Petite fable affable
Un bouc devint un élu :
Un serviteur du grand monde
Des prés et champs, s’il en fut,
Lui que l’on disait immonde
Car il usait comme sien
De toute chose et tout bien,
Par envie ou par besoin ;
Pis, il se servait de tous,
Et sans guère plus de soins
Quoiqu’il ne fut pas maous,
Par besoin ou par envie.
Ah, c’était la belle vie !
Et la voilà donc élue,
La bête à robe sinistre.
Elle siégea et, surplus,
Fut, comme il sied, ministre
Portée par son propre vent,
Agissant tout comme avant
Ni en mieux, oui… ni en pire.
Mais là, on la remarqua.
Cela aurait fait bien rire
Chez les Humains un tel cas.
Mais les bêtes, ici, sont sottes
À bouffer le foin en bottes !
En effet, dès qu’elle agit
Ou, pire, qu’elle béguète
C’est bêtise ou gabegie
- Dit la presse qui la guette -
Une folie, une erreur
Qu’elle nie, jurant. Horreur !
Enfin prouvée l’évidence,
Elle avoue d’un air contrit.
Et pour rester dans la danse
Fait excuses à la patrie.
Puis, on oublie par clémence…
Et elle - et on - recommence !
Car un bouc, ça reste un bouc,
Ce quelque habit qu’il revête.
Le danger avec ces crevettes :
L’acte est à l’aune du look !
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