Combien espèrent, quand ils vous demandent votre avis, fallacieux éloge plus que critiques fondées.
Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques
parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…
lundi 31 juillet 2017
LA MOUETTE, LE GOËLAND & L’ALBATROS
Petite fable affable
Un enfant, sur la plage abandonnée, dessine
Jusqu’à ce que le soir qui, parfois, nous fascine
Le renvoie, las, à ses rêves un temps envolés
Ou vienne prendre la mer déboussolée.
Une mouette l’oeil sur les traits dans le sable
Se prend à dire tour haut : « Qu’a-t-il fait, que diable,
Ce chenapan avec son bon bâton : un rond
Et un demi-cercle… J’y suis ! fait fanfaron
L’oiseau : c’est un gros neuf ! un de leurs signes, un chiffre !
Jusqu’à ce que le soir qui, parfois, nous fascine
Le renvoie, las, à ses rêves un temps envolés
Ou vienne prendre la mer déboussolée.
Une mouette l’oeil sur les traits dans le sable
Se prend à dire tour haut : « Qu’a-t-il fait, que diable,
Ce chenapan avec son bon bâton : un rond
Et un demi-cercle… J’y suis ! fait fanfaron
L’oiseau : c’est un gros neuf ! un de leurs signes, un chiffre !
- Certes ! fit un goëland jouant de son fifre,
Venant à l’opposé : c’est un symbole humain,
Mais un six, qu’a tracé là sa petite main.
- Que nenni, importun ! c’est un neuf sur la grève ;
Je le sais : j’en ponds, moi, mon cher gobeur de fèves !
- Et niet, la mouette ! C’est un six. C’est obligé.
- Ne vous en déplaise et sans vous désobliger
L’une et l’autre, fit alors un pataud troisième
Marin, aux deux ailes par trop grandes, albatros
De son état, piteux au demeurant, Kéros
Étant son berceau, mais si vouliez vos places
Échanger vous verriez vite, et sans fallace,
Que vous avez raison l’un et l’autre et, pis, tort
L’autre et l’une sans que je sois esprit retors.
Qui veut juger, ici-bas, des gens et des choses
Doit savoir que tout est affaire de point de vue :
Nul ne se trompe en tout comme aucun virtuose
N’entend rien sans bien vite être de la revue ! »
dimanche 30 juillet 2017
HAÏKU’R NÉ À COUSTIC
Ah non, anomie et anonymat n’ont rien d’anodin ni d’anoblissant. Ce sont anomalies en Animalie, cher ânon anorexique !
samedi 29 juillet 2017
BESTIALITÉ
Pour eux, hélas, je n'étais plus un homme.
On m'a parqué, séparé des miens,
Dans un wagon, dans le camp pour les gnomes
Fait par d'autres, dont il reste rien.
Pour nous garder, jour et nuit, des guillaumes
En vert kaki n'agissant plus en hommes :
Ils m'ont traité comme leur chien
Pour marcher, pour manger et pour mes sommes
Mais lui, parfois, ils le traitait bien…
Pestilence et mort avaient leur royaume
Dans ce temps d'hier, pas si ancien,
Où l'horreur m'a pris dans ses liens.
On m'a parqué, séparé des miens,
Dans un wagon, dans le camp pour les gnomes
Fait par d'autres, dont il reste rien.
Pour nous garder, jour et nuit, des guillaumes
En vert kaki n'agissant plus en hommes :
Ils m'ont traité comme leur chien
Pour marcher, pour manger et pour mes sommes
Mais lui, parfois, ils le traitait bien…
Pestilence et mort avaient leur royaume
Dans ce temps d'hier, pas si ancien,
Où l'horreur m'a pris dans ses liens.
vendredi 28 juillet 2017
HAÏKU DE JEÛNE
Pense avec une intelligence adulte, agis avec la prudence d’un ancien et la vivacité d’un jeune,… Et surtout ne cesse de rêver comme un enfant !
jeudi 27 juillet 2017
L’ABEILLE ABATTUE & L’OSMIE BATTANTE
Petite fable affable
Ferme comme rocher, froide comme un torrent,
La belle abeille a bu, comme une volucelle,
Aux fleurs pailletée de cette humide étincelle
Qui annonce, dès l’aube, un beau jour odorant.
Et pourtant, rien n’égaie l’apidé matinale
Qui va si tristement au sien labeur qu’Osmie
S’en inquiète tout haut avec la machinale
Gentillesse des gens simples qui sont amis :
« Pourquoi donc bouder la beauté de nos pâtures ?
- Ce sont traîtres charmes que ces fleurs que les Humains
Ont bourrées de poisons en un vil tournemain
Ou bien c’est ruse ourdie par la Dame Nature !
À sucer et laper ces venins, me voilà
Malade, pire condamnée, sans vergogne
À périr, non sans souffrir, et d’ici là,
À dépérir jusqu’à ne plus savoir ma trogne.
Pourquoi chez les Bêtes, ne peut-on demander
Qu’on abrège, d’un coup, cette horrible torture
De la douleur ou bien, sans plus de fioriture,
Que le supplice cesse avant de nous brader ?
- Tu voudrais qu’à mourir on t’aide ou on t’assiste ?
- Oui, Dame Osmie, pour partir le plus dignement
Possible dans l’odeur des roses et des cistes…
- Crois-tu que je n’ai pas le Mal tout mêmement
Que toi ? Penses-tu que j’ignore le terrible
Sort qui sera aussi le mien d’ici fort peu ?
Mais je n’aspire pas à un sauve-qui-peut :
Ma grandeur à moi, face au pire et au pénible,
Ce sera d’affronter la Mort et de lutter,
Pied à pied contre elle, avec force, avec panache
Jusqu’à ce que, hélas, mon bien pauvre cœur ne lâche.
Est-ce plus indigne que de la court-juter ?
Aussi, je récuse ici le droit à quiconque
De dire que telle mort serait quelconque
Quant une autre se voudrait honorable. Oncques
Ne vit trépas qui soit sillage de jonque ! »
mercredi 26 juillet 2017
HAÏKU’PEZ LE SON, S.V.P. !
Quand on n’est pas Lumière soi, que la lumière soit…
Alors l’Éclairé s’aperçoit quand l’illuminé déçoit :
Las, l’un est soie quand l’autre est lin, quelque éclairage il reçoive
Et le bel Intellectuel paraît ce qu’il est : zouave !!
mardi 25 juillet 2017
CARNAVAL EST ARRIVÉ
Joies et jeux, Carnaval est arrivé !
On rit, on chante ou joue tout est liesse.
Dans les rues pas moyen de l'esquiver :
On crie, on danse ou on ploie dans la presse,
Défilés, charivari n'ont de cesse…
Joies et jeux, Carnaval est arrivé !
Masques, travestis et jets de pièces
Sur tous les pavés vont récidiver
Adieu maux, soucis et vieillesse
La ville n'est que folies, joliesse…
On rit, on chante ou joue tout est liesse.
Dans les rues pas moyen de l'esquiver :
On crie, on danse ou on ploie dans la presse,
Défilés, charivari n'ont de cesse…
Joies et jeux, Carnaval est arrivé !
Masques, travestis et jets de pièces
Sur tous les pavés vont récidiver
Adieu maux, soucis et vieillesse
La ville n'est que folies, joliesse…
lundi 24 juillet 2017
dimanche 23 juillet 2017
LE MILLE-PATTES INQUIET
Petite fable affable
Il ne pouvait faire un pas, ce mille pattes,
Sans poser, à ses rencontres, questions
Et problèmes or que répondre, patate,
À qui s’est donné pour seule mission
D’être quelqu’un car il se sentait quelque chose.
Voilà qui n’est pas simple et pousse à la glose.
Que ce myriapode croisât l’osmie,
Un gros cloporte, un criquet ou une mante
Il demandait sans cesse ni prud’hommie,
Ce qu'on pensait de lui craignant qu’on ne lui mente,
Priait d’un regard flou qu’on le jugeât bien,
Qu’on le lui dise comme à un vrai microbien.
Cette tête d’iule lassait son monde
Faisait fort jaser les oiseaux gouailleurs,
Les moins aimables l’invitaient à se taire, immondes,
Ou à aller se faire scolopendre ailleurs.
Pourtant cela ne le décourageait point
Et, à force, on lui aurait donné du poing.
Un matin, une bête plus sage, au loin,
Porta remède au malaise de cet être :
« Tu es “un” quelqu’un quand tu n’as plus besoin
De chercher la reconnaissance d’autrui pour être ! »
Ainsi causa donc à notre invertébré
Avant de l’avaler, une grive timbrée.
Sans poser, à ses rencontres, questions
Et problèmes or que répondre, patate,
À qui s’est donné pour seule mission
D’être quelqu’un car il se sentait quelque chose.
Voilà qui n’est pas simple et pousse à la glose.
Que ce myriapode croisât l’osmie,
Un gros cloporte, un criquet ou une mante
Il demandait sans cesse ni prud’hommie,
Ce qu'on pensait de lui craignant qu’on ne lui mente,
Priait d’un regard flou qu’on le jugeât bien,
Qu’on le lui dise comme à un vrai microbien.
Cette tête d’iule lassait son monde
Faisait fort jaser les oiseaux gouailleurs,
Les moins aimables l’invitaient à se taire, immondes,
Ou à aller se faire scolopendre ailleurs.
Pourtant cela ne le décourageait point
Et, à force, on lui aurait donné du poing.
Un matin, une bête plus sage, au loin,
Porta remède au malaise de cet être :
« Tu es “un” quelqu’un quand tu n’as plus besoin
De chercher la reconnaissance d’autrui pour être ! »
Ainsi causa donc à notre invertébré
Avant de l’avaler, une grive timbrée.
samedi 22 juillet 2017
vendredi 21 juillet 2017
HAÏKU’MPLÉTEMENT CON
L’histoire a immortalisé nombre de gens qui en ont fait mourir d’autres en masse.
QU’Y PUIS-JE ?
« Que puis-je, Monsieur, pour votre service ? »
Je suis toujours dévoué, diligent,
À la terrasse où des écrevisses
Reluquent, nue tête, au soleil, les gens
Comme en salle où des hosties sans calice,
Commensales, m'prennent pour un novice,
Moi, qui suis un robot intelligent…
Que puis-je faire sans craindre sévices
Car l'homme est un animal affligeant
Qui ne voit toujours en l'autre que vices…
Je suis toujours dévoué, diligent,
À la terrasse où des écrevisses
Reluquent, nue tête, au soleil, les gens
Comme en salle où des hosties sans calice,
Commensales, m'prennent pour un novice,
Moi, qui suis un robot intelligent…
Que puis-je faire sans craindre sévices
Car l'homme est un animal affligeant
Qui ne voit toujours en l'autre que vices…
jeudi 20 juillet 2017
mercredi 19 juillet 2017
RÉUSSIR
Petite fable affable
Un censeur qui vivait comme un vrai pourceau,
Gras même dans ses rires qui sonnaient glas
Lanternait en tout, las, depuis son berceau.
Aussi gagnait-il moins sa vie, lourd et las,
Qu’à être connu, notre bon bécasseau.
Jusqu’au ce jour faste, où se fit la lumière
Dans son esprit quelque peu… oui… engourdi…
Il ne savait pas, cette âme trop fière,
Qu’il en avait !… Le voilà qui pense et dit :
« Vais-je réussir ma vie ? » inquiétude
Légitime mais, chez lui, inespérée.
Il prend, aussitôt, la mauvaise habitude
De poser cette question aux curés
De tous les dieux qui, bien sûr, lui enjoignent
De rencontrer leur idole, en ses cieux,
Mais point d’ascenseur, pas d’escalier. Le bagne !
Il se tourna vers des penseurs moins pieux,
Les Philosophes, qui l’incitent au plus vite…
À se trouver lui-même. Et vu son tour
De taille il pensait, à cette cordiale invite,
Ne pouvoir se rater. Quoiqu’il passât des jours
Devant sa glace à se mirer, tout angoisse,
Elle refusa de réfléchir pour lui !
Nul ne semblait pouvoir répondre, la poisse !,
À sa lancinante question hors que lui.
Même pas cet homme de la Providence
Qui, dans la plus aveugle soumission
Et dans une fort mécanique cadence
Lui donnait confortable solution.
Un vieux paysan sans titre ni prestige
Lui affirme un jour : « On a réussi sa vie
Quand on n’a plus besoin de marcher, vertige,
Sur l’autre pour s’affirmer, que fuit l’envie
De le rabaisser pour exister. Tu piges ?! »
Gras même dans ses rires qui sonnaient glas
Lanternait en tout, las, depuis son berceau.
Aussi gagnait-il moins sa vie, lourd et las,
Qu’à être connu, notre bon bécasseau.
Jusqu’au ce jour faste, où se fit la lumière
Dans son esprit quelque peu… oui… engourdi…
Il ne savait pas, cette âme trop fière,
Qu’il en avait !… Le voilà qui pense et dit :
« Vais-je réussir ma vie ? » inquiétude
Légitime mais, chez lui, inespérée.
Il prend, aussitôt, la mauvaise habitude
De poser cette question aux curés
De tous les dieux qui, bien sûr, lui enjoignent
De rencontrer leur idole, en ses cieux,
Mais point d’ascenseur, pas d’escalier. Le bagne !
Il se tourna vers des penseurs moins pieux,
Les Philosophes, qui l’incitent au plus vite…
À se trouver lui-même. Et vu son tour
De taille il pensait, à cette cordiale invite,
Ne pouvoir se rater. Quoiqu’il passât des jours
Devant sa glace à se mirer, tout angoisse,
Elle refusa de réfléchir pour lui !
Nul ne semblait pouvoir répondre, la poisse !,
À sa lancinante question hors que lui.
Même pas cet homme de la Providence
Qui, dans la plus aveugle soumission
Et dans une fort mécanique cadence
Lui donnait confortable solution.
Un vieux paysan sans titre ni prestige
Lui affirme un jour : « On a réussi sa vie
Quand on n’a plus besoin de marcher, vertige,
Sur l’autre pour s’affirmer, que fuit l’envie
De le rabaisser pour exister. Tu piges ?! »
mardi 18 juillet 2017
lundi 17 juillet 2017
SILENCE
Chut, sous les nues des rues, faisons silence !
La ville n'est que bris et bruits, lueur
Qui luit et mille ombres de circonstances.
Dans les rues nues, le ciel est en sueur
Et l'air sombre est d'intimité tueur.
Les néons rivalisent d'insolence
Et les feux clignent de l'œil, remueurs
D'humeurs qui ne sont pas à la dolente.
Chut, on se meurt dans les gaz pollueurs.
Dans cette ville qui bruit de lueurs.
dimanche 16 juillet 2017
FUTUR HAÏKU’MERCIAL
Sevré de connaissance et démuni de vocabulaire, « le jeune » d’aujourd’hui dont on évalue les « compétences » avant même de les savoir construites, est en train de perdre tout ce qui fait « le langage » (fond et forme) l’outil du seul commerce auquel on devrait l’initier… celui de ses semblables !
samedi 15 juillet 2017
NE JETEZ PAS LA PIERRE AUX CAILLOUX !
« Laissez-les me jeter la pierre. Les tas de pierres, c'est le commencement du piédestal », A. Dumas fils
Petite fable affable
Jour à marquer, comme on dit, d’une pierre blanche,
Guillaume et son fils partaient, matin, pour le marché.
Il gèle à pierre fendre et le petit flanche.
Il s’assoit : « Père, pardon, je ne puis plus marcher :
Un caillou, saleté, s’est fiché dans ma chaussure
Et ce pavé, las, glisse à s’en casser la figure ! »
Fit-il, malheureux comme les pierres du lieu.
« Mon fils, n’en veux pas au règne minéral car Dieu
Lui a donné dans nos vie et, mieux, dans notre histoire
Un rôle premier. La chose ici-bas est notoire.
Dès l’âge de pierre, elle a son utilité :
Pour faire le mur, l'aire ou la route surtout pontée ;
Pour faire le mur, l'aire ou la route surtout pontée ;
Si l’enfant en fait un jouet à ricochets sur l’onde,
Espérant bien faire d’une pierre deux coups
Le chasseur en fait un projectile pour sa fronde
Laquelle servira à te payer à bas coût
Ou à manger, parfois, dans nos modernes cités.
Si le distrait toujours trébuche sur l’une d’elle,
Qui construit à sable et à chaux a félicité
D’en trouver pour sa maison voire sa citadelle.
L’habile sculpteur en tirera une œuvre d’art
Et le fatigué, comme toi, y posera ses fesses
Et sur toi on en roulera une, mon blédard,
Qui n’amassera pas mousse, je te le professe
Quand viendra à toi Charron, l’ultime passeur,
Donc ne lui jette pas la première de ses sœurs :
Tu ne trouveras jamais, sur ton chemin, de pierre
Qui n’ait quelque chose à t’offrir, et pas plus fière ! »
vendredi 14 juillet 2017
jeudi 13 juillet 2017
HAÏKU’PLE DU RAIL
Jeune passion et vielle patience, mises en couple, ne font longtemps pas bon ménage.
PHOTO VOLÉE
Une vie en noir et blanc est vie triste !
Mettons-y quelques grains de la fantaisie
Et un brin de folie, en égoïstes,
Pour tous les les nôtres soyons ambroisie,
Déraison, inattendu, poésie,…
Tant pis pour les clichés des portraitistes
Faisons une pose de moments choisis,
D'instantanés pris, là, à l'improviste,
De passagère folie douce saisis
Pour faire sourire… Gouzi-gouzi !…
mercredi 12 juillet 2017
mardi 11 juillet 2017
GLANDEUR MATURE
Petite fable affable
« Minute papillon ! » cria la chenille
À l’épeire qui l’avait si sournoisement
Engluée dans sa toile, hélas, en guenilles
Après qu’elle eut été attrapée. Gaiement,
Elle babillait dans ces haillons qui vrillent
Et la condamnent au pire assurément.
Si l’épeire était une gourmande - et comment ! -
Elle n’était pas futée, toute terrible
Qu’elle fût. Elle écouta donc cette proie
Si grasse et si grosse, la plus ostensible
Des prises qu’elle eût faite dans ces bons bois.
Délayer à la manger était accessible
Joie pour cette horrible à l’esprit fort étroit
Et à l’appétit inassouvi, je crois.
« Nourrie-moi donc jusqu’à ce soir, Reine Aragne,
Et demain, bien plus appétissante encor’
Je serai. À te berner qu’est-ce que je gagne ? »
L’araignée que ne pressait pas l’appel des cors
Entendit et s’exécuta. Le beau bagne
Elle connut. On jasa dans son décor
Et sa sénilité mit son monde d'accord.
La nuit venant, la larve eut répit. Supplice ?
Non, l'autre n’y vit pas malice, appâtée.
Au matin, dans son piège elle se glisse
La rêvant en tranches, en ragout, en pâté,…
Mais, cruel dépit, plus de chenille en lice
L'arachnide est dépit, privée de délice…
Elle fut colère quand un papillon
Tout près de là, lui déclara : « Belle affaire
Que de se retrouver ainsi tout couillon
À vouloir, grugé par l'espoir, demain faire
Ce qu’aujourd’hui on aurait du. Brouillon,
On n'obtient même pas quelques picaillons ! »
À l’épeire qui l’avait si sournoisement
Engluée dans sa toile, hélas, en guenilles
Après qu’elle eut été attrapée. Gaiement,
Elle babillait dans ces haillons qui vrillent
Et la condamnent au pire assurément.
Si l’épeire était une gourmande - et comment ! -
Elle n’était pas futée, toute terrible
Qu’elle fût. Elle écouta donc cette proie
Si grasse et si grosse, la plus ostensible
Des prises qu’elle eût faite dans ces bons bois.
Délayer à la manger était accessible
Joie pour cette horrible à l’esprit fort étroit
Et à l’appétit inassouvi, je crois.
« Nourrie-moi donc jusqu’à ce soir, Reine Aragne,
Et demain, bien plus appétissante encor’
Je serai. À te berner qu’est-ce que je gagne ? »
L’araignée que ne pressait pas l’appel des cors
Entendit et s’exécuta. Le beau bagne
Elle connut. On jasa dans son décor
Et sa sénilité mit son monde d'accord.
La nuit venant, la larve eut répit. Supplice ?
Non, l'autre n’y vit pas malice, appâtée.
Au matin, dans son piège elle se glisse
La rêvant en tranches, en ragout, en pâté,…
Mais, cruel dépit, plus de chenille en lice
L'arachnide est dépit, privée de délice…
Elle fut colère quand un papillon
Tout près de là, lui déclara : « Belle affaire
Que de se retrouver ainsi tout couillon
À vouloir, grugé par l'espoir, demain faire
Ce qu’aujourd’hui on aurait du. Brouillon,
On n'obtient même pas quelques picaillons ! »
Illustration : Élisa Satgé, été 2019
lundi 10 juillet 2017
dimanche 9 juillet 2017
DÉCOUCHONS AU COUCHANT
Le gai soleil embrasse l’horizon
Où les buissons semblent autant de tisons.
Il éteint jà ses dernières braises
Dans le sang bleui du soir. Viens, causons
De ce jour qui n’est plus et du malaise
De cette nuit qui, encore, n’est pas !
Le crépuscule et ses roses va, pas
À pas, apporte, ici, là, quelle chance
Un repos de pierre loin des mots
Qui ne me disent plus rien, étanche
Les éloquents silences qui sont maux.
Viens, vivons au fil de l’eau des heures
Lourdes, lasses où je sème des fleurs
Comme autant de lunes, autant de leurres,
Dans les sillons qu’ont dessiné mes pleurs.
Oui, je t’invite à moissonner leurs charmes.
Puis viendra le moment de faire une arme
De nos plumes contre ses vents mauvais,
Par quelque apprenti sorcier délivrés,
Soufflant du passé, contre ces ultimes
Fistons d’une dynastie de grands froids
Qui veulent mettre nos cœurs et intimes
Convictions en hiver et au désarroi…
Où les buissons semblent autant de tisons.
Il éteint jà ses dernières braises
Dans le sang bleui du soir. Viens, causons
De ce jour qui n’est plus et du malaise
De cette nuit qui, encore, n’est pas !
Le crépuscule et ses roses va, pas
À pas, apporte, ici, là, quelle chance
Un repos de pierre loin des mots
Qui ne me disent plus rien, étanche
Les éloquents silences qui sont maux.
Viens, vivons au fil de l’eau des heures
Lourdes, lasses où je sème des fleurs
Comme autant de lunes, autant de leurres,
Dans les sillons qu’ont dessiné mes pleurs.
Oui, je t’invite à moissonner leurs charmes.
Puis viendra le moment de faire une arme
De nos plumes contre ses vents mauvais,
Par quelque apprenti sorcier délivrés,
Soufflant du passé, contre ces ultimes
Fistons d’une dynastie de grands froids
Qui veulent mettre nos cœurs et intimes
Convictions en hiver et au désarroi…
samedi 8 juillet 2017
vendredi 7 juillet 2017
LE PARESSEUX PRESSÉ
Petite fable affable
Un paresseux ne pensait pas ou pensait peu
Perdu dans ses songes, pendu comme liane,
Attendant que la mousse velue, quand il pleut,
Lui recouvre, nouveau pelage, corps et couenne.
Il stagnait, le doigts plus affûté que l’esprit,
Fardeau aux arbres, risée des oiseaux, des singes,
Parce que ses pères ont fait, malgré le mépris,
Ainsi et que tous ses pairs, sans plus de méninges,
Le font aussi. La tradition n’a pas de prix !
Telle est sa philosophie, forte comme enclume :
« Dormir douze heures par jour, la belle coutume,
Quand le monde va criant, courant,… au trépas ! »
« Pourquoi de sa lenteur faire un mea culpa ? »
Tel dit son credo, sans honte ni amertume :
« Vivre pendu comme un sac, lichens en costume,
Quelle joie et quel pied… pour qui n’en a pas ! »
« Laissons s’agiter en vain sylves et pampas ! »
Son fils pourtant, rebelle à toute loi, se presse
Et véloce imprudent, fait, lorsqu’il se trouve au sol,
Ses six mètres minute quand trois, avec adresse,
Est le maximum que les siens font. Le fol !
Rien n’y fait cet acrobate veut vivre vite,
Impossible de le contraindre ou raisonner :
« Ce n’est pas parce que je ne vis comme l’apôtre
De la majorité que je fais mal, siphonné
Et, pis, s’ils font tous ceci ou cela, “les autres”,
Tu le reproduis, toi, sans te questionner ? »
Perdu dans ses songes, pendu comme liane,
Attendant que la mousse velue, quand il pleut,
Lui recouvre, nouveau pelage, corps et couenne.
Il stagnait, le doigts plus affûté que l’esprit,
Fardeau aux arbres, risée des oiseaux, des singes,
Parce que ses pères ont fait, malgré le mépris,
Ainsi et que tous ses pairs, sans plus de méninges,
Le font aussi. La tradition n’a pas de prix !
Telle est sa philosophie, forte comme enclume :
« Dormir douze heures par jour, la belle coutume,
Quand le monde va criant, courant,… au trépas ! »
« Pourquoi de sa lenteur faire un mea culpa ? »
Tel dit son credo, sans honte ni amertume :
« Vivre pendu comme un sac, lichens en costume,
Quelle joie et quel pied… pour qui n’en a pas ! »
« Laissons s’agiter en vain sylves et pampas ! »
Son fils pourtant, rebelle à toute loi, se presse
Et véloce imprudent, fait, lorsqu’il se trouve au sol,
Ses six mètres minute quand trois, avec adresse,
Est le maximum que les siens font. Le fol !
Rien n’y fait cet acrobate veut vivre vite,
Impossible de le contraindre ou raisonner :
« Ce n’est pas parce que je ne vis comme l’apôtre
De la majorité que je fais mal, siphonné
Et, pis, s’ils font tous ceci ou cela, “les autres”,
Tu le reproduis, toi, sans te questionner ? »
jeudi 6 juillet 2017
mercredi 5 juillet 2017
LES ROIS DE LA ROUTE
Nous sommes, amis, les rois de la route.
Des jaunes gens qui travaillons pour vous,
Que vous croisez matin sans voir, sans doute,
Et qui retardons tous vos rendez-vous,
Des quilles toujours au garde-à-vous
Que vous voudriez, d'un petit coup d'aile,
Jeter à bas car, là, on vous l'avoue
On les enverrait bien hors les ridelles
Nous aussi, ces rois chiants, voyez-vous,
Quand on roule sur la route avec vous.
mardi 4 juillet 2017
lundi 3 juillet 2017
CARPETTE T’I AIME ?
Petite affable fable
Un marchand de tapis du souk attendait
Le chaland pour marchander, là, ses richesses
Bijoux d’or feint, vrais baudets et faux bidets
Vendus au kilo ou bien à la pièce.
Il alpagua un touriste et sa greluche
De ceux qui croient berner l’autochtone, un plouc
Mal dégrossi qui négocie la paluche
Bien en avant et l’accent fort mamelouk.
Baigneurs de banlieue en villégiature,
Nos routards tenaient de la caricature :
Elle bronzage au poil et brillant qui luit,
Elle était robe échancrée, grosses lunettes,
Lui, short, chemise, médaillon et chaînettes ;
Elle vivait par lui, il vivait pour lui !
Tout en esbroufe et palabres, l’étranger
Est persuadé de faire bonne affaire
À propos d’un tapis persan louangé
Par l’indigène à qui on n’va pas la faire
Car c’est de l’authentique “made in China”
Que l’autre prend pour vrai trésor ou relique
Du passé. On conclut. Et la médina
Bruit de joie à savoir ce tour diabolique
Car cet achat part en quenouille, et pas mie,
Laissant notre duo déconfit, infamie,
Avant le retour au pays quand l’échoppe
D’à côté vendait, certes pas à vil prix,
De l’authentique miré avec mépris :
Un souvenir n’mérite pas plus que clopes !
Toi qui veux faire une affaire ou toi qui penses
Gagner des sous sur plus pauvre, pas de chance,
Dépenser un peu plus, disait ma mamie,
Permet souvent de faire des économies !
Le chaland pour marchander, là, ses richesses
Bijoux d’or feint, vrais baudets et faux bidets
Vendus au kilo ou bien à la pièce.
Il alpagua un touriste et sa greluche
De ceux qui croient berner l’autochtone, un plouc
Mal dégrossi qui négocie la paluche
Bien en avant et l’accent fort mamelouk.
Baigneurs de banlieue en villégiature,
Nos routards tenaient de la caricature :
Elle bronzage au poil et brillant qui luit,
Elle était robe échancrée, grosses lunettes,
Lui, short, chemise, médaillon et chaînettes ;
Elle vivait par lui, il vivait pour lui !
Tout en esbroufe et palabres, l’étranger
Est persuadé de faire bonne affaire
À propos d’un tapis persan louangé
Par l’indigène à qui on n’va pas la faire
Car c’est de l’authentique “made in China”
Que l’autre prend pour vrai trésor ou relique
Du passé. On conclut. Et la médina
Bruit de joie à savoir ce tour diabolique
Car cet achat part en quenouille, et pas mie,
Laissant notre duo déconfit, infamie,
Avant le retour au pays quand l’échoppe
D’à côté vendait, certes pas à vil prix,
De l’authentique miré avec mépris :
Un souvenir n’mérite pas plus que clopes !
Toi qui veux faire une affaire ou toi qui penses
Gagner des sous sur plus pauvre, pas de chance,
Dépenser un peu plus, disait ma mamie,
Permet souvent de faire des économies !
dimanche 2 juillet 2017
samedi 1 juillet 2017
HAÏKU À DROITE ?
Ceux qui s’avancent trop vite sur un sujet ont tendance à faire arrière tout aussi rapidement quand ils comprennent de quoi il retourne.
À DIEU, SIMONE !
À Simone Veil ( 1927-2017)
Elle n’était pas née sous une bonne étoile,
Jeune fille, elle l’a portée comme un fardeau
À l’heure où il aurait fallu mettre les voiles,
Dans une Europe vert-de gris jusqu’à Bordeaux.
Sous les quolibets, elle crut en sa bonne étoile,
Femme forte quand il fallut, face aux lourdauds,
Défendre l’I.V.G., un frisson dans la moëlle
Mais sans trembler devants porcs, paons et bardots.
Au drapeau bleu, elle a rallumé les étoiles
Ternies, avec l’espoir d’ouvrir des jours nouveaux
À ceux qui n’ont jamais dû nager avec les squales.
Désormais, la voilà devenue une étoile
De courage au ciel des valeurs qu’on entoile,
Une lumière conduisant au renouveau…
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