Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 29 juin 2016

HAÏKU’PABLES PENCHANTS

Je ne me sens pas assez important pour faire attendre les gens
Et me sens trop importun pour ne pas leur être fort diligent.

LE DINDON & LE PAON

Petite fable affable
D'après une phrase de G…

« Si le Sage ne dit pas tout ce qu’il sait,
Le Sot, lui, ne sait pas toujours ce qu’il dit ! »
Dit le paon irrité au dindon courroucé
Qui l’avait en controverse contredit.
Depuis, entre eux deux, la longue allée des jours
N’est qu’un sentier tracassier et toujours
Leur basse-cour bruit de tous les noms d’oiseaux
Qu’ils se donnent à la volée : picorée
Est soupe à la grimace entre ces zozos.
C’est soupe, certes, mais aussi chicorée !

Comme eux l’insulte irrascible vole bas
Et l’acide des bons mots corrode tout
Entre ces querelleurs. Nul n’en rabat
Devant l’autre : chaque œillade vaut un va-tout !
À bout, la crête hérissée, le coq intervient
Car leur duel ne fait rien de bien :
« N’offense pas qui veut*, oblige qui peut !
Votre bêtise énerve sans fin ma cour
Qui ne serait que coteries pour un peu
Et factions rivales. Alors, coupez court ! »

Mais son royaume est en ébullition :
Nul ne l’écoute, personne ne l’entend :
Le moindre litige fait sédition,
Tout devient venin, gangrène, excitant,…
« Il faut, fait l’Oie, que flèche soit ce courroux :
Sortie un beau jour par d’aucuns de son trou,
Elle s’est élevée à blesser les dieux ;
Que tout aussi vite elle retombe au sol
D’elle-même, cette fois, aussi odieux
Et meurtrier qu’ait été son bref vol ! »

Mais cet oiseau bigleux passe pour gâteux ;
Beaucoup regrettent hélas que quoique sourd,
Il ne fût pas pas muet. Le coq vaniteux
Reprit sans s’offusquer ses mots sans détour
Et força à la paix nos gladiateurs
Ajoutant, pour le paon désapprobateur :
« S’excuser ne signifie pas, mon ami,
Que tu as tort mais que tu vois ton ego
Comme moins important que ce qui te lie
À l’Autre en ce monde. Alors, rentre l’ergot ! »

* Ce début de phrase est attribué à François Mitterrand.


mardi 28 juin 2016

HAÏKU’KOTIÉ

Certains des Pieds-Noirs qui débarquèrent chez nous à la file indienne au début des années 1960 n’avaient rien de Peaux-Rouges et pourtant, rusés comme des Sioux, se firent Apaches ou du Mic-Mac sans être pour autant coiffés à l’Iroquoise !

lundi 27 juin 2016

HAÏKU’PÉ AVEC LA TIGE

Les mauvaises pensées ne donnent jamais que de belles rosses !

ROCK’N’ROLL

Oublie guignols, bagnole 
Et balance ta boussole,…
L’rock’n’roll est école !
Sans Pomerol, éthanol,
On s’gondole, on rigole,…
L’rock’n’roll des idoles
Un bon vieux rock’n’roll !

Quand les baffes se perdent
Qu’on n’t’fait plus crédit,
Qu’t’es plus paumé que Gerde ;
Quand de toi on médit
Ou qu’tu n’as qu’des emmerdes,
Qu’ton patron t’fait chier,…
Viens ici nous rejoindre,
Oublier  l’banquier,
Avec nous, riens ou moindres, 
Chanter com’ te sied :

Pour se fendr’ la fiole
Même avec un’ Mongole,
L’rock’n’roll, c’est l’école ! 
Plus de dol, pas d’formol,
Cabrioles, gaudrioles,
L’rock’n’roll ça t’envole,
Un bon bol d’rock’n’roll !

Si les flics t’mett’ en fiche,
Que l’fisc t’cherch’ des poux
Qu’ta fem’ d’toi s’contr’fiche,
Qu’tu trouv’ l’monde ripou,
Qu’on raye ton nom d’l’affiche,
Qu’on te march’ sur les pieds,…
Viens danser jusqu’à l’aube,
Loin de ton clapier,
Avec des fill’ en robe
Sorties d’l’atelier :

Au sol, joue d’la guibole
Pour qu’après ça « chignole »,
L’rock’n’roll, c’est l’école !
Sans faux-col ni licol,
Sans camisol’, ma parole !
L’rock’n'roll des idoles ;
Un bon vieux rock’n’roll !

Si ta vie n’est que factures,
Ton cœur le tombeau
De bien trop d’aventures,
Ton esprit bouts et lambeaux,
Et ton corps que fractures,
Viens te replier
Là où on joue d’la musique
D’hier, dépréciée,
D’viens ce soir amnésique
Sans jamais t’renier :

Marre d’jouer un rôle
D’pas avoir d’auréole :
L’rock’n’roll, c’est l’plus drôle !
Sans alcool ni glycol,
Ça s’affol’, ça décolle !
L’rock’n’roll des idoles
Si frivoles : l’rock’n’roll !

samedi 25 juin 2016

DÉSERT D’HAÏKU’BI

Ne désespérons de rien ni de personne, même les déserts les plus arides, pourvu que l’occasion leur en soit donnée, peuvent faire germer d’inespérées graines et éclore des couleurs inattendues en pareil lieu.

LE TIGRE & LE VAUTOUR

Petite fable affable

La témérité, que l'on croit fort méritoire,
Comme l’insolence la plus attentatoire
S’arrête la où on croit sentir le pouvoir
Ou quand on se trouve face à son bon vouloir
Comme nous le montre cette indienne histoire :
Un fameux tigre en sa sombre jungle régnait
Sur l’éléphant fumant, la fumeuse araignée,
Comme on écraserait une mouche fumarde
Tyran despotique avec toute cette harde
Et cruel à faire le monde s’indigner…

Que l’on s’en étonne ou, pis, que l’on s’en offusque,
Et le roi a le mot prompt, la patte un peu brusque :
« De quoi me serviraient la pourpre et les faisceaux.
Si je ne peut point tourmenter mes vassaux ? »
On s’aplatissait donc à devenir mollusque :
Que l’on coure ou rampe on fuyait ce souverain,
On rongeait son frein et se disait en refrain :
« Ne rien demander ni espérer du maître
Te sauvera la peau ; ne rien lui promettre
Et serve flatterie épargneront tes reins ! »

Plus d’illusion ni d’espoir, tous deux en cendres…
Seul le vieux vautour refusait de descendre
À ces extrémités : courir, acquiescer
Consentir, obéir, fuir ou s’abaisser
C’était à ce bourreau céder, condescendre,
Flatter ses noirs penchants, le voir continuer
D’étêter les rétifs, de tuer les nuées
De pas assez zélés, de son humeur la cible…
En bref, de s’entêter dans son inadmissible 
Conduite des choses et gens sans fluctuer.

Il le pensait fort, le disait haut… en son arbre.
Le roi se refusant de rester là, de marbre,
La  faute fâcheuse, hélas, voudrait châtier :
C’est pour lui, le b.a. ba de son métier.
Il se plante du soir au matin sous cet arbre
Où se terre et se tait, dès lors, l’inconscient
Jaseur : « Vil Pleutre qui causes à bon escient,
Fit donc le roi, n’as-tu plus de griefs futiles ?
Je vois : plus le danger est loin, volatile,
Plus le courage est grand !… Mais je suis patient ! »

vendredi 24 juin 2016

HAÏKU DE CIF-LAIT FINE ALE

De nos jours, les fans de Michaël Jackson le portent au nues…
C’est parfaitement inutile, il y est arrivé tout seul - et y est resté - en juin 2009 !

jeudi 23 juin 2016

HAÏKU MULET

Comment voulez-vous qu’un monde dont le Grand Ordonnateur est l’ordinateur et l’Économie la seule valeur qui ne soit pas ignominie, on parle encore d’ « humain » ou, pire, d’ « humanisme » !

FUMEUSE CHEMINÉE

« J’écris comme si j’allais mourir demain. 
Mais, qu’ici ou là, on ne se réjouisse pas trop vite.  
Je ne promets rien » (G. Bedos, Mémoires d’outre-mère, 1983)

Le temps va bientôt m’avaler, 

Ma mémoire se fait caveau sombre
Mes souvenirs y ont cavalé,
Devenus suie ne sont plus qu’ombres.

J’ai l’âme découpée au scalpel.

Tisonnant les braises encore ardentes
De mon passé dans l’âtre aux rappels
D’hier, j’y trouve cendre impudente
Bien plus que brandons réconfortants,
Des reliques que j’aurais, pas d’chance,
Aimé oublier depuis fort longtemps :
Vestiges mal ruinés qui déclenchent
Des pensées qui sont comme scories,
Traces qui marquent, indélébiles
Tels ces regrets qui de vous se rient
Et ces remords aux éclats labiles,…

Dans ma tête se fait la pénombre

Les étincelles se sont voilées.
Ma mémoire se fait caveau fort sombre.
Le temps va bientôt m’avaler…

mercredi 22 juin 2016

mardi 21 juin 2016

HAÏKU MEDIA TIQUE !

La télévision a tué les liens de voisinage, l’internet ceux au sein de la famille comme le téléphone cellulaire va anéantir les relations de couple.

INGRATE RATITUDE

Petite fable affable

« Crois-tu pouvoir vivre sur cette Terre
Sans lever une paille de par-terre ?!
Hurla le rat des moissons à son gars,
Un raton gros comme un rutabaga
Qui, toujours, se traîne, se prélasse et paresse.
Faut attendre midi pour qu’enfin tu paraisses,
Mangeant gras, mâchant gros. Tu fuis le repas
Te jetant au lit, quand je joue des compas
À courir la pampa, pour faire la sieste…
Seul le souper, au soir, te fait soudain plus preste.

A-t-on besoin d’aide qu’hélas, là, tu maugrées
Avec, chaque fois, force simagrées.
Tu fais tout à contre-cœur, sur commande
Seulement, et jamais ne te demandes
Si cela ne nous ferait pas plaisir
Que tu devances, un jour, nos désirs.
Tu es ingratitude et égoïsme :
Faire peu est pour toi un héroïsme,
Ne rien faire une vocation.

- Le Sage a dit que le fruit ne tombe
Pas loin de l’arbre, fait voix de colombe
Et l’air innocent, ce fils insolent.
- Pour mal me répondre tu n'es pas lent :
Est-ce là leçon, insulte ou excuse ? »

Le garçon tout rouge, honteux, se récuse :
« Non Père, depuis que je suis petit
Vous faîtes tout pour moi, gagne-petit
Et trotte-menu, il fallait m’apprendre
À être serviable au lieu d’attendre !

- Notre exemple ne te suffisait pas ?

- Il me satisfaisait, crois-moi, Papa !
Le Sage aurait énoncé - pas le même ! -
Qu’il est plus facile, “aisé” dit-il même,
Ici, de recevoir que de donner !

- Qu’avait-il à se faire pardonner ?
Tu vas voir que ton penseur de palais
Ne savait pas de quoi il parlait ! »
Il n’est pire sourd qui ne veut entendre
Ni sot plus obtus qui ne veut comprendre
Alors d’un pas, au moins, il recula
Et son gros fiston il bottecula !

Quand la mauvaise foi a l’avantage
Causer nuit : mieux vaut qu’on se soulage !

lundi 20 juin 2016

dimanche 19 juin 2016

HAÏKU Y ZINÉ LAIDS

Pourquoi mes lardons ne discutent-ils le bout de gras avant de les faire passer à la casserole qu'avec des asperges n’ayant pas plus que petit pois en guise de cervelle ?

DÉDIT POUR LE D-DAY ?!

Oui, aujourd’hui je daigne
Parler de choses peu dignes :
Sans vouloir différer
Devant vous déféré,
J’avoue ma différence,
Sans nulle déférence.
Ma vie est au devers
Et j’ai des goûts divers,
Aime la rime dive
Et écoute du Dave !

Tout désormais est digne
Pourvu qu’on veuille et daigne.
J’avoue ma différence,
Sans nulle déférence.
Ma vie est au devers
Et j’ai des goûts divers
Qui mon esprit déforment
Et le rendent difforme.
À quoi bon discerner,
Des lauriers décerner !

samedi 18 juin 2016

HAÏKU’CKPIT

Une entreprise low-coast russe de transport aérien (Pegas fly) a eu la bonne idée de filer la métaphore mythologique grecque er d’intituler une de ses filiales « Ikar airlines ». Ce ne serait pas drôle si ce n'était pas vrai. Il faudrait signaler en passant à ces incultes que le papa de l’envol fut aussi celui du premier crash aérien… Bon voyage, tout de même, sur leurs lignes !

vendredi 17 juin 2016

HAÏKU AUX VALEURS

Licencieux ou licencié…
voilà tes seuls choix de liberté !

ET PUIS PARUT LE PAON…

Petite fable affable

Le poulailler est gagné
Par la nostalgie. On pense
Chez les oies, jabot et panse,
Qu’avant les enfants daignaient
Les saluer. « Politesse
Est, aujourd’hui, mort-née ! »

Le coq qui est leur altesse
reprend : « Tête couronnée
Ou pas, ici, plus personne
Ne respecte son voisin !

- On parle comme on klaxonne !
Fit une canne zinzin.

- On vous  marche sur les pattes,
Dit une poule chagrin,
Puis on se carapate…

- Ou on vous gratte le grain
Sans faire excuse !
Rajoute un gros dindon.

- D’un regard on vous récuse !

- Les gros mots, chez ces lardons,
Ponctuent paroles et phrases !

- Et il ne savent tenir
Leur langue ! fait Jars qui jase
Sans jamais se retenir.

- Ni leur parole, Ma Poule ! »
Jette une mal élevée
De la poulaille ; une maboule
Qu’est bagarreuse énervée.

« Ils sont argot et ragots !

- Ni pardon, ni merci, ni merde :
Il y a des coups d’ergot,
S’écrie le coq, qui se perdent ! »

Et puis parut le paon
Qui fait à qui se répand :
« Pauvres mangeuses de thècles,
Vous criez que le siècle
Change alors que ce n’est que vous
Qui changez, qu’on vous l’avoue !
C’est votre progéniture
Que vos bons mots dénaturent
Et qui les a éduqués,
Volaille mal embuquée ? »

jeudi 16 juin 2016

mercredi 15 juin 2016

HAÏKU LINAIRE

En matière de cuisine, j’ai toujours préféré le lapin au latin !

LE SANSONNET AUX CENT SONNETS

Un sansonnet faisait, en son nid, des sonnets :
« C’est passé de mode ! chantait-on dans son antre.
- Mais tout ce qui est dans le vent, dans notre aulnaie,
Finit par s’éventer ! » répondait notre chantre.

Il composait, le cœur heureux, faisant sonner
Quelques vers qui n’ont pas appesanti son ventre.
« Tes plainchants de plein champ, sans prou te chansonner,
Ne valent même pas ta roupie, que diantre ! »

Lui lançaient les merles, ses pairs spirituels,
Qui ne savent plus grand chose de l’art des rimes,
Ni des maux pansés par des mots pensés, cruels. 

Mais l’oiseau qui aurait voulu plaire de prime
Abord, désavoué, obsédé textuel,
Chante encore. Pour lui. Sans frime ni déprime !

mardi 14 juin 2016

lundi 13 juin 2016

LES HAÏKU’LEUR DU TEMPS ?

L’homme mûr dit simplement ce qu’il fait ; le jeune avec fougue ce qu’il va faire et le vieux avec tendresse ce qu’il a fait.  Le con, qui n’a pas d’âge puisqu'il réussit à « être et avoir été », ce qu’il pourrait faire s’il le voulait !

FENNEC PLUS ULTRA

Petite fable affable

Chez les Fennec, c’est grand fête et banquet :
On célèbre l’énième anniversaire 
De Madame et, pour une fois, paquet
Lui a été offert avec sincères
Félicitations de son époux.
Coureur de désert, chasseur de nuages,
Oreillard rusé, avare et ripou,
Il ne fait rien même pas son âge…

Mais sa femme n’a pas envie de rire :
En déballant le gros cadeau offert 
Par son mari… c’est une poële à frire !
Et lui fiérot de lui dire : « Enfer,
Ma mie, point de joie ni de sourire ?
Ce n’est pas grand chose, une attention
À vil prix certes, mais il faut te dire
Que ce qui compte, c’est l’intention !

- Mais moi, mon grand finaud, ne t’en déplaise,
J’aurais aimé un parfum, un bijou,…
- De là à faire museau et malaise… ! »
En réponse, elle lui écrasa la joue
Violemment avec son ustensile
Flambant neuf : « Tu as tort : plus que le prix
Du cadeau c’est son usage, imbécile,
Qui en fait toute la valeur… Compris ?! »

samedi 11 juin 2016

HAÏKU'PLEMENT

Combien de mes semblables ne sont en rien mes pareils !

À L IT OUVERT

Modeste page du pageot car la nuit porte sommeil !

Puisque, dit-on, l’avenir appartient 
À ceux qui se lèvent tôt, je ne tiens
Pas, moi qui ne suis que souvenirs et mémoire
À en priver les heureux élus que les Moires
Destinent à ne pas rester têtards.
Aussi je continue à me lever très tard.
Mes ancêtres étant, je crois, tous de bonne couche, 
Le Roi-Sommeil en est – On n’est pas des Manouches ! –
On a toujours été dans de beaux draps,
Aimons à y rester, faire du gras.

On est devenus alcôviques anonymes
Et roturiers du pucier,… Notre crime ?
Le pieu, le lit, un fort pieux délit,
Qui en grabat à plus d’un qui le lit !
En bon matelots du matelas, on y rime
Comme baladins du baldaquin qui s’animent
Pour bien dormir sur leurs deux oreillers.
Plumitifs de plumard ou éveillés
Au coin du feu, nul chez nous, jamais ne tire
La couverture à lui, même quand il s’étire !

Depuis le berceau, je roule en pageot
Et défends, en baillant comme un barjot
Et pas qu’aux corneilles, ma très indispensable
Et chérie liberté de pioncer, le sable
Du nocturne marchand, homme de paix,
Berceur d’illusions qui me paie
En monnaie de songes et m’assieste sans trêve
Dans ce que je n’fais pas, étant toujours en rêves !
Le dodo, cet animal disparu
Revit en moi, de fatigues recru.

Vous aurez beau, l’ami, me tirer les couettes,
Je lanternerai car, c’est ça qui est chouette,
Je n’suis pas une lumière, hélas !
Mon sceptre est le roupillon, en roi las
Des ruelles et des carrées ou je somnole
Haddock de ces paddocks sans nulle gaudriole.
Paillasse est ma maison non mon nom,
Et elle fera, sans doute un jour, mon renom.
Ah, tout cela serait bel et bon si, gageure,
J’y pouvais dormir, mon bon Morphée, quelques heures…

vendredi 10 juin 2016

jeudi 9 juin 2016

HAÏKU’MUNAUTÉ

Nous sommes tous, tout et partie !

LE VEAU QUI S’EST CRU COUPABLE

Petite fable affable

Com’ dit Maître Renaud, on est tous en ce monde :
« Libres mais dans l’troupeau, égaux devant l’bourreau ! »
Cela, c’est pas nouveau, nous rend souvent immondes
Sauf quand on est un veau qui se tient à carreaux.

Le nôtre, hélas, paissait au pré cette bonne herbe
Qui fait gras à tout heur, et dodu et pattu.
Égoïste, il passait là des heures superbes…
Or il a pour valeurs, celles de la vertu :
Voyant non loin de lui, un bouc et une bique
Bien plus mal lotis, il les invite auprès
De lui. Voilà l’ennui : les bêtes, maléfiques,
Souillent, comme en sotie, et avant la vesprée,
Saccagent pâture et clôture, tout de même.
Le veau s’en veut. Nature est son âme et fort blême
Son beau mufle humide et coupable. Réparer
Le mal il ne peut, té. On met pas aux arrêts
Pour crime de droiture, où est donc son dilemme ?
C’est d’avoir condamné ses frères et ses sœurs
De lait, sans chicaner, au foin du fournisseur.
En été, coup du sort, brouter de l’herbe en botte !

Quand vient le chercher son maître le vacher,
Las, il le trouve mort : pour cette seule faute
Son bon cœur a lâché, triste d’avoir gâché
L’herbage de repas, hier, si bons, si tendres,…
Mais peut-on le haïr, ce veau si peu chafouin :
Le remords n’attend pas que l’on se fasse prendre,
Rien ne sert de faillir, il faut pâtir à point !

mercredi 8 juin 2016

HAÏKU PABLEMÉPATRO

Que d’excuses demandées aux autres pour vêtir nos erreurs et que de mensonges faits à soi-même pour habiller nos fautes !

mardi 7 juin 2016

HAÏKU’N DOLÉANCES

Oui, toute mort
A un parfum étrange,
Une odeur qui dérange
De mauvais sort !

LA TERRE À TERRE ?

D'après un travail de Camille Lesterle

À labourer le ventre de la mère-Terre,
À la scarifier, la blesser, la meurtrir
Pour qu’encore elle accouche, tous ses locataires
Voient-ils que, pour se nourrir, ils la font mourir ?

Qui, las, entend son cri ; qui, là, voit sa détresse,
Sa lassitude et son usure, corrompue
Par l'appétit de fils qui la pressent, l’oppressent,… ?

De ses blessures jamais vraiment refermées,
Ces ingrats goulus, tirent une abondante manne,
Dont ils la remercient cette belle désarmée,
Généreux, par d’autres tortures, fats ergomanes.

N’y a-t-il donc personne, ici-bas, pour chérir
Les bontés de qui porte des fils monomanes

Et, patiente, les supporte sans s’aigrir ?
Illustration : Camille Lesterle, mars 2016

lundi 6 juin 2016

HAÏKU D’JEUNE

Les vieux nous conseillent l’humilité, la sagesse et la tempérance alors que les souvenirs de leur propre vie ne portent, souvent, pas plus la marque de l’une que des autres.

dimanche 5 juin 2016

HAÏKU’NJUGAISON

Je vous l’avoue, quand vous l’avez traitée de « Patate » vous m’épatâtes 
Comme lorsque, mon amie, vous m’avez ôté vos atours vous m’appâtâtes…

DÉSARGENTÉ & DÉSENCHANTÉ

Petite fable affable

Le Talent, un matin, rencontra
La Fortune à qui il en remontra
Qu’après avoir été sa maîtresse
De l’avoir fui au loin, traîtresse.

« Que me reproches-tu tout du long ?

- De m’avoir abandonné au monde
Pauvre de toi et d’argent, Ma Blonde !

- C’est, qu’hélas, tu m’avais confondue
Avec Richesse, fille perdue,
Et pourtant ma sœur, qui s’acoquine,
Sans foi et sans fin, simple arlequine,
Avec le premier venu pourvu,
Las, qu’il la séduise à peine vue.
C’est un médiocre qui jalouse
Celui que devant Dieu j’épouse :
Le Mérite qui pour être bien
Ne quémande à la Fortune rien 
Que, de temps à autre, lui sourire.
Des maris, il y en a de pires ! »

vendredi 3 juin 2016

HAÏKU DE L’AVIS

On se tue la santé dans un travail qui nous donne les moyens financiers de la recouvrer !

DEVISONS GAIEMENT…

Au fronton des mairies,
Par neige ou canicule,
L’orgueil de la Patrie
Sur l’avenir spécule.

La valeur première et, de toutes, la mère,

Ici, c’est LIBERTÉ.
Bien qu’elle soit parfois une pilule amère
Etranglant sans bonté
Ridicule utopiste et pauvre Populaire,
Trop "riens” pour goûter
Et jouir de celle qui leur reste chimère…

Au fronton des mairies,

De l’aube au crépuscule,
En mots se véhicule,
L’orgueil de la Patrie.

ÉGALITÉ, sa fille,

Gagne à être connue mais vit, désormais, nue,
Abandonnée aux grilles
Lamées d’or du profit, principe bienvenu.
Injustice se vrille,
Tournant autour de sa vie de trotte-menu
Exclue de sa coquille.

Au fronton des mairies,

À l’heure où il recule,
S’affiche, en ridicule,
L’orgueil de la Patrie.

Famille je vous ai mais, hélas, on voisine

Rarement maintenant avec ses cousines :
Adieu FRATERNITÉ,
Ternie par obscurs calculs et triste cuisine.
Elle est partie, ailleurs, en grosse limousine :
Race, communauté
Nationale,… font vendre des magazines ;
Intégrismes, peurs et ghettos qui muezzinent
Touchent ville et cités ;
Exclus et marginaux squattent d’ex-usines…

Au fronton des mairies,

Par neige ou canicule,
L’oubli de la patrie
S’affirme en majuscules.