Même mon mépris à un prix, et ce n’est pas dans les moyens des médiocres !
Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques
parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…
vendredi 31 mai 2013
PLAIDEUR SPATIAL SPÉCIAL : POUR UNE ESPÈCE D'ESPACE
Au nom de votre espèce en voie d’extension, voyager dans l'espace pour trouver, découvrir et conquérir de nouveaux espaces cela est primordial. Les gens de votre espèce, qui n’est pourtant pas en péril, s’en traceraient un bien à eux, rural ou urbain, mais vital et s’y mouvraient pour y œuvrer, le parcourir pour l’explorer, pour le surveiller. En l’espèce, vous vous créeriez votre espace, perdu au milieu de l’Espace, en sortant de celui que vous connaissez, où vous vous orientez, celui où vous êtes confinés, si grand pour votre œil et pourtant trop petit pour vos ambitions. Qu’on vous laisse, en l’espèce, un espace payable en espèces !
Oui, se déplacer dans l’espace, évoluer à travers celui-ci, pour revendiquer sans vergogne un autre espace qui vous soit réservé à préserver votre espèce, en sus du vôtre est mon travail, moi le plaideur spatial spécial. Vous continuerez à y faire n’importe quoi, n’importe comment mais, cette fois n’importe où. Vous le rempliriez, cas d’espèce, de votre Humanité, le réduiriez à celle-ci sans le partager avec quiconque. Vous l’organiseriez, l’occuperiez sans le mesurer ni le louer… et encore moins le limiter. Aux sous-espèces, les sous-espaces !
Vous le feriez entrer dans notre espace, dans celui de votre espèce quitte à empiéter sur l’espace d’autres espèces qu’on pourrait y croiser… à le déblayer de ces intrus. Cela s’est déjà vu et fait et cela ne vous a pas gêné car ça n’a aucun importance : vous en manquez et vous en consommez tellement, vous, de l’espace, qu’il vous faut tout l’espace ! Et vous saurez le combler et le défendre, avec mon aide peut-être, en tout ou en portion, cet espace-là - créé, défini, clos, aménagé et réglementé - pour sauvegarder votre espèce : Pas d’espace commun, il faut protéger votre espèce si redoutée, espèce d’idiots !
Oui, se déplacer dans l’espace, évoluer à travers celui-ci, pour revendiquer sans vergogne un autre espace qui vous soit réservé à préserver votre espèce, en sus du vôtre est mon travail, moi le plaideur spatial spécial. Vous continuerez à y faire n’importe quoi, n’importe comment mais, cette fois n’importe où. Vous le rempliriez, cas d’espèce, de votre Humanité, le réduiriez à celle-ci sans le partager avec quiconque. Vous l’organiseriez, l’occuperiez sans le mesurer ni le louer… et encore moins le limiter. Aux sous-espèces, les sous-espaces !
Vous le feriez entrer dans notre espace, dans celui de votre espèce quitte à empiéter sur l’espace d’autres espèces qu’on pourrait y croiser… à le déblayer de ces intrus. Cela s’est déjà vu et fait et cela ne vous a pas gêné car ça n’a aucun importance : vous en manquez et vous en consommez tellement, vous, de l’espace, qu’il vous faut tout l’espace ! Et vous saurez le combler et le défendre, avec mon aide peut-être, en tout ou en portion, cet espace-là - créé, défini, clos, aménagé et réglementé - pour sauvegarder votre espèce : Pas d’espace commun, il faut protéger votre espèce si redoutée, espèce d’idiots !
LES COQUINS D'UN BORD
D’après « Les copains d’abord » (G. Brassens)
Parodie datant de… 2005
C’est que ça ressemble au radeau
De la Méduse, ce rafiot,
Qui prend l’eau par tous ses sabords,
Oui, tous ses sabords.
On se flingue entre vieux briscards,
Et on s’épanch’ dans les canards ;
Et dire qu’ils faisaient tous corps,
Les Coquins d’un bord !
Mais « Fluctuat nec Mergitur »
Ça fleure la fausse factur’
Et les urnes bourrées à mort,
Oui, bourrées à mort.
Le Tibéri et ses falots
Avaient tiré le bon gros lot
Et étaient tous fort bien accorts,
Les coquins, d’accord !
Ils vivaient tous dans le grand lux’
Jusqu’à ce qu’on leur dis’ : « Fiat lux ! »
Et on a vu de faux rapports,
Oui, de faux rapports.
C’étaient les apparts bien choisis
Pour quelques fidèles amis,
Dans la caisse ils tapaient tous fort
Les coquins à bord !
Et c’est pas un ange joufflu,
L’Évangile il s’asseoit dessus,
Lui préfère les lambris et ors,
Les lambris et ors,
Le Jean qu’est maire de Paris
Vous a laissé sur le parvis.
Son Credo, Son Confiteor,
C’est l’coquin d’abord !
Mais maintenant c’est Trafalgar
Des coups de feu pour un regard
Et puis les mots qui font du tord,
Qui lui font du tord.
Et ce maire dans la détress’
A beau lancer des S.O.S.,
Ça tire de babord à tribord
Sur l’coquin du bord !
Au rendez-vous des bons copains
Il n’y a plus le moindre clampin,
On jette Jean par-dessus bord
Car on le veut mort.
Mais il n’veut pas, ce grand dadais,
Se laisser ainsi balancer
Par Toubon devenu croqu’mort
Quel est c’mauvais sort ?!
Des mairies, il en sombre beaucoup,
Mais là vraiment ça vaut le coup,
De les voir tous virer de bord,
Mais virer de bord.
Leur lupanar est un traqu’nard,
Même les renards sont plus peinards,
Et dire qu’ils étaient tous d’accord,
Les Coquins d’un bord !
LE COQ & LE SERPENT
Petite fable affable
Un coq trouvant que sa cour manquait d’arpents
Décida de s’aérer la crête
Du côté des labours où, clopin-clopant,
Il glanait plus que dans sa courette.
Aussi en devint-il humble comme un paon.
Entre errance et bombance, la bête
Portant beau, chantait haut et, pour nos tympans,
Faux. Tout à sa joie rien ne l’arrête.
Son tintouin, par malheur, attire un serpent.
Un vrai. Pas un orvet d’opérette.
Le reptile, œil noir et crochets, est flippant.
Le coq dans son ancienne retraite
N’avait jamais croisé un tel chenapan.
Il le voit, n’en croit pas ses mirettes :
Un ver de cette taille… mais c’est tripant !
Il se dit : « Voilà ma soupe prête ! »
Puis annonce, fier et docte, à ce rampant :
« Toi l’insigne fils des pâquerettes,
Je t’honore en t’invitant à un pimpant
Repas… Viens ici que l’on t’apprête. »
Notre coq voulut, bec tranchant et coupant,
Becqueter ce ver qui d’une traite,
Prompt, retire son cou encore en suspens.
« Tu t’es joué de moi, Collerette.
D’un baiser, je pardonne ! » fit-il, frappant.
La générosité, qu’on se le figure,
N’est pas toujours, Ami, du meilleur augure
Et le pardon promis souvent plus cruel
Que la convocation à un vrai duel !
jeudi 30 mai 2013
mercredi 29 mai 2013
EN ROUTE POUR… LA VIE EN ROSE
Quand le ciel nu n’est pas trop bas
S’encolore, se désclérose ;
Quand mon sol n’est pas aussi ras
Et que mon pas cadence en prose
Un macadam plus trop morose
Je sens des choses
Et vois, vraiment - métamorphose ! -
La vie en rose !
Quand le soleil, plus vraiment las,
Dans ses rais, fuit la sinistrose,
Que les filles ont des souliers plats,
Et, quoique qu’encore anonymes, osent
Des tons pastels, causent sans glose,
Couleurs glucoses
Je vois, et jusqu’à l’overdose,
La vie en rose !
Gris sous les nues de ma psychose,
De mes névroses,
Je vis, parfois, en heures closes,
Ma vie en rose…
GENS DE GARONNE
Cycle toulousain d’après G. Vignault, Gens du pays
Le temps des découvertes, des jeunesses,
Mène loin du pays des souvenirs,
Et le temps qui court, sans autre finesse,
Nous fait quitter Garonne pour Gonesse,
Avec vagues promesses d’avenir.
Gens de Garonne, à votre tour
De me souhaiter prompt retour
Sur ses rives, en votre entour,
Après de trop nombreux détours…
Le temps de vivre nous conduit, ivresse,
À voir le monde et, parfois, revenir
À Toulouse, retrouver quelque adresse
Perdue mais qui nous fut enchanteresse…
Mais s’érode ce qu'on n’a su tenir.
Gens de Garonne, à votre tour
De me souhaiter prompt retour
Dans nos cités, dans leur pourtours,
Pour bien plus qu’un aller-retour…
Le course des jours n’étant plus ogresse,
Les heures prêtes à m’appartenir,
Me revoilà l’âme sans sécheresse,
Cheveux blanchis et l’esprit qui paresse
Mais la mémoire prête à rajeunir.
Gens de Garonne, à votre tour
De me souhaiter prompt retour
Au pays des violets atours,
Pourquoi faut-il tourner autour ?…
DAMES PINTADES & MAÎTRE JARS
Petite fable affable sur un "mot" de Sacha Guitry
Les pintades, cette sotte engeance,
Valant bien leurs sœurs, les oies
Et les dindes pour l’intelligence
Mais à la puissance trois,
Ont décidé, un jour, que l’étude
Les sortirait de leur servitude.
Les voilà à lire auteurs
Qu’elle ne comprennent, en fait, guère
Et à prendre, avec hauteur,
L’ignorance et le savoir vulgaire.
Les pintades ne sont pas grégaires.
C’est avec la moue et du dédain
Que, dès lors, elles écoutent,
Celles ne valant pas un médin :
« La volaille »… Ça leur coûte !
Car, bien sûr, ce n’est qu’entre elles, au fond,
Que tout ce qui est dit est « profond » !
Mieux, à chaque tour de phrase,
Elle se l’avouent (tout leur fait fonds !)
Avec une belle emphase :
« C’est profond, ma Chère, c’est profond ! »
(Elles était si basses de plafond !)
Un jars à la voix épaisse
Vint à elles, lassé de ce jeu,
Ce mâle était de la pire espèce :
Goujat, sot, peu courageux,…
« Mes sœurs,…» commença le palmipède
L’injure de l’apostrophe plaide
Peu pour lui mais, de son ton,
Il poursuit : « Ce que vous dîtes
Est, ma foi, si grand, si “profond”
Que j’le crois creux, Érudites ! »
Puis part faire, dans la cour, salon…
Valant bien leurs sœurs, les oies
Et les dindes pour l’intelligence
Mais à la puissance trois,
Ont décidé, un jour, que l’étude
Les sortirait de leur servitude.
Les voilà à lire auteurs
Qu’elle ne comprennent, en fait, guère
Et à prendre, avec hauteur,
L’ignorance et le savoir vulgaire.
Les pintades ne sont pas grégaires.
C’est avec la moue et du dédain
Que, dès lors, elles écoutent,
Celles ne valant pas un médin :
« La volaille »… Ça leur coûte !
Car, bien sûr, ce n’est qu’entre elles, au fond,
Que tout ce qui est dit est « profond » !
Mieux, à chaque tour de phrase,
Elle se l’avouent (tout leur fait fonds !)
Avec une belle emphase :
« C’est profond, ma Chère, c’est profond ! »
(Elles était si basses de plafond !)
Un jars à la voix épaisse
Vint à elles, lassé de ce jeu,
Ce mâle était de la pire espèce :
Goujat, sot, peu courageux,…
« Mes sœurs,…» commença le palmipède
L’injure de l’apostrophe plaide
Peu pour lui mais, de son ton,
Il poursuit : « Ce que vous dîtes
Est, ma foi, si grand, si “profond”
Que j’le crois creux, Érudites ! »
Puis part faire, dans la cour, salon…
mardi 28 mai 2013
lundi 27 mai 2013
EXORDE DE COULISSES
D’un “auteur” en quête de hauteur, un peu metteur en scène, à ses acteurs
Le gendarme cogne. Le rideau va se lever
Pour mieux sonner le glas d’une rude grossesse ;
Neuf longs mois de sueurs, de larmes, d’allégresse,…
Qui nous ont entravés, unis… puis élevés.
Mais on n’arrive pas à terme sans tristesse,
Sans doutes, sans tourment, ni questions soulevées.
Le trac vous met le cœur, las, en pulpe de somphe ?
Vous passerez le cap, qu’il vous échoie
Un public bon ou dur… Donnez-vous à donfe :
Didascalies, texte et ton sont choses qu’on choie
Pour accoucher ce soir - mais avons-nous le choix ? -
D’une réussite ou d’un succès… D’un triomphe ?!
Bien sûr, notre travail nous semble inachevé.
Quinze jours nous manquent. Comme toujours, Altesse !
Oui, je crois en vous tous, et non par politesse,
Pour d’un mot, d’un geste, sur scène, parachever
Votre jeu pour qu’il gagne un peu, là, en justesse,
Peaufiner le rôle, cet habit qu’on revêt.
Quel souvenir quand nous serons chenus, agomphes,…
Soyez géniaux, humbles,… Nul ainsi ne déchoit :
Ayez les yeux aux cieux - qu’importe si l’on choit ! -
Pour sortir de sous la ronce et l’ortie, le romphe.
Oui, nous accoucherons, nous n’avons plus le choix,
D’une réussite, d’un succès,… d’un triomphe !
Sceau : Élisa Satgé, 2017
LE MINISTRE & SON PAIR
Petite fable affable… écrite en 2002
Librement inspirée du Corbeau & le Renard, livre I, 2
Un Ministre par sondages miné,
Gardait tête haute et superbe.
Un collègue, que l’affaire avinait,
En vint à peu près au beau verbe :
« Eh ! Dehors, Monsieur le hâbleur !
Que vous êtes mauvais !… Quel piètre rassembleur !
Sans mentir, si un tel étiage
Résulte de votre verbiage,
Vous êtes un cadet aux rangs de l’Assemblée. »
À ces mots, le premier ne se peut contrôler ;
Et pour le montrer, lui raillé,
Il ouvre sa gueule en grand pour mieux ferrailler ;
Fin bretteur il se fend et dit : « Cher Salivaire,
Apprenez qu’homme au calvaire
Se moque des vers comme des revers
Quand d’autres, comme vous, restent bien à couvert. »
L’autre, honteux et déconfit,
Argua, un peu trop tard, qu’un mot n’est pas défi.
AU THING
Texte de commande pour une version musicale
de : “Embrasse les étoiles” (B. Reuter)
Buster ne vit que dans ses rêves
Mais c’est à Rosa qu’est son cœur.
Il n’os’ le lui dire, il a peur
Qu’un refus ne la lui enlève.
Mais ce soir, c’est sûr il lui avoue
Car cette fille triste et sage
Lui a laissé un court message
Pour lui fixer un rendez-vous
Rosa aime bien ce timide,
ce farfelu bonimenteur,
Car Buster est un enchanteur,
Un bâtisseur de pyramides !
Ce soir, c’est sûr elle lui avoue
Ce qui l’émeut, en confidence ;
Comprendra-t-il comme elle l’pense
Le pourquoi de ce rendez-vous ?!
Lui, il lui sert un répertoire,
Disert, jamais à court d’idées,
Plus loufoque, plus débridé,
De toutes nouvelles histoires.
Là, sur le bout du bout d’un banc
Pour Rosa, si douce et si tendre
La seule qui puisse l’entendre
Et ne le trouve pas barbant…
Si elle accepte la cavale,
Les délires, la rêverie,
Elle impose, par braverie,
Pour tout mensonge qu’il déballe
Qu’un baiser lui soit accordé
Par Buster, si doux et si tendre
Le seul qui veuille bien l’attendre
Auquel son cœur s’est encordé…
dimanche 26 mai 2013
L’HAÏKU’ RVERNEMENT VOUS PARLE ?
Il serait bon que nos hommes politiques n’oublient pas
que ce qui est bon pour le pays ne l’est pas toujours pour ses citoyens.
*
*
Il serait agréable que le peuple se souvienne
que ce qui est bon pour lui est parfois nuisible au pays.
samedi 25 mai 2013
LE RAT, LE CHAT, L’AUTOUR & LE LOUP
Petite fable affable
Méfions-nous des méandres
De notre esprit qui fait voir
Surtout ce qu’on veut entendre,
L’espoir étant au pondoir.
Voyant partir le fermier
Et sa femme en beau corsage,
Matin, tôt, pour le village
Songeait, car ça l’arrangeait,
Que leur bon garde-manger,
Serait une proie facile !
Surtout qu’ils prenaient Agile,
Le chien de la maisonnée,
Gardien dévoué, docile,
Et difficile à berner.
À la porte du cellier.
Il lui fallut, avec niaque,
Toutes ses dents pour alliées,
Une heure toute en souffrances,
De labeur, sueur et transes
Avant la porte arracher.
Il entra. Là : le Vide.
Il ne savait pas, l’Avide,
Qu’on était jour de marché
Et les fermiers, impavides…
Penaud, glanant une graine ;
Modeste trophée, ma foi.
Il s’en retournait, en peine,
Quand le chat l’apostropha.
Il fut surpris. Mais fort leste,
Sans demander rien ni reste,
Le rat lâcha son tribut
Et s’en fut loin de la ferme
Tant qu’il lui restait, au terme
D’une histoire à courte vue,
Encore du poil au derme.
Un autour voyant le rat
Partir ainsi, croit et pense
Qu’il a vidé, scélérat,
Les réserves, que sa panse
Rassasiée, pleine à craquer,
Ferait sans rien se raquer,
Petit festin, bonne chère.
Un loup maigri prit le rat
Et, sans plus de patenôtre,
S’en délecta avant l’autre.
Chair maigre, dans l’embarras
Est plat de roi, mes Apôtres !
De deux vérité parfois
On déduit des choses fausses
Et de deux erreurs, ma foi,
Naît une vérité grosse.
PREMIÈRE NUIT
L’Amour se meut en maints méandres
Et le tonnerre roule aux nues,
Ambrant et ombrant nos corps nus.
Je viens, ma mie, de me répandre
Connaître le rouge et le noir
Après l’heure de l’éteignoir,
Et croyant bonnement m’étendre
Trouvé, délices envolés,
Jusqu’à ce lys dans la vallée.
Venu à toi, timide et tendre,
J’ai goûté cet élixir-ci
Où se répéter n’est pas scie
Feuilletant la carte Tendre
Pages de plaisir partagé,
Plages aux plaintes naufragées.
Oui, pensant simplement m’éprendre,
J’ai bu de cette ambroisie-là
Jusqu’au petit matin, frais, las.
Dans ta chaleur, je viens d’apprendre
Qu’il est nuits d’étoiles lamées,
Ciels de taffetas enflammés,…
Dans ta moiteur, je viens d’entendre
(Soupirs essoufflés, échauffés,
Mots susurrés, cris étouffés,…)
Que l’on peut donner sans reprendre,
Qu’on peut aimer sans sommeiller
Et puis aimer s’ensommeiller…
Se connaître mais se surprendre,
Être ru, se sentir torrent,
Et, savant, rester ignorant.
S’abandonner sans se défendre,
À l’instant que, soudain, l’on sent
Pressant, pas oppressant
Sans même chercher à comprendre
Ni à prévoir ; sans nonchaloir,
Aller jusqu’au bout du vouloir…
Les heures peuvent se distendre,
Soleil épousant l’horizon,
Quand il se rend à nos raisons,
La course du temps peut attendre
D’un simple mot lu dans tes yeux
Ou bu à tes lèvres, Pardieu.
À l’amour je peux donc prétendre
Et tracer nos noms, doucement,
Dans la cendre du sentiment…
EN ROUTE POUR… LA DÉCHÉANCE
Je suis sorti des statistiques :
Plus chômeur et pas suicidé.
Je vis donc c’est pas dramatique,
Mais seul, sans droit et sans idées,
Sans un lieu où résider,
Même ascétique,
Et trop de gens pour dévider
Que je suis tique.
Je suis un souci politique :
Mort socialement, liquidé,
Mais vivant donc problématique.
Partout, je gêne, intimidé :
On prie pour moi, pauvre ridé,
À plein cantiques.
Mais suis l’objet à éluder,
Fors les critiques.
Ma route est errance inguidée,
Sans un viatique,
Où je suis proie des canidés.
Anecdotique !
vendredi 24 mai 2013
HAÏKU’R D’ASSISES
On redoute plus la Vérité qu'on ne la respecte,
c’est pour cela qu’on l’espère sans vraiment l’attendre.
jeudi 23 mai 2013
HAÏKU ÊTES
Le bonheur, ce Graal des gens simples,
fait rire ceux qui croient pouvoir se l’offrir
et pleurer ceux qui croient s’en payer.
LE BOUC ENTRÉ EN POLITIQUE
Petite fable affable
Un bouc devint un élu :
Un serviteur du grand monde
Des prés et champs, s’il en fut,
Lui que l’on disait immonde
Car il usait comme sien
De toute chose et tout bien,
Par envie ou par besoin ;
Pis, il se servait de tous,
Et sans guère plus de soins
Quoiqu’il ne fut pas maous,
Par besoin ou par envie.
Ah, c’était la belle vie !
Et la voilà donc élue,
La bête à robe sinistre.
Elle siégea et, surplus,
Fut, comme il sied, ministre
Portée par son propre vent,
Agissant tout comme avant
Ni en mieux, oui… ni en pire.
Mais là, on la remarqua.
Cela aurait fait bien rire
Chez les Humains un tel cas.
Mais les bêtes, ici, sont sottes
À bouffer le foin en bottes !
En effet, dès qu’elle agit
Ou, pire, qu’elle béguète
C’est bêtise ou gabegie
- Dit la presse qui la guette -
Une folie, une erreur
Qu’elle nie, jurant. Horreur !
Enfin prouvée l’évidence,
Elle avoue d’un air contrit.
Et pour rester dans la danse
Fait excuses à la patrie.
Puis, on oublie par clémence…
Et elle - et on - recommence !
Car un bouc, ça reste un bouc,
Ce quelque habit qu’il revête.
Le danger avec ces crevettes :
L’acte est à l’aune du look !
NOMAD'S LAND
Mon pays c’est le ciel et la terre
Et mes routes sont tracées par le vent.
Ma vie n’est que libertés !… Sédentaire,
Elle est celle que tu avais avant !
Ma patrie c’est le jour et c’est la nuit,
C’est le grand air, la nature et sa sève ;
J’ai toujours tout mon temps !… Bouffeur d’ennui,
Je règle ma vie quand toi tu la rêves !
J’ai l’entière Humanité pour famille,
Musicien ou malandrin,… Je suis tout,
Ivre de vie !… Buveur de camomille,
Je suis de nulle part et de partout !
Mes droits sont mon vouloir et mon pouvoir
Car rien ne m’arrête et rien ne m’enferme.
Loi et progrès, tu peux t’en prévaloir :
C’est à notre identité qu’on tient ferme !
Et mes routes sont tracées par le vent.
Ma vie n’est que libertés !… Sédentaire,
Elle est celle que tu avais avant !
Ma patrie c’est le jour et c’est la nuit,
C’est le grand air, la nature et sa sève ;
J’ai toujours tout mon temps !… Bouffeur d’ennui,
Je règle ma vie quand toi tu la rêves !
J’ai l’entière Humanité pour famille,
Musicien ou malandrin,… Je suis tout,
Ivre de vie !… Buveur de camomille,
Je suis de nulle part et de partout !
Mes droits sont mon vouloir et mon pouvoir
Car rien ne m’arrête et rien ne m’enferme.
Loi et progrès, tu peux t’en prévaloir :
C’est à notre identité qu’on tient ferme !
EN ROUTE POUR… L'ANGEL BAR
Ancienne putain ?!… C’est pas certain.
Mais un cœur d’or, et sur la main,
Pour les sages ou les libertins,
Ceux qui ont les yeux sur demain,
Ou pensent que le mieux, Firmin,
C’était bien hier
Quand y’avait pas tous ces Roumains
Si fats, si fiers !
Entre bar et glace sans tain,
Elle accueille, lèvres carmin,
Saintes, sottes et catins,
Les paumés cherchant leur chemin,
Les écriveurs de parchemins,
Les gars en pier’
Fuyant la nuée, les gamins
Et tous les tiers.
C’est notre ange, fleur de jasmin
Qu’un cœur conquiert.
C’est notre ange, plats au cumin
À plein’ cuiller’.
Pour les sages ou les libertins,
Ceux qui ont les yeux sur demain,
Ou pensent que le mieux, Firmin,
C’était bien hier
Quand y’avait pas tous ces Roumains
Si fats, si fiers !
Entre bar et glace sans tain,
Elle accueille, lèvres carmin,
Saintes, sottes et catins,
Les paumés cherchant leur chemin,
Les écriveurs de parchemins,
Les gars en pier’
Fuyant la nuée, les gamins
Et tous les tiers.
C’est notre ange, fleur de jasmin
Qu’un cœur conquiert.
C’est notre ange, plats au cumin
À plein’ cuiller’.
mercredi 22 mai 2013
HAÏKU MEUX
Il n’y a qu’un fil ténu entre un mensonge sincère
et une fausse vérité, c’est celui de leur objet.
mardi 21 mai 2013
HAÏKU CAGNE
Le bourgeois se dit être homme honnête
et se défie de l’honnête homme s’il est de lettres !
LES OIES MARCHANT AU PAS
Petite fable affable
N’est pire prosélyte, ni bique,
Ni plus intraitable fanatique
Que le tout dernier des convertis.
Sois-en, par cette histoire, averti.
Par chez nous, au mois de Fructidor,
Des oies grasses qu’effraie la broche
- La peur de la mort est mine d’or ! -
Frayent avec un faisan, parent proche.
Certes, il n’est qu’invectives et courroux,
Mais fait de ça une nouvelle
Religion dont il est le gourou.
Nos oies sont ses ferventes fidèles,
Quoique novices dans cette foi,
Pour, à ce maître à penser, complaire
Marchent au pas, et au pas de l’oie.
L’oeil noir étant du meilleur aloi,
Quitte à partout alentour déplaire
Elles imposent leurs vues, leur loi.
Mais non contentes de parader
Elles voulaient faire des adeptes
Parmi la poulaille, embrigader
Qui picore, becque ou qui trempette.
Celles qui doutent et ceux qui rient,
Qui s’en moquent ou pire qui s’opposent
Sont tous châtiés comme en Barbarie
Ou humiliés sans répit ni pause.
Les premiers qui ont rejoint leur chef,
Ses « apôtres », pas plus on n’épargne
- Trop mous… ou ayant trop de relief -
Même au faisan, elles firent grief.
Le fermier mit un terme à leur hargne.
Avec lui ce fut clair, net et bref !
EN ROUTE… POUR MANHATTAN
Dans la cité aux cent détours,
Un souffle adoucit cet automne
Qui chauffe les plus hautes tours.
Elles brillent, en font des tonnes
Le flot des autos autochtones
Qui se démembre
En klaxons et gaz d’acétone…
C’est bien septembre !
La ciel est écrin et contour.
Dans ce décor l’homme détonne :
Au téléphone, aller-retour
Sur l’avenue, il s’y étonne
Il s’y exclame ou bien il tonne
De tous ses membres.
L’île n’a rien de monotone :
C'est bien, septembre !
Le beau temps égaille longtemps
Bureaux et chambres.
Puis un avion ombre, un instant,
Le soleil d’ambre.
LE VOYAGE D’UN JOUR
L’aurore des sensations
Fait connaître l’un à l’autre,
Au bel âge des passions,
Deux êtres qui étaient autres.
Et l’aube des sentiments
Encore en balbutiement,
Malgré les uns et les autres,
Les on-dit des bons apôtres,
Fait qu’un tien, un mien, sont nôtres.
Un soleil neuf, rais en chœur,
Fait qu’enfin le jour se lève
Sur tout, rien, y prenant sève,
Au petit matin des cœurs.
Pour qui vient, là, de s’éprendre
Le matin passe, gaillard,
Sans brume en banc, ni brouillard.
Rien d’acquis et tout à prendre
Entre nuages et beau temps,
Un peu de bruine, pourtant ;
Rien a quia, tout apprendre.
Midi, soleil sans sursis.
Puis vient un après-midi
Sans quoi, ni qui, sans se rendre :
Orages, pluies, éclaircies,…
Jusqu’au soir. Sans tragédie :
Rien d’acquis ; tout réapprendre…
Puis vient l’âge sans pulsions,
Où le quotidien se vautre,
Où l’on s’oublie l’un et l’autre
- Habitudes, concessions,… -
Et au soir des “tendrement”,
On voit, là, tout simplement,
Si le blé n’est plus qu’épeautre,
Qu’on a bâti l’un avec l’autre,
L’un par l’autre, l’un pour l’autre.
Au crépuscule des cœurs,
Qu’une même nuit se couche,
Sans soleil couchant moqueur,
Sur nous, amants, bouche à bouche.
Fait connaître l’un à l’autre,
Au bel âge des passions,
Deux êtres qui étaient autres.
Et l’aube des sentiments
Encore en balbutiement,
Malgré les uns et les autres,
Les on-dit des bons apôtres,
Fait qu’un tien, un mien, sont nôtres.
Un soleil neuf, rais en chœur,
Fait qu’enfin le jour se lève
Sur tout, rien, y prenant sève,
Au petit matin des cœurs.
Pour qui vient, là, de s’éprendre
Le matin passe, gaillard,
Sans brume en banc, ni brouillard.
Rien d’acquis et tout à prendre
Entre nuages et beau temps,
Un peu de bruine, pourtant ;
Rien a quia, tout apprendre.
Midi, soleil sans sursis.
Puis vient un après-midi
Sans quoi, ni qui, sans se rendre :
Orages, pluies, éclaircies,…
Jusqu’au soir. Sans tragédie :
Rien d’acquis ; tout réapprendre…
Puis vient l’âge sans pulsions,
Où le quotidien se vautre,
Où l’on s’oublie l’un et l’autre
- Habitudes, concessions,… -
Et au soir des “tendrement”,
On voit, là, tout simplement,
Si le blé n’est plus qu’épeautre,
Qu’on a bâti l’un avec l’autre,
L’un par l’autre, l’un pour l’autre.
Au crépuscule des cœurs,
Qu’une même nuit se couche,
Sans soleil couchant moqueur,
Sur nous, amants, bouche à bouche.
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