Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 30 novembre 2016

mardi 29 novembre 2016

HAÏKU VERT & MENA 100

Évoquer les jours pluvieux de mon enfance ne nous rajeunit pas !

EN ROUTE POUR… NOTRE BANC

C'est un reposoir d'oiseaux las,
Et le meilleur observatoire
Du monde et de ses tralalas.
On y vient seul, l'œil en pétoire,
Causer, en veux-tu, en voilà,
Comme au prétoire,
Des inconnus pasant par là, 
Pour l'auditoire.

On leur invente des histoires,
Aux vieux, aux jeunes, aux échalas,…
Venant sur notre territoire,
Et pour ça jamais raplaplas,
On les envoie au purgatoire
D'un mot qu'est glas,
D'une phrase jaculatoire…
Com' des prélats !

Sur le banc, pour tous, c'est notoire,
C'est tous les jours, soir de gala,
Des blablas fort jubilatoires 
Pour ces smalas !

lundi 28 novembre 2016

HAÏKU’KUGNETTES

Heureusement qu’il y a la fête des pères  pour que certaines de nos compagnes se souviennent que nous en avons une !

dimanche 27 novembre 2016

HAÏKU MONDAIN

Ça me casse les noix qu’on file des amendes, fussent des cacahuètes, aux voleurs de noisettes : ils n’ont déjà pas de pignon puisqu’ils volent pour manger !

JONATHAN. PAS PLUS !

Petite fable affable

“Le Jonathan”, « c’est un mauvais garçon,
Il a des façons pas très catholiques
- Comme le dit une vieille chanson -
Il fait du dégât sitôt qu’il s’explique… »
Il se hausse du col, brise tout licol
Surtout quand il a bu de ce vil alcool
Qui endort en lui l’homme qui effraye
Y réveillant la bête qui sommeille .

Voilà que ce drole, un soir d’hiver,
Entre au confessionnal en l’Eglise,
Confiant avoir fauté, ce pervers,
Mais refusant net de nommer la Lise
Ou la Suzon, avec qui ce péché
De chair fut commis, au curé, douché
Par de tels aveux et son très sincère 
Repentir. Sa patience macère…
Alors oubliant toute retenue
Le prêtre énumère les ingénues
Qu’il sait ne plus être demoiselles.
Aucune n’est la pécheresse, hélas !
Pas plus que ces garces et gourgandines
Qui fuient l’office pour tout échalas
Passant par ces rues où les noceurs dînent.

C’est un coriace, cet égaré
Qui ne veut dénoncer la fille d’Éve
Avec qui il a, mâtin, folâtré
Se privant du Paradis pour de brèves
Joies, indignes d’un vrai chrétien.
Il reprend ses questions. L’autre tient.
- Il y a, Seigneur, tant de libertines
Aimant à jouer la bête à deux dos,
Tant de pucelles pour qui est fardeau
La vertu, ma foi, la plus légitime -
« Était-ce avec cette frivole-là ?
Ou cette faible femme à falbalas ? »

Non plus !… Il liste alors les infidèles
Notoires, les adultères d’un soir
Et les volages goûtant, aux asphodèles,
Voir la feuille à l’envers puis, sans surseoir,
Ces bigotes qui trompent fort leur monde
Mais pas Dieu, qui les secrets émonde,
Ni son serviteur qui sait le mieux
Leurs vices avoués en saint lieu.
Mais le pécheur n’est pas passé à table.
Sans avoir obtenu de Jonathan
Le prénom de légère coupable,
Le bon père le renvoie sur l’instant.

Et le maître d’autel mécontent
Ordonne consistante pénitence
Que ce fidèle ne paie pas comptant
Ni même à crédit. Et sans repentance.
Le curé le tance, croit berlurer,
Mais Jonathan lui lance, déluré :
« Lai, qui veut multiplier ses maîtresses
Se doit connaître les bonnes adresses ! »

samedi 26 novembre 2016

HAÏKU DE MORPION

C’est un médecin doué celui qui arrive à prendre vite votre pouls alors qu’il est si difficile de se débarrasser de ces parasites.

vendredi 25 novembre 2016

HAÏKU EXAMINÉ DE PRÈS

Il faut se ramasser vite quand on tombe car ce n’est que debout que les lauriers se cueillent et le succès se cultive.

EN ROUTE POUR… APRÈS L'APOCALYPSE

Là, ici, plus rien n'est tendre.
De tout, ma foi, j'ai fait le tour.
Seul le silence est à entendre :
Il est sinistre sans détour ;
Tout pas est aller sans retour,
Ombre à attendre,
Mort et pestilence à l'entour,
Nerfs à retendre,…

Et le temps tend à se distendre ;
Avec des gravats pour atours
Le ville ne peut plus s'étendre
Vide, dans les ruines des tours.
Nous ne sommes que des contours
Donc vers quoi tendre ?
Nous sommes pour l'autre loup, vautour,…
Pourquoi s'étendre !

Alors, où et quand se détendre ?
Sur quel pourtour ?
Pourquoi à vivre encor' prétendre…
J'attends mon tour !

jeudi 24 novembre 2016

HAÏKU DE BRUITS DE BOTTES

La guerre fait toujours trop de victimes.
La première est la Vérité
Celles qui suivent sont les raisons mêmes pour lesquelles on la fait : la Morale, la Liberté, la Justice, l’Humanité,…

mercredi 23 novembre 2016

HAÏKU‘POBOL

On vieillit le jour où l’on n’a plus de projets…

COMME UN OISEAU SUR LA BRANCHE

Petite fable affable

Tout à ses sarabande et séguedille,
La mésange bleue, là, voletait
Se posant de branchette en brindille
Frêles, instables,… et puis repartait
Se fourrer à nouveau dans la ramille.

Une charbonnière de ses sœurs
Lui demande alors : « Et dis, jeune sotte,
Ne peux-tu donc choisir plus d’épaisseur
Dans ton perchoir pour qu’il ne tressaute
Pas au premier souffle caresseur.
Il faut plus de rigueur dans tes choix, Ma Belle,
Sinon tu finiras, dans la rousseur
De ces feuilles tombées en ribambelle,
Croquée par le gros chien d’un chasseur !

- Que m’importe la branche où je me perche,
Rejet ou sauvageon, car je lui fais
Moins confiance, quoi que je cherche,
Qu’en mes ailes qui me sont de parfaits
Alliés quoi qu’il advienne, faux-derche ! »

Comme ce petit oiseau nonchalant
Ne comptons que sur nous et nos talents.

mardi 22 novembre 2016

HAÏKU EN TRAÎTRE

Les mots que l’on n'a jamais dit aux gens qu’on aime comme les rêves oubliés de notre enfance, sont l’objet de regrets éternels.

lundi 21 novembre 2016

HAÏKU EN PLUS

La persévérance est à l’obstination ce que l’entêtement est à la bêtise.

DANS LE PEUPLE DES LOUPS…

Petite fable affable

« L'homme est un loup pour l'homme, ce qui, 
vous en conviendrez, n'est pas très gentil pour le loup. »
 (Serge Bouchard, Quinze lieux communs, éd. Boréal, p. 177).


Dans le peuple des loups, quand celui-ci avance,
Deux ou trois anciens, mal allants devancent
La meute adoptant, lors, l’allure de leur pas.
A la queue leu leu, sans les bousculer, les suivent
Les jeunes du groupe jouant fort des compas
Puis tous les autres, moins forts, la salive
Aux crocs. Et, en bout de colonne, enfin vient
Le chef qui, depuis sa position, tient
Les siens très à l’œil : il les contrôle
Et décide de la direction qu’il fait
Prendre au cortège ou il anticipe, le drôle,
Toute menace. C’est là du prince le faix !
Sous son commandement sage, tout en prudence,
Il est le berger de sa troupe, en mène la danse,…

Il impose l’esprit d’entraide à tous ses loups,
Loupiots et louvarts, loulous, marlous, filous,…
Ne laissant personne tout seul ou derrière
Face au danger où à un risque qui pourrait
Sonner le glas lourd de ses meute et carrière.
Si la bande  marchait dans un tout autre sens,
Elle s’étirerait : les plus faibles des gens
De cette cohorte - vieux, jeunes, malades -
Seraient des prédateurs la proie l’hiver, l’été,…
Ainsi va le courant cortège en sa balade,
Image vivante d’une société 
Organisée tout à l’inverse, hélas, de celle
Des Hommes en nos jours de folie universelle !

dimanche 20 novembre 2016

HAÏKU’PEZ !

Tes failles ne sont que des fissures pouvant laisser passer le soleil comme la pluie… À toi de choisir !

samedi 19 novembre 2016

HAÏKU’MPORTEMENT DISCUTABLE

Il me plaît de déplaire à qui ne me plaît guère…

L’ESCARGOT & LA LIMACE

Petite fable affable d’après un aphorisme de Sénèque

Un escargot se lamentait matin
Sur ses rhumatismes et ses problèmes,
Déboires conjugaux et noirs dilemmes
Salade ou pissenlit ? -, Un baratin
Où le poids de sa coquille fragile,
Ses dents abîmées, son pied lassé,
N’étaient pas les derniers à passer,
Sans compter l’Homme qui en vigile
Le poursuivait de sa vindicte, Té !,
Pour en faire un civet ou la victime
De sa cruauté fort illégitime
En regard du danger qu’il représentait.

Roulant « r » et hanches, l’apostrophe
Une limace paressant par là :
« Crois-tu être le seul à être las,
Mal allant fuyant une catastrophe,… ?
La vie nous est un danger permanent
Qu’il faudra traverser vaille que vaille
Et geindre rien de plus ne nous baille.
Alors bouge-toi, mon Gros Chagrinant
Car, vois-tu, tes lamentations vois-tu, m’ennuient :
“Mieux que passer ta vie à attendre 
Que les orages passent, Pied Tendre,
Apprends plutôt à danser sous la pluie !” »

vendredi 18 novembre 2016

HAÏKU’RS DE GYM

Un sportif c’est quelqu’un qui court pour aller nulle part  et qui se dépasse pour être sûr d’y arriver plus vite !

jeudi 17 novembre 2016

R’HAÏKU’NAISSANCE

Sait-on vraiment ce que l’on sait ?

DE L'AMOUR À LA MORT

L’amour c’est se trouver enfin un vis-à-vis
Avec qui marcher, sur qui appuyer sa Vie
Durant, ce temps vivant en vibrants côte-à-côte,
Bien sûr pour le meilleur… alors que se tricote
Le pire, avide, qui nous guette avec envie.

L’amour c’est supporter notre commun séjour
Quand s’estompent, un matin, les rêves, les toujours,…
Que demain ne sera qu’un obscur face-à-face
Parce que tout passe, hélas tout casse et tout lasse,
Érodé par le quotidien de nos jours.

L’amour finit mal dans un sombre dos-à-dos
Dans l’ombre appauvrie de soirs propices au dodo
Alors qu’hier, piquants souvenirs qu’on picore,
Nos corps n’étaient qu’accords accorts et plus encore ;
La veille étaient veilles, le présent un cadeau !

mercredi 16 novembre 2016

PLEIN L’HAÏKU

Une fois n’est pas coutume je propose une phrase d’Isocrate, tirée de son Éloge d’Athènes, (vers -380) qui me semble, mutatis mutandis, d’une actualité brûlante : « Nous ne considérons pas comme Grecs ceux qui ont le même origine que nous, mais ceux qui partagent la même éducation. »

mardi 15 novembre 2016

HAÏKU IMPRÉVISIBLE ?

La fidélité ne tient qu'à un fil de soi…

ABAT-JOUR L’AMBIANCE !

Petite fable affable
Rubrique  : Courrier d'électeur

Parce que, hélas, le Soleil s’est éclipsé,
Il fait nuit noire au pays des Lumières.
Il faut donc un roi et, pourquoi l’ellipser,
Car la chose ici-bas est fort coutumière,
Chacun vise le trône laissé vacant
Par l’astre et se veut, à tous, convaincant :

Lampe à huile arguait de son ex-pé-ri-ence,
Étant la plus vieille, ce qui vaut science.

Bougie a été écartée par d’aucuns
Faisant voir trente-six chandelles à chacun.

Torche fumait, sa flamme à tout vent distraite,
Qu’on ait mis, d’un mot, le Flambeau en retraite.

Phare, le Breton, était sûr de gagner
Les voix des plafonniers et des écagnés.

Jouant au con, Cierge, lueur merveilleuse,
Ne voulait pas non plus la mettre en veilleuse
Car, ma foi, il en connaissait un rayon.

Lamparo, faraud, s’emmêlait les crayons,
Polémiquant avec le lourd Réverbère
N’aimant pas les lampadaires, ce cerbère,
Comme le par trop peu lumineux Bec-de-Gaz
Dont les faisceaux détestaient le noir, le jazz,…

Lampe, une illuminée, était candidate
Mais elle faisait lanterner, la fadate,
Tous ceux qui voulaient, ça, là, son opinion
Quant au concours, prévu, de Don Lumignon
À cette élection : celui-là, fort lucide,
Était sans éclat et passait pour morbide.

Fanal et Feu, qui n’y voyaient plus très clair
Depuis des lustres, prompts comme des éclairs,
Avisaient leurs pairs et autres tâte-poules :
Ils ne voulaient pas d’une tête d’ampoule
Pour monarque car tous ces bons intellos
Sont souvent bien moins brillants que des halos !

C’est ainsi que Loupiote devint reine,
Car on prit ses reflets pour l’eau de beaux jours.
L’électeur dans ses choix n’est guère toujours
Plus éclairé en nos Nations souveraines !

dimanche 13 novembre 2016

HAÏKU TRAITREUX

Il faut parfois une vie pour asseoir une réputation qu’un instant, un seul, peut mettre à bas…

EXORTUS

13 Novembre 2016… Un an déjà !
D’après Exodus (E. Gold / Eddy Marnay)

Ils sont tombés
Dans un boucan d’enfer,
Ils sont tombés
Et ont souffert
Dans l’effroi, la terreur,
Dans les larmes et la peur
Car des fous s’étaient cloué la haine au cœur.
Ils sont partis
En goûtant aux chansons
De tous pays,
Vieux, enfançons,…
Le cœur à l’unisson,
Le cour loin des frissons,
Ils n’étaient que fête, rires et boissons.

On a pleuré
Des larmes bien amères,
On a versé
Dans la prière :
« Soyons tous solidaires !
N’soyons pas suicidaires ! »
On est tous frères
Et seuls les fous pensent le contraire ! »
Ils n’sont plus là
Pour clamer avec nous
Qu’on veut demain
Vivre sans pleur
Le cœur tout à l’amour,
Le cœur prêt à toujours
Croire aux rêves, aux sourires et au mot « Nour ».

vendredi 11 novembre 2016

HAÏKU DE TROMPETTE

Avec tambours et « trumpette », « Trump-la-Mort » trempant dans bien des affaires, à force de tromperies et de trompe-l’œil a trompé son monde avant de « trumper » le monde. Mais à « trump-péter », l’Amérique va finir par puer !

COMMENT DEVIENT-ON FABULISTE ?

Édito' pour RuedesFables (27 mars 2016)

          « Comment devient-on fabuliste ? » Question osée à l’ours mal léché souventesfois posée. Pour se venger avec insistance d’un rat ou d’un rapace l’espace de quelques stances ? Pour dénoncer comme on apostrophe la buse ou le butor au long d’une strophe ? C’est basse vengeance pour vile engeance : cela fait des histoires mais n’en raconte guère. « L’esprit de l’escalier » ne sert qu’à descendre quand on est remonté : qui, las de buller, un peu cafard, de mauvais poil car on écaille son humeur, prend la plume pour affabuler ne compose que méchant drame sur mauvaise trame. 


     On n’épilogue pas plus ses apologues parce qu’on se croit supérieur à son voisin ou meilleur que son cousin mais peut-être parce que La Fontaine, auquel tant de générations s’abreuvent ver après ver, fait notre jouvence. Alors, juvénile d’âme et sénile d’années, on se prend à vouloir parler des autres et de soi car on ne s’économise guère à ce jeu-là qui n’épargne rien ni personne. Aussi parce que, son talent en moins, on se sent l’âme d’un témoin, lucide sur les aléas d’un monde cupide où l’insipide côtoie le stupide mais qu’on ne peut s’empêcher d’espérer, aimant ce prochain qu’on ne voudrait pas son pareil tant il nous est risée ou nous fait « criser ».

     Alors, espérant que la postérité fasse notre prospérité, on passe par l’échoppe d’Ésope même si la rime ne paie plus – je sais ce qu’il m’en coûte ! – avec bienveillance, humanité et un sourire en coin. Puis l’on brosse en rosse la girafe restée en carafe ou un portrait d’après nature des travers du porc et du duc d’York, on peint les tares de l’ovipare du Tartare, on plaint les défauts du plus faux des gerfauts, on narre les vices de l’écrevisse de service, on se rit des imperfections du lion sans compassion, on glose sur les faiblesses de la tigresse ou de l’ânesse,… n’oubliant jamais que


« De tous les animaux qui s’élèvent dans les airs,
Qui marchent sur la terre ou nagent dans la mer,
De Paris au Pérou, du Japon jusqu’à Rome,
Le plus sot animal, à mon avis, c’est l’homme. »
Nicolas Boileau, Satires (1666)


     Conscient que l’animal qui est en nous n’est pas le plus bête de la Création, on offre donc sans prétention, avec délectation, à nos pairs pas toujours spirituels et à leur descendance forcément unique, quelques nouvelles rimées. Ce ne sont qu’agrestes récits au langage urbain comptant leurs pieds sur les doigts de la main et contes bucoliques à dormir debout marchant sur la tête. Signés par d’autres que nos fabuleux fabulistes d’hier, pas encore consignés en volumes au poids d’enclume, ils disent le monde plus qu’ils ne dénoncent, désireux de faire cogiter un instant et de distraire longtemps sans que leur auteur qui, à force de se penser penseur, est devenu pansu, ignore qu’


« Il y a tant de gens dont c’est le gagne-pain de penser,
de nos jours, que ce petit livre refermé et oublié,
les occasions d’être profond ne vous manqueront certainement pas. »
Jean Anouilh, Avertissement hypocrite, Fables (1962).


     Chacun trouvera donc chez le moraliste, qui est surtout un humaniste et non un prosateur moralisateur, dans l’une ou l’autre de ses bluettes, ce qu’il est venu y chercher… et peut-être même un peu plus. Les autres, rats de bibliothèque ou pies de salon, qu’insupporte l’esprit bon enfant du sale gosse qu’on ne cesse d’être à pratiquer cet exercice pour d’aucuns « scolaire » ou qui n’aiment les paraboles que lorsqu’elles les enchaînent à leur téléviseur, déploreront un insigne bestiaire en vers – certains diront « vers mi-sots » ! – digne d’un bestial bêtisier abêtissant… à défaut d’être appétissant oubliant qu’ « une fable est un pont qui conduit à la Vérité » (A.-I. S. de Sacy, Chrestomathie arabe, 1826), celle qui, éternelle, interroge depuis l’Antique nos petits égoïsmes et questionne nos sottes lâchetés… On ne saurait pâtir de châteaux de fables !

     Fabuleusement vôtre !

mercredi 9 novembre 2016

HAÏKU’ DPIÉQUISPERDEUX

Grâce à internet je turbine après 18 heures, je travaille le week-end,
je bosse pendant les vacances, je trime quand je suis malade… 
et je marne au boulot !

CHAMÉLÉON

D'après un dessin de Camille Lesterle

« Chaméléon » ?!… Mais c'est la chimère à Léon !
Vous savez, le dessinateur, le coloriste.
Son animal de compagnie, son Crapaudléon.
Celui qui laisse des traces, en bon altruiste
Qu'il est, là, sur ses œuvres inachevées
Ou des « patades » dures à enlever.
Nulle gomme ne peut effacer ces kystes !
Avec cet'bêt'là, c'est dur d'être artiste
Et de gagner même un p'tit Napoléon !

« Chaméléon » ?!… C'est l'assistant de Léon !
Lui qui fait les tons de ses dessins, mozaïste,
Appointé qu'il est comme aiguise-crayon,
Dévoreur - côté iléon - en égoïste,
De déchets parce qu'on l'a élevé
Ainsi, ce sans-gêne, qui l'a relevé ?,
En disant qu'ça donnait bonne mine. Ziste !
Futé, l'affûteur vit dans les nuits du graphiste
Et se fait gros, ses jours, comme un nucléon !

Dessin : Camille Lesterle

lundi 7 novembre 2016

HAÏKU PAREIL !

Déprimés, plutôt que d’aller au ciel envoyez-vous en l’air !

UN PIERRIER, SINON RIEN !

Petite fable affable

Dans un vaste chaos au flanc de ma montagne
Où se mêlent à grand tas roches et cailloux,
Une marmotte avec quelques autres compagnes
Ont foré leur maison, fort loin des voyous
Qui nichent à foison, tout en reflets champagne,
Là-haut, aux estives, loin du barbecue
Qu’est cette caillasse au soleil. Té, mordiou !
Amas grisé pas grisant pour l’épervier
Que ce monceau de morceaux, gravats, graviers,…

Cohabitent schiste, ardoises, grès et marbres,… 
Dans ce grand désert peu disert, si minéral.
De gré ou de force, mais sans collatéral
Dommage. Pourtant ni herbe, ni fleur, ni arbre.
Tout ici est calme, pauvre pierrailles et rocs,
Silence brut et solitude abrupte, de blocs,…

Et c’est pourtant un paradis pour ses hôtes,
Que cet éboulis de boulets et pavés, lambeaux
De monts, oripeaux de pente, sans une motte
De terre. Si la vie est rude en ces tombeaux
On n'a pas oublié Goethe qui, tête haute,
Affirmait aux geignards et aux et aux nabots :
« On peut bâtir aussi quelque chose de beau
Avec les pierres qui entravent le chemin ! »
Fais-toi en en maxime de vie pour tes demain.

samedi 5 novembre 2016

HAÏKU DE ZAPETTE

À défaut de se donner du fond, nos émissions de TV aiment à le toucher.

PROPOS EN LIGNE

À Geno N.

  Tout étant en ligne de nos jours et n’ayant pas su garder la mienne - l’ai-je jamais eue ?! - je tire à la ligne, sans la mordre, préférant la « kiffer » que la « sniffer », quand je n’en peux plus d’en corriger à des gens qui s’en font une comme on montait, jadis, en ligne. « Eh, la maligne, vous me ferez 100 lignes,… en les espaçant, S.V.P. ! » C’est ma façon à moi, l’espace d’une grigne, d’être en ligne avec ce monde longiligne qui n’a plus le temps d’aller, ou mieux de retourner à la ligne, lui préférant la magie de l’image. Anagramme parfait !
  Pilote de ligne rectiligne, je soigne cette ligne-là car elle m’est un horizon, mais droite comme un i grâce au tire-ligne, une ligne de fuite, plus directrice que d’autres puisqu’elle est à suivre, plus chère à mon cœur que la ligne bleue et curviligne des Vosges que nos aïeux ont si longtemps eue en ligne de mire pour toute ligne politique. Foin de ligne de vie, fi de ligne de cœur, la seule ligne à suivre est celle qui vous permet de lire entre les lignes de notre monde insigne, celle qui perce les lignes de notre société indigne de la première à la dernière ligne, et à laquelle je ne suis pas, dans les grandes lignes, payé car elle n’est pas en ligne de compte quoi qu’on lui conte. Pourtant je refuse de sauter une ligne et tous les matins, pour ne pas chavirer, je me mets en ligne, moi et ma vie toute en guignes, avec mes pensées brévilignes et mes bénignes colères en interlignes, quitte à me tromper sur toute la ligne avec les signes que j’y consigne. Ainsi, digne comme une cité des Alpes-de-Haute-Provence, je trace ma vie comme on trace une ligne, appâtée au pâté et empâtée de pattes de mouche, en causant en mots des maux de ces heures qui nous bignent et graffignent du ventre de nos mères à celui de la Terre.
  Oui, je combats en ligne et en lignes qui trépignent. C’est pourquoi bien qu’elle ne vaille pas une pigne, je soigne ma ligne, de flottaison s’entend l’autre ayant sombré, fut-elle médiane, il y a longtemps avant d’avoir été rectifiée sur toute la ligne. Avec de telles courbes, ma ligne qui n’a rien d’aérienne, quoiqu’elle se veuille légère, est souvent à haute tension - jamais coupée ni en dérangement, toujours occupée à bretter plus qu’à donner - car les jours qui passent et nous rassemblent, l’électrifient de ma colère. C’est ma ligne de conduite, une ligne de prime abord blanche comme la feuille du même nom où je me dépasse et m’épanche car j’essuie, ligne originale en rien copiée, qui ne se laisse pas franchir comme cela, soit-elle pointillée ou discontinue. Noircie sans jambages, je la partage volontiers avec qui aime à mouiller sa propre ligne dans les eaux des mots et vermeils. Et hors ces eaux-là, point à la ligne et vin de la vigne, car voilà que vient enfin, lourd comme un cygne à l’envol, le terme de mon linéaire propos, la ligne d’arrivée des lignes que j’ai amorcées plus haut… en droite ligne !

vendredi 4 novembre 2016

jeudi 3 novembre 2016

HAÏKU DES TRIÉS

Aux États-Unis, le Poney express fut remplacé par le cheval-vapeur que supplanta la Ford Mustang. Je trouve tout cela bien cavalier !

LE LOUP & L’OURSON

Petite fable affable

Il y eut dispute et bougonnerie
Chez des fauves qui vivaient en frairie :
« Qui perd un ami de la montagne,
Dit le loup, ne sait pas ce qu’il gagne ! »
Il s’était brouillé avec cet ourson
Avec lequel il copinait, pour son
Bien - et le reste ! - depuis l’enfance.
 Il allait le laisser seul et sans défense.
Cet abandon, malgré leur fâcherie,
Apparaissait fatale braverie.
Il suivait donc son ex-ami que l’homme
Fascinait, alors que lui savait comme
Cet animal est sournois et cruel,
Autant que pleutre et pleureur en duel.
Le plantigrade avançait, lent, placide,
Vers le hameau. Le loup qui est lucide
L’arrête en lisière des maisons
Et veut le ramener à la raison.

« Tu sais, plus que toi, j’ai couru le monde
Et je me sais partout la bête immonde
Qu’on craint à défaut de la respecter,
De tout on est prêt à me suspecter,
Mais, pour autant, je ne cours pas le risque,
Je le sais, de finir en ragoût ou bisque.
Je regrette que l’on se soient fâchés !…
Jamais un fusil n’osera me faucher
Mais toi, cible facile, gentillesse
Incarnée, tu finiras en pièces
Ou en carpette. Écoute qui sait 
Ce qu’ici, pour toi, pourrait se passer :
L’homme est maudit et ses armes traîtresses… »
Un coup de feu stoppa net son adresse.
L’ours s’en fut plus loin, épitaphant
Pour ce loup si sûr qui le croyait faon  :
« Quand, hélas, elle endort la méfiance,
Rien n’est pire que l’expérience ! »

mercredi 2 novembre 2016

DOUZE HAÏKUS AU CADRAN

Une heure ce n’est qu’un temps composé de soixante moments eux-mêmes fractionnés en tout autant d’instants. Apprends à profiter de chacun d’un !

mardi 1 novembre 2016

HAÏKU’DE PÉNAL

Même quand on les fait de travers ou que l’on va droit dans le mur, on fait souvent les choses « à bon droit ». Il existerait donc un « mauvais droit » nous faisant agir gauchement ?!

BEAUTÉ DE CIMETIÈRE

Une feuille est tombée. Sur des fleurs s’est posée.
Cette morte salue la vie d’un frêle hommage,
D’un geste timide qui vaut bien des images,
Symbole tout simple par le vent composé.

C’était jour de Toussaint. Le sieur préposé
À ce boulevard des allongés, au ramage
Et au plumage tout ausi ternes, a glosé.

Retirant l’intruse ayant créé ce dommage
Au sens de l’esthétique, il nous a, las, causé :
« Ah l’automne, pour moi, n’est pas temps de chômage ! »

La feuille jetée sur les fleurs j’ai reposé,
Sans un mot au gardien. Le voilà en fumage,
Lui qui espérait des sous, faut pas être un mage !,
Pour le sacrilège que sa main a osé !