Petite fable affable
« Il avait l’dédain des dons,
« Il avait l’dédain des dons,
C’était un dindon digne
Il avait l’dédain des dons,
C’était un digne dindon ! »
Francis Blanche, Yankee Doodle Dandee
Exploraient La Carte du Tendre
Entre eux, en aparté,
Loin de dindes pouvant attendre
Leurs avances en vain.
Or chacun se convainc,
En basse-cour, que leur idylle
N’avait rien de honteux :
Les voies de la Nature, habile
Au bon comme au douteux,
Sont bien souvent impénétrables.
On laissa nos inséparables.
Nos dindons exposaient
Plus que vivaient leurs accordailles
Jusqu’à indisposer
Les moins prudes volailles
Et les moins réactifs
Parmi les plus rétifs.
On eut des mots. Ça fit scandale.
On réclamait pudeur
Et discrétion. On eut que dalle !
Les amants, l’air boudeur,
En rajoutèrent et, imparables,
Lassèrent ces inséparables.
Donc le coq intervint :
« Qu’importe votre union stérile,
Mais provoquer est vain
Et, pour le moins chez nous, débile.
Paix en la basse-cour
Par vous seuls n’a plus cours !
Pourquoi marquer sa différence
Et pis s’ostraciser
Soi-même ?… Notre indifférence
Point ne vous suffisait ?
C’était du respect à entendre,
Tel que, tous, y pouvons prétendre.
Ce qui a tout brisé ?!…
Votre, et non notre, intolérance
Qui fait de vous risée
De ce lieu et votre souffrance
Dont vous nous accusez :
Vous a-t-on récusés,
Humiliés, œufs devenus ailes ?…
Non, car j’aurais agi !
Chanta-t-on « Eux devenus elles » ?
Non, j’aurais réagi !…
Donc à l’exil je vous condamne,
Puisqu’à vivre ici on se damne ! »
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