Petite fable affable
Du fond de son puits la Vérité sortit,
Nue comme à sa naissance,
Sans jeu, sans indécence.
Elle voulait en mots francs, justes, bien sentis,
Dire aux humbles comme à leurs rois son ressenti.
En sa fraîche innocence,
Elle que fort encensent
Tartuffes et flatteurs, sans fleur et sans fard,
Fit rougir par ses mots les teints les plus blafards.
Sa verbale licence,
Jusqu’à résipiscence
La fit mettre, hélas !, aux fers où le noir cafard
Peut tuer. Son absence
Fit la déliquescence
Du monde et de l’Homme, donc, se désespérer.
On s’en portait mal, à tout bien considérer
Car la bien-pensance,
La veule obéissance,
Sans ses lumières, ont du mal à fédérer.
Or, sans concupiscence,
En toute connaissance,
La fille était grosse des œuvres de l’Esprit
Et elle mit au monde une beauté sans prix
Qui avait son essence
Et, déjà, sa puissance,
Dans sa prison. Cela lui valut du mépris !
C’était la jouissance
Des sots. Sans réticence.
On la traita cent mille fois de fille perdue
Ou de mère indigne. Et si l’entendre est ardu,
Qu’on fit effervescence
Ou pis, réjouissance,
Est insupportable. Elle en mourut, éperdue.
Or, toute à sa croissance,
Et en convalescence,
Embellit son bébé qui, par chance, entreprit
En son adolescence,
De faire renaissance
À l’honneur d’un père vu comme un malappris
Et reprit le labeur de sa mère, s’éprit
De cette sénescence
Et des méconnaissances
Qui font de ce monde, un grand nid de duperies,
Toute en magnificence
Et en munificence.
Fable, puisque tel est son nom, conta les heurs
Et malheurs de chacun avec égal bonheur.
Sans chercher puissance,
En désobéissances,
Elle éconduit tricheurs, lâcheurs, prêcheurs, pécheurs,…
Leur dégénérescence
Et leur évanescence…
Elle eut pour rejeton Esope et l’enivrant
La Fontaine, Dorat, Florian,… en œuvrant
Jusqu’à l’obsolescence
Et sans reconnaissance,
Pour faire, un jour, de nous des êtres moins navrants.
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