Petite fable affable d’après un mot d’Alphonse Karr
Un jeune pigeon, un jour d’été
Avait pris un petit coup dans l’aile
Il n’y a pas de quoi s’alerter :
Au bar du village,
Sous la tonnelle, il a fêté,
Avec ses amis, une bagatelle
Où les bouchons aiment à sauter.
C’était de son âge.
Mais en rentrant dans son pigeonnier,
Il avait réveillé la chouette
Qui squattait là depuis l’an dernier :
Une vraie chieuse
Qui critique tout, l’air chicanier
Et souvent pour des cacahouètes,
Le merle, l’alouette, l’ânier,…
La vieille brailleuse !
Bec crochu et œil noir du maton,
Elle lui vola donc dans les plumes :
« Beau Spectacle !… À peine vole-t-on
De ses propres ailes,
Que l’on pèche et faute. Mais croit-on
Agir mal sans y laisser des plumes ?!…
Ah, l’Armée te ferait changer de ton.
La jeunesse est belle !
Le duvet tombé, adieu vertu !
Finies valeurs, aile protectrice.
Repens-toi, jeune inconscient obtus,
N’as-tu donc point honte !
Ne t’offrant ni place ni statut
La dissipation te fait Jocrisse ;
Tes travers sont un ravin pentu !
Rends-toi un peu compte !
- On appelle vices les plaisirs
Qui, à votre âge, nous fuient, Doyenne,
Et vertus, si on en a loisir,
Les infirmités qui nous adviennent ! »
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