’adieu suprême.
Les portes claquées de même
Que les « Va te faire voir ! ».

Pourquoi donc tant s’émouvoir :
Tout final n’est qu’un carême ?
Toute  fin n’est qu’aux-revoir
Ce jusqu’à l’adieu suprême.

Dernière fois sans avoir,
Et ruptures sans problème,
Ce jusqu’à l’adieu suprême,
Sont de fermes « Va savoir ! » :
Toute  fin n’est qu’au-revoir…

vendredi 11 avril 2025

HAÏKU DE LÈVRES

Mauvaise langue a souvent bonnes manières.

ARRIÈRE-SAISON

Sur une photo de Marc-Yvan Custeau, 23 octobre 2024

À la saison fraîche et flamboyante,
Foins fauchés ou moissons faites, orée
Effeuillée des bois, nues mordorées,
Annoncent l’année qui va, finissante.

L’aube est nimbe, aura fluorée
Aux reflets d’améthyste fuyante,
Qui se joue des rousseurs jacassantes
Éveillant un ciel bronze et pourpré.

Ce temps frisquet, au gré de Borée,
Fera venir les bruines agaçantes,
Au cri des grues là-haut jà passantes,
Rappellent les frileux qui maugréent,

À la saison fraîche et flamboyante…



mercredi 9 avril 2025

HAÏKU ANTI-VOLTAIRIEN

L’oisiveté éloigne de nous trois grands maux : le travail, la fatigue et l’argent.

MAUVAIS AUGURE, L’OISEAU ?

Hommage au passage au Grand Charles…

Cœur angoissée, corps cassé, ailes froissées
Je me sens albatros aux plumes poissées,
Sur l’océan noir de vos vérités, je plane,
Porté par des vents où peu d’espoir on glane.

Je sais que le gros du grain m’attend. Mais où ?
Mais quand ? J’ai bien peur de glisser dans vos boues
Sur cet air du temps qui corne comme bugle,
Tout en trous, tout en remous, tout en remugles.

Comment rester indolent à ces abîmes amers
Qui attendent sur terre, dans les airs, en mer,
Pour connaître, quelque matin, veule et gauche
L’âge d’or du nouvel enfer qui s’ébauche.

Maladroit et honteux, votre chantre ailé
Ne sait marcher au pas, pieds emmêlés
Par vos promesses de fer, de feu, infirme
De la rime quand ses affres se confirment.

lundi 7 avril 2025

HAÏKU ÉTAYÉ

Pour soutenir des conversations creuses les étés passés ou à venir sont de bon secours.

EH BE… !

Cycle toulousain

Aux guignes jolies, sans guère de nostalgie,
Jusqu’à l’heure où l’on mouche hélas la bougie,
Elle allait aux respounjous, aquelo femno.
Abandonnant son feu et quittant ses fourneaux.
Elle en trouva, dit-on, des vertes et des bien mûres,
Par les combes et les pechs. Les genoux mascanhés,
Toute estabournido. La chose est des plus sûres.
Courant l’étamine et le pistil à suées,
Elle revenait le corps éreinté, Petite,
Au soir, avec le cœur retourné, en faillite.
À confesse, le ritou nostre, pas plus fâché,
La soulagerait tout pareil de ces péchés
Pour jouir du paradis, couillou !, les joues rougies.

Le plaisir, le gésir n’ont point de stratégie
Quand tu vas aux respounjous !… Este couilleto,
Fil de puto !, y eut bel et bon dos bientôt.
Jamais sadoule, elle passait de la houlette
Du berger, macarel, à l’alerte aiguillon 
Du bouvier. Miledious, comme ça bâchelette
Ne manque pas de ces coureurs de cotillon,
Jules en marcel tâtant du tétin qui se rêvent,
Comme on verse son sang à le faire de leur sève.
Élevée tant tôt à l’école du gémir,
On peut choper marrane ou se faire périr.
Non pas elle. Y avait-il là quelque magie ?!

Biche  gracile ou facile nuit au logis !
Aller aux respounjous, aussi. Pour lui couper
L’envie, on avait travail à pas la louper.
Les harengères qui n’aimaient pas l’amoureuse
De l’Amour libre, avaient travail à l’embrenner
En songeant souvent à une saillie savoureuse,
Aux païres de bouffas qu’on pouvait lui donner
Pour te la dresser,… et à tot aquo pour qu’elle s’avise
Pas d’y revenir qu’il souffle brise ou bien bise.
C’étaient les hommes, pas titous, qui revenaient
Tou drets plutôt que de se tailler, aux nénés
De la drolo qui s’est jamais assagie…

Et des guignes jolies n'eut pas la nostalgie i

samedi 5 avril 2025

HAÏKU SEREIN

J’oppose une relative incertitude quant aux certitudes absolues.

SIDÉRANT SIDÉRAL

Sur une toile d’Elisa, décembre 2024

C’est l’éther étal, l’espace de glace
Vide plein de vie qui tant parle aux cœur ;
Un temps sans durée qui fort entrelace
Les célestes couleurs et fait de sons choeur.

 C’est mouvement lent mais perpétuel
De fractions froides, fragments de fractales.
Ces particules et parties, jeux cruels,
S’épousent et se puis repoussent, létales.

 Cette marge immense et, je crois, sans marges,
Sans distance, il faut que j’y fasse voile :
Limites et bornes font prendre le large.

Aux champs magnétiques à fleur d’étoiles,
Ces lointains libres au lumineux brocart,
Se perd vite qui on met à l’ écart.




vendredi 4 avril 2025

jeudi 3 avril 2025

HAÏKU D’SOUS

Pour vivre euro ne soyez plus franc !

DE RETOUR PARMI VOUS !

D’après Michel de Montaigne (De l’exercitation, Essais, II, 6)

Les sens engourdis, je gis là, comme un mourant,
Frappé par ce suppôt de maréchal-ferrant
Qui m’a visé les tempes.
Mais quoique fort brouillés, ils s'accrochent à la vie.
Cependant c’est sans goût. Et sans réelle envie.
Prêts à lâcher la rampe.

Au long d’un temps soudain plus lent, mais sans ennui,
J’ai l’impression d’être plus proche de la nuit
Que de la vie, me semble.
Sans prou d'apitoiement. Mon âme, veilleur
Fatigué, flotte jà vers un meilleur ailleurs.
Pourtant, point je n’en tremble.

Ma vie ne me paraît plus retenue qu’au bout
De mes lèvres muettes et de mon cœur de boue
Qui trop lentement cogne.
Mon esprit s'enfuit au coin du vide voilé
De mon regard vieux, qui vous paraît en allé.
.Je ferme les yeux. Grogne.

Je prends plaisir, oui da, à me laisser aller.
À m’alanguir ainsi. Tout faible et affalé.
Dans le sommeil, je glisse.
Une fuite sans rêve. Un départ en douceur.
C’en est presque un délice…

Je me laisse couler vers l’inconnu qu’on sait
Nous attendre et, sûr, auquel on ne veut penser.
Songe presque agréable.
Ce serait une mort heureuse. Sans mentir.
Des moins pénibles aussi. Ah, m’anéantir
Sans dol, c’est incroyable !

Je viens à reprendre enfin quelques forces. Hélas.
On croit à un miracle… On me voit en Atlas…
Je regagne la rive
Du jour… Je n’en sentis que douleurs de martyr…
J’en fus si malade que je pensais mourir
Mais d’une mort… plus vive !

mardi 1 avril 2025

HAÏKU TOTAL

L’amour sans retour est un aller simple vers l’enfer.

COMME LORS D’UNE ÉCLIPSE…

Sur une photo de Marc-Yvan Custeau, 25 février 2025

À travers une jalousie d’ombres noires
Et la résille de givre nacrée
Que la nuit, au miroir des patinoires,
A sculptée à vif et puis ancrée
Aux nues qui grisent, reflets et merveilles,
La lumière d’un éveil en veille.

Ce matin, l’aube, hélas s’est prise aux lacs
Du verglas ou bien aux rets d'heures ternes
D’un jour chiche, en berne, sur la track.
Comme une lueur de sourde lanterne
Qui ne met en relief que chatoiements,
Brillances et clarté en poudroiement.

Oui le ciel est lourd, mais il  réverbère
La pâle splendeur des blancs-bleus d’hiver,
Le scintillement triste dont le libère
Si mal l’air, là, qui s’est entrouvert
Sur l’aura de rayons perdus aux limbes
Devenus ainsi halos, orbes et nimbes.



lundi 31 mars 2025

HAÏKU AUX CHEVILLES

Je préfère aller une patte sur le recul que les pieds devants.

ÇA FANGE TOUT !

Ostie, ça y est : c’est « la bouette » !
Frimas et froid mie ne fouettent,
Se calment les girouettes
Et s’en reviennent alouettes 
Pour chamailler les marouettes.
On reprend houe et serfouette ;
La vie sort de sous sa couette.

Crisse, ça y est : c’est « la bouette »
Qui embrène les barouettes
Et qui nous crotte jusqu’aux couettes
En remplumant, jà, les chouettes ;
Ici, s’creusent des jouettes ;
Là parulines pirouettent…

Ostie, ça y est : c’est « la bouette » !
De l’été vient la silhouette
Et, avec quelques biscouettes,
Les apéro-cacahouètes
Nous crient, crues, à cran, les mouettes.
Là, foin d’ennui, Tabarouette !,
Et d’solitude en calfouette !