Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 21 mai 2013

LES OIES MARCHANT AU PAS

Petite fable affable

N’est pire prosélyte, ni bique,
Ni plus intraitable fanatique
Que le tout dernier des convertis.
Sois-en, par cette histoire, averti.

Par chez nous, au mois de Fructidor,
Des oies grasses qu’effraie la broche
- La peur de la mort est mine d’or ! - 
Frayent avec un faisan, parent proche.
Certes, il n’est qu’invectives et courroux,
Mais fait de ça une nouvelle
Religion dont il est le gourou.
Nos oies sont ses ferventes fidèles,
Quoique novices dans cette foi,
Pour, à ce maître à penser, complaire
Marchent au pas, et au pas de l’oie.
L’oeil noir étant du meilleur aloi,
Quitte à partout alentour déplaire
Elles imposent leurs vues, leur loi.

Mais non contentes de parader
Elles voulaient faire des adeptes
Parmi la poulaille, embrigader
Qui picore, becque ou qui trempette.
Celles qui doutent et ceux qui rient,
Qui s’en moquent ou pire qui s’opposent
Sont tous châtiés comme en Barbarie
Ou humiliés sans répit ni pause.
Les premiers qui ont rejoint leur chef,
Ses « apôtres », pas plus on n’épargne
-  Trop mous… ou ayant trop de relief -
Même au faisan, elles firent grief.
Le fermier mit un terme à leur hargne.
Avec lui ce fut clair, net et bref !

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