Petite fable affable
« L'homme est un loup pour l'homme, ce qui,
« L'homme est un loup pour l'homme, ce qui,
vous en conviendrez, n'est pas très gentil pour le loup. »
(Serge Bouchard, Quinze lieux communs, éd. Boréal, p. 177).
Dans le peuple des loups, quand celui-ci avance,
Deux ou trois anciens, mal allants devancent
La meute adoptant, lors, l’allure de leur pas.
A la queue leu leu, sans les bousculer, les suivent
Les jeunes du groupe jouant fort des compas
Puis tous les autres, moins forts, la salive
Aux crocs. Et, en bout de colonne, enfin vient
Le chef qui, depuis sa position, tient
Les siens très à l’œil : il les contrôle
Et décide de la direction qu’il fait
Prendre au cortège ou il anticipe, le drôle,
Toute menace. C’est là du prince le faix !
Sous son commandement sage, tout en prudence,
Il est le berger de sa troupe, en mène la danse,…
Il impose l’esprit d’entraide à tous ses loups,
Loupiots et louvarts, loulous, marlous, filous,…
Ne laissant personne tout seul ou derrière
Face au danger où à un risque qui pourrait
Sonner le glas lourd de ses meute et carrière.
Si la bande marchait dans un tout autre sens,
Elle s’étirerait : les plus faibles des gens
De cette cohorte - vieux, jeunes, malades -
Seraient des prédateurs la proie l’hiver, l’été,…
Ainsi va le courant cortège en sa balade,
Image vivante d’une société
Organisée tout à l’inverse, hélas, de celle
Des Hommes en nos jours de folie universelle !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire