Mon dentiste ment comme un arracheur de dents.
Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques
parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…
mardi 30 juin 2015
lundi 29 juin 2015
HAÏKU’RDOCOU
Le fard rend le teint plus lumineux… et le plus efficace.
Le plus connu est le far breton qui votre mer illumine jusqu’aux côtes !
OCTOBRE
D’après une œuvre de Camille Lesterle
& Octobre de Francis Cabrel
& Octobre de Francis Cabrel
Dans la psyché l’image est franche
Et mutilée comme l’est ma peau blanche
Ma cicatrice est un tattoo :
J’ai perdu tout atout.
Octobre est perché sur la branche
De jours qui plus encor’ enchaînent
Mon corps qui supporte mal cette allène.
Peut-être est-il trop tard
Pour aimer plus d’un soir ?
Octobre donne la migraine
Aux amants, aux princes charmants,
Quand on porte au flanc
Le souvenir d’un sein à peine
Perdu ; l’ombre de son frère me gêne.
Qui m’offrira des fleurs
Pour flétrir ma douleur
Et pour que je n’ai pas Octobre en haine ?
Ta main amie qui me câline
Et j’oublie qu’Octobre est une vermine ;
Tu formules un doux vœu,
Tes doigts font des aveux,
Et j’oublie ce sein qui me mine.
Pour que demain me viennent cheveux blancs
Et petits-enfants ça coûte un sein. Peine
Perdue ? L’ombre de son frère me gêne…
Qui m’offrira de fleurs
Pour flétrir ma douleur
Et pour que je n’ai pas Octobre en haine ?
L’épreuve ne fait pas renaître,
Mais tes attentions m’aident encor à être,
Au-delà de mon corps,
Du mal qui s’y endort :
Octobre n’sera pas mon maître !
Au-delà de mon corps,
Du mal qui s’y endort :
Octobre n’sera pas mon maître !
Illustration : Camille Lesterle
dimanche 28 juin 2015
GROSSE HAÏKU’PURES
En France, aujourd’hui, tout se perd :
on parle moins de fricassées que de fric casé !
samedi 27 juin 2015
HAÏKU PEU FILE
« Une figure aimable est le plus sûr des passeport » et une figure de style des passe-droits !
RATS DÉBILES, RATS MÉCHANTS
Petite fable affable d’après un croquis de Camille Lesterle
« De lumières, point trop n’en faut ! »
Proclamaient les gnares ignares
De rats urbains, lares hilares,
Tout en tares et en défauts.
Et c’était avec jouissance
Qu’ils adoraient parler de rien,
Seul domaine où tous ces vauriens
Avaient de vagues connaissances.
Ne les éclairaient que néons
Ou réverbères noctambules ;
Allant par paire comme mules,
Ils causaient comme des ânons.
Avec des phrases lapidaires,
Lapidant jusque’à l’impoli,
Ils pensaient leurs maux ramollis
Grâce au lueurs des lampadaires.
Ces jouvenceaux gonflaient leurs joues
De « Nons ! » et d’expressions souabes
Ou de mots de deux syllabes
Pour mettre à genoux ou en joue.
Ces sots étaient, au mieux, vulgaires
Et méchants pour l’habituel :
Ils se croyaient spirituels,
Ces rats stupides et grégaires !
Si leurs idées n’étaient qu’emprunts,
Et leur esprit celui d’un autre
Qu’importaient à ces bons apôtres.
Ils réclamaient des droits, ces Huns,
Fuyaient l’école et la culture
Comme la notion de « devoirs » :
« On a des ampoules pour voir ;
Tout savoir est contre-nature ! »
Ces jeunes rats n’avaient pas faim
Corps contrit, cœur content : « La ville
Nourrit et protège, servile.
Tout effort est vain et sans fin ! »
Un vieux chien, un peu cabot certes,
Dit : « Retournez à l’égoût,
Et vous aurez moins de bagout :
Ce ne sera pas grande perte !
- Et pourquoi donc ? fit un jeunot.
- Qui va bien est arrogant ; doute
Qui, pour tout et toujours, redoute
Un demain incertain, minot !
Sauf si savoirs, intelligence,…
Il s’est, un jour, approprié
À l’âge où on l’en priait :
Par vos actes et négligence
Vous subirez joug, allégeance,…
Et ploierez sous toute exigence :
Je ne peux avoir d’indulgence :
Éclairé, on flaire l’urgence ;
Éduqué, finie l’indigence ! »
Croquis : Camille Lesterle, mai 2015
vendredi 26 juin 2015
HAÏKU DE BURIN
Si une feuille de vigne suffisait à masquer la grappe de nos ancêtres, je doute de leur virilité et m’interroge même sur notre présence ici-bas !
jeudi 25 juin 2015
HAÏKU’R DE LANGUE
Le Russe s’éternue, l’Espagnol s’éructe, l’Allemand s’aboie, l’Anglais se mâche, le Portugais se chuinte et l’Italien se chante. Bref, seul le Français se parle !
MON JARDIN
D'après un dessin de Camille Lesterle
Si je voussoie les cieux de la Création
Ce n’est pas seulement le fruit d'une passion ;
C'est qu'au pied de l'escalier de mes jours et nuits,
Autour du petit monde de mon insigne nom,
Faute d'espalier, ont poussé par trop mes ennuis,
Prospéré mes soucis, fleuri mes peines en canon.
S'enroule à la rambarde d’espoir qui là m'étaie,
Un volubile désespoir, hiver comme été,
Aux épines de tracas, aux couleurs de chagrin
Parmi les cailloux tristes de mes désagréments.
Ces fleurs-là donnent à mon papier son poids et son grain,
À mon encre ses teintes et parfums, ses égarements,…
Craintes à crampons ou bien vrilles d’anxiété,
Jamais plantées, elles poussent sans s’inquiéter
De voir errer dans le labyrinthe de mon cœur,
Déambuler au dédale d’une âme angoissée
Des vers qui ne les arrosent pas de leur rancœur,
Des rimes qui en font des bouquets sans se froisser
Car elle n’est jamais en colère ma douleur
Quand elle fructifie pour mieux fuir le malheur.
Ce n’est pas seulement le fruit d'une passion ;
C'est qu'au pied de l'escalier de mes jours et nuits,
Autour du petit monde de mon insigne nom,
Faute d'espalier, ont poussé par trop mes ennuis,
Prospéré mes soucis, fleuri mes peines en canon.
S'enroule à la rambarde d’espoir qui là m'étaie,
Un volubile désespoir, hiver comme été,
Aux épines de tracas, aux couleurs de chagrin
Parmi les cailloux tristes de mes désagréments.
Ces fleurs-là donnent à mon papier son poids et son grain,
À mon encre ses teintes et parfums, ses égarements,…
Craintes à crampons ou bien vrilles d’anxiété,
Jamais plantées, elles poussent sans s’inquiéter
De voir errer dans le labyrinthe de mon cœur,
Déambuler au dédale d’une âme angoissée
Des vers qui ne les arrosent pas de leur rancœur,
Des rimes qui en font des bouquets sans se froisser
Car elle n’est jamais en colère ma douleur
Quand elle fructifie pour mieux fuir le malheur.
Dessin : Camille Lesterle, mai 2015
mercredi 24 juin 2015
mardi 23 juin 2015
HAÏKU INÉVITABLE
Celles qui prennent un office de « femme de chambre », refusent souvent de finir au lit !
LE BŒUF PAS SI BEAUF
Petite fable affable
Passant tout le long de la fraîcheur des haies,
Pour rejoindre, au-delà des prairies de pierres,
Cette plaine herbue où ils paissent en paix,
Deux gros bœufs errent en pauvres hères,
Ne sachant où le long chemin de leur vie
Les mène, ni qu’étant peu de chose, ou guère
Plus, ils finiront rien, sans avoir l’envie,
Nés un triste soir pour mourir un bien sombre
Jour, de savoir pourquoi l’on vit et l’on meurt,…
Pour l’instant marchent pesamment leurs deux ombres,
Lentes, régulières, sans crainte ni peur,
Comme va l’heure à la montre, sans encombre.
Leur maître, plus tatillon qu’un tabellion,
Accoutré pour courir la contrée en fanges,
A du vétilleux dans son bel aiguillon.
Il aurait trahi la tradition, cet ange,
À faire autrement qu’agissaient les Anciens
Avec leurs bonnes bêtes. Seuls, les temps changent !
Ce taiseux, à faciès de batracien,
Avait le vocabulaire élémentaire,
Voire rudimentaire, de nos ruraux
Qui jouent très facilement de la lanlère
Quand, par malheur, on les contrarie de trop
Même autour de l’âtre noir de leur chaumière.
Il ne faisait pas bon bousculer cet homme
Droit en tout - sans ruse ni friponnerie -
Coiffé d’honneur et couvert de dettes. En somme,
Épigone des vieilles lunes dont on rit,
Et des neiges d’antan, notre forte tête
N’aimait pas qu’avec lui on tonde les œufs
Et répétait, faisant fort suer ses bêtes
« Eh, on fait ce qu’on peut : on n’est pas des bœufs ! »,
Qui, selon l’humeur de ce vieil imbécile,
Ou le mois, hersaient, labouraient ou charriaient
À n’en pouvoir mais, moins soumis que dociles,
Sans jamais se plaindre, traînailler, bailler…
Ce jour-là, nos beaux et bons bœufs s’embourbèrent.
Sur le sentier serpentant jusqu’à leur pré,
Face aux bêtes que tançait jà son cerbère,
L’homme prit la mouche et leur cria après.
« On fait ce qu’on peut… osa l’un des pépères.
- Quoi que l’on soit des bœufs ! fait le plus dodu
En se tirant enfin, seul, de la fondrière.
Les grands de ce monde, qui se croient tout dû,
Sont moins odieux aux autres, avec leurs œillères,
Par le mal qu’ils leur font que par tout le bien
Qu’ils ne leur font pas* ! Puis, jette, hors de l’ornière :
Pour ta gratitude et l’aide, merci bien ! »
* D’après Jean de La Bruyère (1645-1696), Caractères (1688)
lundi 22 juin 2015
HAÏKU PERFIDE (ALBION)
Les Anglais sont un peuple commerçant. La preuve ?
Nombre de leurs mots et verbes s’achèvent par « g-h-t » !
dimanche 21 juin 2015
MIGNONNE, J’ÉTAIS MIEUX QUE ROSE…
D’après une œuvre de Camille Lesterle &
Mignonne, allons voir si la rose… de Pierre de Ronsard (1524-1585)
Mignonne, j’étais mieux que rose
Que l’aube trouve encore éclose
Et qui se meurt avant son sommeil ;
Embaumant l’air de la vesprée,
Admirable même de près,
En robe couleur de vermeil.
Mais de la beauté Dieu se lasse,
Les mignonnes remet en place.
Il punit l’orgueil sans surseoir
En amputant la nature
De ses insignes créatures :
Je n’irai pas intacte au soir !
Je ne serai plus si mignonne,
À l’âge où les amours fleuronnent
Les armoiries de vos attraits,
Ainsi s’enfuit donc ma jeunesse
Privée de charmes, de finesse,
Flétrie et fânée d’un seul trait.
Illustration : Camille Lesterle, mai 2015
samedi 20 juin 2015
PENDU PAR L’HAÏKU
Mademoiselle, parfois quand votre chef de service exige de vous un rapport c’est qu’il désire l’obtenir après que l’aurez tapé et non l’avoir après que vous vous serez défaite.
vendredi 19 juin 2015
LE BON JARDINIER
Petite fable affable
À vouloir connaître « la Chose »,
J’ai étreint tant et tant des roses
Qui m’ont meurtri au sang les mains,
Et le cœur aussi, en chemin,
Car j’ai confondu, dans ma liesse,
La marguerite, cette ogresse,
Et l’immortelle. C’est humain !
Je fus en la vieille Angleterre
Pour y cacher, sans baratin,
Hasard de la vie ou destin,
Mes déconvenues. Puisqu’à terre,
Pour un riche propriétaire,
Je me fis humble jardinier
Et à ce labeur m’ingéniais.
Madame en était fort contente
Une main sûre et compétente
S’occupait bien de son gazon,
Faisant la gloire en sa Maison,
De la vallée aux monts, dès l’aube.
Ça je la méritais ma daube,
Binant, arrosant,… à foison !
Mais Monsieur aimait ma brouette
Aussi, mon ardeur et mon dail.
Cela m’assurait un bon bail
M’épargnant des jours de diète
Dans ce pays de pique-assiettes.
Et puis je commis une erreur ;
Impardonnable, j’en ai peur.
Car j’ai semé, matin, bonne âme,
À la demande de Madame,
Qui voulait que rien ne flétrît
Ni ne fanât en sa patrie,
Quelque graine. J’y fus habile :
Il en sortit un fruit gracile ;
Roux comme moi. Cela surprit.
Donc, pour la rumeur faire taire
Comme un larron je fus chassé
Et dis à Monsieur, un agacé :
« Comme le dit notre Voltaire,
Peu candide contestataire :
“Il faut cultiver son jardin”…
Oubliant “soi-même”, badin ! »
jeudi 18 juin 2015
mercredi 17 juin 2015
HAÏKU VEINE GARDEN
J’ai voulu être acteur mais les seuls cachets que je touchais alors je les devais à mon pharmacien.
ASILE POÉTIQUE
Puisque mon pays devient hermétique,
Insensible aux douleurs et au malheur
J’offre, humblement, l’asile poétique
À ceux qu’il feint d’ignorer et aux leurs :
Ceux qui fuient dictatures ou guerre,
La misère, l’extrémisme ou la faim,
Ceux qui affrontent un climat,
La peur ou les épidémies sans fin.
Fils du Sahel ou de l’Orient en flammes,
Bambins et femmes rêvant de vivre en grand,
Devenus contre leur gré des émigrants
Pour vivre mieux, libres de corps comme d’âme :
« Sans papiers », « clandestins », « illégaux », « migrants »,…
Puisque mon pays devient pathétique
Et oublie ce qui faisait ses valeurs
J’offre, humblement, l’asile poétique
À ceux qu’il rejette ou traque et aux leurs :
Aux sauteurs de Ceuta qui s’entorsent
Et aux indésirables de Calais,
Aux roms que l’on déménage de force,
Aux rameurs de Gibraltar refoulés
Ou à ceux des Canaries, anonymes,
Enfants morts dans les plus tendres des bras
Comme aux repêchés de Lampedusa
Et aux naufragés des Pouilles, victimes
D’un monde abandonné aux piranhas.
Puisque mon pays devient hiératique,
Figé dans un égoïsme à trois couleurs,
J’offre, humblement, l’asile poétique
À ceux qu’il méprise sans honte et aux leurs :
Chrétiens de là que d’aucuns persécutent,
Musulmans d’ailleurs qu’on juge en excédent,
Êtres que pour quelques mots on exécute,…
Erythréens, Somalis, fils du Soudan,
Syriens, Maghrébins, Maliens, Tchétchènes,
Karens, Chinois, Kurdes, Éthiopiens,…
Fils d’exode sans fin, nombreux au combien,
Ces peuples contre qui des fous se déchaînent :
Nigerians, Ukrainiens, Lybiens,…
Insensible aux douleurs et au malheur
J’offre, humblement, l’asile poétique
À ceux qu’il feint d’ignorer et aux leurs :
Ceux qui fuient dictatures ou guerre,
La misère, l’extrémisme ou la faim,
Ceux qui affrontent un climat,
La peur ou les épidémies sans fin.
Fils du Sahel ou de l’Orient en flammes,
Bambins et femmes rêvant de vivre en grand,
Devenus contre leur gré des émigrants
Pour vivre mieux, libres de corps comme d’âme :
« Sans papiers », « clandestins », « illégaux », « migrants »,…
Puisque mon pays devient pathétique
Et oublie ce qui faisait ses valeurs
J’offre, humblement, l’asile poétique
À ceux qu’il rejette ou traque et aux leurs :
Aux sauteurs de Ceuta qui s’entorsent
Et aux indésirables de Calais,
Aux roms que l’on déménage de force,
Aux rameurs de Gibraltar refoulés
Ou à ceux des Canaries, anonymes,
Enfants morts dans les plus tendres des bras
Comme aux repêchés de Lampedusa
Et aux naufragés des Pouilles, victimes
D’un monde abandonné aux piranhas.
Puisque mon pays devient hiératique,
Figé dans un égoïsme à trois couleurs,
J’offre, humblement, l’asile poétique
À ceux qu’il méprise sans honte et aux leurs :
Chrétiens de là que d’aucuns persécutent,
Musulmans d’ailleurs qu’on juge en excédent,
Êtres que pour quelques mots on exécute,…
Erythréens, Somalis, fils du Soudan,
Syriens, Maghrébins, Maliens, Tchétchènes,
Karens, Chinois, Kurdes, Éthiopiens,…
Fils d’exode sans fin, nombreux au combien,
Ces peuples contre qui des fous se déchaînent :
Nigerians, Ukrainiens, Lybiens,…
mardi 16 juin 2015
HAÏKU VERT GIRL
On aime à tout connaître des « people » pour vous pouvoir prétendre qu’ils sont sans intérêt !
lundi 15 juin 2015
HAÏKU’PE OU FLÛTE ?
Champagne : Un vin que l’on sable comme on le sabre ne peut être fondamentalement mauvais !
LEURRE EST LOIR !
Petite fable affable
Un gros loir, bête de sommes, roupillait
Dans un grenier que, d’aventure, il pillait.
Agréable s’il voulait, désagréable
Dès qu’il le pouvait, le rongeur que voici
Était pour ses pratiques une bête fiable
Ayant pour seuls amis que gens sans soucis :
Cafards joyeux, rats bien gras, blattes pas blettes,
Lérots sans nul frérot, mulots sans culot,
Chauve-souris nées coiffées qui pendulettent,…
Il fuyait ennuis ou problèmes et leur lot
De lérotins, cousins aux femelles nigaudes,
De souris pourries et d’effraies qui effraient ;
Il évitait aussi, c’est mode commode,
Les jeunes turbulents, les vieux plus très frais,
Les sots, les estropiés, les fats, les malades
Ayant hirondelle dans le soliveau !
Il fit ainsi jusqu’au soir où, en balade,
Il fut meurtri. On se mit à son niveau,
Chassant le diminué, l’indésirable,…
Alors qu’il ne faut regarder ses amis
Par l’attache ténue qui, même à demi,
Nous lie à eux et, non comme être fuyable,
Passer leurs traverses ou fortune au tamis !
dimanche 14 juin 2015
samedi 13 juin 2015
HAÏKU’PLEUX QUI SE DÉCHIRE
Ne confondons pas « concurrence » et « cocu rance », même si le second découle de la première.
DÉSOLATION ?
D’après une œuvre de Camille Lesterle &
Consolation à M. Du Périer de François de Malherbe (1555)
Ma souffrance sera donc, hélas, éternelle
Dans ma vie au long cours,
Hantant mon esprit, mon âme brûlant, charnelle,
De nuit comme de jour.
La maladie des fleurs est sur moi descendue :
Morte avant mon trépas,
On m’ôte un pétale. Un peu de parfum perdu
Ne se retrouve pas.
Et Dieu sait que d’appas ma beauté était pleine,
Que nombreux s’y sont pris !
Mais le sort m’inflige la plus lourde des peines,
Se venge avec mépris
J’étais à la ronde la plus belle des choses,
Portant haut le tétin,
Au rose chair de seins, au velours de rose,
Doux comme du satin.
Ces charmes, leur fraîcheur,… me rendaient altière,
Surtout quand j’étais nue ;
Et voilà que j’en perds, malgré pleurs et prières
À tous les Dieux connus.
Serais-le encore femme ? Aurais-je plus que restes
À qui ont fait accueil
Par pitié moins que par amour dans une geste
Où ils seront écueils ?
Les regrets, la douleur qui désormais embarquent
Mon cœur voulant la mort,
Qui dans mes yeux, sur ma face, feront leurs marques
Ne scelleront mon sort !
Je suis et reste fleur, à bien d’autres pareille ;
Je ne peux le nier,
Un peu diminuée, mais embaumant les treilles,
Belle dans un panier.
Là, je me désole. Demain, je me retrouve
Et j’impose ma loi
Au carquois narquois d’un Éros qui, jà, recouvre
Flèches de bel aloi.
J’ai perdu un pétale et de ma confiance,
Partie en fins copeaux,
Mais je reste femme et garde ma flamboyance
Ignorant le repos.
Illlustration : Camille Lesterle, mai 2015
vendredi 12 juin 2015
jeudi 11 juin 2015
DANS L’ASILE DE L’ASINERIE
Petite fable affable
Sans paillepoutrer, avare de prose
Et sobre côté vers, un âne, un jour,
Apprit, et en devint des plus moroses,
Qu’un être qui lui fut cher sans décours
Ne valait, hélas, en fait, pas grand chose.
Ce jour-là, ça fumait sur le fumier,
Quoique fulminer n’est pas coutumier
Chez ces bêtes qui n’ont rien de grandiose :
Un bardot, tête de mule avérée,
En prétextant un certain droit d’ânesse,
Voulut, las, flouer le plus pondéré
Des baudets, notre ami, mais sans finesse.
Ce maroufle, son frère, résidait
À l’étable où l’âne avait, tout bonasse,
Sa moitié, son picotin et sa place.
L’autre exigea que tout lui soit cédé.
Notre âne lui fit d’une voix virile :
« Sot, à quoi te sert d’être mon aîné ?
Tes prétentions sont comme toi : stériles ! »
Risée, on le bannit pour ses menées.
Puis vendue la bourrique puérile !
« Bonheur rend inconscient voire insolent
Mais malheur fait conscient et vigilant ! »
Dit alors sa mère au fripon fébrile.
Et sobre côté vers, un âne, un jour,
Apprit, et en devint des plus moroses,
Qu’un être qui lui fut cher sans décours
Ne valait, hélas, en fait, pas grand chose.
Ce jour-là, ça fumait sur le fumier,
Quoique fulminer n’est pas coutumier
Chez ces bêtes qui n’ont rien de grandiose :
Un bardot, tête de mule avérée,
En prétextant un certain droit d’ânesse,
Voulut, las, flouer le plus pondéré
Des baudets, notre ami, mais sans finesse.
Ce maroufle, son frère, résidait
À l’étable où l’âne avait, tout bonasse,
Sa moitié, son picotin et sa place.
L’autre exigea que tout lui soit cédé.
Notre âne lui fit d’une voix virile :
« Sot, à quoi te sert d’être mon aîné ?
Tes prétentions sont comme toi : stériles ! »
Risée, on le bannit pour ses menées.
Puis vendue la bourrique puérile !
« Bonheur rend inconscient voire insolent
Mais malheur fait conscient et vigilant ! »
Dit alors sa mère au fripon fébrile.
mercredi 10 juin 2015
HAÏKU DE FEU
La chasse est « un sport » qui permet au vilain le plus moche de pouvoir se penser grand et noble seigneur… n’étant qu’un vil saigneur de plus !
mardi 9 juin 2015
LA PETITE VALSE
Un beau jour, il s'en vient
Griser puis saouler ô combien
Votre esprit et votre âme,
Hanter - par quel moyen ? -
Vos jours, et vos rêves aussi bien,
Tout de feu, toute de flammes.
C’est un air danubien,
Une valse pour nos doyens
Qui entête hommes et femmes.
Un beau jour, il s'en vient
Griser puis saouler ô combien
Votre esprit et votre âme.
C’est un air « microbien »
Qui promeut au rang de Troyen,
Patricien de réclame,
Le dernier plébien
- Même genre amphibien -
Et le rend polygame.
Fuyez donc, Citoyens,
Fuyez au loin cet air païen
Qui vient, pis qu’une lame,
Hanter - par quel moyen ? -
Vos jours, et vos rêves aussi bien,
Tout de feu, toute de flammes.
Car cet air pavlovien
Vous pousse à l’antédiluvien
Péché qui nous fut drame.
Cet air n’est pas jovien,
A fait dilapider des biens
- De messieurs, de Madames ! -
Pas bon pour les gens bien,
Il est, tout en accents gambiens,
De l’enfer le sésame.
C’est un air danubien,
Une valse pour nos doyens
Qui entête hommes et femmes.
Un soir, cet air s’envole
Se chercher ailleurs quelque obole
Nous laissant en hiver,
Loin des plaisirs frivoles,
Privés de ses rocamboles
Donc nus comme des vers.
Ce bel air sans cybolle,
Cette valse qui carambole,
Nous offrait joie et vers !
Un soir, cet air s’envole
Se chercher ailleurs quelque obole
Nous laissant en hiver,
Parti, sans faribole,
Faire danser d’autres guiboles,
Tourner d’autres cœurs plus très verts.
L’on est tout en diabole,
L’œil éteint sur la parabole :
Sa télé a rouvert !
Sans cet air, on est grolle,
Seul, chacun dans son alvéole,
Rongeant des faits divers,
Loin des plaisirs frivoles,
Privés de ses rocamboles
Donc nus comme des vers.
Cet air était symbole
De joies partagées qu’on nous vole
Quand il part à couvert.
Ça manque aux discoboles,
Aux gringalets faits tauroboles,
Aux femmes des frères convers,
Filles sans gloriole,
Une danse qui gaudriole
Et qui vous prend sans vert,
Ce bel air sans cybolle,
Cette valse qui carambole,
Nous offrait joie et vers !
lundi 8 juin 2015
dimanche 7 juin 2015
LES COUPS FOURRÉS DU FURET
Petite fable affable
Dans le grenier où il menait un train d’enfer,
Sous prétexte que les siens avaient fort souffert
Naguère, un gros furet apitoyait son monde :
Sa vie ne fut de deuils, épreuves et revers,…
En tout lieu et en toute occasion, à la ronde,
Il narrait, revenait toujours sur ces travers
Comme on réciterait un chapelet, prétexte
Pour ce loquassepied à tous les passe-droits
Et à prendre de haut ceux que son triste texte
Attristait comme ceux qu’il laissait fats et froids.
Ce miséreux était aussi un misérable
Profitant des premiers dont il tondait le râble
De petits services en vraies quémanderies
Qui, inassouvis, lui faisait perler les larmes ;
Il partait alors en fâcheries, bouderies,…
Maudissait les sans-cœur, non sans vacarme,
Blâmait les sans pitié qu’il traînait dans la boue
Puis reparlait de ses déboires et histoires…
À bout, un vieux hibou, le lui cloue sans tabou :
« Quelle misère as-tu vraiment connue ?!… Car c’est notoire :
Le malheur rend humble et simple qui le subit ;
La douleur n’est pas plus mobile qu’alibi ! »
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